La France avait accueilli le Boeing 747 pour la première fois sous les couleurs d’Air France, le 3 juin 1970, pour un premier vol vers New York - DR : C. Hardin
Et oui, c’est aussi ça la magie du Jumbo.
Il n’aura eu besoin que de quelques heures pour saluer de sa majestueuse présence les quatre coins de notre beau pays, qui l’avait accueilli pour la première fois sous les couleurs d’Air France, le 3 juin 1970, pour un premier vol vers New York.
Apres 45 ans de sillons dans le ciel, c’était hier le dernier vol sous numéro de vol Air France - Vol AF 747 bien sûr.
Un vol spécial proposé à tous ceux qui souhaitaient être là, être à bord pour la der des der, l’ultime fois où les 18 roues du jumbo embrasseraient doucement la 27 droite de l’aéroport de Roissy CDG.
Et des candidats à ce dernier vol, on se doutait qu’il y’en aurait plus que de places proposées, mais le jour de l’ouverture des réservations, c’est un véritable raz-de-marée téléphonique auquel ont eu a faire face les services de la compagnie.
Il n’aura eu besoin que de quelques heures pour saluer de sa majestueuse présence les quatre coins de notre beau pays, qui l’avait accueilli pour la première fois sous les couleurs d’Air France, le 3 juin 1970, pour un premier vol vers New York.
Apres 45 ans de sillons dans le ciel, c’était hier le dernier vol sous numéro de vol Air France - Vol AF 747 bien sûr.
Un vol spécial proposé à tous ceux qui souhaitaient être là, être à bord pour la der des der, l’ultime fois où les 18 roues du jumbo embrasseraient doucement la 27 droite de l’aéroport de Roissy CDG.
Et des candidats à ce dernier vol, on se doutait qu’il y’en aurait plus que de places proposées, mais le jour de l’ouverture des réservations, c’est un véritable raz-de-marée téléphonique auquel ont eu a faire face les services de la compagnie.
437 places disponibles pour le dernier vol
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437 places disponibles pour saluer et profiter une dernière fois de cette super star ?
Mais c’était comme organiser le dernier concert des Stones dans un théâtre de poche !
Submergé par près de 30 000 appels en 24 heures, Air France a très vite organisé, un deuxième vol, complet en quelques heures et parti plus tôt dans la matinée.
Pour les chanceux de l’AF 747 de ce 14 janvier, la "cérémonie" commence à l’aéroport avec une ambiance particulière dans la salle d’embarquement et bien différente de celles que nous fréquentons habituellement.
L’homme d’affaires blasé, le nez dans son journal ? Absent.
Le phobique de l’avion qui fait les 100 pas ? Absent.
Le râleur qui a dû s’acquitter d’un supplément bagage ? Absent.
Il n'y a dans cette salle que des voyageurs sans bagages… avec simplement un appareil photos. Ils ne se connaissent pas, mais appartiennent à cette communauté des passionnés, le jumbo fanclub. Ceux qui pourront dire : "j’y étais".
Mais c’était comme organiser le dernier concert des Stones dans un théâtre de poche !
Submergé par près de 30 000 appels en 24 heures, Air France a très vite organisé, un deuxième vol, complet en quelques heures et parti plus tôt dans la matinée.
Pour les chanceux de l’AF 747 de ce 14 janvier, la "cérémonie" commence à l’aéroport avec une ambiance particulière dans la salle d’embarquement et bien différente de celles que nous fréquentons habituellement.
L’homme d’affaires blasé, le nez dans son journal ? Absent.
Le phobique de l’avion qui fait les 100 pas ? Absent.
Le râleur qui a dû s’acquitter d’un supplément bagage ? Absent.
Il n'y a dans cette salle que des voyageurs sans bagages… avec simplement un appareil photos. Ils ne se connaissent pas, mais appartiennent à cette communauté des passionnés, le jumbo fanclub. Ceux qui pourront dire : "j’y étais".
Un avion mythique né dans les années 60
Départ : Paris CDG, Arrivée : Paris CDG.
Ils sont là pour lui : le Jumbo, cet avion mythique, né il y a presque 50 ans.
Dans les années 60, le transport aérien est en pleine expansion. Juan Trippe, le patron de la Pan American souhaite démocratiser le transport aérien long courrier.
Il sait que Boeing travaille sur un projet d’avion militaire à grande capacité.
La méga commande qu’il fait miroiter au constructeur américain décide Boeing à adapter son projet pour construire un avion civil qui pourra embarquer des centaines de passagers.
