Franck Chapus s'est voulu résolument combatif, tout comme Jean-Pierre Mas, lors de la convention des EDV Grand Est - RP
La 17e convention des Entreprises du Voyage du Grand Est à Oman s'est déroulée dans une atmosphère guillerette, mais avec toujours l'ombre pesante de l'actualité récente.
"J'ai l'impression d'avoir vécu dans le tambour d'une machine à laver en position essorage et ce n'est pas la position la plus agréable," résumait Jean-Pierre Mas, le président des EDV.
Sauf que le temps des plaintes et des pleurs est derrière, il est venu celui de l'action.
Pour ne pas sombrer dans la sinistrose ambiante, le responsable des EDV et Franck Chapus, le vice-président des régions de l'APST ont décidé de délivrer une message d'optimisme, mais aussi de vérité.
"Nous ne sommes pas une activité (agents de voyages, ndlr) qui est en train de disparaître, nous traversons une nouvelle crise, succédant à de nombreuses autres", pestait le président du syndicat.
S'il ne faut pas omettre un certain écrémage dans l'industrie, Jean-Pierre Mas se voulait optimiste car "ceux qui sont encore debout se portent mieux."
"J'ai l'impression d'avoir vécu dans le tambour d'une machine à laver en position essorage et ce n'est pas la position la plus agréable," résumait Jean-Pierre Mas, le président des EDV.
Sauf que le temps des plaintes et des pleurs est derrière, il est venu celui de l'action.
Pour ne pas sombrer dans la sinistrose ambiante, le responsable des EDV et Franck Chapus, le vice-président des régions de l'APST ont décidé de délivrer une message d'optimisme, mais aussi de vérité.
"Nous ne sommes pas une activité (agents de voyages, ndlr) qui est en train de disparaître, nous traversons une nouvelle crise, succédant à de nombreuses autres", pestait le président du syndicat.
S'il ne faut pas omettre un certain écrémage dans l'industrie, Jean-Pierre Mas se voulait optimiste car "ceux qui sont encore debout se portent mieux."
La fin d'un dinosaure sans cervelle et les émeutes à la Réunion
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Mais quelles seront les conséquences de la chute de l'ancien numéro 2 mondial ?
"Il s'agit de la disparition d'un dinosaure à petite cervelle.
Ils ont vécu dans l'époque précédente, sauf que le métier doit s'adapter en permanence. La pire des croyances dans le tourisme est la certitude."
Un message faisant écho aux particularités de la région Grand-Est, particulièrement concurrencée par les agences allemandes qui poussent les points de vente du secteur à sans cesse faire preuve de dynamisme et de remise en question.
Malheureusement, le tourisme est un secteur où le quotidien correspond trop régulièrement à de la gestion de crise.
"Le dépôt de bilan d'Aigle Azur est un drame économique, humain, mais aussi pour la profession. Nous avons dû placer des gardiens devant certaines agences, XL Airways a donné lieu à des émeutes à la Réunion et aux Antilles" rapporte Jean-Pierre Mas.
Une démonstration démontrant une nouvelle fois de plus tout l'intérêt d'agir contre IATA.
"Il s'agit de la disparition d'un dinosaure à petite cervelle.
Ils ont vécu dans l'époque précédente, sauf que le métier doit s'adapter en permanence. La pire des croyances dans le tourisme est la certitude."
Un message faisant écho aux particularités de la région Grand-Est, particulièrement concurrencée par les agences allemandes qui poussent les points de vente du secteur à sans cesse faire preuve de dynamisme et de remise en question.
Malheureusement, le tourisme est un secteur où le quotidien correspond trop régulièrement à de la gestion de crise.
"Le dépôt de bilan d'Aigle Azur est un drame économique, humain, mais aussi pour la profession. Nous avons dû placer des gardiens devant certaines agences, XL Airways a donné lieu à des émeutes à la Réunion et aux Antilles" rapporte Jean-Pierre Mas.
Une démonstration démontrant une nouvelle fois de plus tout l'intérêt d'agir contre IATA.
Les EDV demandent à leurs adhérents de solliciter les élus locaux
"Nous ne pouvons pas laisser passer ça. La relation inéquitable ne peut pas durer, il faut faire intervenir les politiques pour imposer aux compagnies la création d'une caisse de garantie."
Le problème de cette solution étant de faire payer à ceux qui cotisent beaucoup, alors que d'autres vont le faire peu et couler.
Pour répondre à ce contre-argument souvent agité par IATA, le président des EDV de soumettre l'idée de créer une étude de bilan des compagnies.
"Nous allons demander une garantie miroir auprès de IATA, avec la séquestration de fonds, jusqu'au départ de l'avion," propose Jean-Pierre Mas.
