Exclusif : TUI Travel pourrait se séparer d'Havas et supprimer entre 250 et 300 emplois

David au secours de Goliath : autrement dit Marmara (230 salariés, 23 millions de bénéfices) pour sauver Nouvelles Frontières (1330 salariés, 31 millions de pertes).

Telle est la décision attendue de Pascal de Izaguirre et expliquée en comité d’entreprise extraordinaire vendredi dernier.

Les deux tour-opérateurs vont fusionner d’ici la fin de l’année avec, si l’on en croit une source interne, une gestion du nouvel ensemble confiée à Florian Vighier, l’actuel patron de Marmara notamment pour la production club.

Il sera appuyé par Christophe Pérot, l’actuel Pdg de Tourinter et Aventuria/Objectif pour ce qui est des circuits. Les différentes marques devraient être préservées.

L’ensemble sera administré par un triumvirat composé de Pascal de Izaguirre, Hervé Vighier, le président de Marmara et Bart Brackx, le directeur de TUI Travel pour l’Europe de l’Ouest.

L’impact social de cette réorganisation sera conséquent.

Une source interne situe la base de la négociation paritaire sur un volume de 250 et 300 départs volontaires ou non, soit deux fois plus qu‘évoqué en juin dernier.

Le PSE devrait être négocié avec les représentants du personnel à partir de septembre pour une mise en application dans le cours de 2012.

D‘après nos informations, le groupe serait également prêt à se séparer de la marque Havas Voyages rachetée en 2005 par Eric Debry avec l‘objectif d‘en faire une filiale de Touraventure.

Havas Voyages fait l’objet d’un partenariat conclu en mai 2010 avec Carlson Wagonlit donnant à ce réseau l’exploitation exclusive de la marque pour un délai de dix ans.

Plusieurs candidats seraient sur le dossier : un LBO mené par les cadres de Carlson Wagonlit avec l’appui d’un fonds d’investissement. Le nom de Thomas Cook qui a cédé la marque à NF, est également cité comme un possible repreneur.

Pascal de Izaguirre indique avoir envisagé une fermeture pure et simple du tour-opérateur Nouvelles Frontières qui va connaître cette année les pires résultats de son histoire.

Une façon de mieux frapper les esprits et faire passer la pilule. L’objectif est de ramener le groupe à l’équilibre en trois ans.

Il n’empêche que cette réorganisation française annoncée quinze jours avant la publication des résultats du troisième trimestre de TUI Travel est aussi un moyen de pacifier les analystes.

Même si TUI Travel n’a pas eu à faire une alerte sur ses résultats comme son concurrent Thomas Cook avec, en conséquence, la chute vertigineuse de la valeur de son action à la City de Londres, l’action TUI Travel a également été chahutée.

Tout le monde sait que l’année est compliquée pour l’industrie touristique. Toute décision censée améliorer la performance est donc la bienvenue…