Laurent Magnien : "La baisse régulière du volume de blocs sièges sur lesquels s'engagent les TO reflète bien le changement structurel de l'industrie touristique. - Photo DR
TourMaG.com - Comment s'est passé l'été sur les lignes transatlantiques ?
Laurent Magnin : "La ligne de San Francisco a marché au delà de nos espérances avec un coefficient de remplissage de 85% en août et de 80% en juillet.
Et l'ouverture de San Francisco a eu un effet bénéfique sur la ligne de Las Vegas qui a enregistré 85% de remplissage en juillet et 82% en août.
Les retours clients sont particulièrement positifs par les familles qui ont découvert les grands parcs avec la possibilité de faire une entrée par San Francisco et un départ par Vegas.
C'est l'équilibre parfait à tel point qu'on s'interroge sur l'effet que pourrait avoir l'introduction d'une troisième rotation/semaine sur San Francisco. Même si nous avons très envie de le faire l'été prochain au regard des résultats de cet été."
TourMaG.com - Ce n'est pas plutôt la concurrence nouvelle de United qui vous ferait hésiter ?
Laurent Magnin : "Non. United prévoit de voler avec un B-767 de 220 sièges et gourmand en carburant. D'un point de vue tarifaire, nous aurons largement l'avantage.
C'est plutôt à Air France qu'ils feront une concurrence directe. Comme sur New York, nos vrais concurrents sont les compagnies européennes qui offrent des vols via leurs hubs."
Laurent Magnin : "La ligne de San Francisco a marché au delà de nos espérances avec un coefficient de remplissage de 85% en août et de 80% en juillet.
Et l'ouverture de San Francisco a eu un effet bénéfique sur la ligne de Las Vegas qui a enregistré 85% de remplissage en juillet et 82% en août.
Les retours clients sont particulièrement positifs par les familles qui ont découvert les grands parcs avec la possibilité de faire une entrée par San Francisco et un départ par Vegas.
C'est l'équilibre parfait à tel point qu'on s'interroge sur l'effet que pourrait avoir l'introduction d'une troisième rotation/semaine sur San Francisco. Même si nous avons très envie de le faire l'été prochain au regard des résultats de cet été."
TourMaG.com - Ce n'est pas plutôt la concurrence nouvelle de United qui vous ferait hésiter ?
Laurent Magnin : "Non. United prévoit de voler avec un B-767 de 220 sièges et gourmand en carburant. D'un point de vue tarifaire, nous aurons largement l'avantage.
C'est plutôt à Air France qu'ils feront une concurrence directe. Comme sur New York, nos vrais concurrents sont les compagnies européennes qui offrent des vols via leurs hubs."
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TourMaG.com - Justement, la ligne de New York a-t-elle encore tenu la distance aussi cet été ?
Laurent Magnin : "Sur New York, nous avons été en situation de refus de vente : juin à 97% de remplissage, juillet à 90% et août à 92% !
Et je dois dire que nous avons eu environ 20% de clientèle américaine grâce aux efforts d'APG qui nous représente outre-Atlantique.
New York est désormais inscrite dans les gènes de XL Airways. A tel point que l'on s'interroge sur une exploitation de la ligne à l'année et sur une desserte quotidienne pendant l'été."
TourMaG.com - Mais alors, pourquoi venez-vous de sortir un nouveau tarif promotionnel pour l'automne ?
Laurent Magnin : "Parce que nous allons rajouter quelques vols supplémentaires dans notre programme qui est nettement plus long que l'année dernière puisque nous allons jusqu'au marathon de New York en novembre.
Et il est même possible que nous allions jusqu'aux vacances scolaires de fin d'année. Je suis de plus en plus persuadé que les Etats-Unis vont devenir le blockbuster du tourisme pour les vacanciers français."
TourMaG.com - Pouvez-vous annoncer d'ores et déjà que la ligne de New York est bénéficiaire ?
Laurent Magnin : "Elle est complètement bénéficiaire, même avec un début de saison difficile pour la recette unitaire en mai et juin. Et, au global, les résultats de XL en juillet ont été supérieurs à ceux de juillet 2011.
