D'après Thierry Millon (Altares), le gouvernement va devoir trouver une solution aux PGE et vite - Depositphotos @stockasso
Le tas de sable n'a pas enseveli les réseaux de distribution.
L'expression a été utilisée à maintes reprises par Jean-Pierre Mas, Président des Entreprises du Voyage durant la crise sanitaire, pour symboliser la situation économique des agents de voyages se retrouvant avec aucune ou peu de rentrées d'argent et en parallèle des dépenses importantes.
Alors que le secteur reprend des couleurs, il se retrouve avec une épée de Damoclès, celle des PGE à rembourser.
La dernière étude d'Altares sur les défaillances d'entreprise, réalisée au 1er trimestre 2022, dévoile une explosion des procédures (9972, +34,6 %) sur un an. S'il n'y a pas de déferlante, l'économie française fait plutôt face à un dur retour à la réalité.
Surtout les niveaux se rapprochent maintenant de ceux de 2020, voire même 2019.
Pour le tourisme, le cabinet annonce le chiffre de 15 agences de voyages qui ont déposé.
"La hausse est de 25% ce qui est mieux que la moyenne nationale et n'est pas non plus douloureux pour le secteur,"nous révèle Thierry Millon, le directeur des études Altares.
L'expression a été utilisée à maintes reprises par Jean-Pierre Mas, Président des Entreprises du Voyage durant la crise sanitaire, pour symboliser la situation économique des agents de voyages se retrouvant avec aucune ou peu de rentrées d'argent et en parallèle des dépenses importantes.
Alors que le secteur reprend des couleurs, il se retrouve avec une épée de Damoclès, celle des PGE à rembourser.
La dernière étude d'Altares sur les défaillances d'entreprise, réalisée au 1er trimestre 2022, dévoile une explosion des procédures (9972, +34,6 %) sur un an. S'il n'y a pas de déferlante, l'économie française fait plutôt face à un dur retour à la réalité.
Surtout les niveaux se rapprochent maintenant de ceux de 2020, voire même 2019.
Pour le tourisme, le cabinet annonce le chiffre de 15 agences de voyages qui ont déposé.
"La hausse est de 25% ce qui est mieux que la moyenne nationale et n'est pas non plus douloureux pour le secteur,"nous révèle Thierry Millon, le directeur des études Altares.
Les anciennes agences de voyages sont les plus en difficultés !
Plus de la moitié des défaillances (8) se concentrent dans deux régions (PACA et Île de France), les principaux bassins économiques français. Ce n'est pas le seul enseignement à tirer pour le secteur.
En effet, selon le directeur des études, la distribution du voyage observe contrairement au niveau national que seulement deux agences sur les 15 ont été placées en redressement judiciaire.
"Toutes les autres ont fait l'objet d'une liquidation, donc une fermeture immédiate", précise Thierry Millon.
Alors que la première procédure vise à trouver un repreneur et sauver l'entreprise, quand la liquidation vise à mettre fin à l’activité dans les meilleures conditions possibles.
Le business-modèle des agences a été soumis à rude épreuve durant la pandémie, alors que certaines survivaient grâce à l'argent des réservations.
Privés durant 2 ans de ce matelas et face à la fin de la protection conférée par l'ordonnance du 25 mars 2020, des professionnels ont dû baisser le rideau, en raison d'une trésorerie exsangue.
De plus, alors qu'au niveau national, les jeunes entreprises c'est-à-dire les structures de moins de 3 ans sont surreprésentées (1927 procédures, +52 %), dans la distribution, nous observons le strict opposé.
"Plus de la moitié (8 agences) sont des points de vente qui ont été créés, il y a plus de 20 ans. De 22 à 41 ans, pour être plus précis" nous explique l'analyste.
Il est intéressant d'observer que cette partie de l'industrie démontre une vulnérabilité des anciennes structures, alors que les entreprises de moins de 5 sont absentes des défaillances.
En effet, selon le directeur des études, la distribution du voyage observe contrairement au niveau national que seulement deux agences sur les 15 ont été placées en redressement judiciaire.
"Toutes les autres ont fait l'objet d'une liquidation, donc une fermeture immédiate", précise Thierry Millon.
Alors que la première procédure vise à trouver un repreneur et sauver l'entreprise, quand la liquidation vise à mettre fin à l’activité dans les meilleures conditions possibles.
Le business-modèle des agences a été soumis à rude épreuve durant la pandémie, alors que certaines survivaient grâce à l'argent des réservations.
Privés durant 2 ans de ce matelas et face à la fin de la protection conférée par l'ordonnance du 25 mars 2020, des professionnels ont dû baisser le rideau, en raison d'une trésorerie exsangue.
De plus, alors qu'au niveau national, les jeunes entreprises c'est-à-dire les structures de moins de 3 ans sont surreprésentées (1927 procédures, +52 %), dans la distribution, nous observons le strict opposé.
"Plus de la moitié (8 agences) sont des points de vente qui ont été créés, il y a plus de 20 ans. De 22 à 41 ans, pour être plus précis" nous explique l'analyste.
