1- La suppression du DIF
Le CPF répond à une problématique : les actifs ont besoin de diplômes. Le DIF répond à une autre problématique : les actifs ont besoin de formations courtes leur permettant de progresser en terme de poste © Jérôme Rommé - Fotolia.com
Le DIF disparaît au profit du CPF. Le CPF (Compte Personnel de Formation) est censé résoudre tous les "maux" du DIF :
- portabilité : le CPF sera portable d'un emploi à l'autre sans condition
- employabilité : le DIF aurait été utilisé pour des formations dont l'intérêt pour l'emploi n'était pas toujours acquis ; les formations éligibles au CPF devront impérativement être certifiantes.
Pour la portabilité, il est tout à fait évident qu'on aurait pu transformer le DIF pour qu'il soit parfaitement portable d'un emploi à l'autre (il ne l'était pas en cas de démission notamment).
Pour l'employabilité, se focaliser aujourd'hui sur les certifications est une grave erreur et va à l'encontre de l'objectif d'emploi. En effet, on peut approuver que l'accès au diplôme soit favorisé mais est-ce le besoin réel d'une population active de plus en plus diplômée ? Non.
Le besoin réel en terme de formation individuelle est de suivre rapidement l'évolution des technologies et des méthodes de travail. Pour les informaticiens, par exemple, il sera tout à fait stratégique de se former rapidement sur la mobilité, le cloud computing, DevOps, RWD et des tas d'outils nouveaux qui sortent tous les jours : il n'y a pas de certification pour les nouveautés.
Quel diplôme existe-t-il par exemple sur DevOps ?
Les administrateurs systèmes ne vont pas attendre 3 ans pour voir apparaître une formation diplômante de 6 mois pour se former à ces techniques. Or le DIF était souvent pour eux la seule issue pour faire accepter des formations sur des technologies qui dépassent de nombreux employeurs et qui ne sont pas dans les plans de formation des entreprises.
Ce qui est vrai pour les informaticiens, l'est aussi pour les autres populations : Quelle certification existe-t-il pour les réseaux sociaux professionnels pourtant essentiels à l'employabilité ?
Quelle certification existe-t-il pour les notions de base en création et gestion de contenus de sites Web ?
Quelle certification pour la mise en place de stratégie de communication ou de E-Marketing pour les TPE ou PME ?
Et enfin quelles certifications existe-t-il pour les milliers de produits Open Source qui sont parfois bien meilleurs que les produits propriétaires ?
LibreOffice, Gimp, Blender, Scribus, Proxmox, Drupal, Joomla n'ont pas de certification et seront alors en marge du dispositif de formations qui impose de façon autoritaire des certifications sur des produits propriétaires.
C'est de l'intégrisme propriétaire. Tous les actifs devraient donc se former aux produits Microsoft ?
Et le CPF n'est pas le seul dispositif concerné. La Réforme impose aussi des formations certifiantes pour les périodes de professionnalisation.
Pourquoi ?
On a déclaré trop rapidement que le DIF et les périodes de professionnalisation étaient mal utilisés et que la solution était d'imposer que la formation soit certifiante. Il aurait fallu conserver et encadrer ces dispositifs autrement.
Le CPF répond à une problématique : les actifs ont besoin de diplômes. Le DIF répond à une autre problématique : les actifs ont besoin de formations courtes leur permettant de progresser en terme de poste.
Les confondre en disant que le CPF remplace le DIF est une hérésie.
Supprimer le DIF de façon autoritaire à des millions de salariés n'est pas acceptable. Mais ce n'est pas le seul travers de la réforme...
- portabilité : le CPF sera portable d'un emploi à l'autre sans condition
- employabilité : le DIF aurait été utilisé pour des formations dont l'intérêt pour l'emploi n'était pas toujours acquis ; les formations éligibles au CPF devront impérativement être certifiantes.
Pour la portabilité, il est tout à fait évident qu'on aurait pu transformer le DIF pour qu'il soit parfaitement portable d'un emploi à l'autre (il ne l'était pas en cas de démission notamment).
Pour l'employabilité, se focaliser aujourd'hui sur les certifications est une grave erreur et va à l'encontre de l'objectif d'emploi. En effet, on peut approuver que l'accès au diplôme soit favorisé mais est-ce le besoin réel d'une population active de plus en plus diplômée ? Non.
