Contrairement aux spéculations, le Congrès de Mérida (Mexique) ne restera pas dans les annales comme celui où les agences de voyage participant au 45e Congrès de leur syndicat, ont manifesté une farouche opposition à la menace de la disparition de leur commission sur la billetterie aérienne.
Étrangement, les débats n'ont soulevé aucune polémique. Pas la moindre bronca pour un sujet dont l'évocation aurait suffit, autrefois, à mettre le feu aux poudres. Le combat cessa donc faute de combattants, et l'heure semble désormais plutôt aux discussions techniques pour savoir si la Commission octroyée par Air France sera de "zéro" ou de "1%".
Dans ce dernier cas, cela permettrait à la Distribution de conserver son statut de mandataire, etc. Pourtant, les débats de la matinée de ce jeudi 22 janvier avaient commencé de fort belle manière avec un véritable réquisitoire de Michel de Blust, secrétaire général de l'ECTAA.
L'émission d'un billet de 2 segments pour l'Europe coûte 35,50 euros
"Pourquoi vendre encore un transporteur généraliste qui ne veut pas rémunérer les agences de voyage, s'interroge-t-il, quand on peut vendre un low cost dont la montée en puissance à la fois en parts de trafic et leur intérêt croissant (Easyjet, Virgin...) pour la Distribution en font un partenaire d'avenir ?
Dans le même tonneau : "les compagnies qui suppriment la rémunération vont-elles permettre dans le même temps aux AGV de réduire leurs coûts vis-à-vis de IATA qui est une charge non productive pour l'agence ?
Et la salve finale : " Aux USA où il n'y a plus de commissions depuis 2001, une étude de Iatan a révélé qu'en 2 ans, plus d'un tiers des accréditations à cet organisme ont été résiliées.
Raison : les agences concernées ont cessé de faire de la billetterie, ont fermé ou vendu." Car, contrairement à une croyance répandue, l'émission de billetterie a un coût. Il a été chiffré très précisément par une étude de l'Ectaa à 35,50 euros pour 1 billet en Europe de 2 segments.
Ibéria : l'intérêt des agences a été préservé
Ces arguments sont considérés comme non recevables par Jean-Pierre Sauvage, président de BAR France et patron d'Iberia France. "Il est faux de dire que nous prenons des décisions unilatérales. En Espagne le débat et les négociations avec les agences a duré 6 mois. Le problème à trancher était de savoir si on appliquait au réseau la "Commission zéro" ou si on la conservait à 1%.
Finalement, le Réseau a opté pour cette dernière solution qui permet de préserver le statut de mandataire et de faciliter les garanties par rapport à Iata. Ce contrat a l' avantage d'offrir la garantie du vendeur et de comporter des avantages fiscaux par rapport à la TVA.
"Nous ne changerons rien en 2004"
Pour Christian Boireau, directeur général Air France, "qui ne veut pas être l'homme par qui le scandale arrive dans ce congrès", toute l'Europe des transporteurs a basculé ou basculera vers les nouvelles modalités de rémunération d'ici fin 2004.
La compagnie qui sera parmi les majors la dernière a adopter ce principe, ne veut pas être "décalée par rapport au reste de l'Union européenne. Pas question pour elle de rester isolée car "cela ne serait pas non plus une bonne chose pour les agences de voyage..."
Il rappelle que les relations contractuelles qui la lient au Snav courrent jusqu'en 2005 et que ce partenariat dispose de 2 clauses (changements des conditions des marchés) permettant à AF de le rompre. "Nous avons dit que nous ne changerons rien en 2004 car la mutation qui nous guette est trop profonde.
En revanche, je souhaite qu'à partir de maintenant nous étudiions, si possible en partenariat, le changement de ce modèle d'ici début 2005.
Nonobstant, AF n'a nullement l'intention de renoncer à la vente directe qui représente aujourd'hui un confortable 25% de son volume de billetterie. Un pourcentage qu’elle n'a pas l'intention d’accroître pas plus que d’y renoncer...
Pour Philippe Demonchy, patron de Selectour, le débat est un peu dépassé.
