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Comment sortir du "blues du manager" ?

Chronique de Patrick Amar, psychologue et conseil de dirigeants


On parle souvent de l’importance de donner du feedback, de témoigner de la reconnaissance à ses subordonnés… oubliant dans cette relation souvent à sens unique que le manager aussi à ses propres besoins. Or celui-ci, plus il monte dans l’organisation, est dans une solitude du pouvoir, coincé entre flatteurs et détracteurs qui lui renvoient une image tronquée de lui-même et de son action. Voici quelques pistes de réflexion.


Rédigé par le Vendredi 30 Septembre 2022

Le poste de Manager implique d'être exposé à la critique mais d'être aussi dans une meilleure posture pour « impacter » - Depositphotos.com Auteur pressmaster
Le poste de Manager implique d'être exposé à la critique mais d'être aussi dans une meilleure posture pour « impacter » - Depositphotos.com Auteur pressmaster
Les critiques que le manager peut entendre (de façon même accidentelle) au détour de conversations sur son management de la part de collaborateurs peuvent être durement ressenties par celui-ci.

Ce « manque d’amour ambiant », cette « ingratitude perçue » sont d’autant plus difficiles à vivre que certains managers sont authentiquement soucieux du développement de leurs collaborateurs en dépit de contraintes organisationnelles pesantes.

La fonction pas la personne

Une première précaution classique mais importante à rappeler est de dissocier fonction et personne. Ce n’est pas tant la personne que vous êtes qui est (le plus souvent) attaquée mais bien entendu la fonction de chef et la représentation qui y est attachée en terme de ce qu’elle évoque de contraintes, de pouvoir de dire non, d’autorité contre laquelle il faut par principe s’opposer, d’incarnation du « principe de réalité » contre le « principe de plaisir », etc.

Bref la critique de la personne du chef est malheureusement consubstantielle à sa position.

Il est aussi un bouc émissaire tout trouvé, une opposition structurante, pour certains pour éviter une remise en question douloureuse.

Abandonner l’approbation universelle

Devenir plus senior dans une organisation nécessite d’ailleurs d’abandonner une croyance que l’on peut contenter tout le monde, être accepté et approuvé de tous. Certains, dont le besoin d’appartenance est particulièrement fort, ne s’y résignent d’ailleurs jamais et pourront préférer une carrière plus modeste, plus consensuelle qui exige certains sacrifices en termes de promotion pour (en apparence au moins) garder ses « collègues amis » et ne pas devenir « l’homme ou la femme à abattre ».

Dans tout cela, une certitude : quoique vous fassiez, il y aura pratiquement toujours un grincheux qui aurait fait autrement.

Fort de ce constat, libérez-vous de l’illusoire « 100% de satisfaits » et faites du mieux possible.

Regardez les côtés positifs

L’oxygène se raréfie vers les sommets mais que la vue est belle !

Vous êtes plus exposé à la critique mais vous êtes aussi dans une meilleure posture pour « impacter » sur l’organisation, pour y insuffler vos valeurs, votre vision.

Vous pouvez plus facilement valider certains comportements positifs de vos collaborateurs et au contraire pénaliser certains autres qui vous paraissent contre –productifs ou incompatibles avec votre éthique de travail.

Pas tout rechercher dans le travail

Le travail est une sphère importante de développement et de socialisation pour la personne mais pas la seule. Il ne faut pas tout chercher dans le travail et un bon équilibre vie personnelle vie professionnelle est un ingrédient essentiel pour prendre du recul et relativiser les attaques sur son cadre professionnel.

Dans certains environnements hyper-compétitifs, les anglo-saxons disent dans une cruelle boutade : « if you need a friend, get a dog ». Sans céder à cette ironie caricaturale, il faut néanmoins reconnaitre les contraintes et limites qui pèsent sur les relations au travail et vous dire que ce qui s’y joue n’est pas la totalité de votre humanité ni de celle de l’autre.

Enfin qu’est-ce que le manager peut-il garder de ces attaques glanées sur lui et son management ?

A minima peut-être, une injonction à communiquer et communiquer encore sur la stratégie poursuivie pour calmer ces angoisses qui, particulièrement, en temps de crise prennent le chef pour exutoire.


Patrick AMAR - DR
Patrick AMAR - DR
AXIS MUNDI a été créé au début des années 2000 pour promouvoir le bien-être et la performance au travail. La société regroupe des professionnels reconnus de l'accompagnement avec une longue pratique de l'entreprise à des postes seniors.

Patrick AMAR diplômé de l’ESSEC, DESS et DEA de psychologie, 15 ans en entreprise, fondateur d’AXIS MUNDI, cabinet conseil en Qualité de Vie au Travail et prévention des Risques Psychosociaux.

Consultant, psychologue et conseil de dirigeants. Président d’honneur de l’Association européenne de coaching (AEC-EMCC France).

Conférencier, auteur d’ouvrages traduits en 10 langues. Chargé d’enseignement à l’ESSEC et à l’université.

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Tags : axis mundi
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