L'UNOSEL veut dépasser le stade de « club fermé » pour se transformer en un organe plus institutionnel - DR : A.B.
L’Union Nationale des Organisations de Séjours Educatifs, Linguistiques et Formation en langues (UNOSEL) ne cache pas ses ambitions.
Après 45 années d'existence, le conseil d'administration de l'association veut l'inscrire « dans une vocation sociétale avec comme finalité la possibilité d’être considérée comme d’intérêt général » a annoncé Isabelle Favrot, la vice-présidente lors de l'ouverture du congrès 2023 de l'UNOSEL à Marseille, le 15 novembre dernier.
Le ton est donné.
Après avoir soutenu ses 45 membres labellisés (représentant 54 marques) durant la pandémie, s’être dotée d’une seconde permanente à plein temps qui occupe un poste de chargée de mission, « l’association a atteint une taille critique et a gagné en notoriété, mais elle reste une très petite structure », a poursuivi la vice-présidente.
Après 45 années d'existence, le conseil d'administration de l'association veut l'inscrire « dans une vocation sociétale avec comme finalité la possibilité d’être considérée comme d’intérêt général » a annoncé Isabelle Favrot, la vice-présidente lors de l'ouverture du congrès 2023 de l'UNOSEL à Marseille, le 15 novembre dernier.
Le ton est donné.
Après avoir soutenu ses 45 membres labellisés (représentant 54 marques) durant la pandémie, s’être dotée d’une seconde permanente à plein temps qui occupe un poste de chargée de mission, « l’association a atteint une taille critique et a gagné en notoriété, mais elle reste une très petite structure », a poursuivi la vice-présidente.
A l'UNOSEL, « l’entresoi n'est pas un projet d'avenir »
L'Unosel a tenu son congrès annuel à Marseille du 15 au 17 novembre 2023, réunissant 70 participants le temps de séances de travail, d'ateliers et bien sûr d'échanges informels et de convivialité - DR : UNOSEL
Pour le conseil d’administration, les enjeux sont pluriels : l'UNOSEL veut dépasser le stade de « club fermé » pour se transformer en un organe plus institutionnel.
« L’ADN de l’UNOSEL restera autour de son label qualité, mais son champ d’action sera élargi, toujours autour de la notion de « professionnalisation » », a ajouté Isabelle Favrot.
Différents projets ont été évoqués au cours du congrès, qui vont notamment permettre à l'UNOSEL de diversifier ses sources de revenus, alors que le potentiel de nouveaux entrants - et donc de nouvelles cotisations - est plutôt faible.
Néanmoins, le CA n'est pas fermé à l'accueil de nouveaux membres, bien au contraire. « Nous devons nous ouvrir au maximum, parce que nous savons qu'il va y avoir des fermetures entre les professionnels qui arrêtent, les départs à la retraite, etc. », a jouté Peter Gins, le président de l'UNOSEL.
Rappelant les interrogations qu'avait soulevé en 2006 l'ouverture aux acteurs des séjours éducatifs - les colonies de vacances - il a poursuivi : « C'était une bonne idée de les faire rentrer. Le plus important, c'est de trouver ce qui nous relie et nous l'avons trouvé : nous sommes tous dans l'éducatif, nous apportons quelque chose aux jeunes sur le plan éducatif et nous les ouvrons sur le monde extérieur, quelque soit la raison. C'est ce qui nous unit ».
L'ouverture aux travel planners a notamment été abordée et a fait l'objet de discussions animées...
« L’entresoi n'est pas un projet d'avenir, a renchéri Xavier Obert, le trésorier de l'UNOSEL, et notre volonté d'ouverture passera par la qualité, au travers de deux de nos pôles : la prospective et l'expertise ».
« L’ADN de l’UNOSEL restera autour de son label qualité, mais son champ d’action sera élargi, toujours autour de la notion de « professionnalisation » », a ajouté Isabelle Favrot.
