Les représentants du marais poitevin et du parc national de Cappadoce, à la Journée internationale du Tourisme Culturel IFTM / Photo AP
Le chargé de mission culture d’IFTM, Alain Voisot, a lancé le chantier il y a deux ans, avec la complicité bienveillante de Vincent Lhoste.
L’espace qui lui est consacré sur le salon n’est pas encore économiquement viable par manque d’exposants, mais des ateliers concrets sont en place et devraient perdurer dans les prochaines éditions.
L’idée de départ était de définir, en concertation, des stratégies qui permettraient au tourisme culturel de devenir rentable sans l’aide économique des institutions, et en parallèle de faire comprendre au monde culturel les attentes et les règles du jeu du monde des affaires et du voyage.
En résumé, de construire une passerelle solide entre les voyagistes et les institutions.
L’espace qui lui est consacré sur le salon n’est pas encore économiquement viable par manque d’exposants, mais des ateliers concrets sont en place et devraient perdurer dans les prochaines éditions.
L’idée de départ était de définir, en concertation, des stratégies qui permettraient au tourisme culturel de devenir rentable sans l’aide économique des institutions, et en parallèle de faire comprendre au monde culturel les attentes et les règles du jeu du monde des affaires et du voyage.
En résumé, de construire une passerelle solide entre les voyagistes et les institutions.
La vocation de l’institutionnel n’est pas de faire du tourisme
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Les institutions, selon Frédéric Pierret, représentant l’OMT, n’ont en aucune façon vocation à se transformer en acteur économique.
C’est pour lui un travers que l’on rencontre trop fréquemment au niveau des représentations locales. Il préfère définir clairement leurs cinq missions prioritaires :
- D’abord et avant tout, assurer l’entretien du patrimoine bâti, avec les problèmes de savoir-faire (tâcher d’éviter les errances d’un Viollet-le-Duc par exemple) et de financement qui en découlent.
Le schéma financier Etat/Monuments historiques n’est pas durable. L’Etat français a commencé à s’en dégager. Charge aux acteurs de créer d’autres modèles économiques comme les fondations américaines.
- Conserver le patrimoine immatériel (cf. les « Trésors vivants » au Japon qui forment les jeunes artisans aux techniques ancestrales).
- Créer de grands événements catalyseurs de synergies et susceptibles d’être pérennisés par les acteurs locaux (cf. les Capitales européennes de la Culture, dont certaines comme Lille ont su faire un tremplin d’attraction touristique dans la durée).
- Echanger les bonnes pratiques, communiquer entre eux, s’enrichir mutuellement.
- Définir les normes qui serviront de références aux projets à venir. Cet objectif trouve vite sa limite dans le manque d’études chiffrées dont auraient besoin les professionnels du voyage pour établir de vrais plans marketing.
C’est pour lui un travers que l’on rencontre trop fréquemment au niveau des représentations locales. Il préfère définir clairement leurs cinq missions prioritaires :
- D’abord et avant tout, assurer l’entretien du patrimoine bâti, avec les problèmes de savoir-faire (tâcher d’éviter les errances d’un Viollet-le-Duc par exemple) et de financement qui en découlent.
Le schéma financier Etat/Monuments historiques n’est pas durable. L’Etat français a commencé à s’en dégager. Charge aux acteurs de créer d’autres modèles économiques comme les fondations américaines.
- Conserver le patrimoine immatériel (cf. les « Trésors vivants » au Japon qui forment les jeunes artisans aux techniques ancestrales).
- Créer de grands événements catalyseurs de synergies et susceptibles d’être pérennisés par les acteurs locaux (cf. les Capitales européennes de la Culture, dont certaines comme Lille ont su faire un tremplin d’attraction touristique dans la durée).
- Echanger les bonnes pratiques, communiquer entre eux, s’enrichir mutuellement.
- Définir les normes qui serviront de références aux projets à venir. Cet objectif trouve vite sa limite dans le manque d’études chiffrées dont auraient besoin les professionnels du voyage pour établir de vrais plans marketing.
Les flux touristiques perturbent les missions de protection du patrimoine
Le représentant de l’OMT brosse la toile de fond des relations à venir entre voyagistes et responsables du patrimoine.
