Un chef d’entreprise c’est quelqu’un qui dirige parce qu’il accepte de prendre des risques. Calculés certes. Mais, si l’on sait à peu près comment il faut faire, il est indispensable d’avoir des collaborateurs qui puissent et veuillent suivre - Photo DG
TourMaG.com - Qui êtes-vous, Rémy Arca ?
Rémy Arca : Je suis né en Turquie, à Istanbul, où j’ai fait mes études dans un collège français.
J’y ai obtenu mes deux bacs (à l’époque, le baccalauréat était en deux parties). J’ai eu toute mon éducation dans ce collège, chrétien, avant d’accomplir mon service militaire en Turquie, lequel a duré trois ans !
Avant de décider de quitter mon pays pour m’installer en France, pays qui représentait pour moi un véritable avenir.
TourMaG.com - Vos parents étaient turcs tous les deux ?
R.A. : Mes origines apparemment viennent de Malte. Avant, nous étions sûrement autre chose, mon père me disait que nous étions originaires de Baalbek, au Liban.
Mon frère, qui a fait des recherches en a conclu que nous venions de Malte et que nous nous appelions Ardjia.
Nous sommes venus de Malte pour nous installer en Turquie et lorsque Atatürk a mené la révolution en Turquie, nous étions encore sujets britanniques.
Nous avons opté, durant cette révolution en Turquie, pour la nationalité turque, notre nom est devenu Ardja et arrivé en France, Arca. Et nous sommes chrétiens, notre Eglise à Paris est Saint-Julien-le-Pauvre de Paris, à côté de Notre-Dame…
Nous ne sommes pas des Maronites, je ne me souviens pas exactement ce que nous sommes, mais un peu comme Gilbert Baladi. C’est le seul spécimen que j’ai trouvé ici en France.
Effectivement, nous faisons partie des immigrants. Et je respecte tout à fait les immigrants… qui travaillent ! Mais je reste très attaché à la Turquie.
Rémy Arca : Je suis né en Turquie, à Istanbul, où j’ai fait mes études dans un collège français.
J’y ai obtenu mes deux bacs (à l’époque, le baccalauréat était en deux parties). J’ai eu toute mon éducation dans ce collège, chrétien, avant d’accomplir mon service militaire en Turquie, lequel a duré trois ans !
Avant de décider de quitter mon pays pour m’installer en France, pays qui représentait pour moi un véritable avenir.
TourMaG.com - Vos parents étaient turcs tous les deux ?
R.A. : Mes origines apparemment viennent de Malte. Avant, nous étions sûrement autre chose, mon père me disait que nous étions originaires de Baalbek, au Liban.
Mon frère, qui a fait des recherches en a conclu que nous venions de Malte et que nous nous appelions Ardjia.
Nous sommes venus de Malte pour nous installer en Turquie et lorsque Atatürk a mené la révolution en Turquie, nous étions encore sujets britanniques.
Nous avons opté, durant cette révolution en Turquie, pour la nationalité turque, notre nom est devenu Ardja et arrivé en France, Arca. Et nous sommes chrétiens, notre Eglise à Paris est Saint-Julien-le-Pauvre de Paris, à côté de Notre-Dame…
Nous ne sommes pas des Maronites, je ne me souviens pas exactement ce que nous sommes, mais un peu comme Gilbert Baladi. C’est le seul spécimen que j’ai trouvé ici en France.
Effectivement, nous faisons partie des immigrants. Et je respecte tout à fait les immigrants… qui travaillent ! Mais je reste très attaché à la Turquie.
"La meilleure chose, c’est d’être le modèle"
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TourMaG.com - Et donc, vous êtes parti en France ?
R.A. : Oui. Je suis arrivé les mains dans les poches, mes parents n’étaient pas aisés du tout. Mon père travaillait tous les jours, sans arrêt, y compris le week-end.
Je dis toujours que les parents sont un exemple pour les enfants, ce n’est pas la peine de leur donner des instructions : c’est le modèle que tu vois, que tu vis.
Et lorsque tu constates que ton père travaille intensément pour te faire vivre et te donner un certain confort, je pars du principe que notre rôle, c’est de faire la même chose envers nos enfants. La meilleure chose, c’est d’être le modèle.
Et c’est un peu ce que je critique aujourd’hui, de la part de ces gens qui viennent beaucoup de la Méditerranée et qui n’arrivent pas à donner ce modèle à leurs enfants, alors que chez eux, ils sont beaucoup plus sévères et intransigeants.
Ici, ils sont attirés par l’abondance, les technologies, les choses que l’Occident nous a apportées. Ils sont déboussolés et ont baissé les bras.
Je suis arrivé dans les années 1960, fin 62 exactement.
Mais à l’époque, un « étranger » devait disposer d’une carte de travail, que l’on renouvelait tous les trois mois.
C’était compliqué, je n’avais aucune expérience mais j’ai été aidé par un ami de mon frère, installé ici et qui était directeur d’un bowling, le bowling de la Batène, qui doit exister toujours et qui se trouvait Porte de Vincennes. Je ne savais même pas ce que c’était un bowling, ça n’existait pas en Turquie !
J’y suis allé, on m’a donné un titre et une compétence que je n’avais bien sûr pas : j’étais directeur technique de ce bowling.
Mon rôle, en principe, correspondait à faire attention à ce que les machines qui ramassaient les quilles ne tombent pas en panne.