Baisse de commission ne rime pas avec baisse de rémunération
Ce qui importe c'est que baisse de commission ne rime pas avec baisse de rémunération. Par ailleurs, qu'il s'agisse de la parité des tarifs, du statut de mandataire ou de commerçant de l'agence, et des problèmes périphériques (dérégulation des GDS...), ce qui est important c'est d'aborder et de traiter globalement l'ensemble de ces aspects et non pas de les scinder...
Pour Robert Darfeuille, président de la Commission Air au Snav, la commission Zéro ne veut rien dire : Il faut plutôt parler de commission de base. Si elle diminue ou disparaît, cela ne signifie pas que la rémunération disparaît pour autant.
Il ne faut pas se faire peur. J'ai proposé de réfléchir sur les conséquences fiscalité et on va travailler aussi avec Air France sur les problèmes de responsabilité. Faisons ce travail technique avant d'entrer dans un phase politique..."
Pour Mireille Faugère, la SNCF n'est pas du tout dans la même logique. "Nous sommes plutôt dans un schéma de recherche de productivité aussi la baisse de la commission je me la pose moins par rapport aux agences que par rapport aux transporteurs.
Bien entendu si cela avait pour corollaire un changement de la politique tarifaire d'Air France, nous serions amenés à prendre ça en considération..."
Alors qui réglera la note in fine ?
Enfin, pour Pierre Marcy, directeur général de la SNCM, "La rémunération des agences n'est pas l'ordre du jour. Compte tenu d'une part de la complexité du billet maritime à la vente duquel l'agence apporte une valeur ajoutée, d'autre part parce que les Réseaux nous apportent proximité et densité de distribution..."
Bien entendu, si baisse de commission ne signifie pas baisse de rémunération pour l'agence et si elle fait aussi les affaires de la compagnie aérienne, alors qui réglera la note in fine ? Le client, bien sûr. Reste à savoir s'il est prêt psychologiquement à mettre la main au portefeuille et pour quel type de service...
Il semble qu'une évolution favorable se fasse jour en ce sens. En Grande Bretagne comme au Canada, le compteur se met en route dès l'entrée du client dans l'agence. Enfin, en France, un certain nombre d'agences fait depuis longtemps payer des frais de dossier sans que les clients ne s'en offusquent.
Alors la baisse des commissions n'est-elle qu'un tigre de papier ? L'avenir nous le dira très bientôt !
Étrangement, les débats n'ont soulevé aucune polémique. Pas la moindre bronca pour un sujet dont l'évocation aurait suffit, autrefois, à mettre le feu aux poudres. Le combat cessa donc faute de combattants, et l'heure semble désormais plutôt aux discussions techniques pour savoir si la Commission octroyée par Air France sera de "zéro" ou de "1%".
Dans ce dernier cas, cela permettrait à la Distribution de conserver son statut de mandataire, etc. Pourtant, les débats de la matinée de ce jeudi 22 janvier avaient commencé de fort belle manière avec un véritable réquisitoire de Michel de Blust, secrétaire général de l'ECTAA.
L'émission d'un billet de 2 segments pour l'Europe coûte 35,50 euros
"Pourquoi vendre encore un transporteur généraliste qui ne veut pas rémunérer les agences de voyage, s'interroge-t-il, quand on peut vendre un low cost dont la montée en puissance à la fois en parts de trafic et leur intérêt croissant (Easyjet, Virgin...) pour la Distribution en font un partenaire d'avenir ?
Dans le même tonneau : "les compagnies qui suppriment la rémunération vont-elles permettre dans le même temps aux AGV de réduire leurs coûts vis-à-vis de IATA qui est une charge non productive pour l'agence ?
Et la salve finale : " Aux USA où il n'y a plus de commissions depuis 2001, une étude de Iatan a révélé qu'en 2 ans, plus d'un tiers des accréditations à cet organisme ont été résiliées.
Raison : les agences concernées ont cessé de faire de la billetterie, ont fermé ou vendu." Car, contrairement à une croyance répandue, l'émission de billetterie a un coût. Il a été chiffré très précisément par une étude de l'Ectaa à 35,50 euros pour 1 billet en Europe de 2 segments.