« Pour la première fois, en 2012, l’année va compter plus d’un milliard de touristes internationaux, soit 12% de la population mondiale. Ils étaient 25 millions en 1950. Un rééquilibrage se fait rapidement entre pays développés et pays émergents. Le tourisme culturel s’inscrit clairement dans cette évolution. »
Cette augmentation exponentielle des visiteurs de grands sites n’est pas sans poser de gros problèmes de gestion des lieux et des flux.
« L’objectif prioritaire de la convention ratifiée par 190 pays et dont c’est aujourd’hui le 40e anniversaire, reste la conservation du patrimoine, qui permet de déboucher sur un développement économique » rappelle Guy Debonnet, du Centre du Patrimoine mondial de l’Unesco. « Mais sur certains sites, le développement touristique est devenu une menace plus qu’un avantage. »
Le label a vocation de développement durable et l’Unesco a récemment créé un programme spécifique à cette question, en partenariat avec toutes les instances susceptibles d’aider les pays concernés.
Tout le monde est conscient du risque de dérapage. Certains réussissent le pari mais d’autres se voient retirer le label, comme par exemple le sultanat d’Oman et son sanctuaire d’oryx dénaturé par l’exploration pétrolière.
« La notion de suivi est bien inscrite dans la Convention. Nous revoyons 20% des sites chaque année, et nous faisons des recommandations appuyées aux gouvernements pour remédier aux pollutions exercées par le tourisme sur les sites labellisés. »
« Pour la première fois, en 2012, l’année va compter plus d’un milliard de touristes internationaux, soit 12% de la population mondiale. Ils étaient 25 millions en 1950. Un rééquilibrage se fait rapidement entre pays développés et pays émergents. Le tourisme culturel s’inscrit clairement dans cette évolution. »
Cette augmentation exponentielle des visiteurs de grands sites n’est pas sans poser de gros problèmes de gestion des lieux et des flux.
« L’objectif prioritaire de la convention ratifiée par 190 pays et dont c’est aujourd’hui le 40e anniversaire, reste la conservation du patrimoine, qui permet de déboucher sur un développement économique » rappelle Guy Debonnet, du Centre du Patrimoine mondial de l’Unesco. « Mais sur certains sites, le développement touristique est devenu une menace plus qu’un avantage. »
Le label a vocation de développement durable et l’Unesco a récemment créé un programme spécifique à cette question, en partenariat avec toutes les instances susceptibles d’aider les pays concernés.
Tout le monde est conscient du risque de dérapage. Certains réussissent le pari mais d’autres se voient retirer le label, comme par exemple le sultanat d’Oman et son sanctuaire d’oryx dénaturé par l’exploration pétrolière.
« La notion de suivi est bien inscrite dans la Convention. Nous revoyons 20% des sites chaque année, et nous faisons des recommandations appuyées aux gouvernements pour remédier aux pollutions exercées par le tourisme sur les sites labellisés. »
Les deux parties cherchent une entente raisonnable et durable
Il existe bien des solutions à ces engorgements, dont certaines font leurs preuves depuis plusieurs années. C’est le cas des Itinéraires culturels du Conseil de l’Europe par exemple.
Pénélope Denu rappelle qu’ils sont déjà au nombre de 24, sont tangibles et intangibles, doivent traverser au moins trois pays européens et avoir une thématique claire qui mette en valeur l’identité culturelle des populations locales.
« Les itinéraires doivent générer une création culturelle contemporaine par un échange vivant. Ils peuvent proposer une offre touristique en terme de structures, mais de notre côté, nous n’exigeons qu’une offre de qualité en terme d’informations, fiables, à jour et partagées. Les retombées économiques sont une conséquence. »
Chacun reconnaît que l’info est encore trop morcelée. L’UE propose à ce sujet des outils de centralisation. Mais ne peut guère, à ce jour, éclairer les voyagistes par des chiffres ou des statistiques.
Ce pourrait être une tâche pour l’IREST, observatoire de recherche et études supérieures du tourisme à l’Université de Paris1. Pour sa représentante, Maria Gravani-Barbas, « les véritables questions sont : Qu’est-ce que le patrimoine ? Que représente-t-il ? Et qui le représente aujourd’hui ? »
Pour permettre la mise en place de projets pertinents en fonction de ces trois questions, il faut absolument développer la formation des acteurs. « Il faut élargir la notion au contemporain et à l’immatériel et la replacer dans l’évolution de la mondialisation. »
La gestion du tourisme culturel nécessite aujourd’hui de nouvelles compétences, comme le traitement des conflits sociaux, du détournement des retombées économiques au détriment des propriétaires concernés (cf. l’Egypte), du déséquilibre entre lieux trop fréquentés en voie de destruction et territoires abandonnés en voie de désertification et où le tourisme pourrait être une aide.