Je n’y comprenais rien, mais ça m’a ouvert des portes et j’ai pris la gérance de cet endroit, sous la tutelle du directeur, ami de mon frère. Et j’ai renouvelé toute sa clientèle, sans savoir vraiment comment ça s’est passé !
Petit à petit, la fréquentation s’est transformée, les gens du 16e sont venus…
Comme je ne connaissais strictement rien aux machines, je faisais la distribution des pistes, je donnais les chaussures à tous ces gens qui venaient jouer tous les soirs.
R.A. : Oui. Je suis arrivé les mains dans les poches, mes parents n’étaient pas aisés du tout. Mon père travaillait tous les jours, sans arrêt, y compris le week-end.
Je dis toujours que les parents sont un exemple pour les enfants, ce n’est pas la peine de leur donner des instructions : c’est le modèle que tu vois, que tu vis.
Et lorsque tu constates que ton père travaille intensément pour te faire vivre et te donner un certain confort, je pars du principe que notre rôle, c’est de faire la même chose envers nos enfants. La meilleure chose, c’est d’être le modèle.
Et c’est un peu ce que je critique aujourd’hui, de la part de ces gens qui viennent beaucoup de la Méditerranée et qui n’arrivent pas à donner ce modèle à leurs enfants, alors que chez eux, ils sont beaucoup plus sévères et intransigeants.
Ici, ils sont attirés par l’abondance, les technologies, les choses que l’Occident nous a apportées. Ils sont déboussolés et ont baissé les bras.
Je suis arrivé dans les années 1960, fin 62 exactement.
Mais à l’époque, un « étranger » devait disposer d’une carte de travail, que l’on renouvelait tous les trois mois.
C’était compliqué, je n’avais aucune expérience mais j’ai été aidé par un ami de mon frère, installé ici et qui était directeur d’un bowling, le bowling de la Batène, qui doit exister toujours et qui se trouvait Porte de Vincennes. Je ne savais même pas ce que c’était un bowling, ça n’existait pas en Turquie !
J’y suis allé, on m’a donné un titre et une compétence que je n’avais bien sûr pas : j’étais directeur technique de ce bowling.
Mon rôle, en principe, correspondait à faire attention à ce que les machines qui ramassaient les quilles ne tombent pas en panne.
Je n’y comprenais rien, mais ça m’a ouvert des portes et j’ai pris la gérance de cet endroit, sous la tutelle du directeur, ami de mon frère. Et j’ai renouvelé toute sa clientèle, sans savoir vraiment comment ça s’est passé !
Petit à petit, la fréquentation s’est transformée, les gens du 16e sont venus…
Comme je ne connaissais strictement rien aux machines, je faisais la distribution des pistes, je donnais les chaussures à tous ces gens qui venaient jouer tous les soirs.
Delon, Belmondo, Sophia Loren...
Le logo de la PANAM - DR
TourMaG.com - Rien à voir, donc, avec le tourisme…
R.A. : Attendez. Un beau jour, mon frère, qui travaillait à la Panam, m’a expliqué qu’il y avait des opportunités de travail dans la compagnie aérienne.
Mon anglais était quasi nul, j’étais bien dans mon bowling, ça ne me disait trop rien.
TourMaG.com - Vous aviez quel âge ?
R.A. : 23 ans ! Mon frère m’a quand même convaincu de venir rencontrer les dirigeants. Et pour faire plaisir à mon frère, j’ai passé un entretien et on m’a accepté à la Panam.
J’ai été très ennuyé, parce que d’un côté, je ne voulais pas quitter ce bowling, le patron était devenu un ami, toute l’équipe du bar, les mécaniciens étaient aussi des amis. Je ne voulais pas les quitter.
Mais mon frère m’a fait comprendre qu’il en allait de mon avenir et finalement je suis rentré à la Panam, à l’aéroport d’Orly, CDG étant encore loin d’être fini.
Et je suis entré au service des bagages perdus ! Là non plus, je n’y connaissais rien. Je suis arrivé dans une pièce, remplie de bagages qui attendaient là… depuis des années.
Et pourquoi ces bagages n’ont pas été livrés, me suis-je demandé ? Tout simplement parce que, à l’époque, il n’y avait pas d’informatique, les noms et les étiquettes n’y étaient pas non plus…
Je me suis donc amusé à tenter de retrouver les propriétaires de ces valises qui étaient en souffrance depuis des années. J’y ai peut-être consacré un an, mais au bout de cette période, j’ai réussi à retrouver tout le monde et à faire livrer ces bagages.
J’ai joué au détective, c’était le coté amusant de la chose, mais j’ai retrouvé tout le monde, y compris des gens qui avaient oublié depuis longtemps la perte de leur valise.
Du coup, j’avais créé une sorte de réseau dans le monde entier et puis les avions, avec l’arrivée du 747, ont été chargés avec des containers. Et la perte des valises avait été largement réduite.
R.A. : Attendez. Un beau jour, mon frère, qui travaillait à la Panam, m’a expliqué qu’il y avait des opportunités de travail dans la compagnie aérienne.
Mon anglais était quasi nul, j’étais bien dans mon bowling, ça ne me disait trop rien.
TourMaG.com - Vous aviez quel âge ?
R.A. : 23 ans ! Mon frère m’a quand même convaincu de venir rencontrer les dirigeants. Et pour faire plaisir à mon frère, j’ai passé un entretien et on m’a accepté à la Panam.
