Si la destination reste réservée à un tourisme confidentiel, culturel ou aventure douce, de nouvelles structures hôtelières, l'intemporelle beauté des citadelles de pisé et la chaleur de l’accueil réservé aux Français méritent qu'on se penche à nouveau sur elle.
Le tout nouvel hôtel de la chaîne Mövenpick occupe désormais une position dominante à Sanaa, au sens propre et figuré. Il domine en effet la ville de ses façades rosées, et propose le meilleur service 5*, avec des chambres haut de gamme et une qualité de restauration inédite pour ce pays.
A peine ouvert (décembre 2005), il accueille déjà une clientèle affaires, arabe, japonaise et occidentale, mais souhaite la diversifier en sollicitant le tourisme européen. D'où cette invitation de quelques TO français encore hésitants.
Sanaa, un 5 étoiles avec vue sur l'histoire
Selon Thomas Balmelle, Regional Sales Manager France, le premier objectif de l'opération est la relance de la destination, avec au moins sa réinscription dans les brochures qui l'ont abandonnée. D'après lui, c'est typiquement une destination qu'il faut avoir vue pour bien la défendre.
La chaîne tient à être présente dans les grands projets prévus pour aider ce pays en voie de développement, comme l'intégration du pays dans le GCC, Groupement des Communautés du Golfe. Mövenpick, déjà très implanté au Moyen-Orient (Bahrein, Beyrouth, Dubai, Ryad, Le Caire et des projets sur Mascate, Damas, Jérusalem et Ramallah), développe une stratégie d'implantation exhaustive dans les capitales de la région.
L'ouverture de Sanaa s'imposait, confortée par la rencontre d'un partenaire yéménite de qualité et la volonté du gouvernement d'avoir un hôtel de luxe de niveau international, qui permettra de proposer aux hommes d'affaires un service en harmonie avec la taille des projets de développement.
Dans les provinces, des petits hôtels de charme adaptés
Le directeur du réceptif Universal Tours a le même désir de ramener les Français au Yémen. « La destination était en déclin dans les années 90 mais le 11 septembre lui a été fatal. C'est le moment de reprendre la programmation. Il y a deux pays qui sont en étroite liaison, culturelle et intellectuelle avec le Yémen : ce sont l'Italie et la France.
A cause d'écrivains, de cinéastes, de gens comme Moravia, Rimbaud ou Pasolini, les Français connaissent le Yémen. Ils n'y pensent pas pour le moment, ou ils en ont un peu peur, mais l'envie est latente. »
Pour réussir son pari, Marco Livadiotti diversifie ses produits. La grande nouveauté de ces dernières saisons est le combiné Yémen / Oman, très complémentaire culture / nature. Il essaie aussi, avec l'aide du gouvernement, de promouvoir l'île de Socotra, magnifique parc naturel qui sera bientôt le quatrième site yéménite classé par l'Unesco au Patrimoine mondial.
« Tous ceux qui viennent disent que c'est une des plus belles destinations qu'ils aient vues. A cause de l'harmonie entre les paysages et l'architecture. Mais les Yéménites doivent aussi comprendre qu'il faut protéger leur patrimoine. C'est à nous de les convaincre, il faut développer la coopération entre nos gouvernements sur la protection des sites. »
C'est le troisième éductour français que gère le réceptif cette année. Il participera également à Top Resa. Dans un autre ordre d'idées, il s'engage dans le développement d'hôtels de charme dans les principaux sites touristiques du pays. L'un deux est déjà ouvert à Seyun dans l'Hadramaout.