Nous constatons une énorme performance des vols secs.Ce qui nous conforte dans le changement de positionnement de la compagnie. Force est de constater que les TO qui réservent encore des blocs sièges sont ceux qui ont encore une production de clubs.
Sur le régulier long courrier en comptant l'ouverture des vols Antilles et Réunion, les blocs sièges ne représenteront plus que 45% cet hiver.
La baisse régulière du volume de blocs sièges sur lesquels s'engagent les TO reflète bien le changement structurel de l'industrie touristique."
Laurent Magnin : "Sur New York, nous avons été en situation de refus de vente : juin à 97% de remplissage, juillet à 90% et août à 92% !
Et je dois dire que nous avons eu environ 20% de clientèle américaine grâce aux efforts d'APG qui nous représente outre-Atlantique.
New York est désormais inscrite dans les gènes de XL Airways. A tel point que l'on s'interroge sur une exploitation de la ligne à l'année et sur une desserte quotidienne pendant l'été."
TourMaG.com - Mais alors, pourquoi venez-vous de sortir un nouveau tarif promotionnel pour l'automne ?
Laurent Magnin : "Parce que nous allons rajouter quelques vols supplémentaires dans notre programme qui est nettement plus long que l'année dernière puisque nous allons jusqu'au marathon de New York en novembre.
Et il est même possible que nous allions jusqu'aux vacances scolaires de fin d'année. Je suis de plus en plus persuadé que les Etats-Unis vont devenir le blockbuster du tourisme pour les vacanciers français."
TourMaG.com - Pouvez-vous annoncer d'ores et déjà que la ligne de New York est bénéficiaire ?
Laurent Magnin : "Elle est complètement bénéficiaire, même avec un début de saison difficile pour la recette unitaire en mai et juin. Et, au global, les résultats de XL en juillet ont été supérieurs à ceux de juillet 2011.
Nous constatons une énorme performance des vols secs.Ce qui nous conforte dans le changement de positionnement de la compagnie. Force est de constater que les TO qui réservent encore des blocs sièges sont ceux qui ont encore une production de clubs.
Sur le régulier long courrier en comptant l'ouverture des vols Antilles et Réunion, les blocs sièges ne représenteront plus que 45% cet hiver.
La baisse régulière du volume de blocs sièges sur lesquels s'engagent les TO reflète bien le changement structurel de l'industrie touristique."
TourMaG.com - La baisse chez XL Airways n'est-elle pas logiquement liée à ces nouvelles ouvertures vers les DOM où le tourisme est en souffrance depuis plusieurs années ?
Laurent Magnin : "Je crois au contraire à un retour de flamme des métropolitains pour le tourisme aux Antilles. Et d'ailleurs notre client Look Voyages y croit aussi aussi puisqu'il ouvre un Lookea en Martinique."
TourMaG.com - Vous allez faire face à une concurrence accrue sur la République dominicaine et sur Cancun, vos destinations de prédilection. Est ce une réponse du berger à la bergère du trio Air France, Air Caraïbes/Corsair puisque vous vous alignez sur les DOM qui étaient leurs domaines réservés?
Laurent Magnin : "Si les TO français nous ont fait confiance depuis cinq ans sur ces routes, c'est que nous étions les moins chers. Et je rappelle qu'à l'exception de 2010, nous avons toujours aligné des exercices financiers positifs - ce qui est loin d'être le cas de certains de nos concurrents.
Mais force est de constater que sur les lignes des Dom, les trois compagnies n'étaient plus en situation d'être concurrentiels.
Toutes ont fait le choix de monter en gamme leurs services à bord. Or, sur ces lignes, la clientèle Premium n'est pas assez forte pour sponsoriser une classe Eco dé-densifiée avec un écran individuel par siège. Retirer 60 sièges en classe Eco comme le fait Corsair, c'est un non sens économique !
De notre côté, nous préférons garder une capacité densifiée pour justement proposer des tarifs tirés. Je suis persuadé que les Antillais apprécieront de payer moins cher leurs billets plutôt que d'avoir un écran individuel.
Maintenant, si à 1000 dollars la tonne de carburant, mes trois concurrentes s'amusent à la guéguerre tarifaire, elles y laisseront davantage de plumes que moi car leurs coûts sont supérieurs."
