Les restaurants marseillais, comme ici sur la photo, et parisiens pourront rester ouvert en applicant le nouveau protocole renforcé - Crédit photo : Compte Twitter @David Coquille
TourMaG.com - En l'espace d'un week-end les villes d'Aix et Marseille sont passées, d'une fermeture des bars et restaurants, à une réouverture de ces derniers, puis une fermeture des bars à Paris. Comment percevez-vous les rétropédalages et les décisions du gouvernement ?
Roland Héguy : Nous avons un petit peu participé au rétropédalage du gouvernement, voyez-vous. Cela fait huit jours que nous travaillons sur ce sujet heure après heure.
Nous avons été reçus la semaine dernière par le Premier ministre, nous avions alors mis l'accent sur la difficulté des bars et restaurants, nous avons été entendus et je le remercie.
Nous sommes soulagés que les restaurants puissent rester ouverts, c'est une première étape. Nous avions fait une proposition, dans le cadre du protocole sanitaire renforcé, que tous les établissements qui peuvent faire respecter les nouvelles mesures restent ouverts.
Ainsi un bar pourrait bien sûr ne pas servir les clients debout et au comptoir, par contre s'il a des tables il lui est possible d'accueillir et de servir des clients, tout en respectant la distanciation.
Beaucoup de bars pouvaient appliquer ce protocole. Ce n'est pas une victoire, loin de là, car nous devons continuer à travailler, pour que les bars qui respectent le protocole puissent rouvrir.
Notre proposition est très équilibrée pour protéger à la fois les clients et les salariés. Malheureusement, nous trouvons, la décision discriminante de fermer les bars, relativement dure.
TourMaG.com - Marseille a essuyé les plâtres d'une décision prise unilatéralement par le ministre de la Santé...
Roland Héguy : Nous n'avons pas compris, cette décision. Bernard Marty, le président de l'UMIH 13, (voir vidéo à la fin) s'est fait le porte-parole de la profession.
Nous attendions donc impatiemment la décision du gouvernement, quant à la réouverture des restaurants. Je m'interroge sur les raisons de cette interdiction.
Le comité scientifique doit constamment s'adapter, ce n'est pas facile, sauf que nous avons vraiment l'impression d'être la variable d'ajustement psychologique auprès de la population.
A un moment donné, il n'y a jamais eu de différenciation, entre l'espace privé et public. Nous gérons les espaces privés, sauf que l'espace public n'a jamais été réellement contrôlé et nous avons vu tous les problèmes qui ont été créés par les restrictions.
Très vite, nous avons alerté le gouvernement et le Conseil scientifique, sur le fait qu'ils se trompaient d'adversaires, alors qu'une grande majorité de la restauration s'est très bien comportée.
Nous payons les pots cassés et nous passons pour les mauvais élèves.
Roland Héguy : Nous avons un petit peu participé au rétropédalage du gouvernement, voyez-vous. Cela fait huit jours que nous travaillons sur ce sujet heure après heure.
Nous avons été reçus la semaine dernière par le Premier ministre, nous avions alors mis l'accent sur la difficulté des bars et restaurants, nous avons été entendus et je le remercie.
Nous sommes soulagés que les restaurants puissent rester ouverts, c'est une première étape. Nous avions fait une proposition, dans le cadre du protocole sanitaire renforcé, que tous les établissements qui peuvent faire respecter les nouvelles mesures restent ouverts.
Ainsi un bar pourrait bien sûr ne pas servir les clients debout et au comptoir, par contre s'il a des tables il lui est possible d'accueillir et de servir des clients, tout en respectant la distanciation.
Beaucoup de bars pouvaient appliquer ce protocole. Ce n'est pas une victoire, loin de là, car nous devons continuer à travailler, pour que les bars qui respectent le protocole puissent rouvrir.
Notre proposition est très équilibrée pour protéger à la fois les clients et les salariés. Malheureusement, nous trouvons, la décision discriminante de fermer les bars, relativement dure.
TourMaG.com - Marseille a essuyé les plâtres d'une décision prise unilatéralement par le ministre de la Santé...
Roland Héguy : Nous n'avons pas compris, cette décision. Bernard Marty, le président de l'UMIH 13, (voir vidéo à la fin) s'est fait le porte-parole de la profession.
Nous attendions donc impatiemment la décision du gouvernement, quant à la réouverture des restaurants. Je m'interroge sur les raisons de cette interdiction.
Le comité scientifique doit constamment s'adapter, ce n'est pas facile, sauf que nous avons vraiment l'impression d'être la variable d'ajustement psychologique auprès de la population.
