TourMaG.com - Calafell Evasión est une agence réceptive spécialisée sur l’Espagne et le Portugal et bien connue des professionnels français. Pouvez-vous nous rappeler brièvement ce qu’a représenté votre activité en 2019 et pour le début de l’année 2020 ?
Jérôme Pouil : En 2019, nous avons fait voyager entre les circuits, les séminaires et les cours séjours, 52 000 personnes, soit près de 1 200 groupes.
L’année 2020 était partie avec de belles prévisions, de beaux mois en février et mars ; malheureusement depuis le 14 mars 2020, nous avons suspendu notre activité.
TourMaG.com - Depuis la mi-mars, l’Espagne est à peu de choses près dans la même situation que la France, mais le confinement y est plus "dur". Comment vous êtes-vous organisés, vous et vos équipes, face à cette crise sans précédent ?
Jérôme Pouil : Dès l’annonce de l’état d’urgence lancé en Espagne le vendredi 13 mars 2020, nous avons présenté un ERTE (l’équivalent du chômage partiel en France) pour 70% de nos collaborateurs. Le reste est en télétravail à la maison, pour faire le report des groupes sur fin 2020 ou 2021.
Jérôme Pouil : En 2019, nous avons fait voyager entre les circuits, les séminaires et les cours séjours, 52 000 personnes, soit près de 1 200 groupes.
L’année 2020 était partie avec de belles prévisions, de beaux mois en février et mars ; malheureusement depuis le 14 mars 2020, nous avons suspendu notre activité.
TourMaG.com - Depuis la mi-mars, l’Espagne est à peu de choses près dans la même situation que la France, mais le confinement y est plus "dur". Comment vous êtes-vous organisés, vous et vos équipes, face à cette crise sans précédent ?
Jérôme Pouil : Dès l’annonce de l’état d’urgence lancé en Espagne le vendredi 13 mars 2020, nous avons présenté un ERTE (l’équivalent du chômage partiel en France) pour 70% de nos collaborateurs. Le reste est en télétravail à la maison, pour faire le report des groupes sur fin 2020 ou 2021.
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TourMaG.com - Bénéficiez-vous d’aides de la part du gouvernement espagnol ou de la région de Catalogne ?
Jérôme Pouil : L’Etat espagnol, comme vous avez pu l’entendre, est prêt à débloquer entre 100 et 200 milliards d’euros pour les aides aux entreprises.
Les premières lignes de trésorerie ont été financées par les banques, par le biais des ICOS (prêt garantie à 70% et 80% pour les grandes et petites entreprises), le seul souci est qu’il y a beaucoup de demande et donc qu’il faudra attendre.
Au niveau fiscal, les impôts et les charges peuvent être payés plus tard, mais pas pour les grandes entreprises (plus de 6 000 000 euros de chiffre d'affaires). Certaines régions, comme la Catalogne, proposent un fonds d’aide pour le tourisme, mais dérisoire par rapport à l’ampleur de ce désastre.
TourMaG.com - Avez-vous été soutenus par vos instances représentatives ?
Jérôme Pouil : Heureusement ! Un début un peu chaotique du fait de l’exception, mais rapidement les syndicats professionnels comme l’ACAVE (le syndicat des agences de voyages, ndlr), la fédération des hôtels, etc. ont tous œuvré dans le même sens pour nous protéger.
Jérôme Pouil : L’Etat espagnol, comme vous avez pu l’entendre, est prêt à débloquer entre 100 et 200 milliards d’euros pour les aides aux entreprises.
Les premières lignes de trésorerie ont été financées par les banques, par le biais des ICOS (prêt garantie à 70% et 80% pour les grandes et petites entreprises), le seul souci est qu’il y a beaucoup de demande et donc qu’il faudra attendre.
Au niveau fiscal, les impôts et les charges peuvent être payés plus tard, mais pas pour les grandes entreprises (plus de 6 000 000 euros de chiffre d'affaires). Certaines régions, comme la Catalogne, proposent un fonds d’aide pour le tourisme, mais dérisoire par rapport à l’ampleur de ce désastre.
TourMaG.com - Avez-vous été soutenus par vos instances représentatives ?
Jérôme Pouil : Heureusement ! Un début un peu chaotique du fait de l’exception, mais rapidement les syndicats professionnels comme l’ACAVE (le syndicat des agences de voyages, ndlr), la fédération des hôtels, etc. ont tous œuvré dans le même sens pour nous protéger.
TourMaG.com - En France, une ordonnance permet aux agences de voyages de proposer un bon à-valoir sur une période de 18 mois et ainsi de reporter les voyages. Est-ce aussi le cas en Espagne ? Que pensez-vous de cette mesure ?
Jérôme Pouil : La même mesure est en marche en Espagne avec des à-valoir sur 12 mois et c’est une bonne mesure.
Certains peuvent penser que cet argent n’est pas le leur et que peut-être quelques agences ne seront plus là dans l’avenir pour garantir leur voyage, mais si cet argent avait dû être remboursé aujourd’hui, ce ne serait pas quelques-unes, mais une très grosse partie de ces agences qui auraient dû fermer.
