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Compagnies charters : "un modèle souple et multi canal, est la seule survie possible"

Jean-Louis Baroux : Lettre à un président de compagnie charter


Jean-Louis Baroux, répond dans une lettre aux présidents de XL Airways, Europ Airpost, et Air Med qui se sont insurgés contre les pratiques de Transavia France. Pour lui, "cela ne résoudra rien", (...) car "il n’y a de survie possible qu’avec un modèle d’exploitation souple et multi canal".


Rédigé par Jean-Louis BAROUX le Mercredi 8 Juin 2011

Compagnies charters : "un modèle souple et multi canal, est la seule survie possible"
"Cher Président,

J’imagine que vous êtes l’un des responsables d’une compagnie dont la principale activité est le charter. Nous sommes en fin de l’année 2010 et vous envisagez votre programme d’exploitation pour 2011.

Vos accords avec les Tour Opérateurs vont bon train, l’année 2011 s’annonce tout à fait correcte avec une légère tendance à l’accentuation des demandes sur le bassin méditerranéen. Vous engagez donc votre outil de production en mettant en programme les appareils dont vous aurez besoin.

Est-il besoin de dire que le prix d’un avion est égal à 400.000 $le siège. Cela signifie qu’un A 320 de, disons 170 sièges, vaut 68 millions de dollars. Il faut donc le financer en « dry » ou « wet » lease selon que vous mettrez ou non vos équipages.

Vous êtes amené, avant le mois de décembre, à vous engager sur la flotte que vous mettrez en opération, en sachant bien que vous êtes « protégé » par les contrats d’affrètement que vous avez signés. Donc, tout va bien.

"Je ne voudrais pas être à votre place."

Sauf que 70% de votre programme se situe dans le bassin méditerranéen et qu’une partie significative est construite pour l’Afrique francophone.

Et puis, sans que vous y puissiez quelque chose, le « printemps » arabe s’installe et les pays sur lesquels vous comptiez opérer : essentiellement la Tunisie, le Maroc et l’Egypte, entrent dans des turbulences qui font fuir une clientèle désireuse de calme et de sécurité.

Vous pouvez vous sentir protégé par les contrats que vous avez avec les Tour Opérateurs, mais ces derniers sont encore plus fragilisés que vous et il ne sert à rien de tuer ce qui pourrait constituer votre clientèle future, même si elle ne peut pas supporter ses engagements présents pour les mêmes raisons géo-politiques.

Eh bien, je ne voudrais pas être à votre place.

Certes vous pouvez penser à reconvertir votre opération sur d’autres territoires, mais lesquels ?

''Il n’y a de survie possible qu’avec un modèle d’exploitation souple et multi canal''

Vous avez un « business modèle » construit pour vendre en mode charter et non en mode régulier et vous ne pouvez même pas bénéficier de la réglementation d’ « Open Sky » qui vous permettrait de positionner vos appareils dans d’autres destinations européennes ou marocaines, car vous n’avez pas les outils, ni l’expérience pour vous distribuer au travers des GDS et du BSP.

Et puis votre outil de production est constitué pour une bonne part d’appareils moyens courriers qui ne peuvent pas être déplacés ailleurs dans le monden car il n’y a tout simplement pas la demande.

Qui plus est, cette année, le Ramadan tombe en plein milieu de la haute saison sur les axes maghrébins. Bref tout se ligue pour vous faire passer une des pires années de votre compagnie.

Je comprends alors que vous ayez comme premier réflexe de pousser des hauts cris à l’encontre de l’un de vos homologues, protégé lui, par une grande compagnie laquelle peut sans désastre majeur absorber les pertes conjoncturelles, voire même structurelles de son opération. Cela ne résoudra rien, mais certainement, cela soulage un peu.

Reste que, dans un monde aussi fluctuant, il n’y a de survie possible qu’avec un modèle d’exploitation souple et multi canal.

Cela signifie que vous devez certainement vous poser la seule question possible : comment puis-je passer aux vols réguliers, et comment puis-je m’organiser pour ne plus dépendre uniquement d’évènements extérieurs que je ne pourrai jamais maîtriser ?

Rassurez-vous, sur ce plan-là, il existe des solutions.

Bon courage et… bonne chance"

A LIRE AUSSI : Europe Airpost : « Air France sera le fossoyeur des compagnies aériennes françaises ! »

Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.

Grand spécialiste de l'aérien, vient de signer aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.

Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com

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Commentaires

1.Posté par DUBOIS PAUL le 08/06/2011 11:45 | Alerter
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Monsieur Baroux,

Pour vous NEW YORK, LAS VEGAS, LA REP DOM ou autres PHUKET sont des moyens courriers ?

2.Posté par C299 le 08/06/2011 12:11 | Alerter
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Belle analyse avec laquelle je suis d'accord sur la nécessité d'une exploitaion multicanal. Je suis globalement d'accord, à ceci près que je pense que les compagnies charter françaises ne manquent nullement d'expérience dans l'approche de la commercialisation en formule mixte charter/régulier. De plus la mise en place des outils est relativement simple, la fabrication d'un site web adossé à un back office de gestion des inventaires doit prendre actuellement à peu près 3 mois (c'est possible plus rapidement) car les modèles techniques existent actuellement chez les fabricants "français". Le problème auquel ont été confrontés les entrepreneurs qui s'y sont risqués est la frilosité maladive des investisseurs bancaire à suivre ce type de projet car il demande de commencer par une voire deux années d'investissement pour suivre une exploitation déficitaire. La création actuellement d'une ou plusieurs low cost française(s) est possible mais il faut en avoir les moyens financiers, les compétences, elles, existent par contre. Ce qui est sûr c'est que le modèle à suivre est du type Easyjet ou Vueling en pure player lowcost, y ajoutant comme Transavia des fonds d'avion avec des contrats TO, et ne pas se fourvoyer à faire du moitié low cost/moitié régul classique avec des coût de distribution GDS pohibitifs. Enfin c'est mon avis...

3.Posté par KEVELAIR le 09/06/2011 08:48 | Alerter
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Bonjour ,

Bonne analyse mais il faut vraiment se pencher sur ce secteur et mettre en avant le savoir faire des compagnies françaises , leur grande fiabilité et leurs qualités d'exploitation . Confier un affrètement aérien à l'un de nos compagnies , est presque toujours un signe de qualité et de confort pour nos clients. Il faut encourager ce savoir faire !

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