Ibéria : l'intérêt des agences a été préservé
Ces arguments sont considérés comme non recevables par Jean-Pierre Sauvage, président de BAR France et patron d'Iberia France. "Il est faux de dire que nous prenons des décisions unilatérales. En Espagne le débat et les négociations avec les agences a duré 6 mois. Le problème à trancher était de savoir si on appliquait au réseau la "Commission zéro" ou si on la conservait à 1%.
Finalement, le Réseau a opté pour cette dernière solution qui permet de préserver le statut de mandataire et de faciliter les garanties par rapport à Iata. Ce contrat a l' avantage d'offrir la garantie du vendeur et de comporter des avantages fiscaux par rapport à la TVA.
"Nous ne changerons rien en 2004"
Pour Christian Boireau, directeur général Air France, "qui ne veut pas être l'homme par qui le scandale arrive dans ce congrès", toute l'Europe des transporteurs a basculé ou basculera vers les nouvelles modalités de rémunération d'ici fin 2004.
La compagnie qui sera parmi les majors la dernière a adopter ce principe, ne veut pas être "décalée par rapport au reste de l'Union européenne. Pas question pour elle de rester isolée car "cela ne serait pas non plus une bonne chose pour les agences de voyage..."
Il rappelle que les relations contractuelles qui la lient au Snav courrent jusqu'en 2005 et que ce partenariat dispose de 2 clauses (changements des conditions des marchés) permettant à AF de le rompre. "Nous avons dit que nous ne changerons rien en 2004 car la mutation qui nous guette est trop profonde.
En revanche, je souhaite qu'à partir de maintenant nous étudiions, si possible en partenariat, le changement de ce modèle d'ici début 2005.
Nonobstant, AF n'a nullement l'intention de renoncer à la vente directe qui représente aujourd'hui un confortable 25% de son volume de billetterie. Un pourcentage qu’elle n'a pas l'intention d’accroître pas plus que d’y renoncer...
Pour Philippe Demonchy, patron de Selectour, le débat est un peu dépassé.
Baisse de commission ne rime pas avec baisse de rémunération
Ce qui importe c'est que baisse de commission ne rime pas avec baisse de rémunération. Par ailleurs, qu'il s'agisse de la parité des tarifs, du statut de mandataire ou de commerçant de l'agence, et des problèmes périphériques (dérégulation des GDS...), ce qui est important c'est d'aborder et de traiter globalement l'ensemble de ces aspects et non pas de les scinder...
Pour Robert Darfeuille, président de la Commission Air au Snav, la commission Zéro ne veut rien dire : Il faut plutôt parler de commission de base. Si elle diminue ou disparaît, cela ne signifie pas que la rémunération disparaît pour autant.
Il ne faut pas se faire peur. J'ai proposé de réfléchir sur les conséquences fiscalité et on va travailler aussi avec Air France sur les problèmes de responsabilité. Faisons ce travail technique avant d'entrer dans un phase politique..."
Pour Mireille Faugère, la SNCF n'est pas du tout dans la même logique. "Nous sommes plutôt dans un schéma de recherche de productivité aussi la baisse de la commission je me la pose moins par rapport aux agences que par rapport aux transporteurs.
Bien entendu si cela avait pour corollaire un changement de la politique tarifaire d'Air France, nous serions amenés à prendre ça en considération..."
Alors qui réglera la note in fine ?
Enfin, pour Pierre Marcy, directeur général de la SNCM, "La rémunération des agences n'est pas l'ordre du jour. Compte tenu d'une part de la complexité du billet maritime à la vente duquel l'agence apporte une valeur ajoutée, d'autre part parce que les Réseaux nous apportent proximité et densité de distribution..."
Bien entendu, si baisse de commission ne signifie pas baisse de rémunération pour l'agence et si elle fait aussi les affaires de la compagnie aérienne, alors qui réglera la note in fine ? Le client, bien sûr. Reste à savoir s'il est prêt psychologiquement à mettre la main au portefeuille et pour quel type de service...
Il semble qu'une évolution favorable se fasse jour en ce sens. En Grande Bretagne comme au Canada, le compteur se met en route dès l'entrée du client dans l'agence. Enfin, en France, un certain nombre d'agences fait depuis longtemps payer des frais de dossier sans que les clients ne s'en offusquent.
Alors la baisse des commissions n'est-elle qu'un tigre de papier ? L'avenir nous le dira très bientôt !