G. Rudas (Amadeus), V. Sasset (BCD Travel, Commission Air EDV), A. Rath (Cap 5), Michel de Blust (ECTAA) et Zoran Jelkic (Air France) lors de la table ronde sur NDC et les frais GDS aux journées des Entrepreneurs du voyage - Photo CE
"Le Monde change" tel était le thème du congrès des Entreprises du Voyage (EDV) qui s'est déroulé à Lille jusqu'au 24 novembre 2017.
Norme NDC, frais GDS... les agences l'ont compris rien ne sera comme avant.
"Le modèle économique de la chaîne : compagnies, GDS, agences est dépassé" martèle Jean-Pierre Mas, président des EDV. Pour Marc Rochet, président du directoire d'Air Caraïbes/French Blue, il est même "presque incestueux". "Le modèle ne résistera pas", ajoute-t-il.
Le problème c'est que le nouveau modèle n'est pas abouti.
Et pourtant Air France a décidé d'y basculer, entraînant avec lui GDS et agents de voyages. La compagnie appliquera à partir du 1er avril 2018 une surcharge de 11 € par segment sur les réservations effectuées sur les GDS.
Marc Rochet résume : "ce n'est pas le bon moment. NDC n'est pas mature. Air Caraïbes et French Blue ne modifieront pas leur modèle dans des horizons aussi courts. Nous resteront sur le schéma actuel".
Mais derrière ce débat, se trame la question des frais de distribution. Pour le président d'Air Caraïbes "il est d'ailleurs un peu facile de faire porter les réductions de coûts aux autres, il faut d'abord essayer de les réduire chez soi".
Norme NDC, frais GDS... les agences l'ont compris rien ne sera comme avant.
"Le modèle économique de la chaîne : compagnies, GDS, agences est dépassé" martèle Jean-Pierre Mas, président des EDV. Pour Marc Rochet, président du directoire d'Air Caraïbes/French Blue, il est même "presque incestueux". "Le modèle ne résistera pas", ajoute-t-il.
Le problème c'est que le nouveau modèle n'est pas abouti.
Et pourtant Air France a décidé d'y basculer, entraînant avec lui GDS et agents de voyages. La compagnie appliquera à partir du 1er avril 2018 une surcharge de 11 € par segment sur les réservations effectuées sur les GDS.
Marc Rochet résume : "ce n'est pas le bon moment. NDC n'est pas mature. Air Caraïbes et French Blue ne modifieront pas leur modèle dans des horizons aussi courts. Nous resteront sur le schéma actuel".
Mais derrière ce débat, se trame la question des frais de distribution. Pour le président d'Air Caraïbes "il est d'ailleurs un peu facile de faire porter les réductions de coûts aux autres, il faut d'abord essayer de les réduire chez soi".
Partie de tennis entre Amadeus et Air France
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Pour Michel De Blust, secrétaire général de l'ECTAA pas de doute : "Nous assistons à un rééquilibrage des rapports de forces entre compagnies et GDS. A la faveur de ce rapport de force, il va y avoir un transfert de coûts. GDS et compagnies jouent au tennis et l'agent de voyage est en quelque sorte le filet. Et il se prend quelques balles".
Une partie à laquelle les adhérents d'EDV ont pu assister lors de la dernière table ronde sur le sujet aux Journées des Entrepreneurs, entre Georges Rudas, PDG d'Amadeus France et Zoran Jelkic, directeur général France d'Air France KLM.
"Il faut mettre les pendules à l'heure. Air France veut nous la faire à l'envers" a lancé Georges Rudas "NDC n'a rien à voir avec la surcharge. Ce qui me choque c'est la stratégie d'Air France qui fait le choix de nous attaquer", faisant référence à l'intervention de Jean-Marc Janaillac, PDG d'Air France KLM la veille. "Sa stratégie semble déterminée par ses fournisseurs".
Une sortie qui n'a pas manqué de faire réagir Zoran Jelkic : "Je ne comprends pas ce qu'Amadeus conteste. Amadeus réalise toute la partie IT d'Air France"
Toute ? Pas exactement répond Georges Rudas : "l'API et le portail surprise (Agent Booking Tool ndlr) développés pour NDC sont réalisés en interne. Il n'y a aucune concertation sur le sujet".
