Fahd Hamidaddin nous livre les ambitions de l'Arabie Saoudite en matière de tourisme : "Nous voulons donc faire du tourisme un contributeur de notre économie aussi important qu’il l’est pour vous en France. S’il contribue aujourd’hui à 2,5% de notre PIB, notre but est d’atteindre au moins les 10% d’ici 2030. " DEPOSITPHOTOS Auteur doglikehorse
TourMaG.com - Commençons par le commencement. Pourquoi l’Arabie Saoudite veut-elle finalement s’ouvrir au tourisme ? Quels sont vos axes de travail ?
Fahd Hamidaddin : Nos réserves de pétrole nous ont conféré une économie forte, mais les énergies fossiles ne sont pas l’avenir…
Clairement, il s’agit maintenant de diversifier notre économie et de s’éloigner du pétrole, mais aussi de combattre la menace du chômage, en particulier chez les jeunes. L’Arabie Saoudite est la capitale des jeunes au Moyen-Orient : 70% de la population a moins de 45 ans.
Lorsque vous regardez les secteurs les plus créateurs d’emplois, il est logique que nous nous tournions vers le tourisme. C’est un secteur qui offre du travail à tout le monde, en particulier aux faibles niveaux de qualifications.
Nous voulons donc faire du tourisme un contributeur de notre économie aussi important qu’il l’est pour vous en France. S’il contribue aujourd’hui à 2,5% de notre PIB, notre but est d’atteindre au moins les 10% d’ici 2030. Nous avons toujours accueilli des musulmans du monde entier, maintenant nous nous ouvrons à tous les touristes.
TourMaG.com - Quels sont les objectifs de votre visite à Paris ?
Fahd Hamidaddin : D’abord, établir des partenariats. Aucune destination ne peut croître par elle-même. Nous devons nous assurer que nous avons des partenaires crédibles à nos côtés et que les voyageurs français choisissent l’Arabie Saoudite pour les bonnes raisons. Je suis donc venu parler avec des tour-opérateurs, des agents de voyage, groupes hôteliers, compagnies de croisières…
TourMaG.com - Par exemple ? Avez-vous des actualités à nous dévoiler ?
Fahd Hamidaddin : J’en rencontre énormément et j’ai peur de ne pas pouvoir divulguer de noms. Mais tous sont partants, sur tous les secteurs : voyages de luxe, grand public, agences en ligne, classiques…
Fahd Hamidaddin : Nos réserves de pétrole nous ont conféré une économie forte, mais les énergies fossiles ne sont pas l’avenir…
Clairement, il s’agit maintenant de diversifier notre économie et de s’éloigner du pétrole, mais aussi de combattre la menace du chômage, en particulier chez les jeunes. L’Arabie Saoudite est la capitale des jeunes au Moyen-Orient : 70% de la population a moins de 45 ans.
Lorsque vous regardez les secteurs les plus créateurs d’emplois, il est logique que nous nous tournions vers le tourisme. C’est un secteur qui offre du travail à tout le monde, en particulier aux faibles niveaux de qualifications.
Nous voulons donc faire du tourisme un contributeur de notre économie aussi important qu’il l’est pour vous en France. S’il contribue aujourd’hui à 2,5% de notre PIB, notre but est d’atteindre au moins les 10% d’ici 2030. Nous avons toujours accueilli des musulmans du monde entier, maintenant nous nous ouvrons à tous les touristes.
TourMaG.com - Quels sont les objectifs de votre visite à Paris ?
Fahd Hamidaddin : D’abord, établir des partenariats. Aucune destination ne peut croître par elle-même. Nous devons nous assurer que nous avons des partenaires crédibles à nos côtés et que les voyageurs français choisissent l’Arabie Saoudite pour les bonnes raisons. Je suis donc venu parler avec des tour-opérateurs, des agents de voyage, groupes hôteliers, compagnies de croisières…
TourMaG.com - Par exemple ? Avez-vous des actualités à nous dévoiler ?
Fahd Hamidaddin : J’en rencontre énormément et j’ai peur de ne pas pouvoir divulguer de noms. Mais tous sont partants, sur tous les secteurs : voyages de luxe, grand public, agences en ligne, classiques…
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Berceau de l'Arabie authentique
TourMaG.com - Vous souhaitez donc vous lancer sur tous les types de tourisme ?
Fahd Hamidaddin : Oui car je pense que notre destination est très diverse.
TourMaG.com - Qatar, Bahreïn : nombreux sont vos voisins du Golfe qui ont lancé les mêmes stratégies d’ouverture au tourisme ces dernières années. Qu’est ce que l’Arabie Saoudite offre de plus ?
