Avec le temps, il devient de plus en plus flagrant que dès la privatisation du groupe italien le dossier était pourri. Comme nous allons le découvrir ensemble, les raisons pour lesquelles la société italienne n’a toujours pas déposé son bilan, ne tiennent absolument pas compte des réalités économiques.
Mais à la peur de retombées judiciaires et médiatiques plus que probables. En fait on arrive à l’échéance de ce qui a été un immense cafouillage politico financier de la fin des années nonante.
Et autant le dire tout de suite, c’est au grand déballage que se livre actuellement la presse italienne et ce d’autant plus que la nébuleuse Berlusconi semble être compromise.
L’espresso, l’un des plus importants hebdomadaires italiens comparables en Belgique au Vif-L’Express ou au Knack, vient de publier un article qui vaut son pesant d’or.
La valeur de la CIT en 1997 : 31 millions euros
Lorsque la compagnie des chemins de fer italienne décide de se séparer de la CIT, elle fait appel, comme il se doit, à différents experts. Ceux-ci estiment la valeur de la compagnie, à l’époque le plus important groupe touristique italien, à 61,461 milliards de lires soit environ 31 millions euros.
Parmi les candidats repreneurs, le groupe Parmalat de sinistre mémoire et l’entreprise familiale animée par Gianvittorio Gandolfi.. Après négociations, c’est l’offre Gandolfi qui l’emporte.
Dans les clauses de la convention qui est signée, il est prévu une réactualisation du prix d’achat en fonction de différents éléments dont les dettes dues à des engagements passés. Clause tout à fait normale en ce genre de dossier.
Selon notre confrère italien, il est donc prévu: « Le prix de la vente sera déterminé en référence à la situation patrimoniale du 30 septembre 1997 (61,461 milliards de lire) par rapport à la date de la vente définitive ». Ce qui est moins normal, c’est le différentiel. Il est énorme!
CIT vache à lait
Après négociations, la variation patrimoniale est en effet établie à 21,621 milliards de lire. Ce qui signifie que la valeur de la CIT n’est donc plus que de 39,840 milliards de lire. Nous, on veut bien que les pouvoirs publics n’aient jamais été de bons gestionnaires, mais à ce point-là…
Et ce n’est pas terminé, une seconde réduction sera accordée à Gandolfi. En 2003, celui-ci demande à un collège arbitral de revoir certains montants que la CIT doit supporter. Parmi ceux-ci une dette de 10 millions euros provenant de la faillite de Parmalat. Révision qui est accordée.
Enfin un versement de 5 millions euro compensatoire va être accepté le 26 juillet 2004… Et si vous pensez qu’à la fin de tous ces réajustements, la CIT qui valait théoriquement au départ 31 millions d’euros n’aura été payée par Gandolfi que 16 millions, vous vous trompez lourdement.
En effet, la filiale britannique du groupe a été revendue au groupe First Choice pour 20 millions de Livres Sterling, soit plus ou moins 30 millions euros… Donc au final, les participants au rachat de la CIT en 1998 n’auront pas déboursé un franc, mais au contraire ce seront les vendeurs eux-mêmes qui auront payé le groupe Gandolfi et ses partenaires pour qu’ils reprennent la société.
Qui a bénéficié de ces opérations ?
Notre confrère L’esspresso a fait les comptes et ils sont édifiants. Outre Gandolfi lui-même, on y retrouve le neveu d’Andreotti, Luca Danese, actuel président de la CIT Belgium, Candia Camaggi, manager Fininvest proche de Berlusconi, Giuseppe Vimercati, l’actuel président de la CIT, et d’autres et d’autres personnalités économiques italiennes …
Mais attention, comme toutes les opérations qui ont été menées ont parfaitement légales, il n’y aurait rien à reprocher à ces montages. Et comme tout le monde le sait, il y a un univers entre la justice et l’équité.
Car il faut en effet parler d’équité. Ces brillants managers, ces responsables politiques, ces cadres supérieurs semblent avoir totalement oublié qu’une entreprise se gère et n’est en aucun cas une mécanique ou un objet que l’on prend puis que l’on jette selon son bon plaisir.
Ces responsables ont-ils une seule fois pensé au personnel, aux fournisseurs, aux touristes ? A voir les opérations et à se dire que les responsables de cet immense gâchis ne seront jamais inquiétés par la justice italienne, il y a de quoi être totalement écoeuré.
Quant au personnel Belge…
Il y a belle lurette que celui-ci ne croit plus en ce que les gens du siège affirment. Et on le comprend, après le bluff d’une augmentation de capital annoncée pour le 31 août 2004 puis reportée de mois en mois, de la vente de l’île de la lagune de Venise, de l’intervention salvatrice du holding public Sviluppo, du sauvetage par un consortium de 4 puis de 9 banques, de la reprise par un groupe d’investisseurs mystérieux…
Ce personnel dont certains membres ont passé plus de vingt ans au service de cette société n’espère plus que dans la faillite de la filiale belge. Pourquoi? Tout simplement pour pouvoir au moins percevoir les indemnités légales du Fonds de Fermeture des entreprises.
