Pour Brune Poirson, directrice du développement durable du groupe Accor, "vendre des chambres à des personnes qui ont traversé la planète ne peut plus être le modèle".
« Concilier enjeux environnementaux et performance économique », c’est le thème sur lequel a été interrogé Brune Poirson, directrice générale du développement du groupe Accor par le journaliste François-Xavier Izenic, lors de l'évènement AirPlus.
Le groupe hôtelier se prépare à une réduction sensible des voyages d’affaires : « Vendre des chambres à des personnes qui ont traversé la planète ne peut plus être le modèle, estime la responsable, qui est aussi membre du comité exécutif du groupe hôtelier.
A-t-on besoin de voyager autant ? Si vous le faites dans le cadre d’une négociation climatique ou pour embarquer toute une équipe pour accélérer la transition carbone, ce n’est pas la même chose que pour parler pendant deux heures dans une réunion.
C’est à nous d’accompagner ce changement, il ne faut pas revenir à 2019. On encourage, par exemple, beaucoup le bleisure, le dimanche et le lundi soir ont ainsi aussi aujourd’hui des taux d’occupation élevés ».
L’intégration d’un hôtel dans son environnement fait aussi partie de l’objectif. Elle cite l’exemple du Jo&Joe de Gentilly avec, par exemple, des artistes qui exposent et que les habitants se sont appropriés.
« Toute l’idée, aujourd’hui, est de déstandardiser les établissements pour que l’hôtel soit le plus intégré possible dans le tissu environnemental, social et économique. C’est très difficile à faire, notamment dans une entreprise habituée à standardiser pour faire des économies d’échelle.
Il faut couper la dépendance substantielle entre l’avion et l’hôtel. Il faudra aussi voir comment voir nos hôtels peuvent accueillir d’autres publics, il ne faut pas encourager la réaccélération du voyage d’affaires ».
Le groupe hôtelier se prépare à une réduction sensible des voyages d’affaires : « Vendre des chambres à des personnes qui ont traversé la planète ne peut plus être le modèle, estime la responsable, qui est aussi membre du comité exécutif du groupe hôtelier.
A-t-on besoin de voyager autant ? Si vous le faites dans le cadre d’une négociation climatique ou pour embarquer toute une équipe pour accélérer la transition carbone, ce n’est pas la même chose que pour parler pendant deux heures dans une réunion.
C’est à nous d’accompagner ce changement, il ne faut pas revenir à 2019. On encourage, par exemple, beaucoup le bleisure, le dimanche et le lundi soir ont ainsi aussi aujourd’hui des taux d’occupation élevés ».
L’intégration d’un hôtel dans son environnement fait aussi partie de l’objectif. Elle cite l’exemple du Jo&Joe de Gentilly avec, par exemple, des artistes qui exposent et que les habitants se sont appropriés.
« Toute l’idée, aujourd’hui, est de déstandardiser les établissements pour que l’hôtel soit le plus intégré possible dans le tissu environnemental, social et économique. C’est très difficile à faire, notamment dans une entreprise habituée à standardiser pour faire des économies d’échelle.
Il faut couper la dépendance substantielle entre l’avion et l’hôtel. Il faudra aussi voir comment voir nos hôtels peuvent accueillir d’autres publics, il ne faut pas encourager la réaccélération du voyage d’affaires ».
Brune Poirson (Accor) : apprendre à dire « non » aux clients
Cette transition aura-t-elle un coût ? « Une réponse spontanée serait de dire que, grâce à la chasse au gaspillage, le développement durable permet de faire des économies.
Il a en fait un coût qu’il faut considérer comme un investissement que l’on fait pour les générations futures qui ont des demandes environnementales. Plus on attend, plus cela sera cher ».
Comment y parvenir : « Il faut se fixer des objectifs, c’est ce qui permet de tenir un cap. On s’engage résolument vers la neutralité carbone, y compris sur le Scope 3 - les émissions indirectes - alors que l’on nous ne sommes pas prioritaire de nos hôtels ».
Elle ajoute : « Il faut aussi développer des programmes de formation, on ne veut pas dans nos équipes un clivage comme cela existe dans la société. L’écologie, c’est scientifique, rationnel, nous devons être d’accord sur les fondamentaux ». Ainsi, « supprimer tous les plastiques à usage unique » signifie une « transformation », celle « d'apprendre à dire « non » à un client qui veut toujours son shampooing dans une bouteille en plastique ».