Fahd Hamidaddin : Nous pensons que notre pays est le le berceau de l’Arabie authentique et de la culture du moyen-orientale.
Tout ce que vous pouvez y voir, nos sites Unesco, notre capitale, notre culture … est intemporel, tout vous ramène des centaines d’années en arrière.
Mais nous avons aussi des évènements iconiques qui se créent : le festival Riyad Season, le premier Grand prix de formule 1 en décembre, l’immense festival de musique électronique Middle Beast…
J’ajoute aussi nos destinations balnéaires de la Mer Rouge pour les croisières et la plongée. Autre avantage : l’immensité du pays nous donne une grande variété de paysages et de températures et nous permet d’accueillir des touristes toute l’année : du soleil d’hiver en bord de mer jusqu’aux montagnes du sud pour la fraicheur en été.
Fahd Hamidaddin : Oui car je pense que notre destination est très diverse.
TourMaG.com - Qatar, Bahreïn : nombreux sont vos voisins du Golfe qui ont lancé les mêmes stratégies d’ouverture au tourisme ces dernières années. Qu’est ce que l’Arabie Saoudite offre de plus ?
Fahd Hamidaddin : Nous pensons que notre pays est le le berceau de l’Arabie authentique et de la culture du moyen-orientale.
Tout ce que vous pouvez y voir, nos sites Unesco, notre capitale, notre culture … est intemporel, tout vous ramène des centaines d’années en arrière.
Mais nous avons aussi des évènements iconiques qui se créent : le festival Riyad Season, le premier Grand prix de formule 1 en décembre, l’immense festival de musique électronique Middle Beast…
J’ajoute aussi nos destinations balnéaires de la Mer Rouge pour les croisières et la plongée. Autre avantage : l’immensité du pays nous donne une grande variété de paysages et de températures et nous permet d’accueillir des touristes toute l’année : du soleil d’hiver en bord de mer jusqu’aux montagnes du sud pour la fraicheur en été.
Rivaliser avec la France
TourMaG.com - Combien de touristes français espérez-vous attirer chaque année ?
Fahd Hamidaddin : Nous avons des objectifs pour chaque marché émetteur. En France je préciserai juste que nous investissons beaucoup : nous ouvrons un bureau à Paris, attirons les partenaires, travaillons sur le marketing digital, réseaux sociaux, agences de voyages novatrices…
Et parce que nous partons de zéro, nous nous inspirons de ce qui se fait chez les destinations touristiques leaders, la France en tête.
TourMaG.com - C’est-à-dire ?
Fahd Hamidaddin : La France est la destination n°1 dans le monde et notre but est d’essayer de rivaliser un petit peu. C’est très ambitieux mais nous suivons de près votre objectif d’atteindre 100 millions de visiteurs…
TourMaG.com - C’est un but énorme…
Fahd Hamidaddin : Mais nous avons des ambitions énormes !
TourMaG.com - Qu’en est-il de la sécurité sur place ? Un ou une Française peut se rendre dans le pays seul, sans aucun problème ?
Fahd Hamidaddin : Bien sûr. Je laisse les classements et rapports internationaux parler à ma place, en terme de crimes, harcèlements… Nous sommes un pays très, très sûr.
TourMaG.com - Al-Ula, Riyad, mer Rouge… Quel est le premier lieu à visiter en se rendant en Arabie Saoudite ?
Fahd Hamidaddin : Que diriez-vous de venir visiter, et ensuite vous me direz !
TourMaG.com - Quel serait pour finir le message que vous souhaiteriez passer aux professionnels du tourisme français ?
Fahd Hamidaddin : Associez-vous avec l’Arabie Saoudite ! C’est s’associer avec une destination qui veut croître de manière novatrice, durable, inhabituelle, et façonner le futur du tourisme.
Fahd Hamidaddin : Nous avons des objectifs pour chaque marché émetteur. En France je préciserai juste que nous investissons beaucoup : nous ouvrons un bureau à Paris, attirons les partenaires, travaillons sur le marketing digital, réseaux sociaux, agences de voyages novatrices…
Et parce que nous partons de zéro, nous nous inspirons de ce qui se fait chez les destinations touristiques leaders, la France en tête.
TourMaG.com - C’est-à-dire ?
Fahd Hamidaddin : La France est la destination n°1 dans le monde et notre but est d’essayer de rivaliser un petit peu. C’est très ambitieux mais nous suivons de près votre objectif d’atteindre 100 millions de visiteurs…
TourMaG.com - C’est un but énorme…
Fahd Hamidaddin : Mais nous avons des ambitions énormes !
