Avec Terres d’Afrique, le zoo de Thoiry veut monter en gamme

Présenté par Christelle Bercheny, PDG du Groupe Thoiry, le projet Terres d’Afrique a déjà trouvé un début de concrétisation avec l’arrivée de Moyo, un jeune éléphant de 9 ans qui va tenir compagnie au vétéran Bob, 45 ans, et avec l’annonce d’un 3e pachyderme pour novembre prochain.

Ensemble, ils vont profiter d’un nouvel aménagement pour 3 M€ d’investissement sur 3 hectares avec un bassin de 3 000 m2 et une maison des éléphants de 1 400 m2.

En liaison avec cet enclos, 4 lodges, de 2 à 6 personnes, dotés de terrasses privatives face aux éléphants, seront proposés à la réservation dès le mois de décembre pour des premiers séjours en août 2023.

Construits comme des hébergements insolites et atypiques, ils vont venir compléter les « tanières » inaugurées depuis deux saisons près du parc des bisons et des coyotes.

Cette première mise en route du projet Terres d’Afrique n’est que le début d’un plan plus complet, à horizon 2028, qui touchera à la circulation dans le parc avec le projet de limiter l’usage polluant des voitures individuelles ; l’aménagement des espaces actuels pour les 1 500 animaux déjà en semi-liberté avec l’idée de multiplier les offres de logement de proximité pour vivre l’expérience au plus près des lions, notamment.

L’illusion d’un parc africain doit être encore plus grande pour Christelle Bercheny qui compte accorder encore plus d’espace aux différentes espèces qui cohabitent à Thoiry.

Mais l’objectif premier de ce vaste plan est bien de transformer le zoo-safari de Thoiry en destination « résidentielle » pour pallier le fait que le parc est très isolé au centre des Yvelines, sans transports en commun pratiques (comme pour Disneyland ou Astérix).

Cet obstacle se ressent sur la fréquentation à 90% en voitures individuelles, qui le prive d’une venue massive des habitants de Paris (10% du visitorat) et encore plus des visiteurs internationaux (5% du visitorat).

Alors que des « confrères » comme Beauval, La Flèche ou Sainte-Croix ont réussi leur mutation en multipliant les hébergements et les annonces spectaculaires, le zoo-safari de Thoiry tourne autour des 500 000 visiteurs annuels.

Ils étaient 560 000 en 2019 et devraient passer la barre des 600 000 en 2022.

Le chiffre d’affaires de 2021 a atteint 15 M€ pour Thoiry seul et 10 M€ de plus pour les autres sites de Santo Inácio au Portugal et du Safari de Peaugres en Ardèche ; en deçà des prévisions pour la saison.

La stratégie mise sur une montée en gamme plus que sur un accroissement spectaculaire du nombre des visiteurs. L’objectif affiché est de 1 million en 2028 mais en multipliant l’accueil des séminaires, groupes incentive, team buildings, dans des hébergements de plus grand standing que les tanières, volontairement rustiques.

Dans sa présentation, Christelle Bercheny évoque un ticket dépassant les 500 euros par nuitée pour deux personnes en intégrant la visite du parc et les expériences type « soigneur d’un jour ».

« Les logements seront chauffés au biogaz, produit grâce au fumier du parc », explique Guillaume Tiffreau, le directeur des Opérations et le zoo proposera une visite avec des véhicules propres alimentés au biométhane ou électriques.