Michel Ghesquière à Bruxelles
Mais à la peur de retombées judiciaires et médiatiques plus que probables. En fait on arrive à l’échéance de ce qui a été un immense cafouillage politico financier de la fin des années nonante.
Et autant le dire tout de suite, c’est au grand déballage que se livre actuellement la presse italienne et ce d’autant plus que la nébuleuse Berlusconi semble être compromise.
L’espresso, l’un des plus importants hebdomadaires italiens comparables en Belgique au Vif-L’Express ou au Knack, vient de publier un article qui vaut son pesant d’or.
La valeur de la CIT en 1997 : 31 millions euros
Lorsque la compagnie des chemins de fer italienne décide de se séparer de la CIT, elle fait appel, comme il se doit, à différents experts. Ceux-ci estiment la valeur de la compagnie, à l’époque le plus important groupe touristique italien, à 61,461 milliards de lires soit environ 31 millions euros.
Parmi les candidats repreneurs, le groupe Parmalat de sinistre mémoire et l’entreprise familiale animée par Gianvittorio Gandolfi.. Après négociations, c’est l’offre Gandolfi qui l’emporte.
Dans les clauses de la convention qui est signée, il est prévu une réactualisation du prix d’achat en fonction de différents éléments dont les dettes dues à des engagements passés. Clause tout à fait normale en ce genre de dossier.
Selon notre confrère italien, il est donc prévu: « Le prix de la vente sera déterminé en référence à la situation patrimoniale du 30 septembre 1997 (61,461 milliards de lire) par rapport à la date de la vente définitive ». Ce qui est moins normal, c’est le différentiel. Il est énorme!
CIT vache à lait
Après négociations, la variation patrimoniale est en effet établie à 21,621 milliards de lire. Ce qui signifie que la valeur de la CIT n’est donc plus que de 39,840 milliards de lire. Nous, on veut bien que les pouvoirs publics n’aient jamais été de bons gestionnaires, mais à ce point-là…
Et ce n’est pas terminé, une seconde réduction sera accordée à Gandolfi. En 2003, celui-ci demande à un collège arbitral de revoir certains montants que la CIT doit supporter. Parmi ceux-ci une dette de 10 millions euros provenant de la faillite de Parmalat. Révision qui est accordée.
Enfin un versement de 5 millions euro compensatoire va être accepté le 26 juillet 2004… Et si vous pensez qu’à la fin de tous ces réajustements, la CIT qui valait théoriquement au départ 31 millions d’euros n’aura été payée par Gandolfi que 16 millions, vous vous trompez lourdement.
En effet, la filiale britannique du groupe a été revendue au groupe First Choice pour 20 millions de Livres Sterling, soit plus ou moins 30 millions euros… Donc au final, les participants au rachat de la CIT en 1998 n’auront pas déboursé un franc, mais au contraire ce seront les vendeurs eux-mêmes qui auront payé le groupe Gandolfi et ses partenaires pour qu’ils reprennent la société.
Qui a bénéficié de ces opérations ?
Notre confrère L’esspresso a fait les comptes et ils sont édifiants. Outre Gandolfi lui-même, on y retrouve le neveu d’Andreotti, Luca Danese, actuel président de la CIT Belgium, Candia Camaggi, manager Fininvest proche de Berlusconi, Giuseppe Vimercati, l’actuel président de la CIT, et d’autres et d’autres personnalités économiques italiennes …
Mais attention, comme toutes les opérations qui ont été menées ont parfaitement légales, il n’y aurait rien à reprocher à ces montages. Et comme tout le monde le sait, il y a un univers entre la justice et l’équité.
Car il faut en effet parler d’équité. Ces brillants managers, ces responsables politiques, ces cadres supérieurs semblent avoir totalement oublié qu’une entreprise se gère et n’est en aucun cas une mécanique ou un objet que l’on prend puis que l’on jette selon son bon plaisir.
Ces responsables ont-ils une seule fois pensé au personnel, aux fournisseurs, aux touristes ? A voir les opérations et à se dire que les responsables de cet immense gâchis ne seront jamais inquiétés par la justice italienne, il y a de quoi être totalement écoeuré.
Quant au personnel Belge…
Il y a belle lurette que celui-ci ne croit plus en ce que les gens du siège affirment. Et on le comprend, après le bluff d’une augmentation de capital annoncée pour le 31 août 2004 puis reportée de mois en mois, de la vente de l’île de la lagune de Venise, de l’intervention salvatrice du holding public Sviluppo, du sauvetage par un consortium de 4 puis de 9 banques, de la reprise par un groupe d’investisseurs mystérieux…
Ce personnel dont certains membres ont passé plus de vingt ans au service de cette société n’espère plus que dans la faillite de la filiale belge. Pourquoi? Tout simplement pour pouvoir au moins percevoir les indemnités légales du Fonds de Fermeture des entreprises.
Michel Ghesquière à Bruxelles