TourMaG.com - La réunion CCE d’Air France du 5 octobre 2015, au cours duquel la direction d’Air France a confirmé la suppression de 2.900 postes, a été interrompue à la suite de l’intrusion de salariés venus manifester leur colère. C’est ainsi que son DRH a été pris à partie et a dû être dégagé des ses assaillants par les services de sécurité, sa chemise lui ayant été arrachée. Quel est votre sentiment au sujet de cette dramatique confrontation entre les personnels et leur direction ?
Jean Belotti : Bien sûr, je condamne sans réserve de telles violences. Cela dit, le qualificatif de dramatique est excessif car il n’y a pas eu « mort d’homme » ! Il serait plus approprié de le remplacer par « exceptionnel », pour ne pas dire « unique » dans l’histoire d’Air France.
Finalement, il ne s’agit que d’un épiphénomène qui ‑ bien qu’occultant les causes profondes du mal vécu des personnels - ne méritait pas une telle publicité.
En effet, ces avilissantes scènes d’un DRH torse nu ont été portées à la connaissance de toute la planète par un passage en boucle pendant deux jours. Cela ne peut mettre qu’en doute le fonctionnement de nos institutions, mais porte aussi et surtout un grave préjudice au personnel d’Air France, à Air France et à la France.
Ayant fait toute ma carrière à Air France en occupant différents postes de responsabilités, comment pourrais-je ne pas réagir face aux conséquences pernicieuses qui en résultent. J’apporte donc mon témoignage en rappelant une nouvelle fois le constant dévouement des personnels, dans les ateliers, dans les escales, dans les avions.
Combien de fois, bloqués très loin de la France par des conditions météorologiques dégradées ou des pannes qui étaient plus nombreuses que de nos jours, n’ai-je pas vu des personnels au sol se consacrer pendant des heures à trouver un hébergement pour les passagers, des mécaniciens au sol travailler toute la nuit pour que l’avion puisse repartir le lendemain matin.
Tous ces personnels se sentaient un peu dans leur maison, dans leur compagnie. Les accuser de ne pas contribuer à améliorer leur productivité est intolérable.
TourMag - Et les effets pervers sur Air France ?
J.B. : Sans être taxé de passéiste, j’estime nécessaire de rappeler le respect qui est dû à ce que fût notre compagnie nationale, en rappelant son glorieux passé : défrichage des lignes les plus longues ; adaptation aux nouvelles technologies et techniques ; intégration des turboréacteurs, des réacteurs, des jumbos ; mise en ligne de notre supersonique Concorde ; formation de milliers de techniciens de très haut niveau ; etc.
Jean Belotti : Bien sûr, je condamne sans réserve de telles violences. Cela dit, le qualificatif de dramatique est excessif car il n’y a pas eu « mort d’homme » ! Il serait plus approprié de le remplacer par « exceptionnel », pour ne pas dire « unique » dans l’histoire d’Air France.
Finalement, il ne s’agit que d’un épiphénomène qui ‑ bien qu’occultant les causes profondes du mal vécu des personnels - ne méritait pas une telle publicité.
En effet, ces avilissantes scènes d’un DRH torse nu ont été portées à la connaissance de toute la planète par un passage en boucle pendant deux jours. Cela ne peut mettre qu’en doute le fonctionnement de nos institutions, mais porte aussi et surtout un grave préjudice au personnel d’Air France, à Air France et à la France.
Ayant fait toute ma carrière à Air France en occupant différents postes de responsabilités, comment pourrais-je ne pas réagir face aux conséquences pernicieuses qui en résultent. J’apporte donc mon témoignage en rappelant une nouvelle fois le constant dévouement des personnels, dans les ateliers, dans les escales, dans les avions.
Combien de fois, bloqués très loin de la France par des conditions météorologiques dégradées ou des pannes qui étaient plus nombreuses que de nos jours, n’ai-je pas vu des personnels au sol se consacrer pendant des heures à trouver un hébergement pour les passagers, des mécaniciens au sol travailler toute la nuit pour que l’avion puisse repartir le lendemain matin.
Tous ces personnels se sentaient un peu dans leur maison, dans leur compagnie. Les accuser de ne pas contribuer à améliorer leur productivité est intolérable.
TourMag - Et les effets pervers sur Air France ?
J.B. : Sans être taxé de passéiste, j’estime nécessaire de rappeler le respect qui est dû à ce que fût notre compagnie nationale, en rappelant son glorieux passé : défrichage des lignes les plus longues ; adaptation aux nouvelles technologies et techniques ; intégration des turboréacteurs, des réacteurs, des jumbos ; mise en ligne de notre supersonique Concorde ; formation de milliers de techniciens de très haut niveau ; etc.