Une partie à laquelle les adhérents d'EDV ont pu assister lors de la dernière table ronde sur le sujet aux Journées des Entrepreneurs, entre Georges Rudas, PDG d'Amadeus France et Zoran Jelkic, directeur général France d'Air France KLM.
"Il faut mettre les pendules à l'heure. Air France veut nous la faire à l'envers" a lancé Georges Rudas "NDC n'a rien à voir avec la surcharge. Ce qui me choque c'est la stratégie d'Air France qui fait le choix de nous attaquer", faisant référence à l'intervention de Jean-Marc Janaillac, PDG d'Air France KLM la veille. "Sa stratégie semble déterminée par ses fournisseurs".
Une sortie qui n'a pas manqué de faire réagir Zoran Jelkic : "Je ne comprends pas ce qu'Amadeus conteste. Amadeus réalise toute la partie IT d'Air France"
Toute ? Pas exactement répond Georges Rudas : "l'API et le portail surprise (Agent Booking Tool ndlr) développés pour NDC sont réalisés en interne. Il n'y a aucune concertation sur le sujet".
Le Full Content un levier pour les négociations
Sur les coûts aussi la dissension est forte. Selon le PDG d'Amadeus les bookings ont baissé pour Air France alors que les incentives agences n'ont pas bougés. Ce que réfute Zoran Jelkic : "les tarifs ont augmenté de 10% par an". La compagnie justifie le coût de la surcharge par la hausse des tarifs GDS lorsqu'elle ne sera plus full content.
"Alors pourquoi ne pas continuer sur le full content le temps de préparer NDC?" répond Georges Rudas.
Dans cette partie, les agences de voyages souhaitent sortir "du filet" pour trouver un terrain plus favorable au 1er avril 2018.
"Nous devons trouver une solution pour qu'Air France ne paie pas plus cher l'accès au GDS cela permettra un délai supplémentaire" a déclaré Jean-Pierre Mas dans son discours de clôture.
Outre le coût, l'accès à l'offre sera l'un des leviers de négociation. Si le DG France insiste "NDC sera en full content", quid des GDS ?
Les discussions vont s'engager avec le risque qu'elles s'orientent vers des contrats bilatéraux comme le craint Valérie Sasset, présidente de commission Transport EDV (et DG France de BCD Travel "Nous ne voulons laisser personne sur le bord de la route".
"Alors pourquoi ne pas continuer sur le full content le temps de préparer NDC?" répond Georges Rudas.
Dans cette partie, les agences de voyages souhaitent sortir "du filet" pour trouver un terrain plus favorable au 1er avril 2018.
"Nous devons trouver une solution pour qu'Air France ne paie pas plus cher l'accès au GDS cela permettra un délai supplémentaire" a déclaré Jean-Pierre Mas dans son discours de clôture.
Outre le coût, l'accès à l'offre sera l'un des leviers de négociation. Si le DG France insiste "NDC sera en full content", quid des GDS ?
Les discussions vont s'engager avec le risque qu'elles s'orientent vers des contrats bilatéraux comme le craint Valérie Sasset, présidente de commission Transport EDV (et DG France de BCD Travel "Nous ne voulons laisser personne sur le bord de la route".
Et dans les autres pays européens ?
Michel de Blust secrétaire général de l'ECTAA a précisé qu'en Allemagne 70% des clients de Lufthansa ne paient pas la surcharge. "La plateforme de la compagnie allemande ne fonctionne pas et ne compte pas l'ensemble de l'offre" a t-il indiqué.
Au Royaume-Uni, les grands réseaux tels que les TMC ont passé un accord pour éviter de payer la surcharge. "La réalité commerciale est différente pour IAG qui est moins prépondérant que Lufthansa sur son marché".
Au Royaume-Uni, les grands réseaux tels que les TMC ont passé un accord pour éviter de payer la surcharge. "La réalité commerciale est différente pour IAG qui est moins prépondérant que Lufthansa sur son marché".