Et si le syndicat des compagnies refuse l'idée, celle de la caisse de garantie ressortira des cartons.
Une bonne volonté soutenue par la salle, d'où émergent des questions, dont celle des chances de réussite de ces actions.
Le président des EDV n'élude pas l'interrogation : "elles sont très faibles, car IATA à une capacité d'immobilisme très puissante."
Un coup d'épée dans l'eau ? Sans doute. "Il faut se battre et harceler IATA, nous écrivons à son responsable chaque semaine en lui disant que nous allons lui pourrir la vie et nous devons le faire tous ensemble."
Pour mener cette bataille : les agents de voyages sont invités à discuter et rencontrer leurs élus.
Une intervention très attendue, mais laissant planer un brouillard sur la concrétisation des actions.
Le problème de cette solution étant de faire payer à ceux qui cotisent beaucoup, alors que d'autres vont le faire peu et couler.
Pour répondre à ce contre-argument souvent agité par IATA, le président des EDV de soumettre l'idée de créer une étude de bilan des compagnies.
"Nous allons demander une garantie miroir auprès de IATA, avec la séquestration de fonds, jusqu'au départ de l'avion," propose Jean-Pierre Mas.
Et si le syndicat des compagnies refuse l'idée, celle de la caisse de garantie ressortira des cartons.
Une bonne volonté soutenue par la salle, d'où émergent des questions, dont celle des chances de réussite de ces actions.
Le président des EDV n'élude pas l'interrogation : "elles sont très faibles, car IATA à une capacité d'immobilisme très puissante."
Un coup d'épée dans l'eau ? Sans doute. "Il faut se battre et harceler IATA, nous écrivons à son responsable chaque semaine en lui disant que nous allons lui pourrir la vie et nous devons le faire tous ensemble."
Pour mener cette bataille : les agents de voyages sont invités à discuter et rencontrer leurs élus.
Une intervention très attendue, mais laissant planer un brouillard sur la concrétisation des actions.
"Le tremblement de terre a eu lieu, mais nous attendons le tsunami"
Pendant que les EDV ont enfilé la tenue de soldat pour affronter IATA, l'APST a plutôt endossé celle du pompier de service.
Le mot d'ordre s'est voulu résolument engagé : "nous avons voulu sauver une profession dont l'image est fortement écornée."
Tout d'abord la première action a été de s'occuper des clients bloqués à l'étranger, si cette période va s'étaler sur de longues semaines, il est aussi venu le temps de la communication.
"Nous sommes l'une des rares professions, si ce n'est la seule, à pouvoir assurer une continuité de service et nous devons le faire savoir à tous" martèle Franck Chapus, vice-président des régions de l'APST.
Pour mener à bien la visibilité de l'action, Alix Philipon a parlé à la presse, puis une campagne publicitaire est dans les cartons, mais actuellement bloquée par un possible effet domino.
"Le tremblement de terre a eu lieu, mais nous attendons le tsunami."
Certains tour-opérateurs vont se retrouver ou sont déjà en difficultés, et les répercussions devraient se poursuivre jusqu'à l'automne 2020.
Le mot d'ordre s'est voulu résolument engagé : "nous avons voulu sauver une profession dont l'image est fortement écornée."
Tout d'abord la première action a été de s'occuper des clients bloqués à l'étranger, si cette période va s'étaler sur de longues semaines, il est aussi venu le temps de la communication.
"Nous sommes l'une des rares professions, si ce n'est la seule, à pouvoir assurer une continuité de service et nous devons le faire savoir à tous" martèle Franck Chapus, vice-président des régions de l'APST.
Pour mener à bien la visibilité de l'action, Alix Philipon a parlé à la presse, puis une campagne publicitaire est dans les cartons, mais actuellement bloquée par un possible effet domino.
"Le tremblement de terre a eu lieu, mais nous attendons le tsunami."
Certains tour-opérateurs vont se retrouver ou sont déjà en difficultés, et les répercussions devraient se poursuivre jusqu'à l'automne 2020.
L'APST n'a pas souscrit de réassurance en cas de sinistre de Thomas Cook
Si les nuages stagnent au-dessus des têtes des professionnels du tourisme trop longtemps, qu'en sera-t-il de la survie de l'association ?
"Pour le moment ça va, mais si jamais 10 tour-opérateurs et quelques agences mettent la clé sous la porte dans les prochaines semaines, ce sera autre chose", souffle Franck Chapus.
L'APST parait touchée, mais toujours vaillante, une situation qui est loin d'être garantie sur le moyen terme.
Le conseil d'administration a été refondu, des comités régions et de l'éthique ont été créés, sous conseil de la DGE. Cette modification est indépendante de l'affaire Thomas Cook.