Différents projets ont été évoqués au cours du congrès, qui vont notamment permettre à l'UNOSEL de diversifier ses sources de revenus, alors que le potentiel de nouveaux entrants - et donc de nouvelles cotisations - est plutôt faible.
Néanmoins, le CA n'est pas fermé à l'accueil de nouveaux membres, bien au contraire. « Nous devons nous ouvrir au maximum, parce que nous savons qu'il va y avoir des fermetures entre les professionnels qui arrêtent, les départs à la retraite, etc. », a jouté Peter Gins, le président de l'UNOSEL.
Rappelant les interrogations qu'avait soulevé en 2006 l'ouverture aux acteurs des séjours éducatifs - les colonies de vacances - il a poursuivi : « C'était une bonne idée de les faire rentrer. Le plus important, c'est de trouver ce qui nous relie et nous l'avons trouvé : nous sommes tous dans l'éducatif, nous apportons quelque chose aux jeunes sur le plan éducatif et nous les ouvrons sur le monde extérieur, quelque soit la raison. C'est ce qui nous unit ».
L'ouverture aux travel planners a notamment été abordée et a fait l'objet de discussions animées...
« L’entresoi n'est pas un projet d'avenir, a renchéri Xavier Obert, le trésorier de l'UNOSEL, et notre volonté d'ouverture passera par la qualité, au travers de deux de nos pôles : la prospective et l'expertise ».
La prospective pour devenir « crédible auprès des pouvoirs publics »
La prospective, l'UNOSEL en fait depuis 2019, mais n'avait pas jusqu'à présent de stratégie cohérente.
L'association va désormais se pencher sur des sujets de société en lien avec les métiers qu'elle représente selon un calendrier préétabli. « Ce nouveau pôle prospective va nous permettre de donner un cadre à l’ensemble des actions mises en place, a commenté Xavier Obert.
Nous voulons ainsi valoriser nos métiers et faire connaître tous les bénéfices que nos activités apportent à nos clients.
Et puis, cela va nous permettre de renforcer le rôle de l'UNOSEL en dehors du champ commercial, pour en faire un véritable expert des métiers du séjour éducatif et, par conséquent, un interlocuteur crédible auprès des pouvoirs publics. Enfin, il va « nourrir » les adhérents ».
La mise en place de ce pôle se fera de manière progressive dans le temps, et autour d'un thème qui changera tous les ans ou tous les deux ans. Le premier traitera des bénéfices et des compétences de l'expérience du collectif en séjour éducatif. « L'idée est d'arriver au bout du cycle de réflexion, avec les différents outils mis en place, à un livrable très poussé sur le sujet », a expliqué Sabine Bonnaud, la déléguée générale de l'UNOSEL.
L'association va désormais se pencher sur des sujets de société en lien avec les métiers qu'elle représente selon un calendrier préétabli. « Ce nouveau pôle prospective va nous permettre de donner un cadre à l’ensemble des actions mises en place, a commenté Xavier Obert.
Nous voulons ainsi valoriser nos métiers et faire connaître tous les bénéfices que nos activités apportent à nos clients.
Et puis, cela va nous permettre de renforcer le rôle de l'UNOSEL en dehors du champ commercial, pour en faire un véritable expert des métiers du séjour éducatif et, par conséquent, un interlocuteur crédible auprès des pouvoirs publics. Enfin, il va « nourrir » les adhérents ».
La mise en place de ce pôle se fera de manière progressive dans le temps, et autour d'un thème qui changera tous les ans ou tous les deux ans. Le premier traitera des bénéfices et des compétences de l'expérience du collectif en séjour éducatif. « L'idée est d'arriver au bout du cycle de réflexion, avec les différents outils mis en place, à un livrable très poussé sur le sujet », a expliqué Sabine Bonnaud, la déléguée générale de l'UNOSEL.
Un comité consultatif prévu en décembre
Ainsi, en janvier 2024, l'UNOSEL attaquera en lançant une consultation grand public sur le thème : « Comment avez-vous vécu l’expérience du collectif pendant votre séjour ? » qui lui permettra d'apporter des chiffres et des données sur son secteur d’activité.
