Aurélien Rodriguez, global sales director chez HCorpo était interviewé par François-Xavier Izenic jeudi 16 mai 2024. - capture d’écran entretien de l’aftm
Aurélien Rodriguez, global sales director chez HCorpo, était l’invité de l’AFTM jeudi 16 mai 2024.
L’occasion de prendre le pouls du marché du voyage d’affaires, « avec une reprise en janvier qui était plus tardive qu'à l'habitude et très peu dynamique », observe Aurélien Rodriguez.
Si la croissance du marché est restée « assez faible jusqu'au mois d'avril », HCorpo enregistre malgré tout « une croissance de 30% depuis 2022 ».
Quid de l’effet JO ? « Les réponses à appels d'offres ont tendance à être déportées, déplacées dans le temps. Peu de décisions se prennent.
Dès que l'on sort de nos frontières, on se rend compte que les marchés hollandais, allemand, espagnol ou anglais vont beaucoup plus vite, sont beaucoup plus dynamiques », répond Aurélien Rodriguez.
Qu'en est-il des comportements des grands comptes et des PME ? « Les grandes sociétés françaises et internationales sont assez prudentes, quand les ETI sont plutôt dynamiques.
Et, ce qui est très surprenant, depuis maintenant 6 mois, celles qu'on appelle les SME - qui sont les petites entreprises auxquelles les acteurs du marché du voyage d'affaires portent assez peu d'intérêt - sont très demandeuses.
On reçoit beaucoup d'appels, de demandes d'entreprises dont les dépenses sont comprises entre 50 000 et 300 000 euros, souligne le global sales director de HCorpo. Jusqu'à maintenant, elles effectuaient leurs réservations sur des grands sites pour le loisir. Désormais, il y a un vrai besoin de mieux maîtriser les dépenses. Et c'est très certainement dû aussi à l'inflation. »
L’occasion de prendre le pouls du marché du voyage d’affaires, « avec une reprise en janvier qui était plus tardive qu'à l'habitude et très peu dynamique », observe Aurélien Rodriguez.
Si la croissance du marché est restée « assez faible jusqu'au mois d'avril », HCorpo enregistre malgré tout « une croissance de 30% depuis 2022 ».
Quid de l’effet JO ? « Les réponses à appels d'offres ont tendance à être déportées, déplacées dans le temps. Peu de décisions se prennent.
Dès que l'on sort de nos frontières, on se rend compte que les marchés hollandais, allemand, espagnol ou anglais vont beaucoup plus vite, sont beaucoup plus dynamiques », répond Aurélien Rodriguez.
Qu'en est-il des comportements des grands comptes et des PME ? « Les grandes sociétés françaises et internationales sont assez prudentes, quand les ETI sont plutôt dynamiques.
Et, ce qui est très surprenant, depuis maintenant 6 mois, celles qu'on appelle les SME - qui sont les petites entreprises auxquelles les acteurs du marché du voyage d'affaires portent assez peu d'intérêt - sont très demandeuses.
On reçoit beaucoup d'appels, de demandes d'entreprises dont les dépenses sont comprises entre 50 000 et 300 000 euros, souligne le global sales director de HCorpo. Jusqu'à maintenant, elles effectuaient leurs réservations sur des grands sites pour le loisir. Désormais, il y a un vrai besoin de mieux maîtriser les dépenses. Et c'est très certainement dû aussi à l'inflation. »
L'inflation perdure en 2024
Après une forte inflation en 2023, les prix continuent à augmenter dans l’hôtellerie.
« L'année dernière, dans l'hôtellerie, l’inflation était aux alentours de 12%. Cette année, nous sommes repassés sous la barre des 10%, plutôt à 6%, affirme Aurélien Rodriguez. Mais malgré tout, en cumul sur les 18 derniers mois, on est sur des inflations record.
D'ailleurs, le dernier baromètre d'AMEX GBT positionne la maîtrise des coûts comme le premier objectif des entreprises. »
Lire aussi : Baromètre Amex GBT : les volumes de 2019 ne sont pas rattrapés
La période des JO va continuer à tendre les prix du marché. Comment y remédier ? « Tout simplement en évitant de se déplacer dans des villes olympiques à ce moment-là. Et privilégier la visite de clients ou fournisseurs à l'étranger.
Les JO seront un épiphénomène qui va durer 8 semaines, 9 semaines. Nous avons mis en place depuis janvier un radar qui va interroger tous nos fournisseurs pour constater l'évolution des prix de la période qui va grosso modo du 15 juillet au 30 août », explique Aurélien Rodriguez, qui anticipe une baisse des prix du fait de taux d’occupation bas sur la période des JO.
