"Aujourd'hui, il y a un véritable sujet qui est abordé au niveau des COP, pour un financement des actions que nous devons prendre pour devenir durables" estime Donald Payen, président de l'Office du tourisme de Maurice - Crédit photo : RP
TourMaG.com - L'hiver se profile pour Maurice, mais comment s'est passé votre été qui est , historiquement, plutôt la basse saison ?
Donald Payen : Il s'est très bien passé.
Cela fait longtemps que nous n'avons pas connu une telle saison estivale. Sur le marché français, les chiffres sont bons. Pour le SETO, Maurice a été la première destination long-courrier, puis sur l'hiver qui arrive nous sommes en 2e position.
A lire : SETO : bon démarrage sur l’hiver après un été performant
Autant de résultats qui nous réconfortent dans les efforts que nous faisons sur ce marché. Nous revenons de loin, il faut de l'humilité.
Donald Payen : Il s'est très bien passé.
Cela fait longtemps que nous n'avons pas connu une telle saison estivale. Sur le marché français, les chiffres sont bons. Pour le SETO, Maurice a été la première destination long-courrier, puis sur l'hiver qui arrive nous sommes en 2e position.
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Autant de résultats qui nous réconfortent dans les efforts que nous faisons sur ce marché. Nous revenons de loin, il faut de l'humilité.
Ile Maurice : "ouvrir aux travailleurs étrangers certains métiers"
TourMaG.com - Vous avez été nommé au printemps 2023. Quelles sont vos missions ?
Donald Payen : Depuis la réouverture des frontières, nous avons 3 objectifs à remplir : nous voulions retrouver les niveaux pré pandémiques, réussir la saison 2023/2024, et mettre en oeuvre le plan à long terme que nous avons établi sur 10 ans.
Cette première mission a été remplie. En termes de nombre d'arrivées, nous avons atteint 92% de recouvrement. Mais en termes de recettes -en roupies constantes - nous faisons mieux qu'en 2019.
Sur notre deuxième objectif, nous voulions mettre en valeur des produits assez méconnus, afin de diversifier l'offre. Cela s'est fait via la dernière campagne de communication baptisée "Vivez notre île". Nous voulons démontrer qu'il est possible de faire plein de choses, en dehors du balnéaire.
Nous avons aussi mené une politique de diversification des marchés, en Inde, en Chine, au Moyen-Orient, en l'Europe centrale ou encore en Scandinavie. Nous n'oublions pas la Russie lorsqu'elle rouvrira. Nous allons faire plus d'efforts sur ces pays émetteurs.
TourMaG.com - Tout comme en France, les professionnels du tourisme Ă Maurice n'arrivent pas Ă recruter ?
Donald Payen : Nous avons un sujet important sur les ressources humaines.
Nous allons prendre des décisions par rapport à certains métiers, pour les ouvrir aux travailleurs étrangers.
Il y aura un mix rendu inévitable, par la baisse de la population mauricienne.
Nous voulons accueillir plus de touristes, il est donc important que le nombre d'employés soit en rapport avec nos besoins. D'autant plus que nous avons pour ambitions de monter en gamme.
La connectivité aérienne n'est pas encore celle d'antan et nous travaillons pour l'améliorer. En France, en revanche nous avons retrouvé l'offre aérienne d'avant crise.
Le dernier point très important : le tourisme durable. Ce n'est plus une option pour nous, mais une obligation. Petite île que nous sommes, nous vivons le changement climatique, en direct.
Nous avons beaucoup fait, mais il faut aller encore plus loin.
Le plan de développement du tourisme à 10 ans a été établi avec la Banque Mondiale et l'Organisation Mondiale du Tourisme, pour nous mettre sur le chemin d'un tourisme plus durable, inclusif et équitable.
Donald Payen : Depuis la réouverture des frontières, nous avons 3 objectifs à remplir : nous voulions retrouver les niveaux pré pandémiques, réussir la saison 2023/2024, et mettre en oeuvre le plan à long terme que nous avons établi sur 10 ans.
Cette première mission a été remplie. En termes de nombre d'arrivées, nous avons atteint 92% de recouvrement. Mais en termes de recettes -en roupies constantes - nous faisons mieux qu'en 2019.
Sur notre deuxième objectif, nous voulions mettre en valeur des produits assez méconnus, afin de diversifier l'offre. Cela s'est fait via la dernière campagne de communication baptisée "Vivez notre île". Nous voulons démontrer qu'il est possible de faire plein de choses, en dehors du balnéaire.
Nous avons aussi mené une politique de diversification des marchés, en Inde, en Chine, au Moyen-Orient, en l'Europe centrale ou encore en Scandinavie. Nous n'oublions pas la Russie lorsqu'elle rouvrira. Nous allons faire plus d'efforts sur ces pays émetteurs.
TourMaG.com - Tout comme en France, les professionnels du tourisme Ă Maurice n'arrivent pas Ă recruter ?
Donald Payen : Nous avons un sujet important sur les ressources humaines.
Nous allons prendre des décisions par rapport à certains métiers, pour les ouvrir aux travailleurs étrangers.
