Vienne et son territoire, 90 000 habitants, est la première agglomération majeure au sud de la capitale des Gaules - Photo JFR
Plus « lyonnaise » que « grenobloise », la cité des bords du Rhône, que les automobilistes filant au sud par l’autoroute ne font le plus souvent que frôler, mérite plus d’égards. A 30 km de Lyon, voilà en effet une ville qui conserve des vestiges romains et des merveilles de terroir dont on aurait tort de se priver.
Vienne et son territoire, 90 000 habitants, est la première agglomération majeure au sud de la capitale des Gaules. Verrou le long du fleuve, dont le cours ondule ici en jolis méandres, le site a séduit les Romains qui y ont bâti une cité prospère, avant même de s’installer à Arles et à Nîmes.
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Vienne et son territoire, 90 000 habitants, est la première agglomération majeure au sud de la capitale des Gaules. Verrou le long du fleuve, dont le cours ondule ici en jolis méandres, le site a séduit les Romains qui y ont bâti une cité prospère, avant même de s’installer à Arles et à Nîmes.
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La « Maison Carrée » de Vienne
Sait-on que Vienne abrite une « Maison Carrée », l’égale de sa sœur nîmoise ? Si elle n’est pas aussi connue, elle en possède l’allure et les dimensions. Ce temple romain, dit d’Auguste et de Livie, construit vers 20-10 avant J.-C., se niche en plein cœur de ville.
Il regarde à l’est le belvédère de Pipet, une colline panoramique (grimpette conseillée) au pied de laquelle se déploie le théâtre antique. Réhabilité dans les années 1930, ce dernier offre ses 8 000 places aux spectateurs du célèbre festival « Jazz à Vienne », proposé chaque année dès fin juin. Toute la ville est alors bouillonnante de culture.
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Il regarde à l’est le belvédère de Pipet, une colline panoramique (grimpette conseillée) au pied de laquelle se déploie le théâtre antique. Réhabilité dans les années 1930, ce dernier offre ses 8 000 places aux spectateurs du célèbre festival « Jazz à Vienne », proposé chaque année dès fin juin. Toute la ville est alors bouillonnante de culture.
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Musée antique de Saint-Romain-en-Gal
Pour mieux comprendre la place de Vienne sous l’Antiquité, il faut filer rive droite, à Saint-Romain-en-Gal. Là se trouve le musée gallo-romain. En traversant la passerelle piétonne sur le Rhône, où glissent en silence quelques péniches, on quitte l’Isère pour le département du Rhône.
Un regard circulaire depuis le milieu du pont confirme la place étroite de la ville, tassée entre le fleuve et les collines. Sans doute est-ce pour cela que les Romains s’étalèrent rive droite. Le musée, aéré, dit tout sur l’histoire de cette colonie, depuis les maisons praticiennes cossues jusqu’à l’immense port fluvial et ses entrepôts, aujourd’hui le quartier Saint-Germain.
Un regard circulaire depuis le milieu du pont confirme la place étroite de la ville, tassée entre le fleuve et les collines. Sans doute est-ce pour cela que les Romains s’étalèrent rive droite. Le musée, aéré, dit tout sur l’histoire de cette colonie, depuis les maisons praticiennes cossues jusqu’à l’immense port fluvial et ses entrepôts, aujourd’hui le quartier Saint-Germain.
Merveilles de bouche
Si Vienne est romaine – voir aussi l’étrange pyramide en pierre, la spina, vestige de l’ancien hippodrome -, elle est également épicurienne.
Rien d’étonnant pour une ville si proche de Lyon, direz-vous. Ce que l’on sait moins, c’est que Vienne se trouve au carrefour de cinq départements, chacun apportant son lot de merveilles de bouche : l’Isère, le Rhône, l’Ardèche, la Loire et la Drôme.
Rien d’étonnant pour une ville si proche de Lyon, direz-vous. Ce que l’on sait moins, c’est que Vienne se trouve au carrefour de cinq départements, chacun apportant son lot de merveilles de bouche : l’Isère, le Rhône, l’Ardèche, la Loire et la Drôme.
400 étals au marché chaque samedi
Un lieu incarne cette diversité : le marché du samedi matin. Belle agora envahissant tout le centre-ville, on y compte plus de 400 étals au pic de la saison.