Marier les normes de confort européennes aux spécificités de l'architecture locale n'est pas facile, mais l'ampleur de la tâche semble enchanter le patron d'Universal Tours, qui insiste cependant sur un point, impératif : « Il est nécessaire de bien conseiller le touriste. Certains 'tombent' ici sans réelle information. C'est un voyage culturel par excellence, il faut faire attention à ce qu'on dit. »
Un troisième vol direct Paris/Sanaa à partir du 14 juin
Le Yémen est desservi depuis Paris, entre autres par Yéménia, les liaisons intérieures étant assurées en exclusivité par la compagnie nationale. Avec 3 Boeing et 6 Airbus plus un A350 en commande, la compagnie assure deux rotations par semaine, les lundi et vendredi. Elle dessert aujourd'hui en particulier les Comores avec une escale à Marseille.
En annonçant la mise en place d'un troisième vol direct Paris/Sanaa le mercredi, à partir du 14 juin, Florence Leroy, superviseur agence chez Yéménia à Paris, confirme le désir de l'entreprise de privilégier la clientèle touristique française sur Sanaa en accord avec la volonté du ministère du Tourisme yéménite. « La destination a disparu depuis quelques années chez certains tour operator, mais semble reprendre aujourd'hui si j'en juge par les demandes d'allotements en extension ».
Yéménia cherche aussi à diversifier ses correspondances pour mieux couvrir un large Moyen-Orient, avec notamment Dubaï et Addis Abeba. Pour densifier le réseau et permettre plus de souplesse dans des rotations, à tarif égal, des négociations sont en cours pour créer un pool et une carte de fidélité avec 5 autres compagnies nationales comme Egyptair et Royal Jordanian.
Autre nouveauté pour aider les vendeurs, l'accès direct dans les GDS aux tarifs négociés et aux disponibilités a été récemment mis en place. Les agences partenaires auront aussi accès à la classe G.
Une volonté politique manifeste
Autrefois lié à la culture, le tourisme yéménite ne possède un ministère à part entière que depuis 3 mois, mais ce dernier affirme déjà sa volonté de re-crédibilisation de la destination. Des opérations séduction comme cet éductour sont menées de façon régulière et répétées. La présence du Yémen est assurée dans tous les salons de tourisme européens. Des sites web dédiés sont en cours de construction. Ce réel effort est sensible à tout voyageur actuel à Sanaa et l’image d’insécurité attachée au pays ces dernières années disparaît dès l’arrivée, pour faire place à l’étonnement devant sa beauté particulière.
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Le tout nouvel hôtel de la chaîne Mövenpick occupe désormais une position dominante à Sanaa, au sens propre et figuré. Il domine en effet la ville de ses façades rosées, et propose le meilleur service 5*, avec des chambres haut de gamme et une qualité de restauration inédite pour ce pays.
A peine ouvert (décembre 2005), il accueille déjà une clientèle affaires, arabe, japonaise et occidentale, mais souhaite la diversifier en sollicitant le tourisme européen. D'où cette invitation de quelques TO français encore hésitants.
Sanaa, un 5 étoiles avec vue sur l'histoire
Selon Thomas Balmelle, Regional Sales Manager France, le premier objectif de l'opération est la relance de la destination, avec au moins sa réinscription dans les brochures qui l'ont abandonnée. D'après lui, c'est typiquement une destination qu'il faut avoir vue pour bien la défendre.
La chaîne tient à être présente dans les grands projets prévus pour aider ce pays en voie de développement, comme l'intégration du pays dans le GCC, Groupement des Communautés du Golfe. Mövenpick, déjà très implanté au Moyen-Orient (Bahrein, Beyrouth, Dubai, Ryad, Le Caire et des projets sur Mascate, Damas, Jérusalem et Ramallah), développe une stratégie d'implantation exhaustive dans les capitales de la région.
L'ouverture de Sanaa s'imposait, confortée par la rencontre d'un partenaire yéménite de qualité et la volonté du gouvernement d'avoir un hôtel de luxe de niveau international, qui permettra de proposer aux hommes d'affaires un service en harmonie avec la taille des projets de développement.
Dans les provinces, des petits hôtels de charme adaptés
Le directeur du réceptif Universal Tours a le même désir de ramener les Français au Yémen. « La destination était en déclin dans les années 90 mais le 11 septembre lui a été fatal. C'est le moment de reprendre la programmation. Il y a deux pays qui sont en étroite liaison, culturelle et intellectuelle avec le Yémen : ce sont l'Italie et la France.
