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Didier Munin (Boiloris) : ''30 à 40% des AGV traditionnelles vont disparaître !''

La parole est d’Agent


Didier Munin est à la tête du groupe Boiloris qu’il contrôle à 100%. Ses 30 agences sous enseignes Jet tours, Ambassade Fram et Thomas Cook pèsent 45 millions d’euros de business. Autant dire que Didier est un poids lourd de la distrib’ et que son regard sur la profession compte. Portrait d’Agent de Voyages.


Rédigé par Propos recueillis par Yves BARRAUD le Mercredi 27 Janvier 2010

''Aujourd’hui, on entend trop de discours va-t-en-guerre, et cela me dépasse. Je suis surpris par la compétition belliqueuse que se livrent certains acteurs de notre profession qui était, il y a quelques années encore, plutôt consensuelle...
''Aujourd’hui, on entend trop de discours va-t-en-guerre, et cela me dépasse. Je suis surpris par la compétition belliqueuse que se livrent certains acteurs de notre profession qui était, il y a quelques années encore, plutôt consensuelle...
TourMaG.com - Retracez-nous les grandes étapes de votre parcours.

Didier Munin : "J’ai été salarié chez Jet tours entre 1980 et 1986. Puis, j’ai créé une entreprise de location de limousines avec chauffeur et ma première agence en 1987.

Quand je me suis retrouvé à la tête de 6 points de ventes, j’ai vendu ma boîte de limousines pour me consacrer à 100% à mon métier d’agent de voyages."


TMG.com - Aujourd’hui que représente le groupe Boiloris, pour quel chiffre d’affaires et combien de collaborateurs ?

D. M. : "Boiloris, ce sont 30 agences, 45 millions d’euros de chiffre d’affaires (20% en billetterie, 80% en tourisme) et 75 vendeurs.

Je dispose de 19 agences sous enseigne Jet tours sur Paris et la proche banlieue (Neuilly, Levallois…), 2 agences sous enseigne Thomas Cook, 6 Ambassades Fram (1).

J’ai également deux points de ventes Boiloris.com à Vannes, en Bretagne, une ville où j’inaugure le 15 février prochain une nouvelle agence Jet tours."

"Mon métier, c’est d’ouvrir des agences !"

TMG.com - Vous adossez votre développement sur deux grands tour-opérateurs. Est-ce la formule gagnante ?

D. M. : "J’ai ouvert ma première agence Jet tours en 1992. Ça fait près de 20 ans que je suis fidèle à la marque et qu’elle me réussit, comme Fram d’ailleurs.

Mon métier, c’est d’ouvrir des agences ! Et je ne rencontre aucune difficulté particulière.

Par ailleurs, je développe mes ventes sur Internet (3 millions d’euros par an), via les sites
Boiloris.com et Degriffe-voyages.com ue je vais prochainement adapter aux nouvelles technologies."

TMG.com - Que représentent les produits Fram et Jet tours dans votre chiffre d’affaires ?

D. M. : "La production Jet tours représente 52% des ventes tourisme de mes points de ventes sous cette enseigne. Pour Fram, le pourcentage est approximativement le même.

Mes chefs d’agences ont pour consigne de ne pas descendre sous ce seuil, car c’est une condition contractuelle pour exploiter les enseignes Jet tours et Ambassade Fram."

"Aujourd’hui, on entend trop de discours va-t-en-guerre"

TMG.com - Quelles sont les contreparties pour utiliser ces marques ?

D. M. : "Jusqu’au rachat de Jet tours par Thomas Cook, je n’étais redevable d’aucune redevance particulière (même chose avec Fram).

Avec ces deux TO, une charte fixe mes obligations : réalisation d’un chiffre d’affaires minimum avec leurs produits, agencement des vitrines, mise en avant de leurs offres…

Depuis le rachat de Jet tours, il y a deux ans, je me suis affilié à Thomas Cook, auquel je verse une petite redevance en échange des services que le groupe met à ma disposition. Mais cela ne change pratiquement rien à ma façon de travailler."


TMG.com - Par le passé, Boiloris a adhéré à différents réseaux, expliquez-nous pourquoi ?

D. M. : "J'ai changé de réseau au gré de mes humeurs. Je suis passé chez Afat, Tourcom, Manor, Carlson. Pour moi, c’est un sujet qui ne présente plus d'intérêt.

Aujourd’hui, on entend trop de discours va-t-en-guerre, et cela me dépasse. Je suis surpris par la compétition belliqueuse que se livrent certains acteurs de notre profession qui était, il y a quelques années encore, plutôt consensuelle. Le monde du tourisme s’est crispé et ça s’accentue !

Il vaudrait mieux développer son chiffre d’affaires que de s’entredéchirer."

"Un rebond de notre activité depuis le début de l’année"

TMG.com - Comment s’est terminée l’année 2009 et comment s’annonce 2010 ?

D. M. : "Le groupe Boiloris est à -8%. L’exercice 2009 restera néanmoins légèrement bénéficiaire.

Depuis le début de l’année, nous enregistrons un rebond des inscriptions. Espérons qu’il se confirme dans les mois à venir.

Mais j’estime que nous avons été plus victimes de la psychose Grippe A que de la crise. Nos clients seniors n’ayant pas d’impératifs de date de vacances, ils ont préféré différer leurs départs de crainte d’attraper le virus.

En ce mois de janvier, nous sommes enfin libérés de la Grippe A. Le rebond de notre activité s’explique en partie par cela."