TourMaG.com - Etes-vous, vous-même, concerné par cette ordonnance dans vos relations avec les professionnels français ? Etes-vous en attente de certains paiements ou retenez-vous également une part de trésorerie ?
Jérôme Pouil : Nous avons la chance d’avoir d’excellents clients et très peu d’argent dehors (facturation la première quinzaine de mars). C'est aussi le cas au niveau des fournisseurs. C’est avec les banques maintenant que nous devons travailler, elles nous soutiennent depuis plus de 20 ans.
TourMaG.com - Justement, comment avez-vous géré les dossiers des clients depuis un mois (rapatriements, reports, annulations) ? Quelles sont les mesures commerciales actuellement appliquées ?
Jérôme Pouil : En ce qui concerne les rapatriements, cela ne nous a pas beaucoup touchés car nous avons peu d’aérien (plutôt du terrestre avec autocars) en début de saison, et bien souvent ce sont les agences qui le gèrent elles-mêmes.
Pour les reports et les annulations, il y a eu des tensions au début, avant que le décret sur les "à-valoir" ne sorte.
Ainsi sur la période allant du 15 mars au début du mois d'avril, beaucoup de nos clients ont reporté leurs voyages sur septembre et octobre. Mais depuis le 10 avril environ, cela s’est calmé, je pense que c’est normal étant donné le peu de visibilité que l’on a sur l’avenir.
TourMaG.com - D'une manière générale, comment se passent les relations avec vos partenaires (agences, TO, compagnies de transport, hôteliers, assureurs, banques) ?
Jérôme Pouil : Je dirais excellente. Depuis deux semaines, nous travaillons sur les produits de la brochure 2021 et nous demandons à nos fournisseurs de s’engager à maintenir les mêmes prix jusqu’au 31 mai 2021. Certains déjà nous confirment qu’ils sont d’accord.
Jérôme Pouil : La même mesure est en marche en Espagne avec des à-valoir sur 12 mois et c’est une bonne mesure.
Certains peuvent penser que cet argent n’est pas le leur et que peut-être quelques agences ne seront plus là dans l’avenir pour garantir leur voyage, mais si cet argent avait dû être remboursé aujourd’hui, ce ne serait pas quelques-unes, mais une très grosse partie de ces agences qui auraient dû fermer.
TourMaG.com - Etes-vous, vous-même, concerné par cette ordonnance dans vos relations avec les professionnels français ? Etes-vous en attente de certains paiements ou retenez-vous également une part de trésorerie ?
Jérôme Pouil : Nous avons la chance d’avoir d’excellents clients et très peu d’argent dehors (facturation la première quinzaine de mars). C'est aussi le cas au niveau des fournisseurs. C’est avec les banques maintenant que nous devons travailler, elles nous soutiennent depuis plus de 20 ans.
TourMaG.com - Justement, comment avez-vous géré les dossiers des clients depuis un mois (rapatriements, reports, annulations) ? Quelles sont les mesures commerciales actuellement appliquées ?
Jérôme Pouil : En ce qui concerne les rapatriements, cela ne nous a pas beaucoup touchés car nous avons peu d’aérien (plutôt du terrestre avec autocars) en début de saison, et bien souvent ce sont les agences qui le gèrent elles-mêmes.
Pour les reports et les annulations, il y a eu des tensions au début, avant que le décret sur les "à-valoir" ne sorte.
Ainsi sur la période allant du 15 mars au début du mois d'avril, beaucoup de nos clients ont reporté leurs voyages sur septembre et octobre. Mais depuis le 10 avril environ, cela s’est calmé, je pense que c’est normal étant donné le peu de visibilité que l’on a sur l’avenir.
TourMaG.com - D'une manière générale, comment se passent les relations avec vos partenaires (agences, TO, compagnies de transport, hôteliers, assureurs, banques) ?
Jérôme Pouil : Je dirais excellente. Depuis deux semaines, nous travaillons sur les produits de la brochure 2021 et nous demandons à nos fournisseurs de s’engager à maintenir les mêmes prix jusqu’au 31 mai 2021. Certains déjà nous confirment qu’ils sont d’accord.
TourMaG.com - Comment réagissez-vous aux informations parues dans la presse au sujet d’une probable fermeture des frontières espagnoles pour tout l’été ? Et quid du Portugal ?
Jérôme Pouil : Ah ! Le sujet qui fâche… Calafell Evasión a envoyé un courrier démentant que les frontières seraient fermées cet été.
C’est un scénario qui peut se produire comme dans tous les pays, mais qui n’est pas d’actualité à ce jour.
Aucun - et je dis bien aucun - communiqué officiel de la part des autorités ne nous est parvenu, il a suffi qu’un média espagnol lance cette nouvelle pour que toute l’Europe en parle.