Le besoin réel en terme de formation individuelle est de suivre rapidement l'évolution des technologies et des méthodes de travail. Pour les informaticiens, par exemple, il sera tout à fait stratégique de se former rapidement sur la mobilité, le cloud computing, DevOps, RWD et des tas d'outils nouveaux qui sortent tous les jours : il n'y a pas de certification pour les nouveautés.
Quel diplôme existe-t-il par exemple sur DevOps ?
Les administrateurs systèmes ne vont pas attendre 3 ans pour voir apparaître une formation diplômante de 6 mois pour se former à ces techniques. Or le DIF était souvent pour eux la seule issue pour faire accepter des formations sur des technologies qui dépassent de nombreux employeurs et qui ne sont pas dans les plans de formation des entreprises.
Ce qui est vrai pour les informaticiens, l'est aussi pour les autres populations : Quelle certification existe-t-il pour les réseaux sociaux professionnels pourtant essentiels à l'employabilité ?
Quelle certification existe-t-il pour les notions de base en création et gestion de contenus de sites Web ?
Quelle certification pour la mise en place de stratégie de communication ou de E-Marketing pour les TPE ou PME ?
Et enfin quelles certifications existe-t-il pour les milliers de produits Open Source qui sont parfois bien meilleurs que les produits propriétaires ?
LibreOffice, Gimp, Blender, Scribus, Proxmox, Drupal, Joomla n'ont pas de certification et seront alors en marge du dispositif de formations qui impose de façon autoritaire des certifications sur des produits propriétaires.
C'est de l'intégrisme propriétaire. Tous les actifs devraient donc se former aux produits Microsoft ?
Et le CPF n'est pas le seul dispositif concerné. La Réforme impose aussi des formations certifiantes pour les périodes de professionnalisation.
Pourquoi ?
On a déclaré trop rapidement que le DIF et les périodes de professionnalisation étaient mal utilisés et que la solution était d'imposer que la formation soit certifiante. Il aurait fallu conserver et encadrer ces dispositifs autrement.
Le CPF répond à une problématique : les actifs ont besoin de diplômes. Le DIF répond à une autre problématique : les actifs ont besoin de formations courtes leur permettant de progresser en terme de poste.
Les confondre en disant que le CPF remplace le DIF est une hérésie.
Supprimer le DIF de façon autoritaire à des millions de salariés n'est pas acceptable. Mais ce n'est pas le seul travers de la réforme...
2- La suppression de financement
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Les entreprises de plus de 300 salariés ne cotiseront plus auprès des OPCA pour leur plan de formation.
On a considéré que comme elles dépensaient en moyenne plus que le montant des cotisations obligatoires, il n'y aurait pas d'impact sur le volume de formations. Les auteurs de la Réforme ne sont malheureusement pas de bons statisticiens...
D'abord, il est évident que de nombreuses entreprises se contentaient de dépenser le seul montant obligatoire. S'il n'y a plus de cotisation obligatoire, elles dépenseront très probablement beaucoup moins.
Ensuite, les fonds cotisés auprès des OPCA étaient mutualisés. Ce sont en grande partie des fonds qui permettaient aux PME de se former et aux OPCA de proposer des actions collectives. Les entreprises de plus de 300 salariés ont considéré qu'elles n'avaient pas à transférer leurs cotisations aux OPCA pour qu'ils puissent les utiliser ensuite pour d'autres.
C'est oublier un peu vite que les entreprises de plus de 300 salariés sollicitent tous les jours des TPE et PME qui ont besoin de formations et qui vont aujourd'hui souffrir de cette Réforme inégalitaire car leur pouvoir de formation va être fortement détérioré.
Cela va à l'encontre de la politique de formation professionnelle française depuis 40 ans et les principes soutenus par Jacques Delors. Cela va à l'encontre d'une certaine idée du modernisme de notre économie et de l'amélioration des conditions de travail de millions d'actifs français.
Pourtant seules la CGPME et la CGT se sont opposées à cette baisse de cotisations et de façon assez curieuse, ils n'ont pas été suivis par les autres syndicats. Peut-être que le personnel des TPE et PME ne les intéresse pas ?
