Comme tout territoire des confins, le Confolentais n’est plus tout à fait charentais, mais pas encore vraiment limousin... - DR : J.-F.R.
Comme une parenthèse dans un monde trépidant.
Telle est l’image centrale que nous retiendrons du Val de Vienne, placide rivière aux eaux sombres et aux versants boisés venant entailler l’est de la Charente, entre Saint-Junien (Haute-Vienne) et Availles-Limouzine (Vienne).
Comme tout territoire des confins, le Confolentais n’est plus tout à fait charentais, mais pas encore vraiment limousin.
La pierre blanche atlantique fait place à l’austérité du granit. Les paysages plats des rivages disparaissent au profit de collines - Montrollet est le point culminant du département, à 368 m.
Quelque chose a changé. En témoignent ces rouquines vaches limousines broutant une herbe plus grasse.
Mais la transition s’opère dans le calme, au rythme d’un territoire rural apaisé, restituant au visiteur ses vieilles heures de gloire.
Enjeu comtal entre Poitiers, Limoges et la Marche, terre de petites féodalités seigneuriales et de fiefs religieux, le Confolentais s’est couvert d’églises, d’abbayes, de manoirs, de châteaux…
Autant de vestiges à apprécier sereinement dans cette région peu fréquentée, autour de sa capitale Confolens.
Telle est l’image centrale que nous retiendrons du Val de Vienne, placide rivière aux eaux sombres et aux versants boisés venant entailler l’est de la Charente, entre Saint-Junien (Haute-Vienne) et Availles-Limouzine (Vienne).
Comme tout territoire des confins, le Confolentais n’est plus tout à fait charentais, mais pas encore vraiment limousin.
La pierre blanche atlantique fait place à l’austérité du granit. Les paysages plats des rivages disparaissent au profit de collines - Montrollet est le point culminant du département, à 368 m.
Quelque chose a changé. En témoignent ces rouquines vaches limousines broutant une herbe plus grasse.
Mais la transition s’opère dans le calme, au rythme d’un territoire rural apaisé, restituant au visiteur ses vieilles heures de gloire.
Enjeu comtal entre Poitiers, Limoges et la Marche, terre de petites féodalités seigneuriales et de fiefs religieux, le Confolentais s’est couvert d’églises, d’abbayes, de manoirs, de châteaux…
Autant de vestiges à apprécier sereinement dans cette région peu fréquentée, autour de sa capitale Confolens.
Confolens, le confluent
La cité n’a que 2 800 habitants, mais c’est une sous-préfecture. L’une des plus petites de France.
Un rôle « central » qu’elle doit à sa situation au confluent de la Vienne et du Goire, à l’origine d’un statut de frontière et d’une activité de tanneries prospère.
Rive gauche, quartier Saint-Barthélémy, les mégisseries se développent dès le 15e s.
Rive droite, se tient le centre de pouvoir. Il est couvert de maisons à pans de bois et d’hôtels particuliers, avec fenêtres à meneaux et tours-escaliers (manoir des Comtes, maison du Duc d’Epernon…). La balade révèle la beauté de ce patrimoine, comme dans la rue du Soleil, ancien axe médiéval.
Entre les deux rives, un simple gué permet le passage, avant qu’un pont en pierre ne soit jeté sur la Vienne au 13e s. - le plus bel ouvrage de Confolens.
« Il faut relativiser la différence entre les deux quartiers. Rive gauche, les tanneurs vont aussi s’enrichir et faire construire de belles demeures. Disons plutôt que les deux secteurs étaient complémentaires », nuance Céline Deveza, animatrice du Pays d’Art et d’Histoire du Confolentais.
La religion est aussi un enjeu d’autorité. Par la situation marginale de la ville, la rive droite dépendra longtemps du diocèse de Limoges, la rive gauche de celui de Poitiers, comme le prouve la présence de deux églises : Saint-Martial, côté Limousin ; Saint-Barthélémy, côté Charente. La Contre-Réforme apportera à la ville couvents et congrégations.
Au 19e s., la vocation industrielle s’achève, remplacée par un rôle plus administratif et agricole. Finies les tanneries, place au ron-ron institutionnel d’une sous-préfecture.
Un climat toujours d’actualité, exceptés les couleurs et le bruit qui explosent lors du réputé Festival de danses et musiques du monde. Chaque été, il transcende Confolens au son des folklores africains, asiatiques, américains…
Un rôle « central » qu’elle doit à sa situation au confluent de la Vienne et du Goire, à l’origine d’un statut de frontière et d’une activité de tanneries prospère.
Rive gauche, quartier Saint-Barthélémy, les mégisseries se développent dès le 15e s.