A cause d'écrivains, de cinéastes, de gens comme Moravia, Rimbaud ou Pasolini, les Français connaissent le Yémen. Ils n'y pensent pas pour le moment, ou ils en ont un peu peur, mais l'envie est latente. »
Pour réussir son pari, Marco Livadiotti diversifie ses produits. La grande nouveauté de ces dernières saisons est le combiné Yémen / Oman, très complémentaire culture / nature. Il essaie aussi, avec l'aide du gouvernement, de promouvoir l'île de Socotra, magnifique parc naturel qui sera bientôt le quatrième site yéménite classé par l'Unesco au Patrimoine mondial.
« Tous ceux qui viennent disent que c'est une des plus belles destinations qu'ils aient vues. A cause de l'harmonie entre les paysages et l'architecture. Mais les Yéménites doivent aussi comprendre qu'il faut protéger leur patrimoine. C'est à nous de les convaincre, il faut développer la coopération entre nos gouvernements sur la protection des sites. »
C'est le troisième éductour français que gère le réceptif cette année. Il participera également à Top Resa. Dans un autre ordre d'idées, il s'engage dans le développement d'hôtels de charme dans les principaux sites touristiques du pays. L'un deux est déjà ouvert à Seyun dans l'Hadramaout.
Marier les normes de confort européennes aux spécificités de l'architecture locale n'est pas facile, mais l'ampleur de la tâche semble enchanter le patron d'Universal Tours, qui insiste cependant sur un point, impératif : « Il est nécessaire de bien conseiller le touriste. Certains 'tombent' ici sans réelle information. C'est un voyage culturel par excellence, il faut faire attention à ce qu'on dit. »
Un troisième vol direct Paris/Sanaa à partir du 14 juin
Le Yémen est desservi depuis Paris, entre autres par Yéménia, les liaisons intérieures étant assurées en exclusivité par la compagnie nationale. Avec 3 Boeing et 6 Airbus plus un A350 en commande, la compagnie assure deux rotations par semaine, les lundi et vendredi. Elle dessert aujourd'hui en particulier les Comores avec une escale à Marseille.
En annonçant la mise en place d'un troisième vol direct Paris/Sanaa le mercredi, à partir du 14 juin, Florence Leroy, superviseur agence chez Yéménia à Paris, confirme le désir de l'entreprise de privilégier la clientèle touristique française sur Sanaa en accord avec la volonté du ministère du Tourisme yéménite. « La destination a disparu depuis quelques années chez certains tour operator, mais semble reprendre aujourd'hui si j'en juge par les demandes d'allotements en extension ».
Yéménia cherche aussi à diversifier ses correspondances pour mieux couvrir un large Moyen-Orient, avec notamment Dubaï et Addis Abeba. Pour densifier le réseau et permettre plus de souplesse dans des rotations, à tarif égal, des négociations sont en cours pour créer un pool et une carte de fidélité avec 5 autres compagnies nationales comme Egyptair et Royal Jordanian.
Autre nouveauté pour aider les vendeurs, l'accès direct dans les GDS aux tarifs négociés et aux disponibilités a été récemment mis en place. Les agences partenaires auront aussi accès à la classe G.
Une volonté politique manifeste
Autrefois lié à la culture, le tourisme yéménite ne possède un ministère à part entière que depuis 3 mois, mais ce dernier affirme déjà sa volonté de re-crédibilisation de la destination. Des opérations séduction comme cet éductour sont menées de façon régulière et répétées. La présence du Yémen est assurée dans tous les salons de tourisme européens. Des sites web dédiés sont en cours de construction. Ce réel effort est sensible à tout voyageur actuel à Sanaa et l’image d’insécurité attachée au pays ces dernières années disparaît dès l’arrivée, pour faire place à l’étonnement devant sa beauté particulière.
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