Du lait frais des environs, des fruits du Pilat, des produits maraichers de la plaine d’Ampuis, de la rigotte de Condrieu, des fromages de chèvre de la Drôme, des caillettes… et même un marché à la bassine comme on n’en fait plus guère, fruits et légumes à prix « cassés » quand vient l’heure de replier les tréteaux.
Anonymes, Philippe Girardon et Patrick Henriroux y font leurs emplettes chaque semaine. Les deux chefs étoilés du Viennois incarnent ces plaisirs gourmands dont le territoire se targue. Girardon, une étoile Michelin, tient table ouverte au Domaine de Clairefontaine, à 10 mn de Vienne.
Si l’on ne peut s’offrir le restaurant gastronomique, on choisira Le Bistrot, à côté. Idem pour Henriroux, à La Pyramide. L’un des plus anciens doubles étoilés de France propose à Vienne, à côté de sa table « gastro », une déclinaison bistrot plus accessible. Deux monuments de la gastronomie.
Du lait frais des environs, des fruits du Pilat, des produits maraichers de la plaine d’Ampuis, de la rigotte de Condrieu, des fromages de chèvre de la Drôme, des caillettes… et même un marché à la bassine comme on n’en fait plus guère, fruits et légumes à prix « cassés » quand vient l’heure de replier les tréteaux.
Anonymes, Philippe Girardon et Patrick Henriroux y font leurs emplettes chaque semaine. Les deux chefs étoilés du Viennois incarnent ces plaisirs gourmands dont le territoire se targue. Girardon, une étoile Michelin, tient table ouverte au Domaine de Clairefontaine, à 10 mn de Vienne.
Si l’on ne peut s’offrir le restaurant gastronomique, on choisira Le Bistrot, à côté. Idem pour Henriroux, à La Pyramide. L’un des plus anciens doubles étoilés de France propose à Vienne, à côté de sa table « gastro », une déclinaison bistrot plus accessible. Deux monuments de la gastronomie.
Domaines viticoles de Condrieu et de Côte Rôtie
Epatants sont aussi les vins de ce secteur rhodanien. Cela n’aura pas échappé aux observateurs : les collines de la rive droite sont couvertes de vignes. Pentues, en terrasses, sur des parcelles minuscules, difficiles à travailler…
Mais sur un terroir de grande qualité et bien exposé, que les Romains exploitaient déjà. Cela explique la qualité et le coût élevé des deux AOC locales : les vins de Côte-Rôtie, face à Vienne (rouges) et de Condrieu (blancs), plus au sud. On n’hésitera pas à aller voir les domaines, Mouton Père et Fils à Condrieu, Semaska à Ampuis, Corps-de-Loup à Tupin-et-Semons…
Ce sera l’occasion d’une virée dans des terroirs altiers, comme par la D124 qui, de Condrieu à Tupin via Semons, offre des points de vues superbes sur les coteaux et le Rhône. On pourra même pousser jusqu’au département de la Loire et les premiers contreforts du Pilat, en allant voir le superbe village de schiste de Malleval. Et peut-être oubliera-t-on l’idée d’aller au bord de la Méditerranée, histoire de faire durer le plaisir sur ces terres hédonistes.
Mais sur un terroir de grande qualité et bien exposé, que les Romains exploitaient déjà. Cela explique la qualité et le coût élevé des deux AOC locales : les vins de Côte-Rôtie, face à Vienne (rouges) et de Condrieu (blancs), plus au sud. On n’hésitera pas à aller voir les domaines, Mouton Père et Fils à Condrieu, Semaska à Ampuis, Corps-de-Loup à Tupin-et-Semons…
Ce sera l’occasion d’une virée dans des terroirs altiers, comme par la D124 qui, de Condrieu à Tupin via Semons, offre des points de vues superbes sur les coteaux et le Rhône. On pourra même pousser jusqu’au département de la Loire et les premiers contreforts du Pilat, en allant voir le superbe village de schiste de Malleval. Et peut-être oubliera-t-on l’idée d’aller au bord de la Méditerranée, histoire de faire durer le plaisir sur ces terres hédonistes.