Au milieu de l'été, Air France, la compagnie nationale a été détrônée sur son propre terrain de jeu par Volotea.
La low cost espagnole est devenue la première compagnie en termes de lignes intérieures, mais pas en nombre de passagers. Un recul d'Air France logique au regard des prix pratiqués par Volotea.
"Air France s'est peu à peu désengagée sur les lignes intérieures, car elles sont structurellement déficitaires, alors que ses coûts au siège kilomètre offert "(CSKO, ndlr) sont 2 ou 3 fois supérieurs à ceux de Transavia.
Le meilleur moyen pour le groupe Air France - KLM de pouvoir rester sur le marché des vols courts et moyen-courriers, donc de lutter contre les compagnies low cost et le train, n'est autre que de transférer une partie des activités à Transavia," nous expliquait Paul Chiambaretto, le directeur de la Chaire Pégase.
Cette low costisation de l'aérien français ne serait pas seulement tirée par les prix, mais aussi rendue possible par un dumping social, avec la complaisance de l'Etat.
C'est du moins la théorie du SNPNC-FO national.
La low cost espagnole est devenue la première compagnie en termes de lignes intérieures, mais pas en nombre de passagers. Un recul d'Air France logique au regard des prix pratiqués par Volotea.
"Air France s'est peu à peu désengagée sur les lignes intérieures, car elles sont structurellement déficitaires, alors que ses coûts au siège kilomètre offert "(CSKO, ndlr) sont 2 ou 3 fois supérieurs à ceux de Transavia.
Le meilleur moyen pour le groupe Air France - KLM de pouvoir rester sur le marché des vols courts et moyen-courriers, donc de lutter contre les compagnies low cost et le train, n'est autre que de transférer une partie des activités à Transavia," nous expliquait Paul Chiambaretto, le directeur de la Chaire Pégase.
Cette low costisation de l'aérien français ne serait pas seulement tirée par les prix, mais aussi rendue possible par un dumping social, avec la complaisance de l'Etat.
C'est du moins la théorie du SNPNC-FO national.
"Volotea a demandé une dérogation complète des accords collectifs"
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Dans un communiqué de presse, le syndicat dénonce une "montée en puissance malheureusement alimentée par des dérogations accordées par l'État français via la Direction Générale de l'Aviation Civile (DGAC), qui exemptent Volotea de l'application du code du travail."
Rien que ça.
Nous parlons pourtant d'une compagnie ayant été condamnée par le passé, pour des dépassements de la durée légale du temps de travail de ses pilotes et du personnel navigant à l'Aéroport Nantes Atlantique.
Une condamnation qui avait fait couler beaucoup d'encre, mais aussi impacté quelque peu le bilan de Volotea, puisque le tribunal de police de Nantes l'avait condamné à 247 500 euros d’amende.
A l'époque, la direction de la compagnie s'est réfugiée derrière les textes européens, généralement moins disant socialement.
Pour ne plus connaître de mauvaise publicité, alors que son plan de vol n'a cessé de se garnir et que la France représente maintenant 60% de son activité (selon le Parisien), la compagnie aurait demandé et obtenu une dérogation pour l'ensemble de son activité.
"Beaucoup de compagnies demandent des dérogations pour ne pas avoir à appliquer une partie plus ou moins importante du Code du travail et de l'aviation civile, mais généralement ce sont des demandes ponctuelles pour un vol particulier ou des cas précis.
Nous ne sommes jamais opposés, mais nous ajoutons des conditions qui sont négociables.
Sauf que Volotea a demandé une dérogation complète des accords collectifs gérant les règles sociales de la compagnie," dévoile Stéphane Salmon, le secrétaire général adjoint du SNPNC-FO.
Rien que ça.
Nous parlons pourtant d'une compagnie ayant été condamnée par le passé, pour des dépassements de la durée légale du temps de travail de ses pilotes et du personnel navigant à l'Aéroport Nantes Atlantique.
Une condamnation qui avait fait couler beaucoup d'encre, mais aussi impacté quelque peu le bilan de Volotea, puisque le tribunal de police de Nantes l'avait condamné à 247 500 euros d’amende.
A l'époque, la direction de la compagnie s'est réfugiée derrière les textes européens, généralement moins disant socialement.
Pour ne plus connaître de mauvaise publicité, alors que son plan de vol n'a cessé de se garnir et que la France représente maintenant 60% de son activité (selon le Parisien), la compagnie aurait demandé et obtenu une dérogation pour l'ensemble de son activité.
"Beaucoup de compagnies demandent des dérogations pour ne pas avoir à appliquer une partie plus ou moins importante du Code du travail et de l'aviation civile, mais généralement ce sont des demandes ponctuelles pour un vol particulier ou des cas précis.
Nous ne sommes jamais opposés, mais nous ajoutons des conditions qui sont négociables.
Sauf que Volotea a demandé une dérogation complète des accords collectifs gérant les règles sociales de la compagnie," dévoile Stéphane Salmon, le secrétaire général adjoint du SNPNC-FO.
"Ces entorses à la loi font gagner énormément d'argent à Volotea"
Les exceptions au droit français sont relatives au temps de repos des équipages, à l'aménagement du temps de travail, etc.
En contrepartie, les compagnies appliquent les règles européennes, les Flight Time Limitations, qui sont "moins-disantes socialement, ce sont surtout des règles de sécurité et non sociales."