A un moment donné, il n'y a jamais eu de différenciation, entre l'espace privé et public. Nous gérons les espaces privés, sauf que l'espace public n'a jamais été réellement contrôlé et nous avons vu tous les problèmes qui ont été créés par les restrictions.
Très vite, nous avons alerté le gouvernement et le Conseil scientifique, sur le fait qu'ils se trompaient d'adversaires, alors qu'une grande majorité de la restauration s'est très bien comportée.
Nous payons les pots cassés et nous passons pour les mauvais élèves.
"Nous sommes conscients que l'épidémie est très grave, mais la profession est très responsable et ne sous-estime pas les enjeux sanitaires"
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TourMaG.com - Quel est ce nouveau protocole sanitaire ?
Roland Héguy : Il devrait être accepté et dévoilé très prochainement. Je pense qu'il sera très proche de ce que nous avions proposé au gouvernement.
Nous avons durci la première version adoptée après le confinement, avec la mise en place de jauge autour de la capacité d'accueil des convives.
Pour ne pas avoir 1m50 entre les tables ce qui nous faisait perdre 60% de notre potentiel d'accueil et donc craindre le pire pour nos adhérents, nous proposons une jauge sur la capacité extérieure des restaurants.
Par exemple, prenons l'exemple d'un établissement ayant habituellement 80 places, dorénavant la jauge est fixée à 35. Une fois qu'il a 35 convives, il affiche complet et ne peut plus recevoir personne, tant qu'une place ne se libère pas.
Nous sommes conscients que l'épidémie est très grave, mais la profession est très responsable et elle ne sous-estime pas les enjeux sanitaires.
J'ai dit au Premier ministre qu'il était nécessaire de trouver un équilibre entre la protection des Français et la préservation de l'activité économique.
TourMaG.com - Pour montrer patte blanche, souhaitez-vous qu'il y ait plus de contrôles ?
Roland Héguy : Ce n'est pas à nous de le faire, mais à la police. Et avec cette jauge, elle pourra plus facilement opérer ces contrôles.
Il sera aussi intéressant au niveau de la pédagogie envers les clients et pour les rassurer.
Roland Héguy : Il devrait être accepté et dévoilé très prochainement. Je pense qu'il sera très proche de ce que nous avions proposé au gouvernement.
Nous avons durci la première version adoptée après le confinement, avec la mise en place de jauge autour de la capacité d'accueil des convives.
Pour ne pas avoir 1m50 entre les tables ce qui nous faisait perdre 60% de notre potentiel d'accueil et donc craindre le pire pour nos adhérents, nous proposons une jauge sur la capacité extérieure des restaurants.
Par exemple, prenons l'exemple d'un établissement ayant habituellement 80 places, dorénavant la jauge est fixée à 35. Une fois qu'il a 35 convives, il affiche complet et ne peut plus recevoir personne, tant qu'une place ne se libère pas.
Nous sommes conscients que l'épidémie est très grave, mais la profession est très responsable et elle ne sous-estime pas les enjeux sanitaires.
J'ai dit au Premier ministre qu'il était nécessaire de trouver un équilibre entre la protection des Français et la préservation de l'activité économique.
TourMaG.com - Pour montrer patte blanche, souhaitez-vous qu'il y ait plus de contrôles ?
Roland Héguy : Ce n'est pas à nous de le faire, mais à la police. Et avec cette jauge, elle pourra plus facilement opérer ces contrôles.
Il sera aussi intéressant au niveau de la pédagogie envers les clients et pour les rassurer.
"Nous jonglons avec des décisions arbitraires ou incohérentes"
" près de 15% des cafés, hôtels et restaurants devraient mettre la clé sous la porte en 2020, cela veut dire que 250 000 ou 300 000 employés se retrouveront au chômage" selon Roland Héguy (UMIH) - DR
TourMaG.com - Alors que Bernard Marty était très énervé vendredi dernier. Avez-vous trouvé un gouvernement plus à l'écoute des problèmes et enjeux des professionnels de la restauration ?
Roland Héguy : Il ne faut pas changer les interdictions et instructions tout le temps, même s'il y aura des ajustements. Il ne peut pas se permettre de jouer avec le monde économique, car derrière ce sont des entreprises et des emplois qui sont en jeu.
Il est nécessaire de mettre des règles en place, s'y tenir et nous laisser travailler. Voilà ce que j'ai dit au Premier ministre : laissez-nous travailler ! Nous devons vivre avec cette épidémie, car malheureusement la maladie ne va pas disparaître en 15 jours.