« Le tourisme culturel était autrefois le domaine de bénévoles amateurs éclairés. Aujourd’hui il se professionnalise », conclut-elle.
Pénélope Denu rappelle qu’ils sont déjà au nombre de 24, sont tangibles et intangibles, doivent traverser au moins trois pays européens et avoir une thématique claire qui mette en valeur l’identité culturelle des populations locales.
« Les itinéraires doivent générer une création culturelle contemporaine par un échange vivant. Ils peuvent proposer une offre touristique en terme de structures, mais de notre côté, nous n’exigeons qu’une offre de qualité en terme d’informations, fiables, à jour et partagées. Les retombées économiques sont une conséquence. »
Chacun reconnaît que l’info est encore trop morcelée. L’UE propose à ce sujet des outils de centralisation. Mais ne peut guère, à ce jour, éclairer les voyagistes par des chiffres ou des statistiques.
Ce pourrait être une tâche pour l’IREST, observatoire de recherche et études supérieures du tourisme à l’Université de Paris1. Pour sa représentante, Maria Gravani-Barbas, « les véritables questions sont : Qu’est-ce que le patrimoine ? Que représente-t-il ? Et qui le représente aujourd’hui ? »
Pour permettre la mise en place de projets pertinents en fonction de ces trois questions, il faut absolument développer la formation des acteurs. « Il faut élargir la notion au contemporain et à l’immatériel et la replacer dans l’évolution de la mondialisation. »
La gestion du tourisme culturel nécessite aujourd’hui de nouvelles compétences, comme le traitement des conflits sociaux, du détournement des retombées économiques au détriment des propriétaires concernés (cf. l’Egypte), du déséquilibre entre lieux trop fréquentés en voie de destruction et territoires abandonnés en voie de désertification et où le tourisme pourrait être une aide.
« Le tourisme culturel était autrefois le domaine de bénévoles amateurs éclairés. Aujourd’hui il se professionnalise », conclut-elle.
Considérer le monde du tourisme comme un partenaire de la culture
Le pari pour les institutionnels est de considérer le monde du tourisme comme un partenaire de la culture plutôt que comme un prédateur comme c’était le cas, comme c’est encore trop souvent le cas.
Le pari pour les voyagistes est de se transformer en protecteur des sites qui les font vivre et d’assurer leur durabilité en partenariat avec les instances locales.
Une double contrainte que certains ont résolue.
Les gestionnaires des chapelles rupestres du parc national de Cappadoce, la mission de la Région Val de Loire qui coordonne les actions sur un ensemble de châteaux mondialement célèbres, les amoureux du marais poitevin réunis en Syndicat mixte interrégional, le conservateur du château de Versailles, sont venus en témoigner.
« Il n’y a que dans l’échange de pratiques et d’expériences que nous avançons », confirme Denis Verdier-Magneau, directeur du développement culturel du château de Versailles.
Echanges dont le développement devrait permettre de contribuer à une meilleure sauvegarde d’un patrimoine dont les touristes conserveront l’usage, moyennant péage.
Le pari pour les voyagistes est de se transformer en protecteur des sites qui les font vivre et d’assurer leur durabilité en partenariat avec les instances locales.
Une double contrainte que certains ont résolue.
Les gestionnaires des chapelles rupestres du parc national de Cappadoce, la mission de la Région Val de Loire qui coordonne les actions sur un ensemble de châteaux mondialement célèbres, les amoureux du marais poitevin réunis en Syndicat mixte interrégional, le conservateur du château de Versailles, sont venus en témoigner.
« Il n’y a que dans l’échange de pratiques et d’expériences que nous avançons », confirme Denis Verdier-Magneau, directeur du développement culturel du château de Versailles.
Echanges dont le développement devrait permettre de contribuer à une meilleure sauvegarde d’un patrimoine dont les touristes conserveront l’usage, moyennant péage.