TMG.com - Êtes-vous tenté de revendre Boiloris, comme d’autres pourraient être tentés de passer la main. Georges Colson de Fram par exemple ?

D. M. : "Georges Colson m’a affirmé que ce n’était pas imminent. Un gros chèque, ça ne rend pas forcément heureux.

Il m’a dit : "J’aime bien le cassoulet, mais je ne vais pas en manger 15 par jour !". Je partage ce point de vue.

J’aime mon travail, j’y suis très attaché et j’en vis bien.

Je regrette cependant que le métier soit beaucoup moins festif qu’avant. On a arrêté Top Résa à Deauville parce que c’était synonyme de festivités. C’est absurde ! Maintenant, on ne parle plus que de réunions de travail.

Ce nouvel état d’esprit de la profession ne m’enchante pas !"

"30 à 40% des agences vont disparaître"

TMG.com - Puisque Boiloris n’est pas à vendre, quels sont vos projets ?

D. M. : "Comme je l’ai dit plus haut, je vais passer à la phase 2 de mon développement sur Internet et renforcer mon maillage sur Paris. Actuellement, je suis à la recherche de nouveaux point de ventes.

Et, à part sur Vannes, je ne cherche pas à me développer en province."


TMG.com - Comment voyez-vous l’avenir de la distribution ?

D. M. : "La distribution traditionnelle va perdre 30 à 40% de ses clients au profit des pure players. Ça veut dire qu’il y a 30 à 40% d'agences qui vont disparaître.

Le métier change à vitesse grand "V". Pour s’y adapter, il faut être porteur d’une marque forte, bénéficier de bons emplacements (les agences situées dans des rues secondaires sont menacées à très court terme) et s’appuyer sur des équipes de vendeurs experts."


(1) Cette activité s’organise autour de deux sociétés : Boiloris Enseignes Jet tours et Boiloris Développement Ambassades Fram.


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Commentaires

1.Posté par rengaine le 28/01/2010 09:16 | Alerter
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30 à 40 % d'agences vont disparaitre !!!!
avec tout le respect envers Mr MUNIN, j'ai déjà entendu cette rengaine 2 fois déjà :
1- Quand les gros TO anglo-saxons ont voulu débarquer en France au début des années 90
2- Quand Internet est arrivé
Résultat, il n'ay a jamais eu autant d'Agences dans les villes et c'est tant mieux !
Plus il y aura d'agences, plus les gens voudront voyager !

Ce genre d'annonce apocalyptique ne sert à rien et ne repose sur rien !!. Mr MUNIN devrait pourtant bien le savoir, compte tenu de ce que notre profession a subit ces dernières années :
- SRAS
- Grippe du Poulet
- Grippe A

Faisons tous notre travail du mieux possible et chacun s'en portera très bien
Salutations.

2.Posté par Jean Jacques R. le 28/01/2010 12:40 | Alerter
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"rengaine" a trés bien resumé l'impression que l'on retire de cette pige mais par contre je suis entierement d'accord avec la remarque de Munin sur top resa Deauville qui aurait été trop festif...doit-on avoir le profil de l'employé de banque ou du croquemort pour vivre ce métier?

3.Posté par N. Thellier le 28/01/2010 15:09 | Alerter
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Je suis curieuse de connaitre les hypothèses qui ont servis à cette conclusion. 30 à 40% sont des % qui mériteraient d'être étayés. Il y a aussi une notion de temps et de clientèle cible à intégrer à ce raisonnement. Et les réactions qui suivent cet article rappellent qu'il ne faut pas sous estimer la capacité d'adaptation des agents de voyages.

Aujourd'hui (et pour quelques années encore) se sont les seniors qui font vivre en grande partie les agences qui ont pignon sur rue. Cette génération a mis du temps avant de s'intéresser à Internet mais j'ai le sentiment que ça évolue. Pour autant, ils continuent de passer par une agence "traditionnelle" car il y a un conseil et un échange. On ne m'enlèvera pas de l'idée que l'aspect conseil apporté par un professionnel en agence ne remplacera jamais les conseillers cyborg qu'on peut déjà voir sur Internet.

En revanche, il est déjà temps de se pencher sur les évolutions nécessaires à l'agence de voyages afin de faire venir chez elle la génération Internet, celle qui pour satisfaire sa curiosité a pour premier réflexe d'aller "sur Internet" avant de regarder dans un livre.

...

Slts


4.Posté par Yves Barraud le 28/01/2010 15:20 | Alerter
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Je dois vous avouer que je n'ai pas choisi le titre qui, j'en conviens, ne correspond pas au fond de notre échange..

Le mien était : "Pour réussir, il faut être porteur d'une marque forte".

Certainement moins percutant…

Mais c'est - de mon point de vue - le message qu'il faut retenir de cet entretien avec D. Munin, qui adosse le développement de ses activités sur Jet tours et Fram.

5.Posté par laurence le 28/01/2010 19:15 | Alerter
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bref, si je résume , Mr Munin : " ce métier était plus drôle quand on faisait la fête à TOP RESA "...maintenant, les agents de voyages , ne friment plus à TOP RESA mais bossent en réunion ! ........et ça n'est pas drôle ! ......."30 à 40 % des agences vont disparaitre," c'est pour celà que j'en ouvre une à Vannes !.........................( je plaisante , mais ..) d'autres analyses démontrent le retour des clients vers l'agence physique !
dans des pays ayant vécu le Net avant nous !

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