J’ai été très ennuyé, parce que d’un côté, je ne voulais pas quitter ce bowling, le patron était devenu un ami, toute l’équipe du bar, les mécaniciens étaient aussi des amis. Je ne voulais pas les quitter.
Mais mon frère m’a fait comprendre qu’il en allait de mon avenir et finalement je suis rentré à la Panam, à l’aéroport d’Orly, CDG étant encore loin d’être fini.
Et je suis entré au service des bagages perdus ! Là non plus, je n’y connaissais rien. Je suis arrivé dans une pièce, remplie de bagages qui attendaient là… depuis des années.
Et pourquoi ces bagages n’ont pas été livrés, me suis-je demandé ? Tout simplement parce que, à l’époque, il n’y avait pas d’informatique, les noms et les étiquettes n’y étaient pas non plus…
Je me suis donc amusé à tenter de retrouver les propriétaires de ces valises qui étaient en souffrance depuis des années. J’y ai peut-être consacré un an, mais au bout de cette période, j’ai réussi à retrouver tout le monde et à faire livrer ces bagages.
J’ai joué au détective, c’était le coté amusant de la chose, mais j’ai retrouvé tout le monde, y compris des gens qui avaient oublié depuis longtemps la perte de leur valise.
Du coup, j’avais créé une sorte de réseau dans le monde entier et puis les avions, avec l’arrivée du 747, ont été chargés avec des containers. Et la perte des valises avait été largement réduite.
"Il faut aimer ce que l’on fait"
TourMaG.com - Donc, Panam étant en plein essor, comme le transport aérien en général, vous vous y faites une place ?
R.A. : Oui. Après les bagages, je passe au "load control", c’est-à-dire la partie "technique" d’un vol : contrôle des passagers, leurs bagages et leur placement dans l’avion. Tout se passait par interphone !
J’ai fait ça quelques années avant de m’occuper des V.I.P. Panam disposait d’un salon à l’aéroport et là, j’ai connu des célébrités du monde entier, sympas souvent, parfois moins.
Aznavour, Delon, Sophia Loren, Gina Lollobrigida, Belmondo, toutes les Américaines connues à cette époque, comme Elisabeth Taylor et tant d’autres ! Je les ai tous reçus ! Et tout ça se passait à Orly, jusqu’au transfert de la Panam à CDG.
Jusqu’au moment où la direction m’a demandé de venir au siège parisien, en tant que commercial et marketing, pour, très peu de temps après, prendre en charge l’équipe commerciale de la compagnie en France.
TourMaG.com - C’était votre bon sourire, vos yeux pétillants qui vous donnaient ce succès commercial ?
R.A. : Non, je ne crois pas. J’ai toujours dit qu’il fallait aimer ce que l’on fait. On ne choisit pas toujours ce que l’on fait ou ce que l’on va faire dans la vie.
Mais, lorsque l’on a la chance d’avoir un travail, on a intérêt à aimer ce que l’on fait, à y prendre plaisir. Et lorsque l’on y prend du plaisir, on trouve des choses que les autres n’ont peut-être pas trouvé.
Là, en rentrant au service commercial, je me suis vraiment éclaté : ils étaient tous beaucoup plus âgés que moi et lorsque l’on m’a confié la direction, ça me posait vraiment un problème : je n’avais pas vraiment la compétence du management.
Finalement, ça s’est très bien passé : tous ces gens avaient au moins dix ans de plus que moi, mais je crois qu’ils ont compris que je pouvais leur apporter quelque chose.
R.A. : Oui. Après les bagages, je passe au "load control", c’est-à-dire la partie "technique" d’un vol : contrôle des passagers, leurs bagages et leur placement dans l’avion. Tout se passait par interphone !
J’ai fait ça quelques années avant de m’occuper des V.I.P. Panam disposait d’un salon à l’aéroport et là, j’ai connu des célébrités du monde entier, sympas souvent, parfois moins.
Aznavour, Delon, Sophia Loren, Gina Lollobrigida, Belmondo, toutes les Américaines connues à cette époque, comme Elisabeth Taylor et tant d’autres ! Je les ai tous reçus ! Et tout ça se passait à Orly, jusqu’au transfert de la Panam à CDG.
Jusqu’au moment où la direction m’a demandé de venir au siège parisien, en tant que commercial et marketing, pour, très peu de temps après, prendre en charge l’équipe commerciale de la compagnie en France.
TourMaG.com - C’était votre bon sourire, vos yeux pétillants qui vous donnaient ce succès commercial ?
R.A. : Non, je ne crois pas. J’ai toujours dit qu’il fallait aimer ce que l’on fait. On ne choisit pas toujours ce que l’on fait ou ce que l’on va faire dans la vie.
Mais, lorsque l’on a la chance d’avoir un travail, on a intérêt à aimer ce que l’on fait, à y prendre plaisir. Et lorsque l’on y prend du plaisir, on trouve des choses que les autres n’ont peut-être pas trouvé.
Là, en rentrant au service commercial, je me suis vraiment éclaté : ils étaient tous beaucoup plus âgés que moi et lorsque l’on m’a confié la direction, ça me posait vraiment un problème : je n’avais pas vraiment la compétence du management.
Finalement, ça s’est très bien passé : tous ces gens avaient au moins dix ans de plus que moi, mais je crois qu’ils ont compris que je pouvais leur apporter quelque chose.
"Je suis devenu directeur Groupes de la Panam..."
TourMaG.com - Vous êtes resté 17 ans à la Panam. Pourquoi en être parti, alors que tout allait très bien ?