Comment ensuite s’assurer des efforts réalisés par tel ou tel hôtel ?
« L’auto-labellisation a ses limites, nous sommes dans une démarche de certification ». Il faut toutefois « ne pas aller trop vite, question de tempo, au risque de briser le business model ». Enfin, celle qui a été la ministre d’Emmanuel Macron, ne semble pas regretter son transfert dans le privé : « Être dans une entreprise est une grande chance car nous sommes dans l’action ».
Il a en fait un coût qu’il faut considérer comme un investissement que l’on fait pour les générations futures qui ont des demandes environnementales. Plus on attend, plus cela sera cher ».
Comment y parvenir : « Il faut se fixer des objectifs, c’est ce qui permet de tenir un cap. On s’engage résolument vers la neutralité carbone, y compris sur le Scope 3 - les émissions indirectes - alors que l’on nous ne sommes pas prioritaire de nos hôtels ».
Elle ajoute : « Il faut aussi développer des programmes de formation, on ne veut pas dans nos équipes un clivage comme cela existe dans la société. L’écologie, c’est scientifique, rationnel, nous devons être d’accord sur les fondamentaux ». Ainsi, « supprimer tous les plastiques à usage unique » signifie une « transformation », celle « d'apprendre à dire « non » à un client qui veut toujours son shampooing dans une bouteille en plastique ».
Comment ensuite s’assurer des efforts réalisés par tel ou tel hôtel ?
« L’auto-labellisation a ses limites, nous sommes dans une démarche de certification ». Il faut toutefois « ne pas aller trop vite, question de tempo, au risque de briser le business model ». Enfin, celle qui a été la ministre d’Emmanuel Macron, ne semble pas regretter son transfert dans le privé : « Être dans une entreprise est une grande chance car nous sommes dans l’action ».
« Voyagez ou polluez, faut-il choisir ? »
Guillaume Duny, directeur des achats du Crédit Agricole, lors d’une autre table ronde, « Voyagez ou polluez, faut-il choisir ? » a pu expliquer que son entreprise s’était engagée à réduire « ses émissions carbones liées aux déplacements professionnels de 50% par rapport à 2019 ».
Il ajoute : « A court terme, on pense qu’il faudra réduire les voyages ». Pour le responsable, la crise du covid a été riche d’enseignements : « on peut fonctionner correctement sans voyager mais, culturellement, on ne peut pas toujours s’affranchir d’aller serrer une main tout comme la cohésion d’équipe ne passe par la visio.
Cela ne veut pas pour autant dire qu’il faut revenir comme avant. Il faut s’appuyer sur la crise sanitaire et trouver le meilleur équilibre. » Pour que les collaborateurs « adhèrent », il faut « comprendre le sens de cette stratégie, la contrainte est le dernier recours »
Présent, aussi, Marc Levasseur, directeur de l’environnement et de la RSE chez ADP, souligne que « l’on doit responsabiliser tous les collaborateurs» avec, au sein, du groupe aéroportuaire un « programme de formation obligatoire pour tout le monde » et, aussi, « communiquer sur ce qui a déjà été fait ». Il faut « arriver à ne voyager que quand c’est indispensable » et « explorer des alternatives » comme la récente création « d’une marketplace pour s’échanger des équipements entre aéroports ».
Il ajoute : « A court terme, on pense qu’il faudra réduire les voyages ». Pour le responsable, la crise du covid a été riche d’enseignements : « on peut fonctionner correctement sans voyager mais, culturellement, on ne peut pas toujours s’affranchir d’aller serrer une main tout comme la cohésion d’équipe ne passe par la visio.
Cela ne veut pas pour autant dire qu’il faut revenir comme avant. Il faut s’appuyer sur la crise sanitaire et trouver le meilleur équilibre. » Pour que les collaborateurs « adhèrent », il faut « comprendre le sens de cette stratégie, la contrainte est le dernier recours »
Présent, aussi, Marc Levasseur, directeur de l’environnement et de la RSE chez ADP, souligne que « l’on doit responsabiliser tous les collaborateurs» avec, au sein, du groupe aéroportuaire un « programme de formation obligatoire pour tout le monde » et, aussi, « communiquer sur ce qui a déjà été fait ». Il faut « arriver à ne voyager que quand c’est indispensable » et « explorer des alternatives » comme la récente création « d’une marketplace pour s’échanger des équipements entre aéroports ».