Puis en février et en septembre 2024, sont prévus deux « Forum des Jeunes » ouverts aux collaborateurs des entreprises adhérentes âgés de moins de 30 ans, invités à exprimer leurs idées et leurs remarques aux membres du CA.
Le Forum de février portera sur l'engagement des animateurs des colonies de vacances et des séjours linguistiques.
« En octobre 2024, nous essaierons de faire une synthèse de tous les travaux afin d'aboutir à un petit livrable », a ajouté Sabine Bonnaud.
A cela s'ajoutera une journée de conférences sur le même thème, avec l'intervention d'experts, au cours de l'exercice 2024-2025. « L'étape d'après, au cours de l'exercice 2025-2026, sera de pérenniser cette commission en apportant des moyens supplémentaires pour arriver à des résultats plus approfondis », a poursuivi la déléguée générale.
En parallèle, l'association mettra en place, le mois prochain, un comité consultatif, adossé au CA mais sans droit de vote et qui permettra à l'UNOSEL de s'entourer d'un panel extérieur - institutionnels, associations partenaires, enseignants, gestionnaires - qui apporteront leur point de vue et aideront l'organisme à réfléchir aux sujets prospectifs à mettre en place.
Puis en février et en septembre 2024, sont prévus deux « Forum des Jeunes » ouverts aux collaborateurs des entreprises adhérentes âgés de moins de 30 ans, invités à exprimer leurs idées et leurs remarques aux membres du CA.
Le Forum de février portera sur l'engagement des animateurs des colonies de vacances et des séjours linguistiques.
« En octobre 2024, nous essaierons de faire une synthèse de tous les travaux afin d'aboutir à un petit livrable », a ajouté Sabine Bonnaud.
A cela s'ajoutera une journée de conférences sur le même thème, avec l'intervention d'experts, au cours de l'exercice 2024-2025. « L'étape d'après, au cours de l'exercice 2025-2026, sera de pérenniser cette commission en apportant des moyens supplémentaires pour arriver à des résultats plus approfondis », a poursuivi la déléguée générale.
En parallèle, l'association mettra en place, le mois prochain, un comité consultatif, adossé au CA mais sans droit de vote et qui permettra à l'UNOSEL de s'entourer d'un panel extérieur - institutionnels, associations partenaires, enseignants, gestionnaires - qui apporteront leur point de vue et aideront l'organisme à réfléchir aux sujets prospectifs à mettre en place.
L'UNOSEL veut développer le lobbying auprès des pouvoirs publics
Le pôle expertise, quant à lui, doit permettre à l'UNOSEL de développer le lobbying auprès des pouvoirs publics.
L'association a notamment édité plusieurs guides - sur la question du genre, la restauration responsable ou encore la démarche qualité - qui ont été mis à disposition d'autres organismes et qui lui ont permis d'acquérir une image « d'institution que l'on va consulter sur des sujets bien précis ».
Ces guides sont une façon également de rentabiliser les actions déjà mises en place pour les adhérents.
Renforcer l'expertise passera aussi par un rapprochement avec des intervenants extérieurs, qui permettront à l'association de bénéficier d'un partage d'expériences et de regards transverses.
Enfin, l'UNOSEL souhaite s'appuyer sur ce pôle pour attirer de nouveaux adhérents et être approchée par d'autres structures. Pour cela, l'association ouvre ses formations à des organismes non membres (avec une tarification spécifique), notamment aux réseaux concurrents comme l'Office.
Par ailleurs, elle envisage de proposer du tutorat pour les structures en cours de création, sous forme de webinaires. « Cela permettrait à de potentiels adhérents de rentrer au sein de l'UNOSEL et de connaître nos services », commente Élise Szmarowski, chargée de mission au sein de l'association.
Ce service représenterait aussi une petite source de profit pour la structure.