Il y aura un mix rendu inévitable, par la baisse de la population mauricienne.
Nous voulons accueillir plus de touristes, il est donc important que le nombre d'employés soit en rapport avec nos besoins. D'autant plus que nous avons pour ambitions de monter en gamme.
La connectivité aérienne n'est pas encore celle d'antan et nous travaillons pour l'améliorer. En France, en revanche nous avons retrouvé l'offre aérienne d'avant crise.
Le dernier point très important : le tourisme durable. Ce n'est plus une option pour nous, mais une obligation. Petite île que nous sommes, nous vivons le changement climatique, en direct.
Nous avons beaucoup fait, mais il faut aller encore plus loin.
Le plan de développement du tourisme à 10 ans a été établi avec la Banque Mondiale et l'Organisation Mondiale du Tourisme, pour nous mettre sur le chemin d'un tourisme plus durable, inclusif et équitable.
Ile Maurice : "Les Etats qui polluent doivent nous aider, ils nous doivent bien ça"
TourMaG.com - Pour poursuivre sur le sujet RH. Votre problème est une désaffection des jeunes générations pour le secteur ou est-ce le départ des Mauriciens à l'étranger ?
Donald Payen : Il y a les deux phénomènes.
Post-covid, les repères sont différents pour la population. La pénibilité du secteur a éloigné quelques bras, des personnes ont lancé leur activité ou ont changé d'emploi.
Nous avons des formations de qualité, les Mauriciens sont réputés pour leur sens du service, ce qui pousse les compagnies de croisières à les recruter.
Nous devons nous assurer d'un flux de personnes étrangères qui soient en mesure de compléter les rangs, dans les métiers en tension. Nous devons le faire d'une façon prudente.
Cela ne doit pas se faire au détriment du service.
Nous travaillons dans un comité public et privé, pour améliorer les conditions de travail.
TourMaG.com - Avez-vous des retombées suite à l'organisation du congrès national des Entreprises du Voyage ?
Donald Payen : Ce n'est pas évident de chiffrer les retombées, par contre nous n'avons jamais connu un tel été, ni même les engagements que nous avons sur l'hiver 2023/2024. L'évènement a instauré une dynamique.
Donald Payen : Il y a les deux phénomènes.
Post-covid, les repères sont différents pour la population. La pénibilité du secteur a éloigné quelques bras, des personnes ont lancé leur activité ou ont changé d'emploi.
Nous avons des formations de qualité, les Mauriciens sont réputés pour leur sens du service, ce qui pousse les compagnies de croisières à les recruter.
Nous devons nous assurer d'un flux de personnes étrangères qui soient en mesure de compléter les rangs, dans les métiers en tension. Nous devons le faire d'une façon prudente.
Cela ne doit pas se faire au détriment du service.
Nous travaillons dans un comité public et privé, pour améliorer les conditions de travail.
TourMaG.com - Avez-vous des retombées suite à l'organisation du congrès national des Entreprises du Voyage ?
Donald Payen : Ce n'est pas évident de chiffrer les retombées, par contre nous n'avons jamais connu un tel été, ni même les engagements que nous avons sur l'hiver 2023/2024. L'évènement a instauré une dynamique.
"A terme, le tourisme doit avoir un impact positif sur l'environnement Ă Maurice"
TourMaG.com - Comment faire un tourisme durable, quand les marchés émetteurs de touristes sont loin de la destination, comme c'est le cas pour Maurice ?
Donald Payen : Nous sommes sur une île éloignée de tout.
Cette position, nous permet de bénéficier d'un environnement plus pur. Malheureusement, nous subissons les assauts du dérèglement climatique généré ailleurs, par des pays bien plus gros.
Nous sommes en première ligne, en ayant contribué très très peu aux émissions de CO2. Aujourd'hui, il y a un véritable sujet qui est abordé au niveau des COP, pour un financement des actions que nous devons prendre pour devenir durable.
Les Nations Unies sont très impliquées sur le sujet, maintenant les Etats qui polluent doivent nous aider, ils nous doivent bien ça.
Pour en revenir à votre question. Nous avons des efforts à faire, pour combattre le mouvement de "honte de prendre l'avion", car pour une île comme la notre, le tourisme est extrêmement important pour l'activité économique. Nous devons entendre ce qu'ils disent.
C'est un véritable défi de communication pour nous pour expliquer que ce sera pire sans avion. Nous ne pourrions pas imaginer Maurice sans le tourisme qui représente environ 25% de notre PIB.
TourMaG.com - Le Costa Rica a parfaitement réussi justement à faire la bascule pour incarner le tourisme durable, alors même que ces touristes prennent l'avion pour y aller. Est-ce un exemple à suivre pour vous ?
Donald Payen : Nous regardons tous les exemples Ă travers le monde.
Notre ligne d'action est dans le droit fil de ce que recommande l'Organisation mondiale du tourisme. L'île Maurice est vice-présidente du comité exécutif de l'OMT.
Le tourisme est un instrument de paix, vous savez que la paix est Ô combien importante dans le monde actuellement. Il permet de réduire la pauvreté, contribue à l'emploi des jeunes et des femmes. Tout cela doit être mieux mis en avant.
