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Tourisme 2050 : quatre scénarios d’avenir pour Provence-Alpes-Côte d’Azur

Article The Conversation


À quoi ressemblera le secteur du tourisme dans le sud de la France à l’horizon 2050 ? La région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) fait partie des zones qui attirent le plus de vacanciers dans le pays.


Rédigé par Rémi Durieux et Leo Gelis le Vendredi 30 Août 2024

Tourisme 2050 : quels scénarios d'avenir pour la région PACA ?Depositphotos.com
Tourisme 2050 : quels scénarios d'avenir pour la région PACA ?Depositphotos.com

Au total, le tourisme de la région génère 11,7 millions de tonnes équivalent CO₂ – soit 10 % des émissions du secteur du tourisme au niveau national. À cela se superposent d’autres conséquences, comme l’érosion de la biodiversité (7 espèces sur 10 de la France métropolitaine sont présentes dans la région) par exemple.


Aussi, face aux défis de la transition écologique, le tourisme pratiqué dans la région aujourd’hui ne pourra pas rester le même demain. L’Ademe a donc financé une étude, menée par le Plan bleu et GeorgraphR, qui donne à voir différents chemins (ou scénarios) possibles pour le secteur à horizon 2050. Ils sont pour partie applicables aussi à d’autres régions.


L’objectif : faire prendre conscience des implications de ces choix sociétaux et techniques.


Un enjeu urgent d’adaptation


Les enjeux économiques sont colossaux. Au niveau régional, le secteur du tourisme représente à lui seul 153 000 emplois. La seule consommation touristique draine 16,8 millions d’euros et constitue donc une manne économique majeure sur le territoire.


Mais le tourisme ne pourra continuer à contribuer ainsi au changement climatique indéfiniment, car il est lui-même affecté par la hausse des températures et ses conséquences. Cela risque de peser sur ses retombées économiques : fragilisation de la ressource en eau souterraine et de surface, élévation du niveau de la mer, hausse des températures, érosion de la biodiversité… telles sont quelques-unes des menaces que fait peser le changement climatique sur les zones touristiques.


Le transport des touristes internationaux


Au niveau national, le secteur du tourisme représente 11 % des émissions globales de gaz à effet de serre du territoire, dont 77 % sont liées au transport. Sur ces 77 %, 40 % proviennent des voyages aériens. En plus de ces émissions liées à la mobilité, 7 % des émissions sont liées à l’hébergement et 6 % à la restauration.


Qu’importe le territoire, la question de la transition du tourisme est donc indissociable de celle des transports : les caractéristiques de la mobilité sur le territoire définissent le type de tourisme qui s’y déploie.


Ainsi, avec un réseau ferroviaire de plus de 1 300 km avec 200 gares, un réseau routier et autoroutier de 50 000 km, trois ports majeurs (Marseille, Nice et Toulon)… mais surtout sept aéroports, dont deux (Nice et Marseille) de dimension internationale, la région PACA attire une part notable de clientèle étrangère.


En 2023, les touristes internationaux représentaient 29 % des séjours et 13 % des retombées économiques. Concernant la fréquentation hôtelière, les touristes provenant du Royaume-Uni arrivent en tête, comptant pour 14 % de la clientèle internationale, suivis des Américains (13 %) puis des Italiens (10 %) et des Allemands (10 %).


Une clientèle difficile à négliger, au vu du poids économique qu’elle constitue pour la dynamique territoriale.


Quels scénarios d’avenir pour le tourisme en 2050 ?


Pour faire face à ces enjeux, plusieurs options sont possibles. Tout dépend lequel des quatre scénarios élaborés par l’Ademe pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 est envisagé.



  • Le premier, nommé « génération frugale », implique des transformations profondes dans les façons de se déplacer, de se chauffer, et des modes de consommation en général. La « sobriété imposée » y est le principal levier d’action, avec des mesures coercitives pour restreindre au maximum l’usage de l’avion et des moteurs thermiques (en mer et sur terre). Et décourager ainsi la venue par les airs et la mer de voyageurs lointains, et encourager un tourisme de proximité par voie terrestre et le recours aux mobilités douces.


  • Le deuxième, « coopérations territoriales », voit une transformation de la société dans le cadre d’une gouvernance partagée et de coopérations territoriales. Dans celui-ci, l’évolution des valeurs de la société permet des investissements massifs dans les solutions d’efficacité et d’énergies renouvelables.


  • Le troisième, « technologies vertes », repose sur un déploiement de l’efficacité énergétique grâce aux technologies et au numérique, sans que les manières d’habiter, de se déplacer ou de travailler change beaucoup. Celles-ci gagnent toutefois en sobriété.