L'association a notamment édité plusieurs guides - sur la question du genre, la restauration responsable ou encore la démarche qualité - qui ont été mis à disposition d'autres organismes et qui lui ont permis d'acquérir une image « d'institution que l'on va consulter sur des sujets bien précis ».
Ces guides sont une façon également de rentabiliser les actions déjà mises en place pour les adhérents.
Renforcer l'expertise passera aussi par un rapprochement avec des intervenants extérieurs, qui permettront à l'association de bénéficier d'un partage d'expériences et de regards transverses.
Enfin, l'UNOSEL souhaite s'appuyer sur ce pôle pour attirer de nouveaux adhérents et être approchée par d'autres structures. Pour cela, l'association ouvre ses formations à des organismes non membres (avec une tarification spécifique), notamment aux réseaux concurrents comme l'Office.
Par ailleurs, elle envisage de proposer du tutorat pour les structures en cours de création, sous forme de webinaires. « Cela permettrait à de potentiels adhérents de rentrer au sein de l'UNOSEL et de connaître nos services », commente Élise Szmarowski, chargée de mission au sein de l'association.
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Un rapprochement avec la concurrence
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A ce sujet, pour augmenter les revenus, l'UNOSEL a répondu pour la première fois en 2023 à un appel à projets de la Direction de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative (DJEPVA) sur la transition écologique et l’accessibilité aux séjours, obtenant ainsi 15 000 € de subventions.
« La diversification de nos revenus qui, hormis quelques sponsors à nos événements, reposent jusqu’à ce jour à 100% sur les cotisations des adhérents, est nécessaire pour la pérennisation de notre structure, a rappelé Isabelle Favrot.
La mise en pratique de cette vision permettra dans un futur proche de faire à nouveau une demande de rescrit pour valider la reconnaissance de l’intérêt général qui ouvrira la voie des dons et de la possibilité de transformer le sponsoring en mécénat », a-t-elle poursuivi.
Cette « évolution ambitieuse », comme l'a qualifiée la vice-présidente, vers une association reconnue d'intérêt général, va de pair avec un rapprochement - progressif - avec les réseaux concurrents. « Nous avons rencontré des représentants de l'Office fin juin, avec l'ambition de pouvoir partager un maximum d’informations, des formations, de la prospective, mais aussi de pouvoir rencontrer les pouvoirs publics ensemble », a indiqué Isabelle Favrot.
Des échanges ont également été engagés avec ResoColo.
L'UNOSEL devrait par ailleurs renforcer son partenariat avec les Entreprises du Voyage (EDV) avec la mise en place d'un baromètre des séjours éducatifs.
Si l’association « est regardée et copiée », elle « se doit d’avoir une longueur d’avance », a conclu la vice-présidente.
Lire aussi : Voyages scolaires : bientôt plus besoin de passeport pour aller au Royaume-Uni
« La diversification de nos revenus qui, hormis quelques sponsors à nos événements, reposent jusqu’à ce jour à 100% sur les cotisations des adhérents, est nécessaire pour la pérennisation de notre structure, a rappelé Isabelle Favrot.
La mise en pratique de cette vision permettra dans un futur proche de faire à nouveau une demande de rescrit pour valider la reconnaissance de l’intérêt général qui ouvrira la voie des dons et de la possibilité de transformer le sponsoring en mécénat », a-t-elle poursuivi.
Cette « évolution ambitieuse », comme l'a qualifiée la vice-présidente, vers une association reconnue d'intérêt général, va de pair avec un rapprochement - progressif - avec les réseaux concurrents. « Nous avons rencontré des représentants de l'Office fin juin, avec l'ambition de pouvoir partager un maximum d’informations, des formations, de la prospective, mais aussi de pouvoir rencontrer les pouvoirs publics ensemble », a indiqué Isabelle Favrot.
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L'UNOSEL devrait par ailleurs renforcer son partenariat avec les Entreprises du Voyage (EDV) avec la mise en place d'un baromètre des séjours éducatifs.
Si l’association « est regardée et copiée », elle « se doit d’avoir une longueur d’avance », a conclu la vice-présidente.
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