TourMaG.com - Didier Lallement, Préfet de police de Paris a annoncé que les restaurants pourront rester ouverts alors que les bars devront fermer et les évènements interdits. Craignez-vous le pire pour l'hôtellerie parisienne ?
Roland Héguy : Nous ne parlons pas assez des hôtels, mais la situation est pour elle catastrophique. Ce constat ne vaut pas seulement pour Paris, mais pour toute la France, car il n'y a plus aucune activité.
Si vous restreignez le travail des restaurants, des bars et des hôtels, alors tout l'écosystème économique du tourisme se retrouve pénalisé. Sans client dans les hôtels, les chauffeurs de taxi sont en souffrance. L'activité est très morose, pour tout le monde.
Nous allons tous déguster, si les évènements ne peuvent pas se tenir dans les mois à venir. D'ailleurs l'exécutif va vite se rendre compte de la situation économique dans laquelle se trouve le pays, avec des recettes de la TVA en forte baisse.
Le gouvernement a été très présent dès le début, nous le remercions. Mais nous nous sommes endettés avec les PGE notamment, si l'activité ne repart pas, nos entreprises ne pourront pas tenir leurs engagements.
TourMaG.com - Comment s'annoncent les vacances de la Toussaint ?
Roland Héguy : De façon très morose. Les Français décident dans les dernières 24 heures.
Nous nous attendons à énormément de casse d'ici la fin de l'année. Selon l'observatoire de l'UMIH, près de 15% des cafés, hôtels et restaurants devraient mettre la clé sous la porte en 2020, cela veut dire que 250 000 ou 300 000 employés se retrouveront au chômage.
En tant qu'entrepreneurs, nous jonglons avec des décisions arbitraires ou incohérentes, même si nous comprenons la difficulté, cela ne peut plus durer. Je pense que le Premier ministre nous a entendus.
Je peux vous dire que ce n'était pas facile, car de l'autre côté de la table, il y avait le professeur Salomon (général de la Santé, ndlr) qui ne regardait que les chiffres de la maladie et nous ceux de l'économie.
Roland Héguy : Il ne faut pas changer les interdictions et instructions tout le temps, même s'il y aura des ajustements. Il ne peut pas se permettre de jouer avec le monde économique, car derrière ce sont des entreprises et des emplois qui sont en jeu.
Il est nécessaire de mettre des règles en place, s'y tenir et nous laisser travailler. Voilà ce que j'ai dit au Premier ministre : laissez-nous travailler ! Nous devons vivre avec cette épidémie, car malheureusement la maladie ne va pas disparaître en 15 jours.
TourMaG.com - Didier Lallement, Préfet de police de Paris a annoncé que les restaurants pourront rester ouverts alors que les bars devront fermer et les évènements interdits. Craignez-vous le pire pour l'hôtellerie parisienne ?
Roland Héguy : Nous ne parlons pas assez des hôtels, mais la situation est pour elle catastrophique. Ce constat ne vaut pas seulement pour Paris, mais pour toute la France, car il n'y a plus aucune activité.
Si vous restreignez le travail des restaurants, des bars et des hôtels, alors tout l'écosystème économique du tourisme se retrouve pénalisé. Sans client dans les hôtels, les chauffeurs de taxi sont en souffrance. L'activité est très morose, pour tout le monde.
Nous allons tous déguster, si les évènements ne peuvent pas se tenir dans les mois à venir. D'ailleurs l'exécutif va vite se rendre compte de la situation économique dans laquelle se trouve le pays, avec des recettes de la TVA en forte baisse.
Le gouvernement a été très présent dès le début, nous le remercions. Mais nous nous sommes endettés avec les PGE notamment, si l'activité ne repart pas, nos entreprises ne pourront pas tenir leurs engagements.
TourMaG.com - Comment s'annoncent les vacances de la Toussaint ?
Roland Héguy : De façon très morose. Les Français décident dans les dernières 24 heures.
Nous nous attendons à énormément de casse d'ici la fin de l'année. Selon l'observatoire de l'UMIH, près de 15% des cafés, hôtels et restaurants devraient mettre la clé sous la porte en 2020, cela veut dire que 250 000 ou 300 000 employés se retrouveront au chômage.
En tant qu'entrepreneurs, nous jonglons avec des décisions arbitraires ou incohérentes, même si nous comprenons la difficulté, cela ne peut plus durer. Je pense que le Premier ministre nous a entendus.
Je peux vous dire que ce n'était pas facile, car de l'autre côté de la table, il y avait le professeur Salomon (général de la Santé, ndlr) qui ne regardait que les chiffres de la maladie et nous ceux de l'économie.