Troubles politiques : les Maldives ne font plus rêver les voyageurs français

Depuis l'arrestation de l'ancien président Mohamed Nasheed dimanche 22 février 2015, les Maldives font face à de nombreuses manifestations à Malé.

Le Ministère des Affaires Étrangères a remis à jour ses conseils aux voyageurs la semaine dernière précisant que sur la capitale "des affrontements entre la police et les manifestants ne peuvent être exclus.

La plus grande vigilance est recommandée en cas de déplacement. Les rassemblements de foule sont à éviter."

Destination touristique prisée pour ses îles, les voyageurs ne se rendent que très rarement à Malé. L'aéroport est lui même situé sur une île à côté de la capitale.

Chez Austral Lagons, Hélion de Villeneuve directeur général suit l'évolution de la situation attentivement. "Nous n'avons aucun client sur Malé, et nous ne vendons aucun hôtel sur la capitale.

Nous continuons à faire partir nos clients, sur les îles hôtels, il n'y a aucun problème, tout se déroule normalement," précise t-il.

Idem chez Turquoise TO. "Nous n'avons pas eu de questions particulières, et sur place nous n'avons eu aucune remontée négative. Seules les excursions à Malé sont déconseillées et nous ne les proposons pas aux clients", précise le voyagiste.

Chez Exotismes même son de cloche.

Toutefois, Hélion de Villeneuve reconnaît que la destination souffre : "Nous enregistrons une baisse des demandes sur les Maldives.

La destination ne fait pas partie de nos destinations prioritaires, elle représente moins de 10% de notre chiffre d'affaires, et vient après Tahiti, Les Seychelles et l'Ile Maurice".

Chez Exotismes, les ventes aussi ont "ralenti", explique Didier Sylvestre, Directeur Général adjoint, "mais on s'en sort plutôt pas mal" ajoute-t-il.

Au délà des manifestations de la semaine dernière, la baisse du cours de l'Euro face au Dollar US joue aussi en la défaveur de cet état.

"L'impact est lourd" précise Hélion de Villeneuve, "nos marges se dégradent, et nous orientons davantage nos clients vers les Seychelles".

Les taxes ont aussi fait augmenter les tarifs hôteliers.

"Plusieurs éléments négatifs se sont accumulés", résume Didier Sylvestre, "et aujourd'hui le rapport qualité/prix est moins bon qu'avant".

Cet état islamique souffre aussi en terme d'images.

Les reportages télé censés montrer la face cachée des Maldives, les annonces sur l'éventuelle fermeture des spas et l'interdiction d'alcool dans les hôtels, ainsi que la peine de mort pour les mineurs, ne redorent pas vraiment son blason.

Du côté du SETO, René-Marc Chikli, président du syndicat des tours-opérateurs n'a pas noté d'élément particulier concernant les manifestations de la fin février 2015.

Cependant, la destination sera au sommaire des sujets abordés avec l'ECTAA pour connaître l'état des carnets de commandes des autres marchés européens.

Pour l'année 2015, l'essentiel des ventes ont été réalisées, et les manifestations à Malé ne devraient pas bouleverser la donne pour l'été prochain.