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ATES : voyage au cœur du commerce équitable le 26 mai à Paris


Avec plus de 6 000 clients en 2010, les voyagistes du tourisme équitable se rapprochent des acteurs du commerce éponyme pour diversifier leur production et mieux répondre aux attentes grandissantes d’une clientèle jeune et active.


Rédigé par Bertrand Figuier le Mercredi 18 Mai 2011

En 2010, les voyagiste du tourisme équitable, tels que Taddart ou Écotours, la plupart fédérés au sein de l’ATES (Association pour un Tourisme Équitable et Solidaire), ont fait voyager près de 6 000 clients dans de nombreux pays aussi variés que le Maroc, le Pérou, l’Arménie ou le Laos et le Mali, même si la destination saharienne est désormais en souffrance.

Ce marché de niche, qui concerne surtout les actifs de la classe moyenne, entre 25 et 50 ans, entend bien grandir avec l’aspiration populaire en faveur d’un tourisme plus « humaniste ».

Pour y parvenir, l’ATES participe très activement à la 11ème édition de la « Quinzaine du Commerce Équitable » qui se tient partout en France depuis le 14 mai dernier, sur le thème du « commerce équitable, bio et local pour une consommation équitable ».

Dans ce cadre, l’association organise ainsi à Paris, le 26 mai prochain, dans les locaux de la mairie du 18ème arrondissement, une première table ronde entre ses membres et les acteurs du commerce équitable, comme Alter Éco et Guayapi.

« Nous voulions provoquer la rencontre entre deux mondes qui se complètent sans se connaître, » explique ainsi Benoît Sebaut, chargé du développement à l’ATES. « Car cela permet à chacun d’élargir sa production et de diversifier son offre sans alourdir ses coûts. »

« Voyager au plus près des producteurs du commerce équitable »

Comme le dit le slogan de l’ATES, il s’agit d’emmener les voyageurs « au plus près des producteurs du commerce équitable », à l’exemple des excursions organisées par Écotours dans les plantations du café Malongo, une marque distribuée largement en grande surface par Max Havlaar, un spécialiste hollandais du commerce équitable.

Le concept est bien connu des Français qui semblent l’apprécier beaucoup, si l’on en juge par le développement de l’œnotourisme, de la vinothérapie et des chambres ou des tables d’hôtes proposées par les agriculteurs français et les 700 fermes du réseau « Accueil Paysan », membre associé de l’ATES.

« Sans effort financier supplémentaire, » poursuit Julien Buot, coordinateur de l’ATES, en soulignant le caractère pédagogique de ces nouveaux produits : « Les gens sont encore méfiants vis-à-vis du commerce équitable et l’on pourra ainsi leur prouver que le voyage équitable est plus qu’un simple label. »

« C’est un partage d’expérience humaine » explique Sébastien Frasque, accompagnateur chez « Ça se visite », une association, membre associée de l’ATES, qui propose la découverte à pied ou en trottinette de la vie de quartier parisien, pour laquelle elle a obtenu le trophée Voyagesncf.com du tourisme responsable.

De l’entrée de gamme jusqu’aux produits haut de gamme

ATES : voyage au cœur du commerce équitable le 26 mai à Paris
Dans ce jeu où « tout le monde est gagnant » selon Julien Buot, le temps des militants est révolu. Les initiatives se professionnalisent et si les hébergements proposés peuvent être rudimentaires, d’autres sont désormais très haut de gamme.

C’est le cas en Afrique du Sud, par exemple : « Ce pays est le premier à avoir créé un label tourisme équitable, » précise Benoit Sebaut, « Il propose aujourd’hui des lodges moyen de gamme, dans une plantation de thé rouge par exemple, mais son offre globale couvre aujourd’hui tous les niveaux de gamme. »

L’Afrique du sud est justement l’invitée d’honneur de la « Journée mondiale du Commerce Équitable », le deuxième événement sur lequel l’ATES communique fortement.

La manifestation, qui se tiendra le 1er juin prochain, dans les locaux de la Région Île de France, prévoit notamment un colloque intitulé du « tourisme durable au tourisme équitable » lors duquel le professeur Bernard Schéou, universitaire spécialiste du développement équitable, reviendra sur l’évolution actuelle de la production touristique.

Vaste programme, dont les conclusions devront être relayées largement par le nouveau site web que l’ATES devrait lancer dans les semaines qui viennent.