TourMaG.com - Qu’en est-il de la sécurité sur place ? Un ou une Française peut se rendre dans le pays seul, sans aucun problème ?
Fahd Hamidaddin : Bien sûr. Je laisse les classements et rapports internationaux parler à ma place, en terme de crimes, harcèlements… Nous sommes un pays très, très sûr.
TourMaG.com - Al-Ula, Riyad, mer Rouge… Quel est le premier lieu à visiter en se rendant en Arabie Saoudite ?
Fahd Hamidaddin : Que diriez-vous de venir visiter, et ensuite vous me direz !
TourMaG.com - Quel serait pour finir le message que vous souhaiteriez passer aux professionnels du tourisme français ?
Fahd Hamidaddin : Associez-vous avec l’Arabie Saoudite ! C’est s’associer avec une destination qui veut croître de manière novatrice, durable, inhabituelle, et façonner le futur du tourisme.
Des négociations très politiques
Suivant les exemples de ses voisins, la grande nation du Golfe arabique avait débuté avant le Covid sa politique d’ouverture à l’étranger et veut maintenant, à grands coups de milliards, appuyer sur l’accélérateur.
Les annonces de partenariats se multiplient ces derniers jours, comme entre MSC et Saudia.
En visite à Riyad, Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué en charge des transports, a annoncé un projet de « coopération large » avec le royaume saoudien « dans le domaine des transports, notamment l’aviation civile ».
Dans la foulée, la Commission royale pour Al-Ula et l’Unesco ont annoncé la signature d’un partenariat « pour ouvrir au monde entier la richesse de la culture et du patrimoine de l’Arabie saoudite ».
Suivant les exemples de ses voisins, la grande nation du Golfe arabique avait débuté avant le Covid sa politique d’ouverture à l’étranger et veut maintenant, à grands coups de milliards, appuyer sur l’accélérateur.
Les annonces de partenariats se multiplient ces derniers jours, comme entre MSC et Saudia.
En visite à Riyad, Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué en charge des transports, a annoncé un projet de « coopération large » avec le royaume saoudien « dans le domaine des transports, notamment l’aviation civile ».
Dans la foulée, la Commission royale pour Al-Ula et l’Unesco ont annoncé la signature d’un partenariat « pour ouvrir au monde entier la richesse de la culture et du patrimoine de l’Arabie saoudite ».
Se rendre en Arabie saoudite : quelques liens utiles
- www.visitsaudi.com/fr/about-e-visa
- www.visitsaudi.com/fr/covid-19-information-page
- www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/
- www.visitsaudi.com/fr/about-e-visa
- www.visitsaudi.com/fr/covid-19-information-page
- www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/
La réaction de Samia et Raouf Benslimane (Thalasso n°1 et Ôvoyages), rédacteurs en chef du "MemberShip Club"
L’Arabie Saoudite dispose de la 2e plus grande réserve de pétrole au monde, estimée à environ 260 milliards de barils.
Elle est aussi le berceau religieux et le lieu de pèlerinage pour les près de 2 milliards de musulmans ; c’est donc assurément une très grande puissance sur le plan économique mais aussi une destination importante pour le tourisme religieux compte tenu du nombre de pèlerins qu’elle accueille tout au long de l’année.
Partant de ces caractéristiques et de cette image très spécifiques, l’Arabie Saoudite peut-elle modifier son image et ajouter à sa forte identité de destination religieuse une composante balnéaire et culturelle pour devenir une destination de tourisme global ?
Tel pourrait être le cas pratique marketing à donner aux étudiants des grandes Business Schools…
Si nous envisageons la question selon notre propre et longue expérience de tour-opérateur, qui a lancé des destinations quasi inconnues du marché français, la réponse est évidemment affirmative, et ne résiste à aucun doute ni critique pour plusieurs raisons :
- une destination est à l’image de ce que veulent ses dirigeants car c’est le politique qui donne sa vision et, de là, détermine les actions ; c’est donc du politique que doit émaner toute décision stratégique appliquée au tourisme (les exemples sont nombreux de destinations qui ont opéré un virage stratégique et défini une vision sur une, voire deux décennies, avec un succès indéniable pour ne citer que le Maroc ou les Emirats, dont Dubaï et Abu Dhabi…).
En l’occurrence, le Prince Mohamed Bin Salman a défini une vision qui est basée sur la volonté de sortir le pays du tout pétrole en anticipant sur le long terme et cette vision est le préalable aux actions et aux moyens à adapter. Et les moyens on le sait sont immenses.
