Le mont Ararat (5 165 m), illumine de ses neiges éternelles la capitale Erevanle mont Ararat (5 165 m), illumine de ses neiges éternelles la capitale Erevan - DR : J.-F.R.
Aller en Arménie, c’est voyager dans l’Histoire, plonger dans l’histoire d’un génocide et découvrir une jeune nation soumise à quantité d’influences.
Ce pays singulier est de la taille de la Belgique. Hormis la plaine brûlée de l’Ararat, tout n’est que montagnes.
Son symbole, le mont Ararat (5 165 m), illumine de ses neiges éternelles la capitale Erevan. Hélas, au grand dam des Arméniens, il est en Turquie.
Et les relations avec le voisin sont au point mort. Les Turcs refusent de reconnaître le génocide qui entraîna l’exil, en 1915-1916, de milliers de rescapés.
Ceux là formeront le socle d’une diaspora estimée à 7 millions de personnes.
Les frontières sont aussi fermées avec l’Azerbaïdjan. Depuis la guerre remportée en 1994 après la sécession du Haut-Karabagh, les soldats arméniens protègent ce territoire soumis à la pression azéri.
Seuls exutoires du pays : la Géorgie, au nord, et l’Iran, au sud.
Autant dire une nation enclavée, contrainte de se placer, depuis l’indépendance en 1991, sous la protection russe.
Ce pays singulier est de la taille de la Belgique. Hormis la plaine brûlée de l’Ararat, tout n’est que montagnes.
Son symbole, le mont Ararat (5 165 m), illumine de ses neiges éternelles la capitale Erevan. Hélas, au grand dam des Arméniens, il est en Turquie.
Et les relations avec le voisin sont au point mort. Les Turcs refusent de reconnaître le génocide qui entraîna l’exil, en 1915-1916, de milliers de rescapés.
Ceux là formeront le socle d’une diaspora estimée à 7 millions de personnes.
Les frontières sont aussi fermées avec l’Azerbaïdjan. Depuis la guerre remportée en 1994 après la sécession du Haut-Karabagh, les soldats arméniens protègent ce territoire soumis à la pression azéri.
Seuls exutoires du pays : la Géorgie, au nord, et l’Iran, au sud.
Autant dire une nation enclavée, contrainte de se placer, depuis l’indépendance en 1991, sous la protection russe.
Langue et religion, piliers de l’identité
Géopolitique mise à part, l’Arménie est aussi un pays fascinant.
A l’ouest d’Erevan, la route conduit vers l’un des piliers de son identité : Etchmiadzine. La ville est le siège de l’église apostolique arménienne, un culte chrétien oriental vieux de 1 700 ans.
Croyant ou non, on ne peut rester insensible à la piété, aux chants et aux saintes odeurs de ces églises sobres et sombres, dont certaines, tel le monastère creusé dans la roche de Gueghard, près d’Erevan, remontent au Moyen Age et au delà.
L’Arménie est en effet le premier pays à avoir adopté le christianisme comme religion officielle, en 301.
Le voyage est scandé, sans ennui sur des sites toujours grandioses, par la visite d’églises et de couvents reculés.
Le plus connu est Khor Virap, belvédère monastique posé au devant du mont Ararat.
Noravank, lui, séduit par son isolement, au sortir d’un canyon. Quant au lac Sevan, deux églises dominent l’immense étendue de cette « mer intérieure », lieu de villégiature des Arméniens.
A la frontière géorgienne, Haghbat déploie ses édifices religieux en pierre grise autour de l’église Saint-Signe (991).
Reste Tatev. Cet autre monastère, perché au sud de l’Arménie, s’atteint depuis 2010 par le plus long téléphérique du monde (5,7 km). Un voyage aérien vertigineux au-dessus des montagnes.
A l’ouest d’Erevan, la route conduit vers l’un des piliers de son identité : Etchmiadzine. La ville est le siège de l’église apostolique arménienne, un culte chrétien oriental vieux de 1 700 ans.
Croyant ou non, on ne peut rester insensible à la piété, aux chants et aux saintes odeurs de ces églises sobres et sombres, dont certaines, tel le monastère creusé dans la roche de Gueghard, près d’Erevan, remontent au Moyen Age et au delà.
L’Arménie est en effet le premier pays à avoir adopté le christianisme comme religion officielle, en 301.
Le voyage est scandé, sans ennui sur des sites toujours grandioses, par la visite d’églises et de couvents reculés.
Le plus connu est Khor Virap, belvédère monastique posé au devant du mont Ararat.
Noravank, lui, séduit par son isolement, au sortir d’un canyon. Quant au lac Sevan, deux églises dominent l’immense étendue de cette « mer intérieure », lieu de villégiature des Arméniens.
A la frontière géorgienne, Haghbat déploie ses édifices religieux en pierre grise autour de l’église Saint-Signe (991).
Reste Tatev. Cet autre monastère, perché au sud de l’Arménie, s’atteint depuis 2010 par le plus long téléphérique du monde (5,7 km). Un voyage aérien vertigineux au-dessus des montagnes.
Dans les villages d’altitude
Quand l’architecture ne flamboie plus, les paysages prennent le relais.
Sur des routes défoncées - point faible du pays -, les itinéraires affrontent des cols aux panoramas prodigieux.