Le résultat qui sort de l’immense hangar construit sur-mesure des usines d’Everett, le 9 février 1969, est grandiose et impressionne le monde entier simplement en roulant.
Ils sont là pour lui : le Jumbo, cet avion mythique, né il y a presque 50 ans.
Dans les années 60, le transport aérien est en pleine expansion. Juan Trippe, le patron de la Pan American souhaite démocratiser le transport aérien long courrier.
Il sait que Boeing travaille sur un projet d’avion militaire à grande capacité.
La méga commande qu’il fait miroiter au constructeur américain décide Boeing à adapter son projet pour construire un avion civil qui pourra embarquer des centaines de passagers.
Le résultat qui sort de l’immense hangar construit sur-mesure des usines d’Everett, le 9 février 1969, est grandiose et impressionne le monde entier simplement en roulant.
The Queen of the Sky
C’est l’avion de tous les records et de toutes les prouesses techniques en termes de gigantisme.
2 allées au lieu d’une, deux ponts, des soutes immenses et une capacité d’emport passagers presque triplée par rapport aux vedettes d’alors, le Boeing 707 ou le Douglas DC 8.
Pour "The Queen of the Sky", il faudra adapter les infrastructures aéroportuaires, les passerelles, les taxiways…
Ce 9 février 1969, quand il arrache ses 162 tonnes de la piste de décollage grâce à des moteurs d’une puissance encore jamais vue, le monde entier est admiratif. Bluffé.
Quarante-six ans plus tard et 6 milliards de passagers au compteur, sa majesté le 747 avec sa silhouette si particulière quel que soit l’angle d’où on le regarde, cette élégance et cette finesse malgré sa taille de géant, fascine toujours autant.
Nous sommes donc les derniers 430 passagers à embarquer ce jeudi dans une ambiance festive où appareils photos, caméras et portables se déchaînent.
Frédéric Gagey, le président d'Air France est là et nous accompagnera sur le vol.
2 allées au lieu d’une, deux ponts, des soutes immenses et une capacité d’emport passagers presque triplée par rapport aux vedettes d’alors, le Boeing 707 ou le Douglas DC 8.
Pour "The Queen of the Sky", il faudra adapter les infrastructures aéroportuaires, les passerelles, les taxiways…
Ce 9 février 1969, quand il arrache ses 162 tonnes de la piste de décollage grâce à des moteurs d’une puissance encore jamais vue, le monde entier est admiratif. Bluffé.
Quarante-six ans plus tard et 6 milliards de passagers au compteur, sa majesté le 747 avec sa silhouette si particulière quel que soit l’angle d’où on le regarde, cette élégance et cette finesse malgré sa taille de géant, fascine toujours autant.
Nous sommes donc les derniers 430 passagers à embarquer ce jeudi dans une ambiance festive où appareils photos, caméras et portables se déchaînent.
Frédéric Gagey, le président d'Air France est là et nous accompagnera sur le vol.
Une équipe de PNC spécialisée dans les vols événementiels
A midi, le commandant Thierry Blanchard fait rouler l’avion sur les taxiways de CDG.
Le ciel de Roissy, jusqu’à maintenant plombé, semble s’ouvrir pour nous permettre un décollage baigné de lumière avec une vue magnifique sur Paris que nous laissons sur la gauche.
Le vol durera un peu plus de deux heures avec un service champagne et un déjeuner type business pour plus de 400 passagers.
Une gageure formidablement réussie par Stéphanie Thorel, notre chef de cabine principale est ses 22 collègues.
Spécialisés dans les vols événementiels, ils ont tout au long du vol réalisé une prestation exceptionnelle en nous offrant le meilleur d’Air France : élégance, convivialité, complicité.
Notre tour de France se déroule dans le sens des aiguilles d’une montre. Nous voici déjà au-dessus des Alpes.
Il est temps d’aller à la rencontre des passagers du vol AF 747.
Le ciel de Roissy, jusqu’à maintenant plombé, semble s’ouvrir pour nous permettre un décollage baigné de lumière avec une vue magnifique sur Paris que nous laissons sur la gauche.
Le vol durera un peu plus de deux heures avec un service champagne et un déjeuner type business pour plus de 400 passagers.
Une gageure formidablement réussie par Stéphanie Thorel, notre chef de cabine principale est ses 22 collègues.
Spécialisés dans les vols événementiels, ils ont tout au long du vol réalisé une prestation exceptionnelle en nous offrant le meilleur d’Air France : élégance, convivialité, complicité.
Notre tour de France se déroule dans le sens des aiguilles d’une montre. Nous voici déjà au-dessus des Alpes.
