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Tourisme réceptif : chacun y va en ordre dispersé !


La France est une « marque » que nous envie le monde entier. Elle est la première destination touristique mondiale en terme de visiteurs. Elle est aussi la première destination de vacances des Français. Cependant les professionnels ne s'en satisfont pas. « Il n'y a aucun message fort pour programmer la France à l'Etranger, aucune stratégie à haut niveau pour une politique de tourisme d'accueil » regrettent encore les acteurs du secteur.


Rédigé par Michèle SANI au MAP à Paris le Lundi 17 Mars 2008

De gauche à droite N. Baudy pdt de l'agence en ligne « Tous en France », H. Decaux directeur du CRT Limousin, F. Dargnies, fondateur de l'entreprise « 4 Roues sous 1 Parapluie », T. Schidler (Pdt SNET) et C. Orofino (DG Visit France)
De gauche à droite N. Baudy pdt de l'agence en ligne « Tous en France », H. Decaux directeur du CRT Limousin, F. Dargnies, fondateur de l'entreprise « 4 Roues sous 1 Parapluie », T. Schidler (Pdt SNET) et C. Orofino (DG Visit France)
Vendre la France aux Français serait aussi une véritable gageure. 10 % seulement de nos concitoyens partent en vacances à l'étranger, un taux qui semble d'une stabilité à toute épreuve. C'est dire l'importance du potentiel. La France serait donc une niche de plusieurs millions d'habitants, mais une niche encore inexploitée avec ce handicap : la qualité et surtout l'immense diversification de la « marque » France qui ne permettent pas d'en donner une image globale forte.

Dans cette affaire, depuis des lustres, secteurs privés et publics peinent à mettre en place un partenariat constructif. Au mieux, institutionnels, entreprises réceptives privées, hôteliers, autocaristes... chacun vit sa vit et monte au créneau en ordre dispersé. Au pire ils s'accusent de concurrence frontale.

Ce constat était le fil rouge d'une des tables rondes organisées dans le cadre du MAP et animées par Michel Messager. Les intervenants représentant les deux secteurs, privé et public, avaient leurs propositions : à l'institutionnel qui disposent de budgets venant de l'Etat ou des collectivités locales de financer, d'éditer des brochures et d'assurer la promotion et la lisibilité du « produit » France ; au privé de vendre, de commercialiser et de mettre à profit son savoir-faire. « Le tourisme d'accueil n'est pas seulement une affaire de promotion. Il faut une offre structurée » a dit Christian Orofino.

Il y a du ménage à faire

Deux jeunes entrepreneurs étaient sur le plateau, Hervé Decaux (Tous en France ) et Florent Dargnies (4 Roues sous 1 Parapluie ». Tous deux en créant leur entreprise avaient tenté de se positionner dans le cadre d'une stratégie nationale globale développée par les institutionnels. Ils y avaient renoncé. « Maison de la France était inabordable en termes de budget. Je viens à peine d'y adhérer. Cela me permet de me faire représenter à l'étranger » reconnaît Florent Dargnies. « J'avais découvert une véritable mosaïque d'actions parfois contradictoires. Il y a un véritable ménage à faire avant de définir une stratégie globale » assure Hervé Decaux.

De son côté Thierry Schidler à mis en avant l'aspect budget. « Nous sommes en concurrence avec beaucoup de pays émergeants. Pour nos concitoyens il est souvent plus facile de partir à l'étranger à moindre coût qu'en France. Avec notre fiscalité et nos charges, en France nous avons à faire face à un problème de prix » Pour le président du SNET la France est confrontée à une réelle problématique des prix, l'important étant d'en prendre conscience en la commercialisant sur des bases donnant la part belle à la valeur ajoutée, à la créativité, au service.

Il fut noté un piège où ne pas tomber pour les institutionnels : que chacun des territoires touristiques garde son identité et ses traditions sans risquer de se fabriquer des produits correspondant à l'idée que se font les Etrangers de la France. A méditer...

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Commentaires

1.Posté par Cecile rogue le 18/03/2008 09:52 | Alerter
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Il serait peut-etre temps effectivement de regarder autour de soi et de constater que la concurrence est forte sur les marches etrangers, et que tous les pays, memes europeens, depensent dde plus de en plus argent, temps et energie a faire la promotion de leurs offres touristiques. Je suis basee a Moscou depuis 13 ans, ou en ce moment a lieu le 15eme salon du tourisme MITT - le plus gros evenement touristique. A titre d'exemple il y a 105 stands italiens, 33 suisses et ... 22 francais (et ce sont toujours les memes depuis 10 ans)! quand a l'Espagne, j'ai arrete de compter apres 120! et je ne parle pas des pays comme les Emirats, la Thailande etc... Quand on va sur le stand France on n'a pas du tout d'impression coherente du pays dans son ensemble, aucune region ou presque n'y figure. Les Francais ont malheureusement tendance a considerer que le monde entier les envie et que donc il n'est pas necessaire de faire de pub, ils sont frileux, et peu enclins a se risquer sur de nouveaux marches qui sont portant porteurs. Il serait peut-etre temps de revoir les priorites. Quand aux organismes gouvernementaux ou regionaux (CDT, CRT), pourquoi, a part de tres rares exceptions (Bretagne, PACA) sont-ils toujours absents?

2.Posté par F.Rateron le 18/03/2008 10:11 | Alerter
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Excellente analyse de Cecile Rogue, qui montre bien notre incapacité à exporter la marque France de façon mutualisée. Quand à vendre la destination France aux français s'est un pari trés ambitieux !

3.Posté par E.Masset le 18/03/2008 18:36 | Alerter
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Travaillant sur le marché britannique depuis plus de 12 ans nous avons pu observer que la concurrence était de plus en plus rude, avec des destinations émergeantes et des consommateurs qui n’hésitent plus à faire des voyages long courriers. La France a sans aucun doute besoin de s’affirmer et de promouvoir une image forte et cohérente. Certes la France est la première destination mondiale, si on se base sur le nombre de visiteurs, mais il est important de ne pas rester sur ses acquis. Notre association à but non lucratif basée au Royaume-Uni s’évertue à promouvoir la France dans son ensemble sur le marché britannique et nous avons récemment décidé de lancer une nouvelle campagne sur la demande nos membres britanniques et francais. L’objectif étant de donner une image plus attractive de la France.( Nous travaillons souvent sur nos projets en conjonction avec Maison de la France Londres et certaines régions françaises, tout ça sans aucune concurrence et avec le plus grand succès.)

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