R.A. : Je suis parti sur un coup de tête ! En fait, la Panam avait arrêté la desserte de Paris, et la direction aux Etats-Unis nous demandait de vendre aux Français via Londres.
Alors qu’Air France assurait la liaison directe au départ de Paris, j’ai trouvé qu’il fallait être un peu maso d’envoyer des passagers à Londres pour prendre un vol vers les USA.
J’ai eu l’idée de proposer l’organisation de charters au départ de la France. Je suis devenu directeur Groupes de la Panam et, sans réclamer de médaille, je crois que j’ai sauvé l’existence de la compagnie en France à ce moment.
Nous faisions une vingtaine de charters par an. Je les avais vendus à certains tour-opérateurs, tels Camino, Klat Travel avec Lucien Klat, Jet tours et mon ami Charpentier, décédé depuis, et déjà Nouvelles Frontières et mon ami Jacques Maillot.
Et on remplissait, malgré le protectionnisme français ! Il fallait négocier en permanence avec l’Aviation Civile et son Directeur, Claude Abraham, le père d’Hélène que nous connaissons tous. Croyez-moi, à chaque départ de nos charters Panam, il fallait que je négocie pour obtenir l’autorisation de vol !
R.A. : Je suis parti sur un coup de tête ! En fait, la Panam avait arrêté la desserte de Paris, et la direction aux Etats-Unis nous demandait de vendre aux Français via Londres.
Alors qu’Air France assurait la liaison directe au départ de Paris, j’ai trouvé qu’il fallait être un peu maso d’envoyer des passagers à Londres pour prendre un vol vers les USA.
J’ai eu l’idée de proposer l’organisation de charters au départ de la France. Je suis devenu directeur Groupes de la Panam et, sans réclamer de médaille, je crois que j’ai sauvé l’existence de la compagnie en France à ce moment.
Nous faisions une vingtaine de charters par an. Je les avais vendus à certains tour-opérateurs, tels Camino, Klat Travel avec Lucien Klat, Jet tours et mon ami Charpentier, décédé depuis, et déjà Nouvelles Frontières et mon ami Jacques Maillot.
Et on remplissait, malgré le protectionnisme français ! Il fallait négocier en permanence avec l’Aviation Civile et son Directeur, Claude Abraham, le père d’Hélène que nous connaissons tous. Croyez-moi, à chaque départ de nos charters Panam, il fallait que je négocie pour obtenir l’autorisation de vol !
"J'ai eu la pensée de me jeter sous une rame du métro..."
C’est à cette occasion qu’en France, on a créé deux entités : VAFO (Vol avec forfait à l’avance) et VARA (vol avec réservation à l’avance).
Avec le premier, il fallait acheter un forfait pour bénéficier des tarifs et avec l’autre, on achetait simplement un vol sec. Du coup, Air France s’est aussi mis à faire du charter…
En 1979, le directeur de la Panam en France, Jean-Marie Comot, nous a demandé, pour la deuxième fois, une diminution de notre coefficient salarial, ce qui entraînait de fait, une diminution du salaire.
La première fois, afin d’aider la compagnie à survivre, nous avions accepté. Pas cette fois-ci, parce qu’il n’y avait aucune raison : Paris générait du trafic et des revenus.
J’ai donné ma démission, que mon patron de l’époque Jean-Marie, n’a pas voulu accepter. Je n’ai pas voulu changer d’avis.
Je me vois très bien quitter les bureaux de la Panam après une discussion avec Guy Wiener, qui n’avait pas voulu me suivre, aller au métro Georges V et sur le quai, me demander ce que j’allais faire : je ne savais rien faire d’autre ! J’ai eu la pensée de me jeter sous la rame du métro…
Et pourtant, j’étais marié, j’avais un enfant déjà.
Avec le premier, il fallait acheter un forfait pour bénéficier des tarifs et avec l’autre, on achetait simplement un vol sec. Du coup, Air France s’est aussi mis à faire du charter…
En 1979, le directeur de la Panam en France, Jean-Marie Comot, nous a demandé, pour la deuxième fois, une diminution de notre coefficient salarial, ce qui entraînait de fait, une diminution du salaire.
La première fois, afin d’aider la compagnie à survivre, nous avions accepté. Pas cette fois-ci, parce qu’il n’y avait aucune raison : Paris générait du trafic et des revenus.
J’ai donné ma démission, que mon patron de l’époque Jean-Marie, n’a pas voulu accepter. Je n’ai pas voulu changer d’avis.
Je me vois très bien quitter les bureaux de la Panam après une discussion avec Guy Wiener, qui n’avait pas voulu me suivre, aller au métro Georges V et sur le quai, me demander ce que j’allais faire : je ne savais rien faire d’autre ! J’ai eu la pensée de me jeter sous la rame du métro…
Et pourtant, j’étais marié, j’avais un enfant déjà.
Et Lucien Klat lança Go Voyages
TourMaG.com - Heureusement, vous ne l’avez pas fait…
R.A. : Non, je me suis inscrit au chômage et j’ai rencontré une femme formidable qui s’appelait Madame Evin, qui est devenue par la suite une amie. Elle ne comprenait pas pourquoi j’étais au chômage.
Néanmoins, j’ai repris depuis chez moi tous mes contacts, notamment avec mes anciens clients. Je connaissais un homme que j’aimais beaucoup, Gérald Gréco (le demi-frère de Juliette Gréco) qui était associé avec un Monsieur Lambert.
