Laurent Magnin : "Je défends l’idée majeure et politique que le transport, dont l’aérien, est un grand vaccin contre la pandémie de la radicalisation, d’un affrontement potentiellement guerrier..." - DR
TourMaG.com - On vous avait laissé très affecté, il y a presque 2 ans, à la fin de l’aventure XL Airways. Avez-vous remonté la pente et que devenez-vous ?
Laurent Magnin : Je ne deviens pas, j’ai surtout été... c’est une leçon d’humilité.
On ne remonte pas une pente après un atterrissage plein champ avec 650 femmes et hommes XL, des clients, des partenaires, fournisseurs.
Je reste désolé et meurtri en ayant eu la décence de me taire un temps. Maintenant il y a des choses à dire que je n’entends pas.
Une parole écologique indispensable et offensive, un secteur aérien défensif, deux positions entachées d’incompréhensions.
Pas de dialogue profond et public sur l’aérien et l’écologie dans ce contexte carbone, fléau qui nous enverra en enfer plus tôt que prévu.
TourMaG.com - Après 16 mois de crise sanitaire, sans vols entre la France et les USA, avez-vous toujours un regret sur la fin brutale de la compagnie, que l’Etat aurait éventuellement pu aider, ou pensez-vous que cela ce serait terminé de la même façon ?
Laurent Magnin : Je n’ai pas de réponse formelle à cela. Et puis dans les derniers temps, l’Etat a aidé XL et Aigle Azur.
Maintenant, nombre de concurrents français ou étrangers ont bénéficié de recapitalisations massives avec des comptes de résultats négatifs sur des périodes très longues. C’est peut-être le seul sujet où j’ai ma conscience pour moi avec mon équipe.
Alors XL aurait sans doute survécu deux ans. Mais j’ai l’honnêteté de dire que sans investissements majeurs, la suite aurait pu être compliquée.
Laurent Magnin : Je ne deviens pas, j’ai surtout été... c’est une leçon d’humilité.
On ne remonte pas une pente après un atterrissage plein champ avec 650 femmes et hommes XL, des clients, des partenaires, fournisseurs.
Je reste désolé et meurtri en ayant eu la décence de me taire un temps. Maintenant il y a des choses à dire que je n’entends pas.
Une parole écologique indispensable et offensive, un secteur aérien défensif, deux positions entachées d’incompréhensions.
Pas de dialogue profond et public sur l’aérien et l’écologie dans ce contexte carbone, fléau qui nous enverra en enfer plus tôt que prévu.
TourMaG.com - Après 16 mois de crise sanitaire, sans vols entre la France et les USA, avez-vous toujours un regret sur la fin brutale de la compagnie, que l’Etat aurait éventuellement pu aider, ou pensez-vous que cela ce serait terminé de la même façon ?
Laurent Magnin : Je n’ai pas de réponse formelle à cela. Et puis dans les derniers temps, l’Etat a aidé XL et Aigle Azur.
Maintenant, nombre de concurrents français ou étrangers ont bénéficié de recapitalisations massives avec des comptes de résultats négatifs sur des périodes très longues. C’est peut-être le seul sujet où j’ai ma conscience pour moi avec mon équipe.
Alors XL aurait sans doute survécu deux ans. Mais j’ai l’honnêteté de dire que sans investissements majeurs, la suite aurait pu être compliquée.
"Que l’Europe assume son immense naïveté sur l’aérien..."
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TourMaG.com - Quand on voit la façon dont Norwegian prépare son come back alors qu’elle est criblée de dettes, cela vous inspire quoi par rapport à votre propre ancienne Compagnie ?
Laurent Magnin : Que l’Europe assume son immense naïveté sur l’aérien. Elle donne aux opérateurs étrangers des droits de trafic équivalents à nos compagnies européennes. Notre concurrence intra-européenne est sauvage mais légitime.
Norwegian venue d’un pays qui a voté deux fois non à l’Europe pour protéger ses zones de pêches et ne pas partager ses revenus pétroliers dans le budget européen montre une incohérence politique et économique, une méconnaissance des mécanismes.
J’attends avec impatience de voir l’avenir de la relation avec les Britanniques sur le même sujet.
TourMaG.com - Que pensez-vous du comportement et de la désinvolture des dirigeants de Norse Airways. Faut-il sévir au niveau français et européen ?