Volotea et les autres compagnies bénéficient ainsi d'un avantage économique.
Une exception qui permettrait donc de moins recruter, puisque les équipes travaillent plus et d'afficher des coûts au siège kilomètre offert bien moindre que ceux d'Air France.
"C'est un avantage concurrentiel, c'est une évidence. Ces entorses font gagner énormément d'argent à cette entreprise," estime le secrétaire général adjoint du SNPNC-FO.
Le syndicat exhorte les autorités françaises à mettre fin à la casse sociale, en distribuant des dérogations au Code du travail à tout va et sans limites. Il souhaite également que toutes les compagnies aériennes opérant en France respectent pleinement les normes et réglementations en vigueur.
Alors même qu'une compagnie comme easyJet qui n'a pas toujours été tendre socialement, maintient le dialogue et a signé un accord collectif avec ses salariés.
Comme quoi rien n'est impossible, même avec les low cost étrangères.
La contre-publicité du SNPNC tombe mal, alors que Volotea s'est ouvertement positionnée pour récupérer la DSP concernant la desserte aérienne de la Corse.
En contrepartie, les compagnies appliquent les règles européennes, les Flight Time Limitations, qui sont "moins-disantes socialement, ce sont surtout des règles de sécurité et non sociales."
Volotea et les autres compagnies bénéficient ainsi d'un avantage économique.
Une exception qui permettrait donc de moins recruter, puisque les équipes travaillent plus et d'afficher des coûts au siège kilomètre offert bien moindre que ceux d'Air France.
"C'est un avantage concurrentiel, c'est une évidence. Ces entorses font gagner énormément d'argent à cette entreprise," estime le secrétaire général adjoint du SNPNC-FO.
Le syndicat exhorte les autorités françaises à mettre fin à la casse sociale, en distribuant des dérogations au Code du travail à tout va et sans limites. Il souhaite également que toutes les compagnies aériennes opérant en France respectent pleinement les normes et réglementations en vigueur.
Alors même qu'une compagnie comme easyJet qui n'a pas toujours été tendre socialement, maintient le dialogue et a signé un accord collectif avec ses salariés.
Comme quoi rien n'est impossible, même avec les low cost étrangères.
La contre-publicité du SNPNC tombe mal, alors que Volotea s'est ouvertement positionnée pour récupérer la DSP concernant la desserte aérienne de la Corse.
Volotea : des pratiques qui peuvent hypothéquer l'attribution de la DSP en Corse ?
"Elle a obtenu également beaucoup de slots à la fin d'Aigle Azur, une obtention soumise à des conditions sociales, pourtant la DGAC ne me semble pas avoir été très regardante," se désole le syndicaliste.
Le SNPNC-FO a d'ailleurs porté l'affaire de la dérogation systémique et généralisée de Volotea en justice.
Pour le représentant syndical cette affaire ressemble étrangement au dumping social effectué par Uber, lors de son implantation en France, dans le but de dynamiter le marché des taxis.
Après quelques années, l'avantage tarifaire a fondu, les VTC ne sont plus toujours aussi avantageux.
La crainte du SNPNC-FO étant que l'Etat organise une mise en concurrence des lignes domestiques à marche forcée.
"C'est exactement comme Uber, l'Etat Français, via la DGAC, déroule le tapis rouge à Volotea. Puis cela va à l'encontre des positions du gouvernement sur la décarbonation des transports, c'est bizarre.
Il y a sans doute un calcul politique, en permettant aux Français de pouvoir partir à moindre cout, cela calme la grogne sociale dans le pays," s'aventure Stéphane Salmon.
Le modèle low cost n'a pas seulement gagné la bataille des prix, elle a aussi remporté celle sociale.
"Nous nous battons contre ces compagnies, car nous avons peur que cela fasse tache d'huile dans l'ensemble du secteur," craint le secrétaire général adjoint du SNPNC-FO.
Nous avons proposé à la direction de Volotea de répondre aux accusations du syndicat, mais nous n'avons pour l'heure reçu aucune réponse.
Le SNPNC-FO a d'ailleurs porté l'affaire de la dérogation systémique et généralisée de Volotea en justice.
Pour le représentant syndical cette affaire ressemble étrangement au dumping social effectué par Uber, lors de son implantation en France, dans le but de dynamiter le marché des taxis.
Après quelques années, l'avantage tarifaire a fondu, les VTC ne sont plus toujours aussi avantageux.
La crainte du SNPNC-FO étant que l'Etat organise une mise en concurrence des lignes domestiques à marche forcée.
"C'est exactement comme Uber, l'Etat Français, via la DGAC, déroule le tapis rouge à Volotea. Puis cela va à l'encontre des positions du gouvernement sur la décarbonation des transports, c'est bizarre.
Il y a sans doute un calcul politique, en permettant aux Français de pouvoir partir à moindre cout, cela calme la grogne sociale dans le pays," s'aventure Stéphane Salmon.
Le modèle low cost n'a pas seulement gagné la bataille des prix, elle a aussi remporté celle sociale.
"Nous nous battons contre ces compagnies, car nous avons peur que cela fasse tache d'huile dans l'ensemble du secteur," craint le secrétaire général adjoint du SNPNC-FO.
Nous avons proposé à la direction de Volotea de répondre aux accusations du syndicat, mais nous n'avons pour l'heure reçu aucune réponse.