L'OPCO Mobilités livre des pistes de réflexions sur l'évolution des éductours et notamment son cadre - Crédit photo : PhotoRoom, Depositphotos @tatus
Il y a 15 jours, alors que les 90 participants de la convention des Entreprises du Voyage Ile-de-France étaient bercés dans un engourdissement postprandial bien mérité, Valérie Boned a secoué la salle.
"Nous avons réussi enfin à trouver un cadre pour que les éductours rentrent dans la formation professionnelle des agents de voyages. Jusqu'à maintenant l'OPCO Mobilités refusait, ce n'est plus le cas maintenant," dévoilait la secrétaire générale des EDV.
Cette demande n'est pas nouvelle, les professionnels réclament depuis des années un cadre légal pour les voyages de découverte d'un lieu ou d'une destination.
Elle est devenue cruciale pour l'industrie, à l'heure du redémarrage. Les workshops sont-ils concernés aussi ?
"C’est de la formation et non des vacances !
Dans le tourisme 80% de nos formations (éductour, workshop, cocktails…) sont faites sur le temps personnel, les patrons doivent s’en rendre compte," nous avertit Myriam Tord, co-fondatrice du Helpdesk et conseillère voyages.
Bonne nouvelle : les éductours devraient bientôt entrer dans un cadre réglementé, avec des contraintes pour l'ensemble des parties prenantes. Mais quel en sera le cadre pour les TO et les AGV ? OPCO Mobilités nous en dit plus.
"Nous avons réussi enfin à trouver un cadre pour que les éductours rentrent dans la formation professionnelle des agents de voyages. Jusqu'à maintenant l'OPCO Mobilités refusait, ce n'est plus le cas maintenant," dévoilait la secrétaire générale des EDV.
Cette demande n'est pas nouvelle, les professionnels réclament depuis des années un cadre légal pour les voyages de découverte d'un lieu ou d'une destination.
Elle est devenue cruciale pour l'industrie, à l'heure du redémarrage. Les workshops sont-ils concernés aussi ?
"C’est de la formation et non des vacances !
Dans le tourisme 80% de nos formations (éductour, workshop, cocktails…) sont faites sur le temps personnel, les patrons doivent s’en rendre compte," nous avertit Myriam Tord, co-fondatrice du Helpdesk et conseillère voyages.
Bonne nouvelle : les éductours devraient bientôt entrer dans un cadre réglementé, avec des contraintes pour l'ensemble des parties prenantes. Mais quel en sera le cadre pour les TO et les AGV ? OPCO Mobilités nous en dit plus.
Eductours : pourquoi l'OPCO a changé son fusil d'épaule ?
Tout d'abord revenons sur le changement de paradigme.
Les Eductours, bien que certainement indispensables à la montée en compétences des acteurs, ne répondent pas aux obligations légales de reconnaissance d’une action de formation.
La branche, fortement soutenue par l’OPCO lors de ces dernières années de crise qui sont intervenues à la création des Opérateurs de Compétences (OPCO) a beaucoup œuvré pour le maintien des emplois et maintenant pour la reprise de l’activité.
Lors des derniers mois, plusieurs enquêtes ou prospectives ont été réalisées..
"C'est une profession qui a été fortement secouée et qu'il faut redynamiser.
Nous avons regardé les freins au sortir de la crise, notamment sur le recrutement et l'attractivité du secteur. Or, l'éductour est un axe professionnalisant et d'attractivité pour la profession," affirme Isabelle Maimbourg.
La problématique de ces déplacements est revenue sur la table, aussi bien du côté des représentants des patrons que des salariés.
L'ensemble des acteurs ont reconnu que ces voyages professionnels sont bénéfiques pour l'écosystème, sauf qu'ils ne sont pas évidents à valoriser, car ils ne sont pas considérés comme une action de formation.
Des rencontres ont eu lieu avec les Entreprises du Voyage et OPCO Mobilités. Celles-ci ont permis de remettre à plat les différentes étapes nécessaires au changement de statut de l’éductour.
Les Eductours, bien que certainement indispensables à la montée en compétences des acteurs, ne répondent pas aux obligations légales de reconnaissance d’une action de formation.
La branche, fortement soutenue par l’OPCO lors de ces dernières années de crise qui sont intervenues à la création des Opérateurs de Compétences (OPCO) a beaucoup œuvré pour le maintien des emplois et maintenant pour la reprise de l’activité.
Lors des derniers mois, plusieurs enquêtes ou prospectives ont été réalisées..
"C'est une profession qui a été fortement secouée et qu'il faut redynamiser.