Laurent Magnin : Sévir n’est pas la réponse avec des gens qui pêchent à l’explosif dans les eaux européennes. Dire non, vous n’avez pas le droit, en est une, tout simplement...
TourMaG.com - Vendredi dernier, un ancien commandant de bord de Norwegian mettait en cause le business model du long-courrier low-cost (LIRE) Pensez-vous comme lui que le segment long-courrier low-cost est un mensonge ? Quel est le problème ? Est-ce le modèle ?
Laurent Magnin : Low-cost comme charter est un mot qui disparaitra. Ça devient une marque plus qu’un modèle !
Il y aura des entreprises bien gérées, organisées, avec des personnels motivés et un produit en corrélation avec le prix. Pas de réussite sans politique sociale malgré le contre exemple dérangeant de Ryanair.
Des compagnies qui s’inscriront dans le droit indispensable aux voyages que les trois grands British, Lufthansa et Air France ne portent pas depuis 50 ans, sauf sous la pression concurrentielle.
Les compagnies françaises même avec leurs faillites ont incroyablement permis à nos concitoyens de découvrir le monde, d’y travailler, d’y retrouver leurs familles, particulièrement dans l’Outre-mer.
Et tout cela depuis 40 ans à des prix incroyablement plus bas que les mammouths aériens presque centenaires.
Je n’ose même pas imaginer les DOM-TOM sans la venue de Corsair en 1990 ! 7 000 francs pour aller m’occuper à la Réunion des enfants d’un ami décédé en 1984. La vraie vie c’était ça avant. N’oubliez jamais...
TourMaG.com - Le flygskam n’est pas mort. La pandémie a particulièrement pointé du doigt les problématiques du bashing du transport aérien. J’imagine que vous n’êtes pas d’accord, mais le problème de l’environnement et du climat est aujourd’hui dans toutes les têtes. Comment voyez-vous les choses ?
Laurent Magnin : Je ne suis pas d’accord ? Je soutiens totalement l’alerte écologique.
J’envoie une modeste somme à Greenpeace depuis 20 ans, symbolique mais parlant. Je me souviens d’un dialogue avec une étudiante très écolo qui m’avait dit : "ne vous trompez pas, adressez-vous profondément à notre génération pour nous convaincre, sachez nous parler autrement".
Elle avait raison. C’est sa génération qui va prendre les clefs et avoir le feu sous les fesses demain. Je suis donc contre la position défensive de l’aérien.
Laurent Magnin : Que l’Europe assume son immense naïveté sur l’aérien. Elle donne aux opérateurs étrangers des droits de trafic équivalents à nos compagnies européennes. Notre concurrence intra-européenne est sauvage mais légitime.
Norwegian venue d’un pays qui a voté deux fois non à l’Europe pour protéger ses zones de pêches et ne pas partager ses revenus pétroliers dans le budget européen montre une incohérence politique et économique, une méconnaissance des mécanismes.
J’attends avec impatience de voir l’avenir de la relation avec les Britanniques sur le même sujet.
TourMaG.com - Que pensez-vous du comportement et de la désinvolture des dirigeants de Norse Airways. Faut-il sévir au niveau français et européen ?
Laurent Magnin : Sévir n’est pas la réponse avec des gens qui pêchent à l’explosif dans les eaux européennes. Dire non, vous n’avez pas le droit, en est une, tout simplement...
TourMaG.com - Vendredi dernier, un ancien commandant de bord de Norwegian mettait en cause le business model du long-courrier low-cost (LIRE) Pensez-vous comme lui que le segment long-courrier low-cost est un mensonge ? Quel est le problème ? Est-ce le modèle ?
Laurent Magnin : Low-cost comme charter est un mot qui disparaitra. Ça devient une marque plus qu’un modèle !
Il y aura des entreprises bien gérées, organisées, avec des personnels motivés et un produit en corrélation avec le prix. Pas de réussite sans politique sociale malgré le contre exemple dérangeant de Ryanair.
Des compagnies qui s’inscriront dans le droit indispensable aux voyages que les trois grands British, Lufthansa et Air France ne portent pas depuis 50 ans, sauf sous la pression concurrentielle.
Les compagnies françaises même avec leurs faillites ont incroyablement permis à nos concitoyens de découvrir le monde, d’y travailler, d’y retrouver leurs familles, particulièrement dans l’Outre-mer.