A 2 410 m, le col de Sélim et son caravansérail (14ème s.) marquent la frontière entre le sud et le nord du pays.
Au printemps, sur fond de sommets blancs et de plateaux désolés, la neige s’efface au profit de fleurs multicolores, où s’aventurent des bergers et leurs troupeaux de moutons.
Ils ne sont pas les seuls. De retour de Dilijan, capitale de la « Suisse arménienne » - aussi boisée que le sud est sec et rocailleux -, la route traverse Fioletovo et Lermontovo, deux villages d’altitude.
Il s’agit de bourgades Molokans, du nom d’une communauté russe née au 16ème s. après leur refus d’épouser les fastes de l’église orthodoxe.
Les habitants - femmes en longues jupes, hommes blonds et méfiants -, vivent en autarcie d’agriculture.
La route longe ensuite le mont Aragatz (4 092 m). Ses versants sont habités l’été par des Yézidis nomades, éleveurs kurdes formant la plus grande minorité arménienne (40 000 personnes).
On les dit heureux, n’ayant pas à subir les foudres dont sont victimes leurs cousins irakiens et syriens.
Sur des routes défoncées - point faible du pays -, les itinéraires affrontent des cols aux panoramas prodigieux.
A 2 410 m, le col de Sélim et son caravansérail (14ème s.) marquent la frontière entre le sud et le nord du pays.
Au printemps, sur fond de sommets blancs et de plateaux désolés, la neige s’efface au profit de fleurs multicolores, où s’aventurent des bergers et leurs troupeaux de moutons.
Ils ne sont pas les seuls. De retour de Dilijan, capitale de la « Suisse arménienne » - aussi boisée que le sud est sec et rocailleux -, la route traverse Fioletovo et Lermontovo, deux villages d’altitude.
Il s’agit de bourgades Molokans, du nom d’une communauté russe née au 16ème s. après leur refus d’épouser les fastes de l’église orthodoxe.
Les habitants - femmes en longues jupes, hommes blonds et méfiants -, vivent en autarcie d’agriculture.
La route longe ensuite le mont Aragatz (4 092 m). Ses versants sont habités l’été par des Yézidis nomades, éleveurs kurdes formant la plus grande minorité arménienne (40 000 personnes).
On les dit heureux, n’ayant pas à subir les foudres dont sont victimes leurs cousins irakiens et syriens.
Une excellente cuisine
Erevan est une capitale à taille humaine où la vie s’écoule tranquillement. Presque trop ?
La convivialité arménienne n’est pas en cause. Elle déverse chaque jour dans les rues Abovian, Machtots, du Nord, sur les places de la République et de l’Opéra, ainsi que sur les marches de Cascade, des grappes de jeunes et de flâneurs enjoués.
Au Goum survolté attendent les joies du négoce légumier ; au Matenadaran (18 000 manuscrits anciens, exceptionnels !) et à la Galerie Nationale, les plaisirs de l’art.
Dans les restaurants, on profite des agréments de la table. Car on mange divinement en Arménie. Crudités, salades, madzun (lait caillé), lavach (pain fin), banir (fromage), viandes grillées ou hachées, poissons (truites, esturgeons), fruits (abricots…) sont succulents.
Sans compter les vins (excellents Karas !) et le brandy, un cognac de haute volée.
L’économie, en revanche, est exsangue. Et les jeunes quittent le pays pour rejoindre la diaspora.
On ira aussi à Erevan se recueillir au mémorial du Génocide. Dominant la capitale, le monument et son musée rappellent le drame arménien, qui vit disparaître 1,5 million de personnes.
L’effroi devant les documents accablants n’enlève rien au plaisir de parcourir ce pays, attachant, francophile et fier de sa différence.
La convivialité arménienne n’est pas en cause. Elle déverse chaque jour dans les rues Abovian, Machtots, du Nord, sur les places de la République et de l’Opéra, ainsi que sur les marches de Cascade, des grappes de jeunes et de flâneurs enjoués.
Au Goum survolté attendent les joies du négoce légumier ; au Matenadaran (18 000 manuscrits anciens, exceptionnels !) et à la Galerie Nationale, les plaisirs de l’art.
Dans les restaurants, on profite des agréments de la table. Car on mange divinement en Arménie. Crudités, salades, madzun (lait caillé), lavach (pain fin), banir (fromage), viandes grillées ou hachées, poissons (truites, esturgeons), fruits (abricots…) sont succulents.
Sans compter les vins (excellents Karas !) et le brandy, un cognac de haute volée.
L’économie, en revanche, est exsangue. Et les jeunes quittent le pays pour rejoindre la diaspora.
On ira aussi à Erevan se recueillir au mémorial du Génocide. Dominant la capitale, le monument et son musée rappellent le drame arménien, qui vit disparaître 1,5 million de personnes.
L’effroi devant les documents accablants n’enlève rien au plaisir de parcourir ce pays, attachant, francophile et fier de sa différence.
Infos utiles
Tour-opérateur : Saberatours
A lire : « Les Arméniens, 100 ans après », par Sèda Mavian. Ed. Ateliers Henry Dougier – 2015.
A lire : « Les Arméniens, 100 ans après », par Sèda Mavian. Ed. Ateliers Henry Dougier – 2015.