Wellness et bien-être : la France fait bouger les lignes pour revenir dans la course - Depositphotos.com Auteur gustavofrazao
Voyons tout d’abord ce qu’il se passe en Europe. Alors que le thermalisme domine l’offre de tourisme de santé, notamment en Allemagne, dans les pays de l’Est, en Italie… on se met également au goût du jour.
Exemple : « À Marbella en Espagne, entre mer et forêts de chênes, le jeûne thérapeutique Buchinger aborde les questions fondamentales de l’existence humaine selon une vision holistique, tout en mettant l’accent sur le principe de l’autonomisation, c’est-à-dire, en s’attachant à renforcer les capacités d’auto-guérison de chacun ».
Le jeûne est à la mode. C’est un fait. Mais, dans les centres Buchinger, qui ne sont que deux d’ailleurs, l’un en Espagne, l’autre sur le lac de Constance en Allemagne, le jeûne fait l’objet de séjours optimum sur le plan de l’efficacité tout en offrant un cadre d’un luxe inouï, à des tarifs tout aussi optimums.
En effet, non seulement, 10 jours minimum sont obligatoires mais chaque jour coûte au moins 300 à 400 euros par personne. On est donc bien dans le registre des soins de grand luxe. Un créneau ambitieux et recherché.
Exemple : « À Marbella en Espagne, entre mer et forêts de chênes, le jeûne thérapeutique Buchinger aborde les questions fondamentales de l’existence humaine selon une vision holistique, tout en mettant l’accent sur le principe de l’autonomisation, c’est-à-dire, en s’attachant à renforcer les capacités d’auto-guérison de chacun ».
Le jeûne est à la mode. C’est un fait. Mais, dans les centres Buchinger, qui ne sont que deux d’ailleurs, l’un en Espagne, l’autre sur le lac de Constance en Allemagne, le jeûne fait l’objet de séjours optimum sur le plan de l’efficacité tout en offrant un cadre d’un luxe inouï, à des tarifs tout aussi optimums.
En effet, non seulement, 10 jours minimum sont obligatoires mais chaque jour coûte au moins 300 à 400 euros par personne. On est donc bien dans le registre des soins de grand luxe. Un créneau ambitieux et recherché.
En Italie qui semble être la destination ayant le mieux développé son offre de « benessere », dans le Val d’Aoste, les Dolomites, le Haut Adige, le long des grands lacs du nord, en Toscane, autour de Rome, une gamme d’établissements de grand luxe est désormais disponible.
Signés par de grands noms de l’architecture, ils ont soit été construits de toutes pièces, soit ont remplacé des établissements haut-de-gamme existants.
Parfaitement modernisés, combinant écologie et luxe avec « bien-être » physique et mental, ils reçoivent surtout une clientèle nationale et un petit tiers de clientèles internationales.
Quant à la Suisse et l’Autriche, elles sont aussi au fait de cette tendance avec un établissement historique comme La Prairie à Montreux qui fait partie des établissements les plus exclusifs du monde. En grande partie grâce à sa gamme de cosmétiques.
Signés par de grands noms de l’architecture, ils ont soit été construits de toutes pièces, soit ont remplacé des établissements haut-de-gamme existants.
Parfaitement modernisés, combinant écologie et luxe avec « bien-être » physique et mental, ils reçoivent surtout une clientèle nationale et un petit tiers de clientèles internationales.
Quant à la Suisse et l’Autriche, elles sont aussi au fait de cette tendance avec un établissement historique comme La Prairie à Montreux qui fait partie des établissements les plus exclusifs du monde. En grande partie grâce à sa gamme de cosmétiques.
France : la montagne joue la carte du bien-être sous toutes ses formes et devient zen
Longtemps en reste faute d’avoir de véritables thérapies originales à offrir, la France pour sa part est restée attachée à son offre thermale, avec 87 stations et un marché captif, celui des curistes dont les soins sont remboursés par la sécurité sociale.
Lequel s’établit aux environs de 600 000 en année normale mais a perdu 200 000 d’entre eux ces deux dernières années. Certes, quelques stations comme Vittel ou Evian ont bien tenté de jouer le jeu et diversifié leur offre.
Tandis que les établissements de thalassothérapie ont longtemps incarné la seule offre de bien-être non médicalisée. Avec un certain succès d’ailleurs puisqu’aujourd’hui encore, les quelque 50 centres ont vu leurs clientèles (avant Covid augmenter).