Et tout cela depuis 40 ans à des prix incroyablement plus bas que les mammouths aériens presque centenaires.
Je n’ose même pas imaginer les DOM-TOM sans la venue de Corsair en 1990 ! 7 000 francs pour aller m’occuper à la Réunion des enfants d’un ami décédé en 1984. La vraie vie c’était ça avant. N’oubliez jamais...
TourMaG.com - Le flygskam n’est pas mort. La pandémie a particulièrement pointé du doigt les problématiques du bashing du transport aérien. J’imagine que vous n’êtes pas d’accord, mais le problème de l’environnement et du climat est aujourd’hui dans toutes les têtes. Comment voyez-vous les choses ?
Laurent Magnin : Je ne suis pas d’accord ? Je soutiens totalement l’alerte écologique.
J’envoie une modeste somme à Greenpeace depuis 20 ans, symbolique mais parlant. Je me souviens d’un dialogue avec une étudiante très écolo qui m’avait dit : "ne vous trompez pas, adressez-vous profondément à notre génération pour nous convaincre, sachez nous parler autrement".
Elle avait raison. C’est sa génération qui va prendre les clefs et avoir le feu sous les fesses demain. Je suis donc contre la position défensive de l’aérien.
"Le transport est un grand vaccin contre la pandémie de la radicalisation"
Mais la mise en perspective des enjeux du voyage n’est pas débattue et le bashing outrancier. C’est une erreur grave. La planète se fracture par bloc, se radicalise, se racialise comme dit très justement le Président.
Religions, races, mode de vie, perception de l’étranger, un contexte ultra dangereux où le monde divague, flirte ouvertement avec le fascisme, devient clairement liberticide avec l’aide de la technologie.
Je défends l’idée majeure et politique que le transport, dont l’aérien, est un grand vaccin contre la pandémie de la radicalisation, d’un affrontement potentiellement guerrier.
Le voyage c’est la reconnaissance indispensable des autres, des sœurs et frères terriens proches ou éloignés. On ne découvre pas la planète par Youtube, sur son Smartphone. C’est une hérésie.
Trump et Bolsonaro, Présidents incultes et dangereux élus par des peuples inquiets, fracturent la planète et portent de grandes responsabilités dans l’émission carbone. Leurs dialogues avec les industriels consistent à dire "lâchez-vous les gars" !
Ils ont dévoré à eux deux plus de carbone en 4 ans que le transport aérien ne le fera jamais sur une période équivalente.
Mais l’aérien ne peut s’absoudre d’être un leader technologique, un leader dans cette bataille affolante contre l’émission carbone. Pas de position défensive avec l’écologie, un partage des valeurs sur des bases statistiques incontestables.
La signature aérienne avec un peu plus de 2% de l’émission humaine ne nous absout pas d’efforts pour apporter des réponses. Les fabricants d’avions, de moteurs, les compagnies, doivent se fédérer dans un dialogue lisible sur le présent et le futur dans le défi écologique.
TourMaG.com - Beaucoup de compagnies aériennes n’ont pas joué le jeu des agences et des consommateurs, notamment en matière de remboursement. Les EdV s’en sont beaucoup plaint mais aussi la Cour européenne des Comptes qui vient de pondre un rapport sur cette question. Etes-vous d’accord ?
Laurent Magnin : Ce jeu n’a pas été joué par une corporation que ne disposait plus de cash. C’est un sujet majeur sans réponse immédiate.
Et puis arrêtons cette monumentale langue de bois économique sur le secteur aérien. Personne n’a jamais voulu voir que les compagnies jouent majoritairement sur le crédit client, contrairement aux entreprises classiques qui jouent sur le crédit fournisseurs.
Il n’y a pratiquement pas de crédit fournisseurs dans l’aérien : on vole, on paye immédiatement, voire à l’avance. Le problème reste donc entier, protéger totalement l’argent des consommateurs, ce qui est moralement souhaitable, provoquerait la faillite de très nombreuses compagnies.
Le faire uniquement pour les Européens provoquerait une distorsion économique invraisemblable avec le reste du monde. Sans polémique, IATA c’est comme l’ONU, des résolutions qui n’apportent jamais une réponse globale et mondiale sur le sujet.
Religions, races, mode de vie, perception de l’étranger, un contexte ultra dangereux où le monde divague, flirte ouvertement avec le fascisme, devient clairement liberticide avec l’aide de la technologie.