Ils m’ont donné un bureau, un téléphone et m’ont hébergé le temps que je trouve ce que j’allais faire.
Je n’oublierai jamais.
TourMaG.com - Et donc, qu’avez-vous fait ?
R.A. : Du courtage aérien. Ce qu’a fait Lucien Klat avec Go Voyages, à l’origine, c’est moi.
Mais je le faisais uniquement avec des groupes, c’est-à-dire que je remplissais les « queues » de charters qui n’étaient pas remplis.
Au bout d’un an, je dégageais déjà un certain bénéfice ! Et ainsi, je me suis associé avec Gréco et Lambert, ce qui était pour moi, une certaine façon de les remercier.
Malheureusement, leur affaire a fait faillite. En revanche, j’avais séparé ma propre affaire et je n’ai planté strictement personne.
Je leur en ai voulu dans la mesure où ils ne m’ont jamais écouté et je pense qu’ils auraient dû me mettre au courant de leur situation qui n’était pas brillante.
R.A. : Non, je me suis inscrit au chômage et j’ai rencontré une femme formidable qui s’appelait Madame Evin, qui est devenue par la suite une amie. Elle ne comprenait pas pourquoi j’étais au chômage.
Néanmoins, j’ai repris depuis chez moi tous mes contacts, notamment avec mes anciens clients. Je connaissais un homme que j’aimais beaucoup, Gérald Gréco (le demi-frère de Juliette Gréco) qui était associé avec un Monsieur Lambert.
Ils m’ont donné un bureau, un téléphone et m’ont hébergé le temps que je trouve ce que j’allais faire.
Je n’oublierai jamais.
TourMaG.com - Et donc, qu’avez-vous fait ?
R.A. : Du courtage aérien. Ce qu’a fait Lucien Klat avec Go Voyages, à l’origine, c’est moi.
Mais je le faisais uniquement avec des groupes, c’est-à-dire que je remplissais les « queues » de charters qui n’étaient pas remplis.
Au bout d’un an, je dégageais déjà un certain bénéfice ! Et ainsi, je me suis associé avec Gréco et Lambert, ce qui était pour moi, une certaine façon de les remercier.
Malheureusement, leur affaire a fait faillite. En revanche, j’avais séparé ma propre affaire et je n’ai planté strictement personne.
Je leur en ai voulu dans la mesure où ils ne m’ont jamais écouté et je pense qu’ils auraient dû me mettre au courant de leur situation qui n’était pas brillante.
Encore un nouveau départ...
TourMaG.com - Donc, encore un nouveau départ ?
R.A. : Oui, il fallait bien. Je suis allé voir la Société Générale, la banque que j’avais depuis mon arrivée en France en 1962, et son directeur m’a dit immédiatement : « Monsieur Arca, montez votre société. Je vous couvre ».
C’est avec ça que j’ai démarré, malgré l’arrêt progressif des charters. Lucien Klat m’a donc demandé, à moi qui ne faisais que des groupes, si ça ne me gênait pas qu’il fasse les individuels. Pas du tout, lui ai-je répondu et c’est ainsi qu’il a lancé Go Voyages.
A l’origine, c’est Jean-Pierre Ségo, un ancien de Swissair qui travaillait avec Gilbert Baladi chez Go qui a trouvé le nom.
TourMaG.com - Certes, mais après, quelques turbulences, vous en êtes arrivé aux bateaux...
R.A. : Oh, il a fallu beaucoup de temps. En 1981, c’est mon ami Aldo Rossi, à l’époque patron de United Airlines en France, qui m’a fait rencontrer un Américain, gros réceptif aux USA, qui cherchait le meilleur représentant pour lui en France.
Il a créé Discover America Marketing dont j’ai été la deuxième personne, après un Australien, à intégrer la société.
R.A. : Oui, il fallait bien. Je suis allé voir la Société Générale, la banque que j’avais depuis mon arrivée en France en 1962, et son directeur m’a dit immédiatement : « Monsieur Arca, montez votre société. Je vous couvre ».
C’est avec ça que j’ai démarré, malgré l’arrêt progressif des charters. Lucien Klat m’a donc demandé, à moi qui ne faisais que des groupes, si ça ne me gênait pas qu’il fasse les individuels. Pas du tout, lui ai-je répondu et c’est ainsi qu’il a lancé Go Voyages.
A l’origine, c’est Jean-Pierre Ségo, un ancien de Swissair qui travaillait avec Gilbert Baladi chez Go qui a trouvé le nom.
TourMaG.com - Certes, mais après, quelques turbulences, vous en êtes arrivé aux bateaux...
R.A. : Oh, il a fallu beaucoup de temps. En 1981, c’est mon ami Aldo Rossi, à l’époque patron de United Airlines en France, qui m’a fait rencontrer un Américain, gros réceptif aux USA, qui cherchait le meilleur représentant pour lui en France.
Il a créé Discover America Marketing dont j’ai été la deuxième personne, après un Australien, à intégrer la société.
Du code-share... sans le savoir !
TourMaG.com - C’était la naissance des Global Sales Agents (GSA) ?
R.A. : Oui et non. Les GSA existaient déjà au niveau de l’aérien. En revanche, dans cette société, on pouvait représenter aussi bien de l’aérien que des chaines hôtelières, des parcs d’attractions, tout ce qu’il y avait aux Etats-Unis. Et ça a duré une vingtaine d’années.
Nous avons représenté notamment US Air, devenue US Airways et avons ouvert leurs premiers bureaux en France.
