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Compagnies aériennes françaises : à quand la mise en commun des synergies ?

la chronique de Jean-Louis Baroux


Il est vrai qu’on parle plus souvent de la compagnie nationale que des autres transporteurs français. Or ceux-ci sont nombreux et disposent de moyens qui, mis ensemble, sont tout de même très importants. Si on excepte les compagnies régionales dont nous pourrons parler une prochaine fois, 7 transporteurs se partagent le complément d’Air France. Par ordre alphabétique : Aigle Azur, Air Austral, Air Caraïbes, Air Tahiti Nui, Corsairfly, Europe Airpost et XL Airways.


Rédigé par Jean-Louis Baroux le Vendredi 7 Septembre 2012

Si on excepte les compagnies régionales, 7 transporteurs se partagent le complément d’Air France - DR
Si on excepte les compagnies régionales, 7 transporteurs se partagent le complément d’Air France - DR
Certes, cet ensemble est un peu disparate et Europe Airpost en particulier exerce son activité principale en cargo.

Cependant, si on ne considère que la partie passagers, les 7 compagnies mentionnées ci-dessus disposent d’une flotte de 53 appareils : 5 Boeing 747, 5 Airbus 340, 6 Boeing 777, 8 Airbus 330, 13 Airbus 320, 9 Boeing 737, 6 ATR et 1 Embraer 190. Ce n‘est tout de même pas rien.

D’où vient alors que ce qui, mis bout à bout, constitue une compagnie aérienne de bonne taille, pèse si peu dans le transport aérien français ?

En fait ces compagnies n’arrivent pas à se coordonner. Il est curieux de constater que les transporteurs sont capables de faire des alliances avec des compagnies situées à l’autre bout du monde et qu’elles n’arrivent pas à se mettre ensemble alors qu’elles sont voisines.

Cela est d’autant plus étrange que tous ces transporteurs n’ont finalement qu’un seul concurrent et que hormis Corsairfly qui opère sur des destinations déjà desservies par une de ces compagnies, toutes les autres ont leur propre niche.

Comment se fait-il alors qu’ils n’arrivent pas à mettre en commun certains services ?

Or l’économie de ces transporteurs est compliquée et les profits difficiles à atteindre.

Comment se fait-il alors qu’ils n’arrivent pas à mettre en commun certains services que chacun développe de son côté ? On peut en citer quelques-uns : les systèmes d’inventaire, le « revenue accounting », la commercialisation sur le terrain là où la concurrence ne joue pas, par exemple.

Certes les flottes sont différentes et les achats de pièces détachées ne peuvent pas être consolidés, pas plus que les formations des équipages, mais il serait sans doute possible de regrouper les achats de carburant ce qui constitue la charge la plus importante d’une compagnie aérienne.

Et puis, tous ensemble, ces transporteurs pèseraient d’un poids considérable vis-à-vis d’Aéroports de Paris et d’ailleurs vis-à-vis des autres plateformes françaises voire étrangères pour être traités sur un pied d’égalité avec la compagnie nationale.

Tous ensemble les transporteurs pourraient peser d’un grand poids

Et bien curieusement rien de cela n’est même envisageable, pour le moment tout au moins.

Plus même, dans la liste mentionnée ci-dessus, une partie des transporteurs adhère à la FNAM et l’autre moitié à la fédération concurrente le SCARA.

Est-ce bien raisonnable ? Je sais bien qu’il y a des frustrations causées par la concomitance de la Présidence de la FNAM et de Transavia, mais cette situation qui pouvait paraître inconfortable à quelques-uns va certainement être modifiée d’ici à la fin de cette année.

Tous ensemble les transporteurs complémentaires français pourraient peser d’un grand poids sur le marché.

Des actions commerciales communes pourraient être envisagées. Une politique de distribution cohérente vis-à-vis des agents de voyages pourrait être adoptée.

Le deuxième opérateur français est anglais, c’est easyJet.

Ces compagnies unies, ne pourraient-elles pas, d’ailleurs, revenir aux fondamentaux qui ont fait la prospérité du transport aérien par le passé : un « yield management » simplifié, disons pas plus de 3 tarifs par classe de services et le retour du commissionnement des agents de voyages, seule mesure susceptible de faire remonter les tarifs qui sont manifestement trop bas.