Malgré des durées de séjour plus courtes. Sauf que la concurrence du bassin méditerranéen a émergé et les voilà en compétition avec l’Espagne, le Maroc, la Tunisie, la Grèce…
On notera aussi que de nombreux hôtels de luxe ont pris le parti de confier les clés de leurs espaces de bien-être à des marques prestigieuses de cosmétiques. Ainsi, les spas signés Nuxe, Clarens, les Cinq mondes, Deep Blue… se sont multipliés.
Dans les villes et les territoires touristiques. Avec un défaut : proposer des soins standardisés à une clientèle qui a justement besoin de s’évader des standards et profiter d’une originalité en adéquation avec le cadre environnemental et la tradition locale.
Lequel s’établit aux environs de 600 000 en année normale mais a perdu 200 000 d’entre eux ces deux dernières années. Certes, quelques stations comme Vittel ou Evian ont bien tenté de jouer le jeu et diversifié leur offre.
Tandis que les établissements de thalassothérapie ont longtemps incarné la seule offre de bien-être non médicalisée. Avec un certain succès d’ailleurs puisqu’aujourd’hui encore, les quelque 50 centres ont vu leurs clientèles (avant Covid augmenter).
Malgré des durées de séjour plus courtes. Sauf que la concurrence du bassin méditerranéen a émergé et les voilà en compétition avec l’Espagne, le Maroc, la Tunisie, la Grèce…
On notera aussi que de nombreux hôtels de luxe ont pris le parti de confier les clés de leurs espaces de bien-être à des marques prestigieuses de cosmétiques. Ainsi, les spas signés Nuxe, Clarens, les Cinq mondes, Deep Blue… se sont multipliés.
Dans les villes et les territoires touristiques. Avec un défaut : proposer des soins standardisés à une clientèle qui a justement besoin de s’évader des standards et profiter d’une originalité en adéquation avec le cadre environnemental et la tradition locale.
En revanche, les stations de montagne ont compris l’intérêt de profiter de leur environnement naturel, leurs sommets, leur faune, leur flore, leur silence pour se reconvertir en stations de remise en forme pendant l’été.
L’opportunité est certes de taille. Ainsi, dans le dernier dossier de France Montagne, on apprend que Courchevel propose de la « marche peace » qui consiste en exercices de respiration, inspirée des marches bouddhistes.
Aux Saisies, c’est pareil : on marche en faisant du Qi Gong et yoga. Aux Arcs, l’heure est aux balades zen. A Val d’Isère, c’est la pêche qui est mise à l’heure du bien-être…
A Saint François Longchamp, une association « Tourisme et montagnothérapie » composée d’une accompagnatrice, un naturopathe et des agriculteurs propose aux vacanciers des randos à dos d’âne et toutes sortes d’activités de pleine nature simples, capables d’apporter de petits bonheurs !
Val Thorens, Samoens, Mégève, Combloux… jouent aussi à fond cette carte inévitablement gagnante et porteuse d’avenir dont le principal mérite est de se produire dans un cadre naturel sans nécessiter de gros investissements en équipements adaptés.
Et, en plus, cela plaît à une clientèle globalement de plus en plus jeune, toujours majoritairement féminine, exigeante et avertie, que l’on peut diviser en deux catégories majeures :
L’opportunité est certes de taille. Ainsi, dans le dernier dossier de France Montagne, on apprend que Courchevel propose de la « marche peace » qui consiste en exercices de respiration, inspirée des marches bouddhistes.
Aux Saisies, c’est pareil : on marche en faisant du Qi Gong et yoga. Aux Arcs, l’heure est aux balades zen. A Val d’Isère, c’est la pêche qui est mise à l’heure du bien-être…
A Saint François Longchamp, une association « Tourisme et montagnothérapie » composée d’une accompagnatrice, un naturopathe et des agriculteurs propose aux vacanciers des randos à dos d’âne et toutes sortes d’activités de pleine nature simples, capables d’apporter de petits bonheurs !
Val Thorens, Samoens, Mégève, Combloux… jouent aussi à fond cette carte inévitablement gagnante et porteuse d’avenir dont le principal mérite est de se produire dans un cadre naturel sans nécessiter de gros investissements en équipements adaptés.