Nous avions aussi en représentation une petite compagnie américaine, South Pacific Airlines, qui assurait une liaison entre Los Angeles/San Francisco/Las Vegas/Phoenix et qui m’a permis de nouer d’excellentes relations avec Air France… que j’ai toujours.
J’étais allé voir Air France, qui assurait les liaisons entre Paris et Los Angeles ou San Francisco, mais qui ne pouvait pas proposer de liaisons « [intérieures]i » dans l’Ouest des USA.
Pourquoi, leur ai-je proposé, ne pas vendre un forfait créé par mes soins, qui permettrait aux passagers de se rendre aussi bien à Las Vegas qu’à Phoenix ou ailleurs dans l’Ouest ? Nous avons mis en place un forfait, vendu par Air France, à 99$. Un succès immense !
TourMaG.com - Mais, c’était une sorte de code-share ?
R.A. : Sans le savoir, oui, c’est un peu ça. En fait, ce sont les prémices du code-share, mais nous vendions des billets par paquets.
Tiens une anecdote : nous avions des relations tellement proches entre US Airways (que je représentais) et Air France, que nous étions en train de mettre en place, avec Jacques Bankir (Air France, ndDG) un véritable code-share entre les deux compagnies !
Malheureusement il y a eu un changement de patron à la tête de US Airways. Chez Air France, c’était Jacques Attali le président.
Le nouveau patron d'US Airways était un plouc dont je ne me souviens même plus du nom. Attali, par courtoisie et surement le besoin de le rencontrer avant de signer l’accord, lui a proposé un dîner à Paris avec son épouse, en Concorde et payé par Air France, bien sûr.
Mais ce type d'US Airways, genre Trump, lui a fait répondre d’un air méprisant et un vocabulaire insultant, qu’il voulait discuter « business », pas faire de social. Il a refusé et toute la relation que nous avions mise en place entre Air France et US Air s’est arrêtée.
Mais j’ai toujours gardé d’excellentes relations avec Air France et je souffre toujours lorsqu’ils souffrent !
R.A. : Oui et non. Les GSA existaient déjà au niveau de l’aérien. En revanche, dans cette société, on pouvait représenter aussi bien de l’aérien que des chaines hôtelières, des parcs d’attractions, tout ce qu’il y avait aux Etats-Unis. Et ça a duré une vingtaine d’années.
Nous avons représenté notamment US Air, devenue US Airways et avons ouvert leurs premiers bureaux en France.
Nous avions aussi en représentation une petite compagnie américaine, South Pacific Airlines, qui assurait une liaison entre Los Angeles/San Francisco/Las Vegas/Phoenix et qui m’a permis de nouer d’excellentes relations avec Air France… que j’ai toujours.
J’étais allé voir Air France, qui assurait les liaisons entre Paris et Los Angeles ou San Francisco, mais qui ne pouvait pas proposer de liaisons « [intérieures]i » dans l’Ouest des USA.
Pourquoi, leur ai-je proposé, ne pas vendre un forfait créé par mes soins, qui permettrait aux passagers de se rendre aussi bien à Las Vegas qu’à Phoenix ou ailleurs dans l’Ouest ? Nous avons mis en place un forfait, vendu par Air France, à 99$. Un succès immense !
TourMaG.com - Mais, c’était une sorte de code-share ?
R.A. : Sans le savoir, oui, c’est un peu ça. En fait, ce sont les prémices du code-share, mais nous vendions des billets par paquets.
Tiens une anecdote : nous avions des relations tellement proches entre US Airways (que je représentais) et Air France, que nous étions en train de mettre en place, avec Jacques Bankir (Air France, ndDG) un véritable code-share entre les deux compagnies !
Malheureusement il y a eu un changement de patron à la tête de US Airways. Chez Air France, c’était Jacques Attali le président.
Le nouveau patron d'US Airways était un plouc dont je ne me souviens même plus du nom. Attali, par courtoisie et surement le besoin de le rencontrer avant de signer l’accord, lui a proposé un dîner à Paris avec son épouse, en Concorde et payé par Air France, bien sûr.
Mais ce type d'US Airways, genre Trump, lui a fait répondre d’un air méprisant et un vocabulaire insultant, qu’il voulait discuter « business », pas faire de social. Il a refusé et toute la relation que nous avions mise en place entre Air France et US Air s’est arrêtée.
Mais j’ai toujours gardé d’excellentes relations avec Air France et je souffre toujours lorsqu’ils souffrent !
"Je me suis tourné vers les croisières"
Rémy Arca et Viviane Richer, respectivement PDG et DG du Club International de la Croisière (CIC), représentant de la Cunard en France - DR
TourMaG.com - Finalement, Discover the World s’est arrêtée ?
R.A. : Forcément, au fur et à mesure, les sociétés que nous représentions ont fini soit par ouvrir leurs propres bureaux, soit par partir pour devenir autonomes.
Du coup, je me suis tourné vers les croisières. Entre temps, Panam avait fait faillite et j’avais récupéré, pour 6 millions de francs, un TO, Vacances Fabuleuses, qui avait été créé durant la Panam afin d’écouler les produits de la compagnie aérienne.
Nous avons d’ailleurs en même temps créé le CETO.
Il y avait Nouvelles Frontières, Locatours, nous et quelques autres : cinq ou six à l’époque.
J’en profite d’ailleurs pour saluer la présidence de René-Marc Chikli, qui tient bien « la baraque ». Je ne sais d’ailleurs pas qui pourrait lui succéder.