Je suis certain que le SNAV et les grands distributeurs accueilleraient très favorablement toute initiative prise dans ce sens.

Actuellement le deuxième opérateur français est anglais, c’est easyJet.

Il serait temps de montrer qu’une alternative française existe.

Tous les présidents de ces compagnies se connaissent et je dirais même plus s’apprécient. Il leur reste à agir ensemble.

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Commentaires

1.Posté par Camembair le 07/09/2012 09:06 | Alerter
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Concernant Transavia, on peut comprendre que certains opérateurs français aient décidé de claquer la porte de la FNAM.
On nous annonce une révolution low cost, et on se retrouve avec un nouveau concurrent sur le marche charter, qui vend a perte en plus !
Pour le plus grand bonheur d'Easy jet d'ailleurs, Ryanair, Vueling, Wizzair...

Certaines de ces compagnies sont détenus par de grands groupes, souvent étrangers, ayant d'autres filiales, et il existe déjà ce type de synergie. Ou, c'est en marche, comme pour ZI.
On remarquera que pour les autres, tant qu'il y aura des subventions, on va pas faire la fine bouche et se compliquer la vie...

La bagarre qui s'annonce cet hiver sur les lignes Paris - PTP/FDF ne risquent pas de fédérer nos compagnies.

2.Posté par pierre le 07/09/2012 09:43 | Alerter
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Le commissionement des agents de voyages ne fera pas remonter le prix des billets,ormis la commission,et dans l'etat actuel ce sont les compagnies a bas cout qui menent la danse, et encore pour une longue durée,mais effectivement,si il y avait synergie entre toute les cie française,il y a des gains a faire,ne revons pas c'est pas demain la veille,que vous afficherez un article a ce sujet.surtout quand on peu lire ou entendre les commentaires partisans de certaines personnes dites bien informées.

3.Posté par MOINE le 07/09/2012 10:01 | Alerter
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Une précision à votre article : l'ensemble des compagnies que vous citez (sauf Air Tahiti Nui) sont membres du SCARA.

Cordialement.

BM

4.Posté par FMC le 07/09/2012 12:56 | Alerter
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Eh oui, cela fait des mois que je le dis : nos chères compagnies prises séparément ne font pas le poids.
Si seulement à côté du tentaculaire Air France, nous pouvions avoir deux véritables alliances :
• d’une part une offre cumulée (fusionnée ?) entre XL et Corsair. Leur situation ne s’en trouverait que renforcée : taille de la flotte, mise en commun des achats, services partagés, etc. Et surtout pas de guerre des prix néfaste à terme pour l’un comme pour l’autre.
• d’autre part Air Dom-Tom, rassemblement de toutes les compagnies séparées aujourd’hui (Air Austral, Air Caraïbes, Air Tahiti Nui et Air Calin), mais qui défendent les mêmes intérêts sur des territoires différents : continuité territoriale, déplacement vers leur territoire d’origine des expatriés, développement touristique, etc. Et on retrouve les mêmes avantages que précédemment. Et en plus, avec la possibilité de se développer en allant chercher le client ailleurs qu'en métropole afin de diversifier les visiteurs.

Mais non, en France, on préfère jouer petit, chacun dans son coin, en espérant tenir plus longtemps que le voisin. Et surtout éviter d’attirer des nouvelles clientèles en ouvrant des lignes originales.
Attention toutefois : Air France, d’une manière ou d’une autre devrait s’en sortir. Et que ce soit avec Transavia ou sous les couleurs nationales, elle finira par mettre le paquet…
Et dans quelques années, vous pourrez reprendre votre article en citant pour mémoire les compagnies disparues !

5.Posté par Harry Cover le 07/09/2012 14:27 | Alerter
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bel article !

mais sans forcement parler d'alliance commerciale, si on pouvais mettre un peu d'intelligence collective, les Cies pourraient juste faire un GIE en vu de mutualiser leurs achats ... et juste ca peut etre beaucoup ... optimisation du petrole, catering, assurances, handlers, uniformes, ect ect... et puis pour la partie commerciale et bien disons que c'est une autre histoire.

