Le rachat de Léonard par un confrère luxembourgeois, la fin d’une saga belge

Née au lendemain de la guerre à Verviers, une petite ville jadis prospère de la province de Liège, à quelques kilomètres de la frontière allemande, l’entreprise Léonard s’était bâti une belle réputation au cours des années, ne se contenant pas de transporter des passagers pour le compte d’autrui, créant ses propres produits sur l’Allemagne, l’Autriche, l’Espagne, notamment, mais surtout la France : Alsace, Paris, Futuroscope, et surtout Lourdes…

René Léonard, qui était jusqu’il y a peu aux commandes, se plaisait à raconter comment, dans les années 50, son père avait une jour forgé lui-même une pièce manquante à un Mercedes. Une autre époque…

Epuisé par une vie active qui le voyait sillonner toute l’Europe à la recherche de nouveaux contrats, et sans qu’aucun de ses trois enfants ne semble avoir le talent de lui succéder — le syndrome de la troisième génération — René Léonard s’était l’an dernier résolu à vendre l’entreprise.

Bien que le prix n’ait pas été précisé, on l’estime situé dans une fourchette de 10 à 15 millions d’euros.

Probablement peu connu en dehors de ses frontières, Sales-Lentz est, lui, un géant à l’échelle de son petit pays, avec une flotte de quelque 400 autocars. L’acquisition de Léonard ne modifiera donc que peu la taille de l’entreprise.

En revanche, c’est l’activité de tour operating de Léonard qui a séduit l’acheteur, davantage présent aujourd’hui sur le transport public ou les navettes aéroportuaires, comme celles qui desservent les aéroports de Luxembourg ou de … Charleroi. Désormais, Sales-Lentz dispose d’une offre élargie en matière de destinations et de dates de départs, ainsi qu’un service perfectionné.

Les brochures de Léonard pourront ainsi être distribuées dans plusieurs centaines d'agences partenaires en Belgique et dans le Nord de la France.

L’intégration des flottes – les deux autocaristes avaient fait le choix de marques différentes — sera un des défis que devra relever la nouvelle entité, qui emploie désormais un millier de personnes dans les deux pays.