TourMaG.com - Je voudrais que l’on en revienne un peu au côté humain : ce qui me séduit chez vous, c’est votre sourire, ce regard qui inspire la bonté. Dans vos affaires, socialement, vous avez toujours été très proche de vos salariés, y compris en entamant une retraite et en laissant des parts de votre entreprise…
R.A. : Je trouve qu’un chef d’entreprise, c’est quelqu’un qui dirige parce qu’il accepte de prendre des risques. Calculés certes. Mais, si l’on sait à peu près comment il faut faire, il est indispensable d’avoir des collaborateurs qui puissent et veuillent suivre.
Ces collaborateurs suivent leur patron lorsqu’ils ont confiance en lui. Ils n’attendent pas toujours qu’il réussisse avant de prendre cette décision, mais c’est peut-être un « feeling » qu’ils ont…
R.A. : Forcément, au fur et à mesure, les sociétés que nous représentions ont fini soit par ouvrir leurs propres bureaux, soit par partir pour devenir autonomes.
Du coup, je me suis tourné vers les croisières. Entre temps, Panam avait fait faillite et j’avais récupéré, pour 6 millions de francs, un TO, Vacances Fabuleuses, qui avait été créé durant la Panam afin d’écouler les produits de la compagnie aérienne.
Nous avons d’ailleurs en même temps créé le CETO.
Il y avait Nouvelles Frontières, Locatours, nous et quelques autres : cinq ou six à l’époque.
J’en profite d’ailleurs pour saluer la présidence de René-Marc Chikli, qui tient bien « la baraque ». Je ne sais d’ailleurs pas qui pourrait lui succéder.
TourMaG.com - Je voudrais que l’on en revienne un peu au côté humain : ce qui me séduit chez vous, c’est votre sourire, ce regard qui inspire la bonté. Dans vos affaires, socialement, vous avez toujours été très proche de vos salariés, y compris en entamant une retraite et en laissant des parts de votre entreprise…
R.A. : Je trouve qu’un chef d’entreprise, c’est quelqu’un qui dirige parce qu’il accepte de prendre des risques. Calculés certes. Mais, si l’on sait à peu près comment il faut faire, il est indispensable d’avoir des collaborateurs qui puissent et veuillent suivre.
Ces collaborateurs suivent leur patron lorsqu’ils ont confiance en lui. Ils n’attendent pas toujours qu’il réussisse avant de prendre cette décision, mais c’est peut-être un « feeling » qu’ils ont…
"La souffrance, c'est pour le patron"
A partir de là, la personne qui accepte de venir travailler chez moi, avec mon approbation bien sûr, devient un collaborateur.
Et un collaborateur, c’est quelqu’un qui fait partie de ta famille, c’est-à-dire qu’avant de regarder, de chercher ses propres intérêts personnels, comme avec ses propres enfants, on regarde comment les satisfaire pour qu’ils soient heureux.
La souffrance, c’est pour le patron. Parfois, il la laisse transpirer, les collaborateurs le sentent mais n’en font pas état.
Mais ça, c’est le rôle du patron, la souffrance, c’est son rôle. Les collaborateurs, ce sont des enfants que l’on éduque et que l’on couvre lorsqu’il arrive quelques bêtises. On leur fait des remarques, bien sûr, mais vis-à-vis de l’extérieur, on les couvre.
Ce n’est pas leur faute, c’est notre faute parce que l’on n’a pas pu leur dire en temps voulu ce qu’il ne fallait pas qu’ils fassent ! Et sans nos collaborateurs, nous ne sommes rien.
Il faut les chouchouter parce qu’ils le valent bien. Et lorsqu’on transmet une boite, on voudrait que tous ces gens là continuent à être heureux. Mon souhait, c’est que toute l’équipe soit heureuse.
L’Être humain est très important à condition qu’il fasse ce qu’il doit faire. Je n’aime pas du tout les gens qui se laissent aller et lorsque je suis obligé de me séparer de quelqu’un, c’est un échec pour moi.
Vous savez, je voudrais qu’ils s’épanouissent en considérant toutefois qu’épanouissement ne signifie pas forcément « argent ». Bien sûr, ça aide. Il y a des patrons qui s’en mettent plein les poches.
Je n’ai jamais été de ceux-là : j’ai toujours refusé, mais j’ai systématiquement mis de côté, en pensant que, si jamais un jour il arrivait un pépin, nous pourrions continuer à travailler.
Moi, je vois l’entreprise comme ça, du moins pour de petites sociétés… Mais cela ne peut pas s’appliquer sur des grosses sociétés, c’est impossible.
Et un collaborateur, c’est quelqu’un qui fait partie de ta famille, c’est-à-dire qu’avant de regarder, de chercher ses propres intérêts personnels, comme avec ses propres enfants, on regarde comment les satisfaire pour qu’ils soient heureux.
La souffrance, c’est pour le patron. Parfois, il la laisse transpirer, les collaborateurs le sentent mais n’en font pas état.
Mais ça, c’est le rôle du patron, la souffrance, c’est son rôle. Les collaborateurs, ce sont des enfants que l’on éduque et que l’on couvre lorsqu’il arrive quelques bêtises. On leur fait des remarques, bien sûr, mais vis-à-vis de l’extérieur, on les couvre.
Ce n’est pas leur faute, c’est notre faute parce que l’on n’a pas pu leur dire en temps voulu ce qu’il ne fallait pas qu’ils fassent ! Et sans nos collaborateurs, nous ne sommes rien.