« L'année dernière, dans l'hôtellerie, l’inflation était aux alentours de 12%. Cette année, nous sommes repassés sous la barre des 10%, plutôt à 6%, affirme Aurélien Rodriguez. Mais malgré tout, en cumul sur les 18 derniers mois, on est sur des inflations record.
D'ailleurs, le dernier baromètre d'AMEX GBT positionne la maîtrise des coûts comme le premier objectif des entreprises. »
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La période des JO va continuer à tendre les prix du marché. Comment y remédier ? « Tout simplement en évitant de se déplacer dans des villes olympiques à ce moment-là. Et privilégier la visite de clients ou fournisseurs à l'étranger.
Les JO seront un épiphénomène qui va durer 8 semaines, 9 semaines. Nous avons mis en place depuis janvier un radar qui va interroger tous nos fournisseurs pour constater l'évolution des prix de la période qui va grosso modo du 15 juillet au 30 août », explique Aurélien Rodriguez, qui anticipe une baisse des prix du fait de taux d’occupation bas sur la période des JO.
Rachat de CWT par Amex GBT
François-Xavier Izenic est revenu sur une actualité majeure des dernières semaines : le rachat de CWT par Amex GBT
« Pas une nouvelle », selon Aurélien Rodriguez qui pense « que la consolidation de marché n'est pas propre au business travel. Et on le voit dans d'autres industries comme l'automobile. C'est tout simplement une économie d’échelle. »
La fusion entre CWT et Amex GBT est-elle source de nouvelles opportunités sur le marché ?
« Ça va créer pas mal d'espace. Cela peut ouvrir de très belles opportunités pour des agences plus locales d'attaquer une nouvelle segmentation client qui seraient des ETI, des grosses ETI françaises ou locales dans d'autres marchés », anticipe Aurélien Rodriguez.
Dans la lignée de ce rapprochement, HCorpo a annoncé il y a quelques mois un partenariat avec le SBT Wonder Miles.
« Ce partenariat s'inscrit dans la stratégie de Gekko, la maison mère de HCorpo, de multiplier les connectivités et de compléter notre offre de valeurs avec un pur produit technologique. C'était logique pour nous d'accompagner Wonder Miles dans la mise à disposition d'une brique hôtel qui permette d'apporter de la valeur au client. »
Parallèlement, c’est une opportunité pour capter le marché des SME. « Ces entreprises sont à la recherche d'outils de nouvelle génération, très ergonomiques, qui proposent des fonctionnalités assez innovantes sur le marché. »
« Pas une nouvelle », selon Aurélien Rodriguez qui pense « que la consolidation de marché n'est pas propre au business travel. Et on le voit dans d'autres industries comme l'automobile. C'est tout simplement une économie d’échelle. »
La fusion entre CWT et Amex GBT est-elle source de nouvelles opportunités sur le marché ?
« Ça va créer pas mal d'espace. Cela peut ouvrir de très belles opportunités pour des agences plus locales d'attaquer une nouvelle segmentation client qui seraient des ETI, des grosses ETI françaises ou locales dans d'autres marchés », anticipe Aurélien Rodriguez.
Dans la lignée de ce rapprochement, HCorpo a annoncé il y a quelques mois un partenariat avec le SBT Wonder Miles.
« Ce partenariat s'inscrit dans la stratégie de Gekko, la maison mère de HCorpo, de multiplier les connectivités et de compléter notre offre de valeurs avec un pur produit technologique. C'était logique pour nous d'accompagner Wonder Miles dans la mise à disposition d'une brique hôtel qui permette d'apporter de la valeur au client. »
Parallèlement, c’est une opportunité pour capter le marché des SME. « Ces entreprises sont à la recherche d'outils de nouvelle génération, très ergonomiques, qui proposent des fonctionnalités assez innovantes sur le marché. »
IA, paiement, facturation centralisée...
La feuille de route techno de HCorpo prévoit de plancher sur la montée de version de Travel Evolution de Concur, l'amélioration de la connectivité avec les TMC, pour offrir une meilleure expérience utilisateur.
Lire aussi : SAP Concur accélère sur l'innovation
Autre chantier important : le paiement et la facturation centralisée.
Les développements en matière d’intelligence artificielle (IA) sont également attendus.
« Nos clients, acheteurs, travel managers, attendent aussi beaucoup des bénéfices de l'IA pour eux. On va parler de predictive data, de mieux utiliser la donnée, de pouvoir croiser de la donnée qui vient de plusieurs sources. Ça demande beaucoup d'efforts. On se doit également en tant que fournisseur, de sécuriser la donnée », affirme Aurélien Rodriguez.
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Autre chantier important : le paiement et la facturation centralisée.
Les développements en matière d’intelligence artificielle (IA) sont également attendus.