Supprimer les cotisations plan de formation des entreprises de plus de 300 salariés n'est en tous cas pas raisonnable et supprime l'un des rares liens sociaux qu'elles entretenaient avec les PME.
On a considéré que comme elles dépensaient en moyenne plus que le montant des cotisations obligatoires, il n'y aurait pas d'impact sur le volume de formations. Les auteurs de la Réforme ne sont malheureusement pas de bons statisticiens...
D'abord, il est évident que de nombreuses entreprises se contentaient de dépenser le seul montant obligatoire. S'il n'y a plus de cotisation obligatoire, elles dépenseront très probablement beaucoup moins.
Ensuite, les fonds cotisés auprès des OPCA étaient mutualisés. Ce sont en grande partie des fonds qui permettaient aux PME de se former et aux OPCA de proposer des actions collectives. Les entreprises de plus de 300 salariés ont considéré qu'elles n'avaient pas à transférer leurs cotisations aux OPCA pour qu'ils puissent les utiliser ensuite pour d'autres.
C'est oublier un peu vite que les entreprises de plus de 300 salariés sollicitent tous les jours des TPE et PME qui ont besoin de formations et qui vont aujourd'hui souffrir de cette Réforme inégalitaire car leur pouvoir de formation va être fortement détérioré.
Cela va à l'encontre de la politique de formation professionnelle française depuis 40 ans et les principes soutenus par Jacques Delors. Cela va à l'encontre d'une certaine idée du modernisme de notre économie et de l'amélioration des conditions de travail de millions d'actifs français.
Pourtant seules la CGPME et la CGT se sont opposées à cette baisse de cotisations et de façon assez curieuse, ils n'ont pas été suivis par les autres syndicats. Peut-être que le personnel des TPE et PME ne les intéresse pas ?
Supprimer les cotisations plan de formation des entreprises de plus de 300 salariés n'est en tous cas pas raisonnable et supprime l'un des rares liens sociaux qu'elles entretenaient avec les PME.
3- La suppression de contraintes administratives
On nous promet des simplifications : plus de déclaration 2483 pour les entreprises, paiement de cotisations simplifié, plus de calcul du DIF, etc, etc.
D'abord, la nouvelle déclaration qui remplacera la 2483 sera sûrement autrement plus complexe.
Ensuite, le fonctionnement du CPF et les contraintes d'éligibilité des formations vont sûrement rendre son accès autrement plus complexe que le DIF.
Enfin, la mise en application de la Réforme avec la création de l'inventaire, la réorganisation des OPCA, l'adaptation et la formation des DRH, etc ne nous amènent pas à parler de simplification administrative...
Il est temps d'ouvrir les yeux sur cette Réforme et de s'interroger : Que pensez-vous de cette Réforme, de la suppression du DIF et de la suppression de financement ?
D'abord, la nouvelle déclaration qui remplacera la 2483 sera sûrement autrement plus complexe.
Ensuite, le fonctionnement du CPF et les contraintes d'éligibilité des formations vont sûrement rendre son accès autrement plus complexe que le DIF.
Enfin, la mise en application de la Réforme avec la création de l'inventaire, la réorganisation des OPCA, l'adaptation et la formation des DRH, etc ne nous amènent pas à parler de simplification administrative...
Il est temps d'ouvrir les yeux sur cette Réforme et de s'interroger : Que pensez-vous de cette Réforme, de la suppression du DIF et de la suppression de financement ?
Jérôme Merckling est le fondateur de la société Dawan, organisme de formations informatiques créé en 2000 à Nantes.
Aujourd'hui la société dispose de plusieurs établissements en France etpropose des formations inter-entreprises dans ses locaux ou des formations intra dans les locaux de ses clients.
Dawan dispose de plus de 600 formations dans tous les domaines informatiques : de la bureautique à l'ingénierie d'administration systèmes en passant par toutes les technologies de programmation informatique et de développement de sites web.
www.dawan.fr
Aujourd'hui la société dispose de plusieurs établissements en France etpropose des formations inter-entreprises dans ses locaux ou des formations intra dans les locaux de ses clients.
Dawan dispose de plus de 600 formations dans tous les domaines informatiques : de la bureautique à l'ingénierie d'administration systèmes en passant par toutes les technologies de programmation informatique et de développement de sites web.
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