Amadeus lance le Sell Connect

Ce n’est pas le premier article qu’i-tourisme publie sur ce sujet.

Comme on dit dans notre jargon, c’est ‘’un marronnier’’.

Le débat reste toujours le même : comment convaincre un agent de voyages expérimenté de passer du mode cryptique, qui par ailleurs lui donne entièrement satisfaction, au mode design qui pour lui ne sera pas plus rapide ?

C’est toute la question. Pourtant, la tendance est telle que bientôt et partout, tous les écrans seront en mode graphique. Il faudra bien y passer.

Pour le meilleur ou pour le pire ? Incontestablement : pour le meilleur.

Le secteur du tourisme, qui incite au rêve, à l’évasion, aux vacances… ne dispose pas pour autant d’écrans informatiques (et donc de logiciel métier) particulièrement chatoyants.

Même votre banquier saura davantage vous flatter avec son logiciel coloré et illustré pour vous vanter un comparatif de taux d’intérêt.

Il faut dire qu’il a la tâche plus facile qu’un agent de voyages. 8 taux d’intérêt croisés avec une durée et l’âge du capitaine, c’est quelques centaines d’hypothèses : fastoche.

Une ‘’simple’’ réservation d’un ‘’simple’’ voyage avions + hôtel, c’est plusieurs milliers de combinaisons possibles.

Alors sans défendre particulièrement les éditeurs, soyons quelque peu indulgent, d’autant plus que les efforts de ces dernières années sont notables.

Les GDS, Travelport avec Smartpoint, Sabre avec Sabre red, Amadeus avec Clik & Sell se sont lancés dans la course pour faire évoluer, enfin, les écrans des agents de voyages!

A l’occasion du lancement Sell Connect d’Amadeus, c’est l’occasion de faire un point stratégique.

Pourquoi les écrans graphiques vont définitivement s’installer dans les agences de voyages ?

Pour la simple raison que leur métier change et sera davantage orienté pour guider les clients vers des choix plutôt que de passer du temps à chercher le tarif demandé.

Ça change… tout : on passe de ‘’prestataire’’ à ‘’conseiller’’ et pour accompagner le conseil : l’écran graphique est supérieur.

Le débat qui consiste à dire ‘’je réserve plus vite mon Paris/New-York en entrant des codes’’, n’est plus vraiment pertinent.

Aux évolutions stratégiques, s’ajoutent celles qui sont technologiques.

Quand on interroge Alexandre Jorre, directeur du marketing d’Amadeus France il déclare : « Sell Connect est un nouveau socle technologique qui apportera aux agents de voyages plus de souplesse et moins de contraintes ».

Quelle en est la justification ?
Très simple : l’interface internet.

Le système bascule sur une application internet.

L’avantage ?

Plus besoin de passer par un serveur, aucune installation est nécessaire, les mises à jour sont automatiques, c’est accessible de n’importe où : une tablette, un mobile, un PC.

L’agent de voyage se trouve dans une même configuration web comme il le serait en effectuant une réservation sur Booking.com.

Le bénéfice utilisateur est clair : s’il veut faire une modification, 2 clics et l’affaire est faite.

Gérald Tabone réagissait à notre dernier article sur ce sujet : « Les éditeurs de logiciels d'e-tourisme doivent avoir une approche de conception centrée sur l''utilisateur. Le système d'information ne se limite pas aux données informatiques. L'expérience Utilisateur doit en constituer une donnée fondamentale ».

On peut dire qu’avec cette dernière interface il a été entendu.

Un agent de voyages doit aller vite pour : d’une part, être productif et d’autre part, pour prendre des décisions pertinentes pour ses clients.

Il doit disposer à cette fin d’une technologie ergonomique pour naviguer à travers toutes ces informations.

Il ne s’agit plus de réserver un vol à une heure donnée, mais bien de conseiller sur un horaire, ajouter un passager en un rien de temps, faire une contreproposition immédiatement, proposer une alternative rail en parallèle, etc...

Seul l’écran graphique avec sa barre d’onglet rend ce challenge possible.

Passer par l’application internet offre également un autre confort : celui de pouvoir disposer des nouvelles fonctionnalités immédiatement.
Plus besoin de passer par une installation sur le serveur.

A la demande, les agences peuvent ajouter les briques dont elles ont besoin en fonction de l’évolution de leur business.

On y revient toujours, mais c’est pour la bonne cause.

Quand Fatima Faivre de l’agence Faivre déclare : « Les ventes additionnelles, c’est à prendre en compte. Par exemple, la vente d’assurance c’est le premier poste de profit de l’agence ».
De quoi faire réfléchir le gérant de l’agence et ses vendeurs.

Pour ces derniers, sur leur écran graphique, rien ne sera plus simple qu’un clic sur un onglet.
C’est facile, c’est rapide et ça rapporte.

Le potentiel ne cesse de croitre : la vente de siège, de supplément bagage, d’hôtel, de location de voiture, etc.

En espérant éviter les emails (habituels) des agents de voyages ‘’expérimentés’’ qui vont réagir à cet article et vont défendre leur cher mode cryptique, il faut préciser que la navigation d’un mode à l’autre reste possible.

C’est même une démarche conseillée pour se familiariser avec la nouvelle interface et c’est aussi la possibilité de profiter à plein régime de sa potentialité.
Par exemple, vous pouvez travailler sur plusieurs onglets PNR, lancer différentes recherches en même temps, importer les données voyageurs…

Alexandre Jorre résume : « toute notre démarche consiste à faire gagner du temps aux agents de voyages. Les consommateurs sont devenus exigeants surtout dans le secteur du tourisme. Nous voulons donner les moyens aux agences de valoriser leur valeur ajoutée. »

L’avenir dans le tourisme, c’est la personnalisation.
C’est un défi technologique.

« Nous nous y préparons ajoute le directeur marketing d’Amadeus. Dès 2016 notre plateforme de réservation sera modulaire pour répondre à des besoins sur mesure. »
Grâce à l’interface internet, ces nouvelles fonctionnalités seront livrables à la demande, sans délai d’attente.

Dans le même temps et toujours pour dégager du temps pour l’agent de voyage, Amadeus prépare une suite d’automatisation.

Vous aurez d’un côté : plus de temps à consacrer à la vente sur des tâches à valeur ajoutée et de l'autre, moins de dispersion dans des traitements informatique qui peuvent être gérés par le système.

Ce qui est intéressant c’est l’adaptation de ces nouveaux outils à la tendance de notre époque.

Les consommateurs ont appris, avec internet, à comparer.

Dans le tourisme, le Baromètre de Raffour Interactif le mesure et c’est même un des tout premiers critères explicatifs du comportement des voyageurs.

Si désormais, les agences de voyages bénéficient d’outils adaptés pour être au diapason des attentes clients, ce n’est pas un progrès, c’est une obligation.

Alexandre Jorre conclut : « notre époque est consumériste. Notre nouvelle plateforme accompagne cette tendance. On pourra, en clair, mettre en avant certains messages. Le périmètre habituel du GDS s’élargit considérablement » quand technologie rime avec confort et bénéfice utilisateur, et c’est pour la bonne cause, notre témoin, Gérald Tabone sera satisfait.