TourMaG.com - Avez-vous déjà une idée du remplissage des vols DOM ?
Laurent Magnin : "C'est trop tôt. L'annonce des vols et les articles de presse en juin ont fait réagir le grand public immédiatement et nous avons vendu plusieurs milliers de billets - aux tarifs les plus bas.
Mais tout va vraiment commencer au plan marketing avec la rentrée."
TourMaG.com - Le groupe TUI vous a-t-il rayé de sa liste de fournisseurs comme il l'avait menacé au moment de l'annonce des vols DOM?
Laurent Magnin : "Nous volons pour Marmara jusqu'en octobre. Après, c'est fini. Mais ce n'est pas une surprise du tout ! Mais la façon dont TUI France met fin à ses engagements n'est pas correcte".
TourMaG.com - XL Airways était partenaire de Windjet sur les vols Sicile. Sa défaillance a-t-elle une répercussion négative sur votre opération ?
Laurent Magnin : "Au final, je dirais que la conséquence est plutôt positive sur le plan financier. Mais cela n'a pas été sans mal.
Nous avons eu de gros problèmes sur la régularité des vols opérés par Windjet tout au long de la saison.
Et même si nos engagements étaient limités à 50 sièges sur 180 sur leur avion, en août, nous n'avons vendu que nos seuls sièges pour éviter les problèmes.
Et lorsque la compagnie s'est arrêtée nous avons fait, un jour, des doubles touchés pour récupérer nos clients et ceux de Windjet. La Sicile est un marché stable et nous continuons à assurer seuls les vols prévus.
Pour autant, on peut se demander si la promesse d'achat faite par Alitalia qui a annoncé haut et fort qu'elle reprenait non seulement Windjet mais aussi d'autres compagnies italiennes n'a pas incité les clients à acheter davantage les vols Windjet.
Ce qui a créé la catastrophe que l'on sait lorsque l'affaire ne s'est pas faite, au final."
TourMaG.com - La rentrée sera-t-elle difficile pour l'industrie touristique ?
Laurent Magnin : L'été a déjà été difficile, particulièrement pour le réceptif français et les premiers bilans officiels le confirment. Par exemple, notre desserte de la Corse n'a pas connu le même engouement que l'année dernière, notamment en basse saison et, au final, nous seront légèrement en dessous de la ligne de flottaison sur cet axe.
Si la destination France souffre, c'est mauvais signe pour les destinations internationales.
Tout ceci incite à la prudence pour la saison hiver d'autant que l'envolée du chômage et les incertitudes sur la zone euro et sur le Moyen-Orient sont autant de freins aux envies de vacances au soleil."
TourMaG.com - Dans ces conditions, vos actionnaires islandais ne seront-ils pas tentés d'accélérer la vente de la compagnie ?
Laurent Magnin : "Le process est toujours en cours mais les investisseurs qui sont tentés par l'aérien sont rares en ce moment même par les compagnies qui alignent les bénéfices comme XL.
L'important pour nous c'est d'avoir réussi notre saison d'été - ce qui nous permet de relever le challenge de l'hiver avec davantage de sérénité.
Et d'ailleurs nous allons rajouter deux destinations longs-courriers au départ de Marseille, une cette hiver et une l'été prochain. Elles seront dévoilées jeudi 6 septembre lors d'une conférence de presse."
Laurent Magnin : "Je crois au contraire à un retour de flamme des métropolitains pour le tourisme aux Antilles. Et d'ailleurs notre client Look Voyages y croit aussi aussi puisqu'il ouvre un Lookea en Martinique."
TourMaG.com - Vous allez faire face à une concurrence accrue sur la République dominicaine et sur Cancun, vos destinations de prédilection. Est ce une réponse du berger à la bergère du trio Air France, Air Caraïbes/Corsair puisque vous vous alignez sur les DOM qui étaient leurs domaines réservés?
Laurent Magnin : "Si les TO français nous ont fait confiance depuis cinq ans sur ces routes, c'est que nous étions les moins chers. Et je rappelle qu'à l'exception de 2010, nous avons toujours aligné des exercices financiers positifs - ce qui est loin d'être le cas de certains de nos concurrents.