Je défends l’idée majeure et politique que le transport, dont l’aérien, est un grand vaccin contre la pandémie de la radicalisation, d’un affrontement potentiellement guerrier.
Le voyage c’est la reconnaissance indispensable des autres, des sœurs et frères terriens proches ou éloignés. On ne découvre pas la planète par Youtube, sur son Smartphone. C’est une hérésie.
Trump et Bolsonaro, Présidents incultes et dangereux élus par des peuples inquiets, fracturent la planète et portent de grandes responsabilités dans l’émission carbone. Leurs dialogues avec les industriels consistent à dire "lâchez-vous les gars" !
Ils ont dévoré à eux deux plus de carbone en 4 ans que le transport aérien ne le fera jamais sur une période équivalente.
Mais l’aérien ne peut s’absoudre d’être un leader technologique, un leader dans cette bataille affolante contre l’émission carbone. Pas de position défensive avec l’écologie, un partage des valeurs sur des bases statistiques incontestables.
La signature aérienne avec un peu plus de 2% de l’émission humaine ne nous absout pas d’efforts pour apporter des réponses. Les fabricants d’avions, de moteurs, les compagnies, doivent se fédérer dans un dialogue lisible sur le présent et le futur dans le défi écologique.
TourMaG.com - Beaucoup de compagnies aériennes n’ont pas joué le jeu des agences et des consommateurs, notamment en matière de remboursement. Les EdV s’en sont beaucoup plaint mais aussi la Cour européenne des Comptes qui vient de pondre un rapport sur cette question. Etes-vous d’accord ?
Laurent Magnin : Ce jeu n’a pas été joué par une corporation que ne disposait plus de cash. C’est un sujet majeur sans réponse immédiate.
Et puis arrêtons cette monumentale langue de bois économique sur le secteur aérien. Personne n’a jamais voulu voir que les compagnies jouent majoritairement sur le crédit client, contrairement aux entreprises classiques qui jouent sur le crédit fournisseurs.
Il n’y a pratiquement pas de crédit fournisseurs dans l’aérien : on vole, on paye immédiatement, voire à l’avance. Le problème reste donc entier, protéger totalement l’argent des consommateurs, ce qui est moralement souhaitable, provoquerait la faillite de très nombreuses compagnies.
Le faire uniquement pour les Européens provoquerait une distorsion économique invraisemblable avec le reste du monde. Sans polémique, IATA c’est comme l’ONU, des résolutions qui n’apportent jamais une réponse globale et mondiale sur le sujet.
"Le gouvernement a sauvé le pavillon français et j’en suis heureux..."
TourMaG.com - Je suppose que vous êtes particulièrement sensibilisé aux questions de garantie dans l’aérien. Le moment n’est-il pas venu de créer une véritable assurance, peut-être au niveau européen, pour les consommateurs victimes des défaillances des transporteurs ?
Laurent Magnin : Là aussi la réponse doit être globale et internationale, donc bonne chance ! Cette assurance est discrètement contestée par les géants de l’aérien qui estiment qu’il ne feront jamais faillite ! Ce qui n’est pas complètement faux quand on regarde le soutien qui leur est accordé quand ça ne va pas.
TourMaG.com - Vous avez suivi le soutien franc et massif des Pouvoirs publics à Air France et sa réticence plus ou moins marquée au pavillon français. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Laurent Magnin : Le gouvernement a sauvé le pavillon français et j’en suis heureux. Mais des entreprises malades auraient sans doute chuté.
L’appel déplacé d’un Groupe qui avait dans La Tribune appelé à ne pas soutenir les canard boiteux et qui bénéficie aujourd’hui de PGE et depuis longtemps d’avions défiscalisés était dérangeant.
Ce qui ne retire rien à la qualité du travail accompli par l’actionnaire et l’équipe de cette compagnie. Fermons le sujet et réjouissons nous d’avoir des compagnies qui survivent. Elles sont stratégiquement indispensables.
Laurent Magnin : Là aussi la réponse doit être globale et internationale, donc bonne chance ! Cette assurance est discrètement contestée par les géants de l’aérien qui estiment qu’il ne feront jamais faillite ! Ce qui n’est pas complètement faux quand on regarde le soutien qui leur est accordé quand ça ne va pas.