- c’est l’offre qui provoque la demande et non le contraire, en clair le client partira là où l’offre répondra à sa demande, et il semble que l’Arabie Saoudite dispose de plusieurs arguments encore inconnus pour séduire la plus large clientèle sur le plan international et c’est cela qui justifie et valide la nouvelle vision du Royaume qui souhaite tout simplement investir sur la valorisation et la promotion de son riche patrimoine que nous avons personnellement découvert lors de la visite du Pavillon de l’Arabie Saoudite à l’Expo Universelle.
- l’Arabie Saoudite offre une palette incroyable de lieux à explorer, le désert bien sûr, mais aussi des paysages de montagnes, de canyons, des plages aux eaux turquoise propices à un tourisme balnéaire de luxe (dont les plages de Farasan Al Kabir et d’Um Luj) et dispose de grands territoires verts alors qu’on s’attendrait à une immense étendue exclusivement aride.
Enfin, il semble même que le Royaume veuille se différencier par un programme très ambitieux de tourisme plus écologique (à l’image de ce qui a été fait dans la ville d’Abha, où des dizaines de milliers d’arbres et de fleurs ont été plantés), ce qui mettrait clairement sur orbite le Royaume en tant que destination avant-gardiste (malgré l’urgence et le retard pris par tous les pays) et bénéficierait d’un préjugé favorable et excellent pour son image de marque au moment où le sujet préoccupe tous les habitants de la planète…
Elle est aussi le berceau religieux et le lieu de pèlerinage pour les près de 2 milliards de musulmans ; c’est donc assurément une très grande puissance sur le plan économique mais aussi une destination importante pour le tourisme religieux compte tenu du nombre de pèlerins qu’elle accueille tout au long de l’année.
Partant de ces caractéristiques et de cette image très spécifiques, l’Arabie Saoudite peut-elle modifier son image et ajouter à sa forte identité de destination religieuse une composante balnéaire et culturelle pour devenir une destination de tourisme global ?
Tel pourrait être le cas pratique marketing à donner aux étudiants des grandes Business Schools…
Si nous envisageons la question selon notre propre et longue expérience de tour-opérateur, qui a lancé des destinations quasi inconnues du marché français, la réponse est évidemment affirmative, et ne résiste à aucun doute ni critique pour plusieurs raisons :
- une destination est à l’image de ce que veulent ses dirigeants car c’est le politique qui donne sa vision et, de là, détermine les actions ; c’est donc du politique que doit émaner toute décision stratégique appliquée au tourisme (les exemples sont nombreux de destinations qui ont opéré un virage stratégique et défini une vision sur une, voire deux décennies, avec un succès indéniable pour ne citer que le Maroc ou les Emirats, dont Dubaï et Abu Dhabi…).
En l’occurrence, le Prince Mohamed Bin Salman a défini une vision qui est basée sur la volonté de sortir le pays du tout pétrole en anticipant sur le long terme et cette vision est le préalable aux actions et aux moyens à adapter. Et les moyens on le sait sont immenses.
- c’est l’offre qui provoque la demande et non le contraire, en clair le client partira là où l’offre répondra à sa demande, et il semble que l’Arabie Saoudite dispose de plusieurs arguments encore inconnus pour séduire la plus large clientèle sur le plan international et c’est cela qui justifie et valide la nouvelle vision du Royaume qui souhaite tout simplement investir sur la valorisation et la promotion de son riche patrimoine que nous avons personnellement découvert lors de la visite du Pavillon de l’Arabie Saoudite à l’Expo Universelle.
- l’Arabie Saoudite offre une palette incroyable de lieux à explorer, le désert bien sûr, mais aussi des paysages de montagnes, de canyons, des plages aux eaux turquoise propices à un tourisme balnéaire de luxe (dont les plages de Farasan Al Kabir et d’Um Luj) et dispose de grands territoires verts alors qu’on s’attendrait à une immense étendue exclusivement aride.
Enfin, il semble même que le Royaume veuille se différencier par un programme très ambitieux de tourisme plus écologique (à l’image de ce qui a été fait dans la ville d’Abha, où des dizaines de milliers d’arbres et de fleurs ont été plantés), ce qui mettrait clairement sur orbite le Royaume en tant que destination avant-gardiste (malgré l’urgence et le retard pris par tous les pays) et bénéficierait d’un préjugé favorable et excellent pour son image de marque au moment où le sujet préoccupe tous les habitants de la planète…
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