FRAM - NG Travel : "Nous serions mieux disants sur le plan social", selon O. Kervella

Il est extrêmement difficile, dans ce lourd dossier de Fram, de prévoir ce qui va se passer, tant les rebondissements se succèdent.

C'est en effet ce soir, à minuit, que les offres de reprise du voyagiste défaillant doivent être déposés auprès du Tribunal de Commerce de Toulouse.

Pour l'instant, après le retrait brutal et inattendu du groupe chinois HNA, seul Karavel/Promovacances avait manifesté son intention de se porter acquéreur.

Dans une interview accordée à TourMaG.com la semaine dernière, Alain de Mendonca expliquait clairement ses projets concernant le voyagiste déchu.

Benoîtement, certains pensaient même que l'affaire était entendue et que le Tribunal, dans sa grande sagesse, statuerait illico et donnerait le bébé à Karavel/Promovac.

Le Tribunal a effectivement statué et placé l'entreprise toulousaine sous « redressement judiciaire », ouvrant ainsi la porte à de potentiels « autres » repreneurs, à condition de déposer un dossier avant le 10 novembre (aujourd'hui).

Nous avons pu joindre Olivier Kervella, lequel a bien voulu nous éclairer un tant soi peu.

« Effectivement, nous allons (NG Travel, ndlr) présenter au Tribunal une offre de reprise de Fram. Vous comprendrez que, à ce stade, je ne puisse pas entrer dans les détails, mais notre offre est très sérieuse et parfaitement viable.

Je dois rencontrer jeudi prochain, 12 novembre, les représentants du personnel et le CE de Fram, afin de leur présenter notre projet et je tiens à ce qu'ils soient les premiers informés.»

« Néanmoins, nous avons un partenaire financier, professionnel du tourisme, qui va participer à hauteur de 25 à 30% à ce plan. NG Travel, avec l'appui de ses banques, financera sur ses fonds propres le montant restant de cette reprise.

Les grandes marques ne meurent jamais, poursuit Olivier Kervella et nous montons un véritable projet d'entrepreneurs... alors que Karavel, ce n'est qu'un projet financier ».

A la question de savoir comment et pourquoi, Olivier Kervella explique « avoir une certaine connaissance en redressement de grandes entreprises de tourisme françaises », citant le cas de Look Voyages il y a maintenant quelques années. « Voyez ce qu'est la position de Look Voyages maintenant ».

« Certes, poursuit Kervella, nous sommes un challenger. Mais nous avons rencontré de nombreux salariés de Fram, lesquels sont très motivés et fermement attachés à la survie de leur entreprise.

En outre, nous pouvons bâtir une véritable synergie entre nos produits, notamment les Kappa Clubs et ceux de Fram. Particulièrement sur le long-courrier où notre offre deviendrait très complémentaire ».

Mais alors, quelle serait la différence entre l'offre de Promovacances et celle de NG Travel ?

« Si j'en crois les dossiers que nous avons pu examiner, nous serions mieux disants sur le plan social. Et c'est un point clé. »

« De plus, après avoir bien étudié la position actuelle de Fram, nous pensons, très optimistes, rétablir un équilibre dès 2016 et dégager de la rentabilité en 2017.

En tout état de cause, il est bien évident que les acomptes clients et tout ce qui en découle sera totalement pris en charge par notre groupe ».

Au moins de quoi rassurer l'APST.

En revanche, Olivier Kervella tient à préciser que « contrairement à ce qu'il a lu dans la presse, je n'ai jamais demandé à Georges Colson (un des actionnaires, ndlr) quoi que ce soit ».

Et quid de la distribution, notamment de Selectour Afat, lequel s'était positionné à hauteur de 10% dans le montage avorté avec les Chinois ?

« Pour l'instant, rien n'est prévu avec eux, répond Olivier Kervella. Il est vrai que nous avons parlé et que cela peut être un sujet à creuser... un peu plus tard. Nous sommes très déterminés, mais rien n'est fermé et nous pouvons toujours ouvrir à de nouveaux partenaires ».

Propos en partie confirmés par Jean-Pierre Mas, durant ce Congrès Manor à Madrid, lequel indiquait simplement avoir « eu des échanges avec NG Travel ».

Les jeux seront clos ce soir à minuit, le tribunal devrait examiner les offres le 18 novembre et statuer... aux alentours du 30.

Si tout va bien et que d'ici ce soir, de nouveaux larrons venus d'ailleurs ne postulent pas... Qui sait !