Il est temps d’aller à la rencontre des passagers du vol AF 747.
A chaque passager, une belle anecdote
Corinne, assise en classe économique, est salariée d’Air France.
Elle m’explique avoir travaillé depuis 6 mois sur la commercialisation de ce vol sans penser un seul instant se retrouver à bord.
Et puis, il y a quelques jours, une enveloppe sur son clavier d’ordinateur, avec à l’intérieur la carte d’embarquement du AF 747 de ce jour. Un cadeau de ses collègues.
Ravie, Corinne me fait une confidence touchante : "je suis émue d’être environnée par tous ces gens venus célébrer Air France. Ça fait du bien !"
A ses côtés : Louis, à peine sorti de l’enfance, sac à dos et appareil photos, fasciné par cet avion, né quarante ans avant lui et qui lui a fait casser la tirelire.
Maurice, lui, est avec son épouse : attention drogués au 747 !
Avec ses miles, Maurice a effectué le dernier vol régulier vers Mexico. Aller-retour dans la foulée s’il vous plait !
De Mexico, il n’aura vu que la salle de douche du salon de l’aéroport !
Pratiquement 20 heures dans le jumbo et revoilà Maurice et Madame sur ce vol aujourd’hui. Des drogués on vous dit !
Elle m’explique avoir travaillé depuis 6 mois sur la commercialisation de ce vol sans penser un seul instant se retrouver à bord.
Et puis, il y a quelques jours, une enveloppe sur son clavier d’ordinateur, avec à l’intérieur la carte d’embarquement du AF 747 de ce jour. Un cadeau de ses collègues.
Ravie, Corinne me fait une confidence touchante : "je suis émue d’être environnée par tous ces gens venus célébrer Air France. Ça fait du bien !"
A ses côtés : Louis, à peine sorti de l’enfance, sac à dos et appareil photos, fasciné par cet avion, né quarante ans avant lui et qui lui a fait casser la tirelire.
Maurice, lui, est avec son épouse : attention drogués au 747 !
Avec ses miles, Maurice a effectué le dernier vol régulier vers Mexico. Aller-retour dans la foulée s’il vous plait !
De Mexico, il n’aura vu que la salle de douche du salon de l’aéroport !
Pratiquement 20 heures dans le jumbo et revoilà Maurice et Madame sur ce vol aujourd’hui. Des drogués on vous dit !
Jacqueline Pajot, l'hôtesse qui avait baptisé l'avion
Nice est sous la couche.
A l’avant de la cabine, beaucoup de mouvement. Europe 1 et Franck Ferrand réalise son émission Au Cœur de l'histoire,* dédiée à la saga du 747.
Un espace de la cabine s’est transformé en studio radio et quelques invités se succèdent au micro.
L’une d’entre eux s’appelle Jacqueline Pajot, et j’ai eu le plaisir d’échanger avec elle.
Lorsque le premier 747 sort des usines d’Everett (USA) il y a 45 ans, chaque compagnie cliente, dont Air France, délègue une de ses hôtesses pour baptiser l’avion comme dans la grande tradition maritime.
Les images ont fait le tour du monde qui montrent ces jeunes femmes fracasser des dizaines de bouteilles de champagne sur la carlingue de l’avion.
Nous voilà au-dessus des côtes bretonnes et Jacqueline Pajot, toujours aussi élégante après une carrière bien remplie, me raconte avec émotion sa fierté et le regard incrédule des passagers entrant dans "l’avion cathédrale" pour la première fois.
Parmi d’autres invités faisant salon dans le nez du Jumbo, qui survole maintenant le Mont St Michel, notre ami Laurent Magnin.
Le PDG d’XL Airways n’est pas toujours tendre avec la compagnie Air France.
On sent cependant qu’il est le bienvenu sur ce vol, lui qui régulièrement donne de la voix pour alerter sur les problèmes du pavillon français.
Amusant à ce propos de penser que son dernier coup de gueule magistral à ce sujet fut lancé au micro de France Info... dans la bosse du vénérable 747 d’Air France du Musée de l’Air.
A l’avant de la cabine, beaucoup de mouvement. Europe 1 et Franck Ferrand réalise son émission Au Cœur de l'histoire,* dédiée à la saga du 747.
Un espace de la cabine s’est transformé en studio radio et quelques invités se succèdent au micro.
L’une d’entre eux s’appelle Jacqueline Pajot, et j’ai eu le plaisir d’échanger avec elle.