Nous avons regardé les freins au sortir de la crise, notamment sur le recrutement et l'attractivité du secteur. Or, l'éductour est un axe professionnalisant et d'attractivité pour la profession," affirme Isabelle Maimbourg.
La problématique de ces déplacements est revenue sur la table, aussi bien du côté des représentants des patrons que des salariés.
L'ensemble des acteurs ont reconnu que ces voyages professionnels sont bénéfiques pour l'écosystème, sauf qu'ils ne sont pas évidents à valoriser, car ils ne sont pas considérés comme une action de formation.
Des rencontres ont eu lieu avec les Entreprises du Voyage et OPCO Mobilités. Celles-ci ont permis de remettre à plat les différentes étapes nécessaires au changement de statut de l’éductour.
Des éductours seulement sur le temps de travail !
"Ce n'est pas qu'une visite touristique.
Il faut, pour que l'action soit considérée comme une action de formation, compléter (entre autres) le tout avec une évaluation au démarrage et à la fin de l’action."
Maintenant que tout le monde est d'accord, le secteur va devoir se mettre à la tâche pour répondre à différents enjeux afin de valider le changement de cap.
Une réunion est prévue avec toutes les parties dans les prochaines semaines pour fixer un cadre. Il sera primordial de répondre aux contraintes techniques de l'évolution de statut.
C'est principalement sur ce point que nous ressentons une certaine crainte. Une peur de voir s'imposer une législation trop lourde.
"Comme toute action de formation, elle devra être cadrée, avec une vraie évaluation des compétences. Il y aura aussi une durée horaire à définir, ça peut être 35 h ou moins, puis nous devons nous assurer de l'accompagnement réel de l'apprenant.
A partir du moment où les éductours deviendront des formations, alors ils ne pourront QUE se dérouler sur le temps de travail.
Les week-end et les congés payés devront être exclus.
De plus, à destination, des référents seront nommés. Un programme pédagogique devra être instauré et découpé en fonction de grande période, comme les workshop, les visites et l'acculturation aux territoires.
Il sera aussi possible de mêler des moments en distanciel et présentiel.
Il faut, pour que l'action soit considérée comme une action de formation, compléter (entre autres) le tout avec une évaluation au démarrage et à la fin de l’action."
Maintenant que tout le monde est d'accord, le secteur va devoir se mettre à la tâche pour répondre à différents enjeux afin de valider le changement de cap.
Une réunion est prévue avec toutes les parties dans les prochaines semaines pour fixer un cadre. Il sera primordial de répondre aux contraintes techniques de l'évolution de statut.
C'est principalement sur ce point que nous ressentons une certaine crainte. Une peur de voir s'imposer une législation trop lourde.
"Comme toute action de formation, elle devra être cadrée, avec une vraie évaluation des compétences. Il y aura aussi une durée horaire à définir, ça peut être 35 h ou moins, puis nous devons nous assurer de l'accompagnement réel de l'apprenant.
A partir du moment où les éductours deviendront des formations, alors ils ne pourront QUE se dérouler sur le temps de travail.
Les week-end et les congés payés devront être exclus.
De plus, à destination, des référents seront nommés. Un programme pédagogique devra être instauré et découpé en fonction de grande période, comme les workshop, les visites et l'acculturation aux territoires.
Il sera aussi possible de mêler des moments en distanciel et présentiel.
Eductour : un cadre plus lourd qu'il n'y parait ?
Si le compte personnel de formation est mobilisé par le salarié, ce sera en dehors des demandes de financement de l’OPCO.
En outre, les éductours seront aussi évalués par des organismes spécifiques.
Une autre obligation pour que l’action soit reconnue comme une action de formation : qu’elle soit dispensée par un organisme de formation certifié Qualiopi (seule norme qualité existante en France).
Comme pour tous les organismes de formations, des critères de qualité sont exigés et contrôlés par les organismes autorisés (Qualiopi ou organismes mandatés par les OPCO).
Au final, nous risquons d'aller vers une intermédiation, avec des organismes de formation spécialisée certifiés Qualiopi en mesure d'attester de la dimension qualitative des éductours.
Pour le moment, rien n'est encore définitif car les tour-opérateurs et les agents de voyages doivent fixer avec l'OPCO ce cadre.
"Sur le fond, cela peut paraitre lourd mais en réalité les éductours existent toujours, car il y a une vraie dimension éducative. Les fondamentaux sont là.
La qualité de la formation est là aussi, sinon les TO ne les organiseraient plus et les patrons de la distribution n'enverraient plus leurs salariés," poursuit Isabelle Maimbourg.