  • Le quatrième enfin, « pari réparateur », voit les enjeux écologiques contre des contreparties du progrès économique et technologique. Il entreprend de mieux gérer, voire réparer les systèmes sociaux écologiques pour conserver un monde vivable, en s’appuyant principalement sur les technologies. Un pari, dans la mesure où certaines d’entre elles ne sont pas encore matures.


Réinventer la mobilité


Pour faciliter les mobilités douces, les scénarios les plus sobres parient sur le développement de l’intermodalité, la gratuité des transports en commun et le déploiement du vélotourisme. Les secteurs touristiques ne sont ouverts qu’aux piétons, aux mobilités actives et aux véhicules de livraison.


Par ailleurs, l’incitation au vélotourisme nécessite une politique en faveur d’itinéraires continus et sécurisés et de lieux d’accueil adaptés.





Racks à vélos à Paris.
je88/Flickr, CC BY-NC-SA


Un appel à projets de l’Ademe « Développer le vélotourisme » propose ainsi de financer en partie des équipements dédiés aux touristes à vélos (racks, bornes de recharge…) pour différentes structures (offices de tourisme, hébergements…), des aires de service pour les collectivités ou la création d’études de faisabilité pour de nouvelles voies cyclables ou de solutions d’intermodalité pour faciliter les itinéraires à vélo, par exemple.


À l’inverse, les scénarios plus technophiles, qui ne remettent pas en cause la progression du trafic aérien, parient sur la décarbonation de l’avion grâce aux biocarburants et la mobilisation de technologies de capture et stockage du carbone.


Repenser le tourisme


Au-delà des transports en tant que tels, il s’agit de repenser la nature du tourisme promu sur le territoire, son volume et sa répartition au cours de l’année.


Alors que le tourisme en PACA se concentre aujourd’hui sur la période estivale, réduire la pression impliquerait d’étaler davantage l’afflux de touristes sur l’ensemble de l’année, via des stratégies de communication ciblant en priorité les intersaisons. Une méthode qu’a déjà commencé à mettre en place le Comité régional du tourisme (CRT) vis-à-vis de la clientèle américaine, clientèle lointaine qui dépend du transport aérien pour venir et qui prise particulièrement la région PACA.


Cela requiert de travailler avec les professionnels du tourisme (hébergement, restauration, loisirs), pour qu’ils demeurent ouverts dans des périodes où ils sont en vacances habituellement – à terme, cette question interroge plus largement sur la potentielle nécessité d’un réaménagement des vacances scolaires.


Il s’agit également d’encourager le « slow tourism », à savoir l’idée de promouvoir une autre façon, plus lente, de voyager, comme le vélotourisme et le développement d’activités plus axées sur l’éducation à l’environnement, la biodiversité, la randonnée, au détriment d’activités plus carbonées et impactantes, qui sont pléthore sur le littoral.


L’Ademe a par exemple financé, via un appel à projets, la création d’un parcours d’interprétation au sein d’un écogîte à Peyrolles-en-Provence visant à aborder des sujets tels que l’usage de l’eau, le confort d’été et les intérêts d’un jardin permacole.


Adapter les infrastructures


Pour transformer le tourisme, la communication et la valorisation ne suffiront pas. Cela implique aussi d’adapter en profondeur les infrastructures, de l’hébergement à la restauration en passant par les structures de loisirs.


En matière d’hébergement, plusieurs pistes sont envisagées. Dans un scénario très sobre, il peut s’agir de diminuer le nombre d’établissements touristiques sur le littoral, dans l’objectif de limiter la pression sur les écosystèmes et d’encourager, en contrepartie, la promotion par les pouvoirs publics des échanges d’appartements.


La limitation du nombre de résidences secondaires, sujet de taille en PACA, peut également être un outil pour faire baisser la pression touristique dans la région. Enfin, beaucoup d’établissements touristiques devront être rénovés énergétiquement pour être adaptés aux nouvelles températures – l’enjeu est particulièrement fort sur les centres de vacances.


Pour cela, le fonds tourisme durable de l’Ademe propose un dispositif de financement à destination des hébergeurs et restaurateurs avec un catalogue d’actions détaillées : rénovation énergétique, économie d’eau ou d’énergie, etc.


Dans tous les cas, il est impératif d’agir très rapidement en faisant des choix. Les politiques et mesures, moyens à mettre en œuvre, conditions de politiques et de gouvernance pour réaliser ces transformations restent une question ouverte. Quelle que soit la voie envisagée vers la neutralité carbone, il faut veiller à la cohérence d’ensemble des choix réalisés, grâce à une planification orchestrée des changements, associant État, territoires, acteurs économiques et citoyens.The Conversation


Rémi Durieux, Coordinateur de la recherche dans les territoires, Ademe (Agence de la transition écologique) et Leo Gelis, Chargé de mission Tourisme Durable, Ademe (Agence de la transition écologique)


Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.



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