Rive droite, se tient le centre de pouvoir. Il est couvert de maisons à pans de bois et d’hôtels particuliers, avec fenêtres à meneaux et tours-escaliers (manoir des Comtes, maison du Duc d’Epernon…). La balade révèle la beauté de ce patrimoine, comme dans la rue du Soleil, ancien axe médiéval.
Entre les deux rives, un simple gué permet le passage, avant qu’un pont en pierre ne soit jeté sur la Vienne au 13e s. - le plus bel ouvrage de Confolens.
« Il faut relativiser la différence entre les deux quartiers. Rive gauche, les tanneurs vont aussi s’enrichir et faire construire de belles demeures. Disons plutôt que les deux secteurs étaient complémentaires », nuance Céline Deveza, animatrice du Pays d’Art et d’Histoire du Confolentais.
La religion est aussi un enjeu d’autorité. Par la situation marginale de la ville, la rive droite dépendra longtemps du diocèse de Limoges, la rive gauche de celui de Poitiers, comme le prouve la présence de deux églises : Saint-Martial, côté Limousin ; Saint-Barthélémy, côté Charente. La Contre-Réforme apportera à la ville couvents et congrégations.
Au 19e s., la vocation industrielle s’achève, remplacée par un rôle plus administratif et agricole. Finies les tanneries, place au ron-ron institutionnel d’une sous-préfecture.
Un climat toujours d’actualité, exceptés les couleurs et le bruit qui explosent lors du réputé Festival de danses et musiques du monde. Chaque été, il transcende Confolens au son des folklores africains, asiatiques, américains…
A la croisée entre Limoges, Niort, Angoulême
Hors la ville, le Val de Vienne déroule un cours tranquille au gré de villages entre oc et oil. Frontière, encore, que celle de la langue ! Ansac-sur-Vienne est Ançac-sus-Vinhana, Exideuil et son église Saint-André est Eissiduelh…
Passé le château de Rochebrune (11e-12e s.), parfaitement placé entre Limoges, Niort et Angoulême, l’itinéraire s’élève vers les collines charentaises.
Voici Brigueuil, minuscule cité médiévale fortifiée. Rattachée à la baronnie de Rochechouart dès le 11e siècle, elle a été tour à tour aquitaine, limousine, poitevine… Son noyau villageois et son église, enserrés entre les portes du Pont-Levis et du péage, appartiennent désormais à la Nouvelle Aquitaine…
Au nord, la route conduit à Lesterps, prononcez « Les Terres », nous corrige un papy à casquette. La commune aurait peu d’intérêt si elle ne possédait pas cette surprenante et massive église romane à clocher-porche de 43 m de haut, vestige d’une abbatiale fondée au 10e s. Le festival annuel d’accordéon (juillet) prouve une fois encore le penchant limousin plutôt que charentais.
Quelques tours de roues plus loin, après l’église d’Esse et son splendide chœur aux quatre colonnes torses en bois, revoici le bord de Vienne.
Un final en beauté, à Saint-Germain-de-Confolens, dominé par les ruines d’un château médiéval. Le site n’a-t-il pas de faux airs périgourdins, avec ses maisons aux toits de tuiles alignées en bord de rivière ?
Décidément, ce val de Vienne suave et reposant a des accents mimétiques avec bon nombre de ses voisins…
Pour aller plus loin : charente-limousine.fr
Passé le château de Rochebrune (11e-12e s.), parfaitement placé entre Limoges, Niort et Angoulême, l’itinéraire s’élève vers les collines charentaises.
Voici Brigueuil, minuscule cité médiévale fortifiée. Rattachée à la baronnie de Rochechouart dès le 11e siècle, elle a été tour à tour aquitaine, limousine, poitevine… Son noyau villageois et son église, enserrés entre les portes du Pont-Levis et du péage, appartiennent désormais à la Nouvelle Aquitaine…
Au nord, la route conduit à Lesterps, prononcez « Les Terres », nous corrige un papy à casquette. La commune aurait peu d’intérêt si elle ne possédait pas cette surprenante et massive église romane à clocher-porche de 43 m de haut, vestige d’une abbatiale fondée au 10e s. Le festival annuel d’accordéon (juillet) prouve une fois encore le penchant limousin plutôt que charentais.
Quelques tours de roues plus loin, après l’église d’Esse et son splendide chœur aux quatre colonnes torses en bois, revoici le bord de Vienne.
Un final en beauté, à Saint-Germain-de-Confolens, dominé par les ruines d’un château médiéval. Le site n’a-t-il pas de faux airs périgourdins, avec ses maisons aux toits de tuiles alignées en bord de rivière ?
Décidément, ce val de Vienne suave et reposant a des accents mimétiques avec bon nombre de ses voisins…
Pour aller plus loin : charente-limousine.fr