Imaginez un seul instant que le Portugal, un pays qui a très peu de cas pour le moment, décide de rouvrir ses frontières, comment fait-il ? Il faut attendre fin avril ou début mai pour savoir vraiment ce qu’il va se passer.
TourMaG.com - A quoi ressemblent vos journées de travail un mois après le début du confinement ? Préparez-vous déjà l’après-crise ou avez-vous encore de nombreux dossiers à régler ?
Jérôme Pouil : Nous avons travaillé les premiers 15 jours dans l’urgence et avec une équipe considérablement réduite. Depuis, le travail a ralenti, et depuis cette semaine, l’objectif est de produire la brochure 2021.
Jérôme Pouil : Ah ! Le sujet qui fâche… Calafell Evasión a envoyé un courrier démentant que les frontières seraient fermées cet été.
C’est un scénario qui peut se produire comme dans tous les pays, mais qui n’est pas d’actualité à ce jour.
Aucun - et je dis bien aucun - communiqué officiel de la part des autorités ne nous est parvenu, il a suffi qu’un média espagnol lance cette nouvelle pour que toute l’Europe en parle.
Imaginez un seul instant que le Portugal, un pays qui a très peu de cas pour le moment, décide de rouvrir ses frontières, comment fait-il ? Il faut attendre fin avril ou début mai pour savoir vraiment ce qu’il va se passer.
TourMaG.com - A quoi ressemblent vos journées de travail un mois après le début du confinement ? Préparez-vous déjà l’après-crise ou avez-vous encore de nombreux dossiers à régler ?
Jérôme Pouil : Nous avons travaillé les premiers 15 jours dans l’urgence et avec une équipe considérablement réduite. Depuis, le travail a ralenti, et depuis cette semaine, l’objectif est de produire la brochure 2021.
TourMaG.com - En France, le Président a parlé d’un déconfinement progressif. Qu’en est-il pour l’Espagne ? Certaines régions seront-elles accessibles plus vite que d’autres ?
Jérôme Pouil : Au vu des dernières semaines, l’Espagne et la France sont sur les mêmes décisions, je dirais même plus, quand M. Macron parle, l’Espagne suit. Pour le moment, l’état d’urgence est prévu jusqu’au 26 avril mais nous savons qu’il sera surement prolongé de 15 jours.
TourMaG.com - Songez-vous à vendre l’Espagne aux Espagnols et le Portugal aux Portugais cet été ? Pensez-vous que les Français reviendront en 2020 ?
Jérôme Pouil : Impossible, nous ne faisons que le marché français sur la péninsule ibérique. Pour le retour des Français en Espagne, il faudrait que cette crise se termine fin juin.
TourMaG.com - Pensez-vous pouvoir faire face à cette crise ? Quelles sont vos craintes ?
Jérôme Pouil : Pour le moment, le plan de trésorerie étudié se profile pour une reprise vers les mois de septembre/octobre. Si cela doit se prolonger, le tourisme en Espagne connaîtra beaucoup de dégâts.
TourMaG.com - Pensez-vous que cette crise puisse changer les mentalités ? La façon de voyager ? Ou les rapports entre professionnels du tourisme ?
Jérôme Pouil : Il faudrait changer de mentalité, mais il ne faut pas oublier que le tourisme en Espagne est vu comme un tourisme de masse.
Pendant quelques temps, nous verrons un ralentissement. Mais si changer les gens est une chose, par contre changer les structures des hôtels, des campings qui ici sont les plus grands d’Europe, sera plus difficile.
Jérôme Pouil : Au vu des dernières semaines, l’Espagne et la France sont sur les mêmes décisions, je dirais même plus, quand M. Macron parle, l’Espagne suit. Pour le moment, l’état d’urgence est prévu jusqu’au 26 avril mais nous savons qu’il sera surement prolongé de 15 jours.
TourMaG.com - Songez-vous à vendre l’Espagne aux Espagnols et le Portugal aux Portugais cet été ? Pensez-vous que les Français reviendront en 2020 ?
Jérôme Pouil : Impossible, nous ne faisons que le marché français sur la péninsule ibérique. Pour le retour des Français en Espagne, il faudrait que cette crise se termine fin juin.
TourMaG.com - Pensez-vous pouvoir faire face à cette crise ? Quelles sont vos craintes ?
Jérôme Pouil : Pour le moment, le plan de trésorerie étudié se profile pour une reprise vers les mois de septembre/octobre. Si cela doit se prolonger, le tourisme en Espagne connaîtra beaucoup de dégâts.
TourMaG.com - Pensez-vous que cette crise puisse changer les mentalités ? La façon de voyager ? Ou les rapports entre professionnels du tourisme ?
Jérôme Pouil : Il faudrait changer de mentalité, mais il ne faut pas oublier que le tourisme en Espagne est vu comme un tourisme de masse.
Pendant quelques temps, nous verrons un ralentissement. Mais si changer les gens est une chose, par contre changer les structures des hôtels, des campings qui ici sont les plus grands d’Europe, sera plus difficile.