Et, en plus, cela plaît à une clientèle globalement de plus en plus jeune, toujours majoritairement féminine, exigeante et avertie, que l’on peut diviser en deux catégories majeures :
- Les experts en quête de « mieux être » : ils ont tenté de multiples expériences, se montrent très pointilleux vis-à-vis des établissements et des soins qu’on leur propose et cherchent avant tout l’efficacité. Parmi eux, une partie reste fidèle à un établissement lui garantissant la performance souhaitée. Une autre partie pour sa part cherche la nouveauté.
- Les curieux en quête d’expérience, de « fun », de plaisir : curieux, ils cherchent à pimenter leur voyage de découverte d’un nouveau style. Ils essaient donc toutes sortes de pratiques, en quelques heures ou un peu plus. Juste pour le plaisir de découvrir des nouveautés auxquelles par la suite, ils peuvent adhérer et devenir des fidèles dans leur vie quotidienne.
- Les curieux en quête d’expérience, de « fun », de plaisir : curieux, ils cherchent à pimenter leur voyage de découverte d’un nouveau style. Ils essaient donc toutes sortes de pratiques, en quelques heures ou un peu plus. Juste pour le plaisir de découvrir des nouveautés auxquelles par la suite, ils peuvent adhérer et devenir des fidèles dans leur vie quotidienne.
La stratégie nationale cherche à renouveler le thermalisme grâce au bien-être
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Mais, face à ce constat, la bonne nouvelle car il en est une, revient à la prise de conscience de l’Etat d’une part, qui a indiqué que « le bien-être en particulier dans une station thermale semble une voie porteuse de développement qui pourrait s’appuyer sur une identité commune, capitalisant sur l’existant et permettant de préparer l’avenir et d’adopter de bonnes orientations stratégiques ».
Pour cela un budget important a été dégagé : 10 millions euros de subventions du fonds « Avenir montagne » et 500 000 euros par Atout-France pour la promotion ainsi que des prêts de très long terme sur le fonds d’épargne de la Banque des territoires.
Cette bonne nouvelle revient aussi aux stations thermales elles-mêmes qui, réunies à Paris, le 11 mai dernier, par l’Association nationale des maires des communes thermales, ont exprimé à travers de nombreuses interventions et la voix de leur président Paul Audan, maire de Gréoux-les-Bains, leur adhésion à des stratégies de développement de l’offre de bien-être.
En faisant preuve d’une créativité capable d’attirer vers leurs stations une clientèle touristique demandeuse non seulement de variété et de qualité dans ce domaine mais aussi d’escapades touristiques dans la région, celles-ci entendent se mettre au goût du jour, accroître leurs clientèles et la diversifier, et ainsi étaler leurs saisons.
Est-on à la veille d’un « aggiornamiento » ? Probablement. A condition que la précipitation ne l’emporte pas sur la réflexion et la conceptualisation de produits et de soins dont le sérieux ne peut être sacrifié. Or, la France n’a pas vraiment de tradition dans ce domaine. ( Ce sera le thème d’un prochain article).
Lire aussi :
- FUTUROSCOPIE - Le retour en grâce du marché du wellness après la pandémie
- FUTUROSCOPIE - La France a-t-elle un « happyness » à vendre ?
Pour cela un budget important a été dégagé : 10 millions euros de subventions du fonds « Avenir montagne » et 500 000 euros par Atout-France pour la promotion ainsi que des prêts de très long terme sur le fonds d’épargne de la Banque des territoires.
Cette bonne nouvelle revient aussi aux stations thermales elles-mêmes qui, réunies à Paris, le 11 mai dernier, par l’Association nationale des maires des communes thermales, ont exprimé à travers de nombreuses interventions et la voix de leur président Paul Audan, maire de Gréoux-les-Bains, leur adhésion à des stratégies de développement de l’offre de bien-être.
En faisant preuve d’une créativité capable d’attirer vers leurs stations une clientèle touristique demandeuse non seulement de variété et de qualité dans ce domaine mais aussi d’escapades touristiques dans la région, celles-ci entendent se mettre au goût du jour, accroître leurs clientèles et la diversifier, et ainsi étaler leurs saisons.
Est-on à la veille d’un « aggiornamiento » ? Probablement. A condition que la précipitation ne l’emporte pas sur la réflexion et la conceptualisation de produits et de soins dont le sérieux ne peut être sacrifié. Or, la France n’a pas vraiment de tradition dans ce domaine. ( Ce sera le thème d’un prochain article).
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Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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