Cette petite phrase, lancée par Boris Reibenberg, le directeur de Présence Assistance, résume à elle seule le problème auquel sont confrontées les agences de voyages, désormais dans l’obligation de bien conseiller leur client pour ne pas voir ce dernier se retourner contre elles en cas de pépin.
Car depuis la loi de 1992, qui interdit l’inclusion de l’assurance annulation dans le forfait des TO, autorisant ces derniers à minimiser à leur guise l’assistance incluse dans les packages, les agences de voyage se retrouvent en première ligne quand vient le moment des réclamations.
Et l’on ne compte plus le nombre de voyageurs déçus, qui constatant l’insuffisance de leur police d’assurance, évoquent le manque de conseil histoire de prendre en défaut leur agence.
Réclamations : les AGV se retrouvent en première ligne
Mais pour bien conseiller son client encore faut-il connaître les produits, les différents acteurs du marché (assureurs, assisteurs, courtiers, banques et cartes de crédit…voir fiches ci-dessous), apprendre à déchiffrer les contrats (voir fiches produits), évaluer les faiblesses des clauses prévues par les cartes de crédits (voir fiche comparative ) et savoir reconnaître au premier coup d’œil les coups de « marketing » et les véritables avancées dans l’offre pléthorique aujourd’hui disponible sur le marché.
L’enjeu en vaut largement la chandelle : les produits d’assurance sont fortement commissionnés -de 25 à 40%- et peuvent se révéler être pour les agences qui les pratiquent couramment, non seulement une valeur ajoutée aux produits qu’elles revendent mais une source de revenu considérable (voir les témoignages ci-dessous).
Les assureurs l’ont bien compris qui, au coude à coude avec les TO proposent à chaque saison pour gagner de nouvelles parts de marché, de nouveaux produits voire des programmes de formation pour les vendeurs, des sites BtoB de plus en plus performants (voir encadré assurances on line). Car au final, c’est bien à l’agent de voyage et lui seul que revient le soin de conclure une vente d’assurance et d’assistance.
Jusqu’à 2 voire 3 points de com supplémentaires pour le CA de l'agence
Et c’est à lui aussi de décider, s’il entend partager les gains avec les TO en revendant les contrats standards proposés par ces derniers et généralement faiblement commissionnés (10 ou 12% ) voir les produits TO). Ou s’il désire prendre les devants et empocher la totalité des commissions d’assurance en optant pour des contrats sur-mesure concoctés par les assureurs (voir ci-dessous le cas de Thomas Cook Brignoles et de l’agence Afat Bleu Sud Voyages à Avignon).
« C’est fou le nombre d’agences n’ayant pas encore mesuré l’importance des revenus que pouvaient leur apporter ces produits » martèle Céline Chopin, la directrice « tourisme » d’ Elvia. Jusqu’à 2 voire 3 points de commission supplémentaires sur le chiffre d’affaire de l’entreprise, affirment en chœur les assureurs.
Un score non négligeable par ces temps de disette dans le tourisme qui explique l’intérêt tout particulier porté par les grands réseaux de distribution à l’assurance et l’assistance (voir encadré réseaux).
Car depuis le 11 septembre et dans un contexte géopolitique de plus en plus incertain, les clients ont profondément modifié leur comportement. Très sensibles à la question des assurances ils ont désormais appris à relativiser les dangers.
Résultat « Après avoir beaucoup annulé en 2002 et 2003, ils s’assurent beaucoup plus en 2004 et annulent bien moins. Ce qui laisse aux agences largement de quoi améliorer leur rentabilité» affirme Christian Pachoud, le directeur de TMS. Et dans ce contexte, avouez que ce serait un péché de ne pas vendre plus (et mieux) les assurances !
Les différents acteurs du marché |