6.Posté par marcel le 09/09/2012 12:40 | Alerter
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a l exception d Europe Airpost elles ont des variantes de bleu assez similaires comme couleur .C est deja pas mal .Y a trop de compagnies francaises mal en point?Elles sont dans la survie comme les TO et agences de voyages

7.Posté par GUERIN le 09/09/2012 22:45 | Alerter
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Merci pour cet article de bon sens, Jean Louis.
Concernant les réactions des uns et des autres, il s'agit de l'intérêt général du transport aérien mais pas d'un trust, par ailleurs interdit par la loi afin de protéger les consommateurs.
les Fédérations ou syndicats professionnels ne doivent pas intervenir dans les affaires commerciales mais dans les actions communes visant à protéger les emplois, l'économie et réfléchir ensemble pour un développement durable dans le respect des consommateurs.

8.Posté par Harry Cover le 10/09/2012 10:00 | Alerter
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Merci Monsieur Guerin de donner un peu d'eau à mon propos.

que les compagnies aeriennes constituent un GIE pour faire des economies d'echelles sur leus achats communs ...
catering, handler, petrole, pièces avions, uniformes, ect ect, donner aux compagnies de differentes tailles, le poids de plusieurs c'est déjà un grand pas.


9.Posté par Camembair le 10/09/2012 11:37 | Alerter
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J'ai du mal a comprendre comment le groupe AF/KLM peut intervenir dans l’intérêt général du transport aérien en France... Ca ferait même rire, enfin presque...

En fait, l’idéal, pour ces compagnies aériennes françaises privées, souvent en concurrence avec AF & Co, serait de concentrer leurs besoins en sous traitant ou en achetant en dehors de France !
C'est facile a trouver, il y a ce qu'il faut en zone EASA sans devenir exotique.
Et oui, sinon, vous faites travailler des filiales du groupe AF (AF Industries par ex.), ou, en France, vous aurez des prix plus chers qu'AF chez ces fournisseurs, quoiqu'il arrive !

Les véritables coûts a prendre en compte sont la maintenance en général, le coût du personnel, et l'achat ou la location des avions.
Apres, si c'est pour passer son temps chez ADP / négocier 2EUR sur un uniforme / 12cents sur un plateau / parler dans le vide avec Total ou Shell / ça ne sert a rien de payer du personnel ou réserver des commissions pour cela.
Des usines a gaz, il y en a déjà plein en France !!!

C'est combien l’adhésion a la FNAM ?




10.Posté par xav le 10/09/2012 16:15 | Alerter
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dans votre article, il manque d'Air Calin ...

11.Posté par loops le 19/10/2012 10:24 | Alerter
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AIR CARAIBES et CORSAIR ont déjà commencé à s'allier pour les lignes Métropole - Martinique/Guadeloupe.
Sinon il faut tenir compte du fait que certaines des compagnies citées appartien à des groupes étrangers donc pas si facile que ça de se rapprocher.

12.Posté par MR le 23/10/2012 16:05 | Alerter
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Si toutes ces compagnies mettent leurs efforts en commun, et qu'à terme fusionnent, ça ne fera que faciliter la tache à Air France à l'avenir: une seule compagnie à racheter au lieu de sept!

13.Posté par beflightman le 30/11/2012 14:17 | Alerter
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Pour répondre à Camenbair, il y a une possibilité de diminuer la facture maintenance et acheter les pièces groupées, d'abord par des modules communs aux 7 compagnies, j'aurai envie de dire 8 car Air Méditérranée pourrait en faire partie, car on retrouve du 320, 330, 340, B737 chez beaucoup d'opérateurs. Une autre solution serait de créer une base maintenance ou bien racheter une entreprise de maintenance, il y en a encore en France, qui ferait les 4 modules cités pour les 7 ou 8 compagnies plus des clients extérieurs. Chaque compagnie détenant 12,5% du capital. Pour les 777 et 747 la sous traitances parrait raisonnable.

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