D'autant que l'association n'a pu se couvrir contre une telle crise.
"Nous avons un bon système de réassurance sur des sinistres de 3 millions, sauf qu'avec Thomas Cook et ses 400 millions d'euros de chiffre d'affaires, personne n'aurait probablement réassuré, pense le vice-président de l'APST.
Donc toutes les sommes sorties, le sont à perte. Et celles-ci ne vont pas se limiter aux 5 millions dépensés pour les rapatriements, les montants seront démultipliés, mais aucun chiffre n'a été dévoilé.
Et si l'APST n'est plus en mesure d'assurer son rôle, alors l'Etat devra prendre la suite. Une chose est sûre : les adhérents ne seront pas tenus pour responsables de la situation.
Un message qui se veut tempéré. Pour le moment, le feu est circonscrit, sauf que personne ne peut prédire la venue d'une brise qui attiserait les cendres.
"Nous avons eu une réunion téléphonique avec le SETO, bien sûr qu'il y a des difficultés dans le secteur, nous en sommes conscients."
Des discussions sont en cours avec les tour-opérateurs en difficulté, pour les accompagner dans leur redressement, via notamment des conseils distillés ici et là.
Alors que les adhérents s'inquiètent des rumeurs circulant, les instances de représentation ne peuvent et ne veulent communiquer sur les noms des TO en difficulté, sous peine de faire irrémédiablement plonger les entreprises concernées.
La chute de Thomas Cook va modifier l'industrie, mais "nous allons apprendre de cette période" comme toujours, et à la fin il sera temps de revoir la structuration et le fonctionnement du secteur.
"Sans doute, allons-nous devoir repenser certaines choses, c'est le moment pour aller plus loin et opérer des changements" pense Franck Chapus.
Le tourisme actuel est un véritable vaudeville : le décor est planté, les acteurs sont en place, seul manque la conclusion de cette pièce.
"Qui aurait pu prédire la faillite de Lehman Brothers ? Personne !" affirme avec humilité Franck Chapus.
Le tourisme n'est pas mort, il vit, mue et se transforme.
"Pour le moment ça va, mais si jamais 10 tour-opérateurs et quelques agences mettent la clé sous la porte dans les prochaines semaines, ce sera autre chose", souffle Franck Chapus.
L'APST parait touchée, mais toujours vaillante, une situation qui est loin d'être garantie sur le moyen terme.
Le conseil d'administration a été refondu, des comités régions et de l'éthique ont été créés, sous conseil de la DGE. Cette modification est indépendante de l'affaire Thomas Cook.
D'autant que l'association n'a pu se couvrir contre une telle crise.
"Nous avons un bon système de réassurance sur des sinistres de 3 millions, sauf qu'avec Thomas Cook et ses 400 millions d'euros de chiffre d'affaires, personne n'aurait probablement réassuré, pense le vice-président de l'APST.
Donc toutes les sommes sorties, le sont à perte. Et celles-ci ne vont pas se limiter aux 5 millions dépensés pour les rapatriements, les montants seront démultipliés, mais aucun chiffre n'a été dévoilé.
Et si l'APST n'est plus en mesure d'assurer son rôle, alors l'Etat devra prendre la suite. Une chose est sûre : les adhérents ne seront pas tenus pour responsables de la situation.
Un message qui se veut tempéré. Pour le moment, le feu est circonscrit, sauf que personne ne peut prédire la venue d'une brise qui attiserait les cendres.
"Nous avons eu une réunion téléphonique avec le SETO, bien sûr qu'il y a des difficultés dans le secteur, nous en sommes conscients."
Des discussions sont en cours avec les tour-opérateurs en difficulté, pour les accompagner dans leur redressement, via notamment des conseils distillés ici et là.
Alors que les adhérents s'inquiètent des rumeurs circulant, les instances de représentation ne peuvent et ne veulent communiquer sur les noms des TO en difficulté, sous peine de faire irrémédiablement plonger les entreprises concernées.
La chute de Thomas Cook va modifier l'industrie, mais "nous allons apprendre de cette période" comme toujours, et à la fin il sera temps de revoir la structuration et le fonctionnement du secteur.
"Sans doute, allons-nous devoir repenser certaines choses, c'est le moment pour aller plus loin et opérer des changements" pense Franck Chapus.
Le tourisme actuel est un véritable vaudeville : le décor est planté, les acteurs sont en place, seul manque la conclusion de cette pièce.
"Qui aurait pu prédire la faillite de Lehman Brothers ? Personne !" affirme avec humilité Franck Chapus.
Le tourisme n'est pas mort, il vit, mue et se transforme.