TourMaG.com - Aujourd'hui est-ce que le nombre d'arrivées est plus important que les retombées ?
Donald Payen : Nous n'allons pas courir après le nombre, mais plutôt augmenter le panier moyen.
Sur ce sujet nous devons être prudents pour nous assurer qu'à terme, le tourisme ait un impact positif sur l'environnement et non pas cette influence néfaste, telle que perçu actuellement.
TourMaG.com - Comment se profile 2024 ?
Donald Payen : L'hiver européen et donc la prochaine saison s'annonce bien. Ce sera un très bon hiver.
Donald Payen : Nous sommes sur une île éloignée de tout.
Cette position, nous permet de bénéficier d'un environnement plus pur. Malheureusement, nous subissons les assauts du dérèglement climatique généré ailleurs, par des pays bien plus gros.
Nous sommes en première ligne, en ayant contribué très très peu aux émissions de CO2. Aujourd'hui, il y a un véritable sujet qui est abordé au niveau des COP, pour un financement des actions que nous devons prendre pour devenir durable.
Les Nations Unies sont très impliquées sur le sujet, maintenant les Etats qui polluent doivent nous aider, ils nous doivent bien ça.
Pour en revenir à votre question. Nous avons des efforts à faire, pour combattre le mouvement de "honte de prendre l'avion", car pour une île comme la notre, le tourisme est extrêmement important pour l'activité économique. Nous devons entendre ce qu'ils disent.
C'est un véritable défi de communication pour nous pour expliquer que ce sera pire sans avion. Nous ne pourrions pas imaginer Maurice sans le tourisme qui représente environ 25% de notre PIB.
TourMaG.com - Le Costa Rica a parfaitement réussi justement à faire la bascule pour incarner le tourisme durable, alors même que ces touristes prennent l'avion pour y aller. Est-ce un exemple à suivre pour vous ?
Donald Payen : Nous regardons tous les exemples Ă travers le monde.
Notre ligne d'action est dans le droit fil de ce que recommande l'Organisation mondiale du tourisme. L'île Maurice est vice-présidente du comité exécutif de l'OMT.
Le tourisme est un instrument de paix, vous savez que la paix est Ô combien importante dans le monde actuellement. Il permet de réduire la pauvreté, contribue à l'emploi des jeunes et des femmes. Tout cela doit être mieux mis en avant.
TourMaG.com - Aujourd'hui est-ce que le nombre d'arrivées est plus important que les retombées ?
Donald Payen : Nous n'allons pas courir après le nombre, mais plutôt augmenter le panier moyen.
Sur ce sujet nous devons être prudents pour nous assurer qu'à terme, le tourisme ait un impact positif sur l'environnement et non pas cette influence néfaste, telle que perçu actuellement.
TourMaG.com - Comment se profile 2024 ?
Donald Payen : L'hiver européen et donc la prochaine saison s'annonce bien. Ce sera un très bon hiver.
Air Mauritius : "Garder une connectivité aérienne que nous maitrisons"
TourMaG.com - Vous parliez de la nouvelle campagne de communication, vous souhaitez moins parler du balnéaire ?
Donald Payen : Nous voulons mettre en valeur des atouts que nous avons, alors que nous n'en parlons jamais.
Les réceptifs nous disent que les touristes ne sont jamais autant sortis des hôtels qu'avant la crise sanitaire. Il y a un changement de comportement des touristes auquel nous devons répondre.
Le secteur privé développe des attractions et investit pour la montée en gamme de la destination. 2 500 nouvelles chambres sont d'ailleurs à venir.
TourMaG.com - Que représente Air Mauritius dans le développement du tourisme sur l'île ?
Donald Payen : La pandémie, nous a appris que posséder une compagnie nationale, ce n'était pas un luxe.
C'est indispensable pour survivre.
A lire : Air Mauritius : il faudra remettre les gaz après la crise sanitaire...
Une compagnie nationale est une assurance tourisme et tous risques. Etant une petite île éloignée de tous nos principaux marchés, nous avons un devoir de garder une connectivité aérienne que nous maitrisons.
Le gouvernement a décidé d'investir beaucoup d'argent, pour aider Air Mauritius à survivre et se redéployer.
Donald Payen : Nous voulons mettre en valeur des atouts que nous avons, alors que nous n'en parlons jamais.
Les réceptifs nous disent que les touristes ne sont jamais autant sortis des hôtels qu'avant la crise sanitaire. Il y a un changement de comportement des touristes auquel nous devons répondre.
Le secteur privé développe des attractions et investit pour la montée en gamme de la destination. 2 500 nouvelles chambres sont d'ailleurs à venir.
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Donald Payen : La pandémie, nous a appris que posséder une compagnie nationale, ce n'était pas un luxe.
C'est indispensable pour survivre.
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Une compagnie nationale est une assurance tourisme et tous risques. Etant une petite île éloignée de tous nos principaux marchés, nous avons un devoir de garder une connectivité aérienne que nous maitrisons.
Le gouvernement a décidé d'investir beaucoup d'argent, pour aider Air Mauritius à survivre et se redéployer.