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Commentaires

1.Posté par Jean-Pierre CANOT le 19/05/2011 10:30 | Alerter
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COMMERCE ÉQUITABLE ? MAIS C’EST: “I WANT MY MONEY BACK !”

Les spécialistes les plus avertis de l’aide aux pays en voie de développement, clament haut et fort, sans bien entendu, être écoutés que la priorité des priorités est pour ces pays l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire, et qu’il est absolument vains de tenter de développer quoi que ce soit tant que l’agriculture, le secteur primaire, ne permettra pas de satisfaire cette priorité.

Il est un modèle, et il n’y en a qu’un qui permette de satisfaire cet objectif, c’est le modèle coopératif, celui que nous avons développé dans nos agricultures il y a quelques cent trente ans, lorsqu’’elles étaient dans la situation de celles que nous prétendons aider.
Nous refusons systématiquement d’appliquer ce modèle et les conséquences sont quelques cinquante ans après les indépendances que nous avons englouti en pure perte des sommes colossales dans une aide au développement qui ne peut telle qu’elle est conçue régler le problème de la faim dans le monde.

Nous faisons ainsi preuve d’une criminelle perte de mémoire en refusant de reconnaître l’outil coopératif qui peut apporter la solution et en le remplaçant par des ersatz ou en ne prenant en compte comme cela a été fait avec la microfinance, que la toute première étape du modèle que nous sommes incapables de faire évoluer.

Dans ce contexte de perte de mémoire, souvent volontaire des outils les plus efficaces, le commerce équitable, complément de la micro finance, est lui aussi un débris du modèle coopératif que maintes ONG développent avec cette naïveté si souvent associée à une infinie générosité.
Les coopératives de base mises en place dans le cadre de ce commerce équitable pourraient en effet jouer un rôle essentiel si leurs productions assurant en priorité l’autosuffisance alimentaire du pays elles servaient à saturer le marché domestique avant d’être exportées. Elles ne servent en fait qu’à « rapporter » aux importateurs des pays développés qui trouvent en elles des produits de qualité à un coût très bas comparé aux productions de leurs propres pays, le prix payé ne permettant pas aux malheureux ainsi exploités de payer la nourriture de base qu’ils doivent intégralement importer.

On voit bien que l’on atteint là les limites du supportable dans la mise en place des règles de l’organisation du commerce mondial, composante essentielle du concept de mondialisation.
L’aide au développement, ne se conçoit que dans un contexte de solidarité intéressée, qui faisait dire à certain Secrétaire d’État à la coopération : …/… Ne pas avoir peur de dire aux Africains qu’on veut les aider, mais qu’on veut aussi que cela nous rapporte… /… » .

La solidarité intéressée, cet assistanat payant, cet « I want my money back ! « s’inscrit parfaitement par la mise en place de nos seuls modèles actuels, dans les règles de la mondialisation bien comprise, qui veulent que celle-ci soit instantanée et ne tienne pas compte du temps qu’il faudrait laisser au temps afin de respecter un rythme humain d’évolution des cultures et mentalités.
La course à la croissance, condition essentielle supposée de l’atteinte du bonheur, à laquelle s’attachent tous les adeptes de la mondialisation, est pourtant en contradiction avec cette dernière dans la mesure où la croissance se repaissant de déséquilibres nous condamnons irrémédiablement, ceux qui grâce à notre aide nous « rapportent », à rester en arrière même si nous prétendons les aider – bien maladroitement- à évoluer.

C’est avec une hypocrisie inouïe que nombre de tenants de cette solidarité monnayée rejettent et vomissent le colonialisme d’antan, en oubliant de le replacer dans le contexte mondial de l’époque, et en ne voulant pas voir que même si certains –une minorité- commençaient par se servir, ainsi que cherchent à le faire la plupart des néocolonialistes, la grande majorité veillait à ce que ce que l’Homme reste au cœur des actions de développement.
Les immigrés ne viendraient-ils pas finalement chercher chez nous ce que l’Histoire ne nous a pas laissé terminer dans les aspects les plus nobles de la colonisation ?

« Quand un homme a faim - disait Confucius- mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner du poisson », le drame est que les cours ne sont pas gratuits et que l’Homme continuera à avoir faim tant que les tenants du « on veut aussi que cela nous rapporte » confisqueront le poisson que nous lui aurons appris à pêcher.

Jean-Pierre Canot auteur de : « Apprends-nous plutôt à pêcher ».


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