Il est intéressant d'observer que cette partie de l'industrie démontre une vulnérabilité des anciennes structures, alors que les entreprises de moins de 5 sont absentes des défaillances.
Faillite : "pas de rattrapage et ce n'est pas dit qu'il y en ait..."
La raison invoquée réside surtout dans une adaptation plus compliquée aux nouvelles modes de consommation de la clientèle.
"Ce constat, revient à nous poser la question : est-ce que ces acteurs plus âgés se sont suffisamment adaptés au marché ? Que ce soit au niveau des outils, du site internet, des produits et aussi de l'attractivité du lieu.
Je n'ai pas la réponse, mais ce sont des suppositions logiques par rapport à ces statistiques," nous explique Thierry Millon.
S'il ne faut pas tirer de conclusions trop hâtives, le secteur doit s'interroger sur ce fait. D'ailleurs, l'un des pans du plan de relance du tourisme concernant la digitalisation de l'industrie. Ce n'est sans doute pas anodin.
Malgré tout, les oiseaux de mauvais augure ont vu leur pronostique déjouer.
"Il n'y a pas eu de phénomène de rattrapage et nous pouvons même nous poser la question pour savoir s'il y en aura un, plus tard dans le temps. La situation a bien changé depuis deux ans."
Pour l'analyste, le fait de mettre sous cloche les agences de voyages, avec une protection sans faille du gouvernement, cela a permis à certains patrons de remettre à niveau les boutiques.
Et ce n'est pas aux lecteurs de TourMaG.com que nous allons apprendre, l'importante remise en question d'une partie de la profession, aussi bien sur le sens du voyage que la façon de consommer et vivre les séjours.
Il se peut que le secteur soit sorti de la crise moins dépassé qu'il n'y était entré et aussi plus solide financièrement.
"Ce constat, revient à nous poser la question : est-ce que ces acteurs plus âgés se sont suffisamment adaptés au marché ? Que ce soit au niveau des outils, du site internet, des produits et aussi de l'attractivité du lieu.
Je n'ai pas la réponse, mais ce sont des suppositions logiques par rapport à ces statistiques," nous explique Thierry Millon.
S'il ne faut pas tirer de conclusions trop hâtives, le secteur doit s'interroger sur ce fait. D'ailleurs, l'un des pans du plan de relance du tourisme concernant la digitalisation de l'industrie. Ce n'est sans doute pas anodin.
Malgré tout, les oiseaux de mauvais augure ont vu leur pronostique déjouer.
"Il n'y a pas eu de phénomène de rattrapage et nous pouvons même nous poser la question pour savoir s'il y en aura un, plus tard dans le temps. La situation a bien changé depuis deux ans."
Pour l'analyste, le fait de mettre sous cloche les agences de voyages, avec une protection sans faille du gouvernement, cela a permis à certains patrons de remettre à niveau les boutiques.
Et ce n'est pas aux lecteurs de TourMaG.com que nous allons apprendre, l'importante remise en question d'une partie de la profession, aussi bien sur le sens du voyage que la façon de consommer et vivre les séjours.
Il se peut que le secteur soit sorti de la crise moins dépassé qu'il n'y était entré et aussi plus solide financièrement.
Le tourisme tient, mais... les PGE pourraient être meurtriers
"Le tourisme a été plus soutenu que d'autres métiers, il demeure que ça tient.
Les entreprises rentrées dans la crise, même celles un peu faiblardes, ont trouvé grâce aux aides le booster dont elles avaient besoin pour se remettre d'aplomb," évalue Thierry Millon.
Etant donné qu'il est compliqué d'investir avec une trésorerie à flux tendu, la mise sous cloche financière de la profession a eu la vertu de permettre à des patrons de pouvoir remettre à niveau leurs agences.
Puis les agents de voyages ont aussi pu se former, et retrouver une appétence pour le métier.
"Les conditions ont été paradoxalement idéales pour faire des travaux et se remettre à niveau. Des entreprises ont rouvert en proposant des meilleures conditions d'accueil."
Grâce au soutien massif de l'Etat, 50 000 défaillances ont été épargnées et la fin du quoiqu'il en coûte pourrait ne pas mettre en péril ces structures, tant certaines sortent renforcées.
Les signaux ne sont donc pas si pessimistes bien au contraire, surtout que la tant redoutée épreuve de remboursement des PGE semble bien se passer.
"Les 1ères échéances d'avril à mai semblent pouvoir être passées assez facilement, grâce aux liquidités amassées permettant d'absorber le choc.
Après, nous allons voir dans la durée, car les entreprises vont devoir bien terminer l'année pour attaquer 2023 du bon pied."
Les entreprises rentrées dans la crise, même celles un peu faiblardes, ont trouvé grâce aux aides le booster dont elles avaient besoin pour se remettre d'aplomb," évalue Thierry Millon.
Etant donné qu'il est compliqué d'investir avec une trésorerie à flux tendu, la mise sous cloche financière de la profession a eu la vertu de permettre à des patrons de pouvoir remettre à niveau leurs agences.