Mais force est de constater que sur les lignes des Dom, les trois compagnies n'étaient plus en situation d'être concurrentiels.
Toutes ont fait le choix de monter en gamme leurs services à bord. Or, sur ces lignes, la clientèle Premium n'est pas assez forte pour sponsoriser une classe Eco dé-densifiée avec un écran individuel par siège. Retirer 60 sièges en classe Eco comme le fait Corsair, c'est un non sens économique !
De notre côté, nous préférons garder une capacité densifiée pour justement proposer des tarifs tirés. Je suis persuadé que les Antillais apprécieront de payer moins cher leurs billets plutôt que d'avoir un écran individuel.
Maintenant, si à 1000 dollars la tonne de carburant, mes trois concurrentes s'amusent à la guéguerre tarifaire, elles y laisseront davantage de plumes que moi car leurs coûts sont supérieurs."
TourMaG.com - Avez-vous déjà une idée du remplissage des vols DOM ?
Laurent Magnin : "C'est trop tôt. L'annonce des vols et les articles de presse en juin ont fait réagir le grand public immédiatement et nous avons vendu plusieurs milliers de billets - aux tarifs les plus bas.
Mais tout va vraiment commencer au plan marketing avec la rentrée."
TourMaG.com - Le groupe TUI vous a-t-il rayé de sa liste de fournisseurs comme il l'avait menacé au moment de l'annonce des vols DOM?
Laurent Magnin : "Nous volons pour Marmara jusqu'en octobre. Après, c'est fini. Mais ce n'est pas une surprise du tout ! Mais la façon dont TUI France met fin à ses engagements n'est pas correcte".
TourMaG.com - XL Airways était partenaire de Windjet sur les vols Sicile. Sa défaillance a-t-elle une répercussion négative sur votre opération ?
Laurent Magnin : "Au final, je dirais que la conséquence est plutôt positive sur le plan financier. Mais cela n'a pas été sans mal.
Nous avons eu de gros problèmes sur la régularité des vols opérés par Windjet tout au long de la saison.
Et même si nos engagements étaient limités à 50 sièges sur 180 sur leur avion, en août, nous n'avons vendu que nos seuls sièges pour éviter les problèmes.
Et lorsque la compagnie s'est arrêtée nous avons fait, un jour, des doubles touchés pour récupérer nos clients et ceux de Windjet. La Sicile est un marché stable et nous continuons à assurer seuls les vols prévus.
Pour autant, on peut se demander si la promesse d'achat faite par Alitalia qui a annoncé haut et fort qu'elle reprenait non seulement Windjet mais aussi d'autres compagnies italiennes n'a pas incité les clients à acheter davantage les vols Windjet.
Ce qui a créé la catastrophe que l'on sait lorsque l'affaire ne s'est pas faite, au final."
TourMaG.com - La rentrée sera-t-elle difficile pour l'industrie touristique ?
Laurent Magnin : L'été a déjà été difficile, particulièrement pour le réceptif français et les premiers bilans officiels le confirment. Par exemple, notre desserte de la Corse n'a pas connu le même engouement que l'année dernière, notamment en basse saison et, au final, nous seront légèrement en dessous de la ligne de flottaison sur cet axe.
Si la destination France souffre, c'est mauvais signe pour les destinations internationales.
Tout ceci incite à la prudence pour la saison hiver d'autant que l'envolée du chômage et les incertitudes sur la zone euro et sur le Moyen-Orient sont autant de freins aux envies de vacances au soleil."
TourMaG.com - Dans ces conditions, vos actionnaires islandais ne seront-ils pas tentés d'accélérer la vente de la compagnie ?
Laurent Magnin : "Le process est toujours en cours mais les investisseurs qui sont tentés par l'aérien sont rares en ce moment même par les compagnies qui alignent les bénéfices comme XL.
L'important pour nous c'est d'avoir réussi notre saison d'été - ce qui nous permet de relever le challenge de l'hiver avec davantage de sérénité.
Et d'ailleurs nous allons rajouter deux destinations longs-courriers au départ de Marseille, une cette hiver et une l'été prochain. Elles seront dévoilées jeudi 6 septembre lors d'une conférence de presse."