Lorsque le premier 747 sort des usines d’Everett (USA) il y a 45 ans, chaque compagnie cliente, dont Air France, délègue une de ses hôtesses pour baptiser l’avion comme dans la grande tradition maritime.
Les images ont fait le tour du monde qui montrent ces jeunes femmes fracasser des dizaines de bouteilles de champagne sur la carlingue de l’avion.
Nous voilà au-dessus des côtes bretonnes et Jacqueline Pajot, toujours aussi élégante après une carrière bien remplie, me raconte avec émotion sa fierté et le regard incrédule des passagers entrant dans "l’avion cathédrale" pour la première fois.
Parmi d’autres invités faisant salon dans le nez du Jumbo, qui survole maintenant le Mont St Michel, notre ami Laurent Magnin.
Le PDG d’XL Airways n’est pas toujours tendre avec la compagnie Air France.
On sent cependant qu’il est le bienvenu sur ce vol, lui qui régulièrement donne de la voix pour alerter sur les problèmes du pavillon français.
Amusant à ce propos de penser que son dernier coup de gueule magistral à ce sujet fut lancé au micro de France Info... dans la bosse du vénérable 747 d’Air France du Musée de l’Air.
Une grande et magnifique histoire s’achève
Notre boucle est bouclée et notre vol est en finale sur CDG.
Il est 15h00 quand, pour la toute dernière fois, Air France pose un Boeing 747 sur le tarmac de Roissy…
Applaudissements, frissons, et roulage vers la maintenance Air France où s’achèvera le vol.
L’équipage PNC, professionnel et rigoureux jusqu’au bout, s’autorisera cependant à adapter sa phraséologie pour nous faire entendre un "PNC, tout dernier virage" dans lequel on a cru percevoir un peu d’émotion.
Passagers, équipage, membres du personnel Air France, nous voici tous à présent au pied de la légende, dans l’immense hangar de la maintenance.
La cérémonie touche à sa fin mais nous réserve encore un moment d’émotion qui n’était pas prévu au protocole.
Entourée, comme une garde d’honneur, de l’équipage PNC, Jacqueline Pajot émue aux larmes, versera comme il y a 45 ans à Everett, une bouteille de champagne sur le train avant de cet avion qu’elle a tant aimé.
Ainsi se termine la cérémonie d’adieu au Boeing 747.
Que les amoureux du Jumbo se consolent, avec un prix du pétrole encore orienté à la baisse, nos amis de Corsairfly ont décidé de conserver encore quelques temps leurs Boeing 747.
Ce n’est donc pas encore tout à fait la fin de ce bel oiseau en France, même si hier, jeudi 14 janvier, une grande et magnifique histoire s’est achevée.
* Au Coeur de l'histoire, ce vendredi 15 janvier à 14h00 sur Europe1.
Il est 15h00 quand, pour la toute dernière fois, Air France pose un Boeing 747 sur le tarmac de Roissy…
Applaudissements, frissons, et roulage vers la maintenance Air France où s’achèvera le vol.
L’équipage PNC, professionnel et rigoureux jusqu’au bout, s’autorisera cependant à adapter sa phraséologie pour nous faire entendre un "PNC, tout dernier virage" dans lequel on a cru percevoir un peu d’émotion.
Passagers, équipage, membres du personnel Air France, nous voici tous à présent au pied de la légende, dans l’immense hangar de la maintenance.
La cérémonie touche à sa fin mais nous réserve encore un moment d’émotion qui n’était pas prévu au protocole.
Entourée, comme une garde d’honneur, de l’équipage PNC, Jacqueline Pajot émue aux larmes, versera comme il y a 45 ans à Everett, une bouteille de champagne sur le train avant de cet avion qu’elle a tant aimé.
Ainsi se termine la cérémonie d’adieu au Boeing 747.
Que les amoureux du Jumbo se consolent, avec un prix du pétrole encore orienté à la baisse, nos amis de Corsairfly ont décidé de conserver encore quelques temps leurs Boeing 747.
Ce n’est donc pas encore tout à fait la fin de ce bel oiseau en France, même si hier, jeudi 14 janvier, une grande et magnifique histoire s’est achevée.
* Au Coeur de l'histoire, ce vendredi 15 janvier à 14h00 sur Europe1.
Christophe Hardin a à son actif plus de vingt années au service de plusieurs compagnies aériennes.
Il est le créateur du site www.terciqual.fr partenaire des transporteurs pour l'évaluation de la qualité, le respect des standards de service et le professionnalisme des équipes au contact du passager.
Il dispense également des conseils aux postulants à la fonction de PNC pour optimiser leur candidature et une préparation adaptée et efficace.
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