En résumé, ces voyages ne deviendront pas des épreuves du baccalauréat ou d'un master. Il n'y a pas de révolution à attendre et il convient de ne pas dramatiser l'instauration d'un encadrement.
L'OPCO est là pour accompagner les besoins des branches et des entreprises. La réflexion engagée sur la possibilité d’un financement de cet éductour est une demande forte des entreprises du tourisme.
Autre atout : en plus de professionnaliser les éductours, ceux-ci pourraient être financés.
En outre, les éductours seront aussi évalués par des organismes spécifiques.
Une autre obligation pour que l’action soit reconnue comme une action de formation : qu’elle soit dispensée par un organisme de formation certifié Qualiopi (seule norme qualité existante en France).
Comme pour tous les organismes de formations, des critères de qualité sont exigés et contrôlés par les organismes autorisés (Qualiopi ou organismes mandatés par les OPCO).
Au final, nous risquons d'aller vers une intermédiation, avec des organismes de formation spécialisée certifiés Qualiopi en mesure d'attester de la dimension qualitative des éductours.
Pour le moment, rien n'est encore définitif car les tour-opérateurs et les agents de voyages doivent fixer avec l'OPCO ce cadre.
"Sur le fond, cela peut paraitre lourd mais en réalité les éductours existent toujours, car il y a une vraie dimension éducative. Les fondamentaux sont là.
La qualité de la formation est là aussi, sinon les TO ne les organiseraient plus et les patrons de la distribution n'enverraient plus leurs salariés," poursuit Isabelle Maimbourg.
En résumé, ces voyages ne deviendront pas des épreuves du baccalauréat ou d'un master. Il n'y a pas de révolution à attendre et il convient de ne pas dramatiser l'instauration d'un encadrement.
L'OPCO est là pour accompagner les besoins des branches et des entreprises. La réflexion engagée sur la possibilité d’un financement de cet éductour est une demande forte des entreprises du tourisme.
Autre atout : en plus de professionnaliser les éductours, ceux-ci pourraient être financés.
L'éductour pourrait être un titre professionnel !
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Pour ceux qui ne veulent pas assumer le rôle de formateur il sera possible de déléguer à des sociétés spécialisés le programme éducatif des séjours.
Un choix qui serait plus judicieux, au niveau de la transparence, de la qualité et de la montée en compétence de l'industrie.
A très court terme, l'éductour pourrait, si la volonté est collégiale, devenir un titre professionnel.
Concrètement, ce serait une certification professionnelle qui permettrait d’acquérir des compétences professionnelles spécifiques et favoriserait l’accès à l’emploi ou l’évolution professionnelle de son titulaire.
"Il atteste que son titulaire maîtrise les compétences, aptitudes et connaissances permettant l’exercice d’un métier," définit le site du ministère du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion.
Demain, grâce à un voyage au Sri Lanka, au Tunisie ou République dominicaine, vous pourriez devenir officiellement spécialiste de cette destination, selon le marché du travail.
Et pourquoi pas étendre ça aux Workshops ?
"Si le workshop est une formation commerciale classique, avec par exemple «comment développer son argumentaire commercial », nous pourrons les financer, car il s’agit alors d’un programme d’action de formation existante.
Par contre, si le workshop est un échange informel en dehors des heures de travail, comme un « after work », il ne sera pas possible de le valoriser et de le financer.
C'est tout le sujet de l'attractivité." conclut l’OPCO.
Un choix qui serait plus judicieux, au niveau de la transparence, de la qualité et de la montée en compétence de l'industrie.
A très court terme, l'éductour pourrait, si la volonté est collégiale, devenir un titre professionnel.
Concrètement, ce serait une certification professionnelle qui permettrait d’acquérir des compétences professionnelles spécifiques et favoriserait l’accès à l’emploi ou l’évolution professionnelle de son titulaire.
"Il atteste que son titulaire maîtrise les compétences, aptitudes et connaissances permettant l’exercice d’un métier," définit le site du ministère du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion.
Demain, grâce à un voyage au Sri Lanka, au Tunisie ou République dominicaine, vous pourriez devenir officiellement spécialiste de cette destination, selon le marché du travail.
Et pourquoi pas étendre ça aux Workshops ?
"Si le workshop est une formation commerciale classique, avec par exemple «comment développer son argumentaire commercial », nous pourrons les financer, car il s’agit alors d’un programme d’action de formation existante.
Par contre, si le workshop est un échange informel en dehors des heures de travail, comme un « after work », il ne sera pas possible de le valoriser et de le financer.
C'est tout le sujet de l'attractivité." conclut l’OPCO.