Il faut les chouchouter parce qu’ils le valent bien. Et lorsqu’on transmet une boite, on voudrait que tous ces gens là continuent à être heureux. Mon souhait, c’est que toute l’équipe soit heureuse.
L’Être humain est très important à condition qu’il fasse ce qu’il doit faire. Je n’aime pas du tout les gens qui se laissent aller et lorsque je suis obligé de me séparer de quelqu’un, c’est un échec pour moi.
Vous savez, je voudrais qu’ils s’épanouissent en considérant toutefois qu’épanouissement ne signifie pas forcément « argent ». Bien sûr, ça aide. Il y a des patrons qui s’en mettent plein les poches.
Je n’ai jamais été de ceux-là : j’ai toujours refusé, mais j’ai systématiquement mis de côté, en pensant que, si jamais un jour il arrivait un pépin, nous pourrions continuer à travailler.
Moi, je vois l’entreprise comme ça, du moins pour de petites sociétés… Mais cela ne peut pas s’appliquer sur des grosses sociétés, c’est impossible.
Les migrants ont des droits... et des devoirs !
TourMaG.com - Rémy Arca, vous avez souffert dans votre vie ?
R.A. : Bien sûr ! Un chef d’entreprise est fait pour prendre les souffrances. Je n’ai quasiment jamais licencié.
Vous savez, on souffre parce qu’il faut prendre des décisions, changer de cap… J’ai souffert énormément lorsque Royal Caribbean nous a laissés tomber, par la décision d’un président américain qui ne connaissait rien à rien. Il n’existe plus d’ailleurs.
Mais je me suis toujours redressé et je n’ai jamais emprunté quoi que ce soit !
TourMaG.com - Vous qui êtes un migrant, quel regard portez-vous sur ce qui se passe actuellement ? Doit-on accepter tous ces expatriés, y a-t-il de la place pour tous ?
R.A. : Les temps ont changé. Pendant la période où je suis arrivé en France, il y avait en Europe de nombreuses possibilités de travail. Mais c’était quand même difficile et l’on n’obtenait pas la carte de travail comme ça.
Ce qui est très important : je suis venu en France en 1962. Et depuis cette date, je n’ai pas arrêté une seconde de travailler et de créer des emplois.
J’ai toujours pensé que la France ne me devait rien, mais que moi, je devais beaucoup à la France. Et ça, je crois que les nouveaux migrants n’ont pas tous cette mentalité.
J’ai l’impression que beaucoup viennent en France en se disant que l’on vit bien dans ce pays, que l’on a des facilités, de l’humanité et que l’on va en profiter.
C’est inacceptable pour moi. Lorsque j’ai arrêté de fumer, durant 15 ans (depuis il a repris, ndDG), j’étais intolérant vis-à-vis des gens qui fumaient autour de moi.
Et lorsque l’on est soi même un immigrant, on est beaucoup plus critique vis-à-vis de ceux qui arrivent maintenant… parce que je pense que si la France nous accueille, c’est à nous de lui apporter tout ce que nous pouvons.
Les immigrants, on leur donne maintenant beaucoup de droits. Ils ont aussi des devoirs.
Mais l’immigration n’est pas une mauvaise chose : le brassage des peuples, c’est très positif.
R.A. : Bien sûr ! Un chef d’entreprise est fait pour prendre les souffrances. Je n’ai quasiment jamais licencié.
Vous savez, on souffre parce qu’il faut prendre des décisions, changer de cap… J’ai souffert énormément lorsque Royal Caribbean nous a laissés tomber, par la décision d’un président américain qui ne connaissait rien à rien. Il n’existe plus d’ailleurs.
Mais je me suis toujours redressé et je n’ai jamais emprunté quoi que ce soit !
TourMaG.com - Vous qui êtes un migrant, quel regard portez-vous sur ce qui se passe actuellement ? Doit-on accepter tous ces expatriés, y a-t-il de la place pour tous ?
R.A. : Les temps ont changé. Pendant la période où je suis arrivé en France, il y avait en Europe de nombreuses possibilités de travail. Mais c’était quand même difficile et l’on n’obtenait pas la carte de travail comme ça.
Ce qui est très important : je suis venu en France en 1962. Et depuis cette date, je n’ai pas arrêté une seconde de travailler et de créer des emplois.
J’ai toujours pensé que la France ne me devait rien, mais que moi, je devais beaucoup à la France. Et ça, je crois que les nouveaux migrants n’ont pas tous cette mentalité.
J’ai l’impression que beaucoup viennent en France en se disant que l’on vit bien dans ce pays, que l’on a des facilités, de l’humanité et que l’on va en profiter.
C’est inacceptable pour moi. Lorsque j’ai arrêté de fumer, durant 15 ans (depuis il a repris, ndDG), j’étais intolérant vis-à-vis des gens qui fumaient autour de moi.
Et lorsque l’on est soi même un immigrant, on est beaucoup plus critique vis-à-vis de ceux qui arrivent maintenant… parce que je pense que si la France nous accueille, c’est à nous de lui apporter tout ce que nous pouvons.
Les immigrants, on leur donne maintenant beaucoup de droits. Ils ont aussi des devoirs.
Mais l’immigration n’est pas une mauvaise chose : le brassage des peuples, c’est très positif.
Retrouvez toutes les interviews "Je ne vous ai rien dit..." par Dominique Gobert en cliquant sur ce lien.