TourMaG.com - Vous avez suivi le soutien franc et massif des Pouvoirs publics à Air France et sa réticence plus ou moins marquée au pavillon français. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Laurent Magnin : Le gouvernement a sauvé le pavillon français et j’en suis heureux. Mais des entreprises malades auraient sans doute chuté.
L’appel déplacé d’un Groupe qui avait dans La Tribune appelé à ne pas soutenir les canard boiteux et qui bénéficie aujourd’hui de PGE et depuis longtemps d’avions défiscalisés était dérangeant.
Ce qui ne retire rien à la qualité du travail accompli par l’actionnaire et l’équipe de cette compagnie. Fermons le sujet et réjouissons nous d’avoir des compagnies qui survivent. Elles sont stratégiquement indispensables.
TourMaG.com - De nombreuses compagnies se lancent ces derniers mois, à la faveur de la crise. Allez-vous remonter aux commandes d’un projet de ce type ou changer carrément de piste ?
Laurent Magnin : Je suis rentré chez Corsair à 21 ans. J’en suis devenu membre du comex et Directeur à 29 ans, PDG de Star devenu XL à 47 ans. J’ai 61 ans.
C’est le travail d’une génération plus jeune de monter des projets de ce type. Il me reste l’esprit d’un homme qui aime tellement cet outil de voyage qu’est l’aérien que je ne peux m’en éloigner vraiment.
Participer pleinement à l’histoire Corsair durant 25 ans, porter XL seul avec mon personnel, mon équipe, sans actionnaires sur une grande partie de mon mandat laisse des traces profondes.
L’opérationnel c’est terminé. Mon dernier fort message concerne les salariés d’XL et d’Aigle Azur. Ils vivent l’infernale situation d’avoir perdu leur travail deux mois avant la pandémie. Ils arrivent tous en fin de droits en novembre.
Pour beaucoup ils disposent de qualifications spécifiques, d’un métier spécifique. Tous les salariés de l’aérien français ont été sauvés par des milliards d’aides. Je crois que notre gouvernement dans notre déluge d’aides peut les considérer comme faisant partie de notre sauvetage national de l’aérien.
TourMaG.com - Que faut-il faire ?
Laurent Magnin : Je souhaite que Madame la Ministre du travail Elisabeth Borne puisse prolonger leurs droits un temps.
Peut-être le temps de voir nos compagnies fortement aidées en capacité de les reprendre prioritairement à la fin de cette crise majeure. Je le souhaite.
Les salariés d’XL n’ont jamais fait grève. En ce sens, ils ont été porteurs sous ma direction d’un modèle social unique dans l’aérien français. Ils ne méritent pas l’abandon...
Laurent Magnin : Je suis rentré chez Corsair à 21 ans. J’en suis devenu membre du comex et Directeur à 29 ans, PDG de Star devenu XL à 47 ans. J’ai 61 ans.
C’est le travail d’une génération plus jeune de monter des projets de ce type. Il me reste l’esprit d’un homme qui aime tellement cet outil de voyage qu’est l’aérien que je ne peux m’en éloigner vraiment.
Participer pleinement à l’histoire Corsair durant 25 ans, porter XL seul avec mon personnel, mon équipe, sans actionnaires sur une grande partie de mon mandat laisse des traces profondes.
L’opérationnel c’est terminé. Mon dernier fort message concerne les salariés d’XL et d’Aigle Azur. Ils vivent l’infernale situation d’avoir perdu leur travail deux mois avant la pandémie. Ils arrivent tous en fin de droits en novembre.
Pour beaucoup ils disposent de qualifications spécifiques, d’un métier spécifique. Tous les salariés de l’aérien français ont été sauvés par des milliards d’aides. Je crois que notre gouvernement dans notre déluge d’aides peut les considérer comme faisant partie de notre sauvetage national de l’aérien.
TourMaG.com - Que faut-il faire ?
Laurent Magnin : Je souhaite que Madame la Ministre du travail Elisabeth Borne puisse prolonger leurs droits un temps.
Peut-être le temps de voir nos compagnies fortement aidées en capacité de les reprendre prioritairement à la fin de cette crise majeure. Je le souhaite.
Les salariés d’XL n’ont jamais fait grève. En ce sens, ils ont été porteurs sous ma direction d’un modèle social unique dans l’aérien français. Ils ne méritent pas l’abandon...
L'Interview de Jean Da Luz avec la Rédaction
Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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