Puis les agents de voyages ont aussi pu se former, et retrouver une appétence pour le métier.
"Les conditions ont été paradoxalement idéales pour faire des travaux et se remettre à niveau. Des entreprises ont rouvert en proposant des meilleures conditions d'accueil."
Grâce au soutien massif de l'Etat, 50 000 défaillances ont été épargnées et la fin du quoiqu'il en coûte pourrait ne pas mettre en péril ces structures, tant certaines sortent renforcées.
Les signaux ne sont donc pas si pessimistes bien au contraire, surtout que la tant redoutée épreuve de remboursement des PGE semble bien se passer.
"Les 1ères échéances d'avril à mai semblent pouvoir être passées assez facilement, grâce aux liquidités amassées permettant d'absorber le choc.
Après, nous allons voir dans la durée, car les entreprises vont devoir bien terminer l'année pour attaquer 2023 du bon pied."
L'hôtellerie est placée en alerte, voire même en surveillance
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Et, comme toujours dans le tourisme, il y a un "mais", ce dernier se matérialise par la guerre non provoquée en Ukraine.
L'attaque de la Russie devrait non seulement contracter l'activité, mais aussi grignoter les marges des acteurs, avec l'inflation.
"Au-delà du drame humain vécu par les Ukrainiens, la guerre pourrait attaquer la confiance des Français pour désépargner et retrouver le chemin des agences.
Même si nos compatriotes manifestent une envie de partir, ils sont rattrapés par une flambée des prix, l'arbitrage n'étant pas favorable aux dépenses des loisirs," croit savoir Thierry Millon.
Entre la hausse des prix des aliments, de l'énergie et des matières premières, les voyageurs pourraient être moins nombreux en 2022.
Ce n'est pas la seul inconnue qui pèse sur le secteur, car les prêts garantis de l'Etat et l'hôtellerie sont à observer de près. La situation a été globalement moins tendue pour ce pan de l'industrie que cela n'a été le cas pour la restauration, mais clairement ce n'est plus le cas actuellement.
Fortement capitalisés avec des besoins importants et réguliers en investissement, les hôteliers sortent globalement de la crise amoindris et endettés en raison des PGE contractés.
"Ces entreprises ont été moins aidées par rapport aux niveaux des dépenses nécessaires. La question des défaillances ne se posait pas avant, mais se posera demain.
Il est possible que le risque soit au rendez-vous," estime l'analyste.
Pour résumer sa pensée, l'hôtellerie est placée en alerte, voire même en surveillance. Surtout que rien ne dit que les Français resteront massivement dans l'Hexagone cet été, ni même que les Européens et les clientèles étrangères viendront en France.
"Ces acteurs manquent globalement de capitaux. Il y a besoin d'alléger progressivement le poids de la dette, en allongeant la durée des remboursements au-delà même de 10 ans.
Voyons comment va se passer l'été et l'évolution de la guerre, pour transformer le modèle du PGE à la rentrée," souhaite Thierry Millon.
De quoi donner du grain à moudre aux hôteliers qui souhaitent que les prêts soient utilisés pour investir ou alors capitalisés.
L'attaque de la Russie devrait non seulement contracter l'activité, mais aussi grignoter les marges des acteurs, avec l'inflation.
"Au-delà du drame humain vécu par les Ukrainiens, la guerre pourrait attaquer la confiance des Français pour désépargner et retrouver le chemin des agences.
Même si nos compatriotes manifestent une envie de partir, ils sont rattrapés par une flambée des prix, l'arbitrage n'étant pas favorable aux dépenses des loisirs," croit savoir Thierry Millon.
Entre la hausse des prix des aliments, de l'énergie et des matières premières, les voyageurs pourraient être moins nombreux en 2022.
Ce n'est pas la seul inconnue qui pèse sur le secteur, car les prêts garantis de l'Etat et l'hôtellerie sont à observer de près. La situation a été globalement moins tendue pour ce pan de l'industrie que cela n'a été le cas pour la restauration, mais clairement ce n'est plus le cas actuellement.
Fortement capitalisés avec des besoins importants et réguliers en investissement, les hôteliers sortent globalement de la crise amoindris et endettés en raison des PGE contractés.
"Ces entreprises ont été moins aidées par rapport aux niveaux des dépenses nécessaires. La question des défaillances ne se posait pas avant, mais se posera demain.
Il est possible que le risque soit au rendez-vous," estime l'analyste.
Pour résumer sa pensée, l'hôtellerie est placée en alerte, voire même en surveillance. Surtout que rien ne dit que les Français resteront massivement dans l'Hexagone cet été, ni même que les Européens et les clientèles étrangères viendront en France.
"Ces acteurs manquent globalement de capitaux. Il y a besoin d'alléger progressivement le poids de la dette, en allongeant la durée des remboursements au-delà même de 10 ans.
Voyons comment va se passer l'été et l'évolution de la guerre, pour transformer le modèle du PGE à la rentrée," souhaite Thierry Millon.
De quoi donner du grain à moudre aux hôteliers qui souhaitent que les prêts soient utilisés pour investir ou alors capitalisés.