ADP, désormais équipé pour accueillir le trafic jusqu'en 2020

Satisfecit bien affirmé de la part du président d’Aéroports de Paris, Pierre Graff qui présentait les comptes du premier semestre vendredi dernier.

En résumé, côté finances, l’entreprise s’en sort plutôt bien en dépit de la baisse du trafic et, côté infrastructures, les gros travaux des terminaux et des pistes sont désormais terminés.

Bref, à part quelques travaux de modernisation des installations existantes, le président souhaite désormais mettre le paquet sur l’amélioration de la qualité de service.

Évidemment, le premier semestre enregistre un trafic en baisse de -6,4% (-6,6% à CDG et - 6,2% à Orly) - ce qui fait repasser le total passagers en dessous de la barre des 40 millions, à 39,9 millions de pax.

Mais la remontée de l’activité s’est faite sentir dès le deuxième trimestre. Juillet n’est plus qu’à -3,1% même si août devrait marquer une pause.

ADP table néanmoins sur une baisse totale du trafic pour l’ensemble de l’année 2009 comprise entre -4,5% et -6,5%. Pierre Graff s’attend également à un retour au positif (léger) pour l’année 2010.

Sur le premier semestre, seule la région Afrique a été une destination en croissance, notamment avec la croissance enregistrée sur l’Afrique du Nord (+13,5% sur l’Algérie, + 1,5% sur le Maroc).

Toutes les autres régions du monde desservies à partir des plates-formes parisiennes ont souffert : -7,2% sur les Dom Tom, -23% sur l’Inde, - 11% sur la Chine, - 10% sur le Japon.

Les dix premières compagnies opérant à Paris et représentant ensemble 71% du trafic ont accusé une baisse de 5,2%, et de -5,5% pour Air France/KLM. Même les low cost ont souffert avec -3,3%. Seules deux transporteurs tirent leur épingle du jeu : Easyjet à + 15% et Transavia à +30%.

Si ADP a réussi à faire progresser son chiffre d’affaires semestriels (1,28 milliards d’euros, +5,9%) en dépit de la baisse du trafic, c’est grâce aux redevances mais aussi aux activités qui ont été réorganisées : l’immobilier et le commerce.

Ainsi, le chiffre d’affaires enregistré dans les aérogares a progressé de 9,8% par passager. Si l’aviation représente 36% de la marge brute, les commerces et services font 46% et l’immobilier 15%.

Le président d’ADP pense désormais au deuxième contrat de régulation économique puisque le contrat en cours se termine en avril 2011.

Les infrastructures actuelles étant estimées suffisantes pour gérer le trafic jusqu’en 2020, voire 2025, Pierre Graff va s’employer à convaincre son conseil d’administration de la nécessité d’un plan d’amélioration de la qualité de service.

Si le terminal E a été classé récemment comme le deuxième meilleur terminal européen derrière le T5 d’Heathrow, il n’y a plus qu’à hausser les autres aérogares au même niveau. Et cela, ce n’est pas une mince affaire …