Turkish Airlines veut faire d'Istanbul un hub attractif pour les Français

Istanbul sera-t-elle le futur hub aérien des passagers Français ?

C'est en tout cas la volonté affichée de Turkish Airlines, qui développe doucement mais sûrement son maillage dans l'Hexagone, comptant aujourd'hui cinq escales : Paris bien sûr, mais aussi Lyon, Nice, Toulouse et Marseille.

Cette dernière, inaugurée en juin 2013, connaît un démarrage fulgurant, notamment grâce au fret qui assure une forte rentabilité. A tel point que la fréquence devrait très rapidement passer quotidien.

Autre succès, l'escale de Toulouse, ouverte depuis avril 2011, dont le taux d'occupation atteint aujourd'hui 78%. Le vol a séduit 25000 passagers cette année, bien au delà des objectifs de vente.

Turkish souhaite d'ailleurs mettre en place très rapidement en vol biquotidien, dès que ses nouveaux Airbus seront disponibles.

En effet, sur les 209 appareils en commande auprès du constructeur, 107 ont été livrés et 121 sont en service.

Au total, sur les huit premiers mois de l'année, le marché français est en croissance de 33%.

Une croissance étonnante dans un contexte économique peu propice au développement de compagnies régulières.

"Nous offrons le bon produit aux bons clients" avance Orcun Buluc, le directeur à Toulouse, pour expliquer son succès.

Il faut dire que Turkish a été élue pour la troisième année consécutive meilleure compagnie européenne par Skytrax. Et vient également de remporter le prix de la compagnie aérienne de l'année décerné par APG.

Cette position de leader lui permet d'appréhender sereinement la concurrence, comme celle de Pegasus.

"C'est une compagnie de charters qui ne nous pose aucun problème. Il y a de la place pour tout le monde" assure Orcun Buluc.

Car Turkish Airlines ne souhaite pas seulement développer son trafic sur la Turquie. Elle espère surtout s'imposer comme un leader entre l'Europe et l'Asie, l'Europe et l'Afrique, voire même sur le Moyen-Orient.

"Istanbul est idéalement située pour desservir un grand nombre de villes dans le monde. Ce n'est pas pour rien qu'elle était autrefois un passage obligé de la route de la soie" rappelle Orcun Buluc.

Turkish s'intéresse notamment à des destinations de niche, délaissées par les autres opérateurs, mais dont le potentiel de développement est indéniable. En 2013, elle a ouvert 18 nouvelles lignes, comme Colombo (Sri Lanka), Katmandou (Népal) ou encore Libreville (Gabon).

"Lancer un nouveau vol créé généralement une nouvelle demande et engendre une dynamique positive dans l'économie locale" poursuit Orcun Buluc. La desserte de Katmandou connaît par exemple des excellents taux de remplissage.

Au final, près de 30% des clients français utilisent aujourd'hui Istanbul comme un hub pour rejoindre l'une de ces destinations.

Une proportion qui devrait progresser fortement avec l'arrivée d'un nouvel aéroport en 2018. Il permettra de désengorger les deux autres qui, au rythme de progression de la compagnie, risquent d'être rapidement saturés.

La compagnie propose ainsi un portefeuille de 239 destinations, pour séduire les agences de voyages à la recherche de partenaires aériens.

Elle a d'ailleurs noué de nombreux liens avec la distribution, travaillant avec les grands réseaux, comme Selectour Afat, Tourcom, American Express, tout comme avec les TO, Fram, Verdié, Amplitudes etc. 50 commerciaux quadrillent aujourd'hui l'Hexagone pour promouvoir les offres et services de la compagnie.

Mais Turkish ne souhaite pas privilégier plus particulièrement la vente en B2B. Elle préfère diversifier les partenaires, être présente "là où le client se trouve" et multiplier ainsi les chances de remplir ses avions.

Une stratégie commerciale payante.

Turkish Airlines en chiffres
80 ans
233 avions
239 destinations
39 millions de passagers en 2012
8 milliards de dollars de chiffre d'affaires