Gerald Grinstein, patron de Delta Air Lines
La 3e compagnie américaine, qui publiera officiellement ses résultats trimestriels mercredi, en a donné un avant goût amer dans des documents déposés vendredi auprès la Commission des opérations de Bourse (SEC).
"La situation financière a continué à se détériorer" au 3ème trimestre, a-t-elle écrit, prévenant que Wall Street devait désormais s'attendre à une perte nette comprise entre 625 et 675 millions de dollars.
C'est environ quatre fois plus que la perte du 3ème trimestre 2003 (164 millions USD). Cette détérioration des résultats pendant l'été est due "au déclin des rendements aux Etats-Unis et des prix du carburant qui ont atteint des niveaux records", avait déjà expliqué la semaine dernière le PDG Gerald Grinstein, en présentant les chiffres de septembre.
Perte nette comprise entre 625 et 675 millions de dollars
"En outre, nos activités ont souffert de l'impact de quatre ouragans majeurs" ayant traversé le sud-est des Etats-Unis au cours du trimestre, avait-il ajouté. Delta, très endettée et à la masse salariale très lourde, a déjà plusieurs fois averti du risque de placement sous la protection du chapitre 11, la loi américaine qui régit les faillites.
La compagnie tire à nouveau le signal d'alarme pour convaincre notamment ses pilotes d'approuver des réductions de salaires ouvrant la voie à des économies annuelles de 1 milliard de dollars d'ici à 2006. La Direction mène des négociations marathon avec le syndicat représentant ses 7.000 pilotes, considérés comme les mieux payés du secteur.
Les deux parties, enfermées secrètement toute la semaine dans un hôtel de Floride, sont "proches d'un accord" sur plusieurs points cruciaux d'un nouveau contrat de travail, selon le Wall Street Journal de vendredi, citant des sources proches des négociations.
Outre les coûts d'exploitation, Delta est menacée aussi sur le front du crédit et a dû repousser d'un mois cette semaine l'échéance fixée à ses créanciers pour accepter une restructuration de dette portant sur 2,6 milliards de dollars.
La réponse des porteurs de titres de dette a été très timide. Ils n'ont accepté l'échange souhaité que sur une infime part du montant visé. "Si nous ne sommes pas capables d'obtenir les financements nécessaires ou les sursis (de remboursement) pour faire face à nos besoins de liquidités, il faudra que nous cherchions à nous restructurer sous le chapitre 11", a ajouté Delta, jugeant "très incertain" le succès de la restructuration de la dette.
Restructuration de dette portant sur 2,6 milliards de dollars
Selon Philip Baggaley, expert du secteur aérien chez Standard and Poor's (SP), "amender l'offre d'échange (de titres de dette) ne change pas ce à quoi Delta doit parvenir pour éviter la mise en faillite, mais cela rallonge quelque peu le délai pour l'obtenir".
Au premier rang des priorités: obtenir "des concessions des pilotes et être soulagé en partie sur la dette", ajoute l'analyste.
Le délai pour restructurer la dette a été repoussé jusqu'au 18 novembre, poursuit SP, "ce qui implique que Delta ne se mettra probablement pas en faillite avant cela, à moins que parallèlement les négociations avec le syndicat de pilotes échouent ou que d'autres événements extérieurs - comme les prix élevés du pétrole ou le terrorisme - entament les réserves de cash plus vite que prévu".
Matthieu DEMEESTERE (Afp) - redaction@tourmag.com
"La situation financière a continué à se détériorer" au 3ème trimestre, a-t-elle écrit, prévenant que Wall Street devait désormais s'attendre à une perte nette comprise entre 625 et 675 millions de dollars.
C'est environ quatre fois plus que la perte du 3ème trimestre 2003 (164 millions USD). Cette détérioration des résultats pendant l'été est due "au déclin des rendements aux Etats-Unis et des prix du carburant qui ont atteint des niveaux records", avait déjà expliqué la semaine dernière le PDG Gerald Grinstein, en présentant les chiffres de septembre.
Perte nette comprise entre 625 et 675 millions de dollars
"En outre, nos activités ont souffert de l'impact de quatre ouragans majeurs" ayant traversé le sud-est des Etats-Unis au cours du trimestre, avait-il ajouté. Delta, très endettée et à la masse salariale très lourde, a déjà plusieurs fois averti du risque de placement sous la protection du chapitre 11, la loi américaine qui régit les faillites.
La compagnie tire à nouveau le signal d'alarme pour convaincre notamment ses pilotes d'approuver des réductions de salaires ouvrant la voie à des économies annuelles de 1 milliard de dollars d'ici à 2006. La Direction mène des négociations marathon avec le syndicat représentant ses 7.000 pilotes, considérés comme les mieux payés du secteur.
Les deux parties, enfermées secrètement toute la semaine dans un hôtel de Floride, sont "proches d'un accord" sur plusieurs points cruciaux d'un nouveau contrat de travail, selon le Wall Street Journal de vendredi, citant des sources proches des négociations.
Outre les coûts d'exploitation, Delta est menacée aussi sur le front du crédit et a dû repousser d'un mois cette semaine l'échéance fixée à ses créanciers pour accepter une restructuration de dette portant sur 2,6 milliards de dollars.
La réponse des porteurs de titres de dette a été très timide. Ils n'ont accepté l'échange souhaité que sur une infime part du montant visé. "Si nous ne sommes pas capables d'obtenir les financements nécessaires ou les sursis (de remboursement) pour faire face à nos besoins de liquidités, il faudra que nous cherchions à nous restructurer sous le chapitre 11", a ajouté Delta, jugeant "très incertain" le succès de la restructuration de la dette.
Restructuration de dette portant sur 2,6 milliards de dollars
Selon Philip Baggaley, expert du secteur aérien chez Standard and Poor's (SP), "amender l'offre d'échange (de titres de dette) ne change pas ce à quoi Delta doit parvenir pour éviter la mise en faillite, mais cela rallonge quelque peu le délai pour l'obtenir".
Au premier rang des priorités: obtenir "des concessions des pilotes et être soulagé en partie sur la dette", ajoute l'analyste.
Le délai pour restructurer la dette a été repoussé jusqu'au 18 novembre, poursuit SP, "ce qui implique que Delta ne se mettra probablement pas en faillite avant cela, à moins que parallèlement les négociations avec le syndicat de pilotes échouent ou que d'autres événements extérieurs - comme les prix élevés du pétrole ou le terrorisme - entament les réserves de cash plus vite que prévu".
Matthieu DEMEESTERE (Afp) - redaction@tourmag.com