« Nos clients, acheteurs, travel managers, attendent aussi beaucoup des bénéfices de l'IA pour eux. On va parler de predictive data, de mieux utiliser la donnée, de pouvoir croiser de la donnée qui vient de plusieurs sources. Ça demande beaucoup d'efforts. On se doit également en tant que fournisseur, de sécuriser la donnée », affirme Aurélien Rodriguez.
L'indomptable leakage
« Le leakage, les réservations d’hôtels effectuées en dehors des canaux recommandés par l'entreprise concerne 6 réservations sur 10 », avance François-Xavier Izenic.
Un chiffre impossible à optimiser ? « Je suis d'accord sur le constat, mais il n'est pas indépassable.
Quand j'ai commencé dans le voyage d'affaires et dans le secteur des HBT, il y a maintenant une douzaine d'années, on était plutôt à 20%. Donc, il y avait 8 réservations sur 10 qui échappaient au contrôle. On a fait un effort, on est passé de 20 à 40, mais on reste loin du compte et surtout quand on connaît les enjeux derrière : pas de contrôle, pas de reporting, pas de visibilité, quid du duty of care ? Il y a plein de problématiques qui sont liées au leakage. »
« Ce n'est pas une fatalité si on a la solution adaptée, tout simplement. Nous, on a un taux d'adoption moyen qui a encore grandi, qui s'établit maintenant à 89% sur notre portefeuille client », complète-t-il.
Un chiffre impossible à optimiser ? « Je suis d'accord sur le constat, mais il n'est pas indépassable.
Quand j'ai commencé dans le voyage d'affaires et dans le secteur des HBT, il y a maintenant une douzaine d'années, on était plutôt à 20%. Donc, il y avait 8 réservations sur 10 qui échappaient au contrôle. On a fait un effort, on est passé de 20 à 40, mais on reste loin du compte et surtout quand on connaît les enjeux derrière : pas de contrôle, pas de reporting, pas de visibilité, quid du duty of care ? Il y a plein de problématiques qui sont liées au leakage. »
« Ce n'est pas une fatalité si on a la solution adaptée, tout simplement. Nous, on a un taux d'adoption moyen qui a encore grandi, qui s'établit maintenant à 89% sur notre portefeuille client », complète-t-il.
RSE : peut mieux faire
Si le sujet est incontournable dans le voyage d’affaires, il se concentre bien souvent sur le transport. En matière de RSE, quelle attention les clients portent-ils à l’hôtellerie ?
« Dans 100% des appels d'offres ou des interrogations clients que l'on reçoit, le sujet RSE est présent. Il y a un intérêt de la part de nos clients et de nos prospects », observe Aurélien Rodriguez, qui voit également une limite : « On a l'impression de temps en temps qu'on va juste cocher une case. Vous avez des choses RSE ? Oui, allez, hop, je coche la case. »
Et ce n’est pas la seule limite. Le marché est encore loin d'être mature sur le sujet et manque de proactivité. « Le marché de l'hôtellerie est assez désorganisé. Ce qui est normal, car c'est un marché satellisé.
La RSE, en fonction d'un pays à l'autre, a beaucoup changé. Donc, le marché en lui-même, est très complexe à adresser », explique Aurélien Rodriguez, avant d’illustrer l’une des difficultés : « Nous avons créé il y a trois ans un titre « green » qui recense les labels authentifiés par des organismes.
Quand vous comparez le nombre de labels, le nombre d'hôtels qui disposent de ce label sur l'ensemble des hôtels disponibles dans le monde, l'écart est flagrant. »
Il reste encore à faire...
« Dans 100% des appels d'offres ou des interrogations clients que l'on reçoit, le sujet RSE est présent. Il y a un intérêt de la part de nos clients et de nos prospects », observe Aurélien Rodriguez, qui voit également une limite : « On a l'impression de temps en temps qu'on va juste cocher une case. Vous avez des choses RSE ? Oui, allez, hop, je coche la case. »
Et ce n’est pas la seule limite. Le marché est encore loin d'être mature sur le sujet et manque de proactivité. « Le marché de l'hôtellerie est assez désorganisé. Ce qui est normal, car c'est un marché satellisé.
La RSE, en fonction d'un pays à l'autre, a beaucoup changé. Donc, le marché en lui-même, est très complexe à adresser », explique Aurélien Rodriguez, avant d’illustrer l’une des difficultés : « Nous avons créé il y a trois ans un titre « green » qui recense les labels authentifiés par des organismes.
Quand vous comparez le nombre de labels, le nombre d'hôtels qui disposent de ce label sur l'ensemble des hôtels disponibles dans le monde, l'écart est flagrant. »
Il reste encore à faire...