"Nous devons tous nous battre à armes égales, sur les mêmes règles sociales, d'imposition, de taxation" - DR : Aigle Azur
Arrivé le 10 août 2017 à la tête de la deuxième compagnie française, remplaçant à ce poste Michael Hamelink, Frantz Yvelin devient, à 41 ans, le plus jeune P-DG de l'aérien français.
En souriant, il fait le parallèle avec le nouveau président de la République, d'un an son cadet.
Après l'Avion, La Compagnie, Dreamjet, l'entrepreneur prend les rênes d'Aigle Azur et entend insuffler un nouveau climat chez le transporteur, créé en 1946.
En commençant par apaiser les tensions avec les syndicats du personnel navigant, et en lorgnant sur une ouverture vers la Chine.
En souriant, il fait le parallèle avec le nouveau président de la République, d'un an son cadet.
Après l'Avion, La Compagnie, Dreamjet, l'entrepreneur prend les rênes d'Aigle Azur et entend insuffler un nouveau climat chez le transporteur, créé en 1946.
En commençant par apaiser les tensions avec les syndicats du personnel navigant, et en lorgnant sur une ouverture vers la Chine.
L'interview de Frantz Yvelin, nouveau président d'Aigle Azur
TourMaG.com - Pouvez-vous nous raconter comment le contact a été établi entre vous et Aigle Azur ?
Frantz Yvelin : De manière très simple. Il y a eu quelques mois de discussions. Les actionnaires avaient la volonté d'apporter du sang neuf à la compagnie, mais aussi de réinstaurer de la confiance aux équipes, pour mieux développer la maison. Ils ont fait pour cela le choix d'appeler un entrepreneur.
TourMaG.com - Qu'est-ce qui vous a séduit dans la proposition de la compagnie ?
Frantz Yvelin : Plusieurs éléments. D'abord je commencerais par une boutade, en étant séduit par le fait que le plus jeune P-DG de l'aérien prenne les commandes d'une compagnie aérienne qui a plus de 70 ans d'histoire.
L'envie ensuite de mettre mes pas dans ceux de grands entrepreneurs du monde aérien, pour lesquels j'ai un respect total et absolu. Enfin, je pense que j'ai quelque chose à apporter à la compagnie.
Je suis un homme de long-courrier et je veux mettre en place une vraie logique de développement dans ce sens. Je veux permettre à la compagnie d'aller de l'avant.
TourMaG.com - Vous êtes arrivé cet été dans un contexte social agité pour Aigle Azur. Où en est la situation avec les PNC et PNT ?
Frantz Yvelin : Quand je suis arrivé, j'ai pris le temps d'aller à la rencontre de tous les partenaires sociaux de l'entreprise, ce qui m'a pris plusieurs jours. J'ai découvert des situations un peu "abracadabrantesques", comme le fait qu'il n'y avait pas d'accord chez les pilotes depuis trois ans.
J'ai le plaisir que vous annoncer que cet accord a été trouvé avec eux. Le climat est extrêmement constructif, les représentants sont à l'écoute et veulent aller de l'avant.
On a fait, d'un côté comme de l'autre, des concessions dans le respect, la cordialité, pour parvenir à cet accord collectif qui constitue une grande avancée pour la compagnie et que je qualifie de gagnant-gagnant.
TourMaG.com - Et pour les hôtesses et stewards ?
Frantz Yvelin : Même lutte, même combat, mais nous n'avons pas encore trouvé d'accord. Nous négocions en ce moment même.
Le climat est le même qu'avec les pilotes : constructif. J'espère signer une entente avant la fin de l'année, dans la même logique qu'avec les PNT : trouver un accord gagnant-gagnant.
TourMaG.com - Vous exploitez deux bases régionales, LYS et MRS. Prévoyez-vous de les développer ?
Frantz Yvelin : Nous le faisons, nous venons notamment d'augmenter les fréquences entre Marseille et Dakar. Nous regardons toutes les opportunités. Plus je peux développer, mieux je me porte.
TourMaG.com - Et sur l'international, où en sont vos projets d'extension désormais ? Envisagez-vous toujours de voler vers l'Asie ?
Frantz Yvelin : Nous travaillons à étendre notre réseau sur le long-courrier, mais je ne veux surtout pas forcer les choses et faire d'annonces précipitées. Mais oui, nous regardons naturellement vers l'Est, et notamment vers l'Empire du milieu.
Nous avons la chance d'avoir un partenaire privilégié en la matière (le chinois HNA, qui a racheté 48% des parts d'Aigle Azur en 2012, ndlr), une compagnie qui connaît un succès remarquable et dont la flotte compte deux fois plus d'avions que celle d'Air France.
TourMaG.com - Dans quelques mois se tiendront les premières Assises de l'aérien français. Quel(s) message(s) une compagnie comme la votre aimerait envoyer au gouvernement ?
Frantz Yvelin : Je pense que nous aurons beaucoup plus d'intérêt à une prise de position commune de la Fédération nationale de l'aviation marchande (FNAM), plutôt que d'une prise de position seulement "Aigle azuréenne".
Nous sommes en train de la définir, mais globalement, l'Etat doit soutenir nos efforts, et encore faut-il qu'on fasse des efforts.
Quand je vois Air France qui se plaint des possibles subventions d'Emirates, c'est un peu l'hôpital qui se moque de la charité. L'aérien français doit aller de l'avant, ensemble, uni, pour réinventer notre secteur.
Nous devons surtout mettre en avant notre modèle social, et être face à des concurrents qui jouent le jeu. Nous devons tous nous battre à armes égales, sur les mêmes règles sociales, d'imposition, de taxation.
TourMaG.com - Pour finir, entre La Compagnie et Aigle Azur, vers qui votre cœur balance ?
Frantz Yvelin : Je ne peux pas répondre, ce sont deux choses différentes, deux périodes de ma vie, deux étapes, c'est un peu comme me demander si je préfère une Porsche à une Ferrari.
Je suis extrêmement fier d'avoir fondé La Compagnie. Mais je veux insister : je suis tout autant heureux et fier de prendre la direction d'Aigle Azur.
Frantz Yvelin : De manière très simple. Il y a eu quelques mois de discussions. Les actionnaires avaient la volonté d'apporter du sang neuf à la compagnie, mais aussi de réinstaurer de la confiance aux équipes, pour mieux développer la maison. Ils ont fait pour cela le choix d'appeler un entrepreneur.
TourMaG.com - Qu'est-ce qui vous a séduit dans la proposition de la compagnie ?
Frantz Yvelin : Plusieurs éléments. D'abord je commencerais par une boutade, en étant séduit par le fait que le plus jeune P-DG de l'aérien prenne les commandes d'une compagnie aérienne qui a plus de 70 ans d'histoire.
L'envie ensuite de mettre mes pas dans ceux de grands entrepreneurs du monde aérien, pour lesquels j'ai un respect total et absolu. Enfin, je pense que j'ai quelque chose à apporter à la compagnie.
Je suis un homme de long-courrier et je veux mettre en place une vraie logique de développement dans ce sens. Je veux permettre à la compagnie d'aller de l'avant.
TourMaG.com - Vous êtes arrivé cet été dans un contexte social agité pour Aigle Azur. Où en est la situation avec les PNC et PNT ?
Frantz Yvelin : Quand je suis arrivé, j'ai pris le temps d'aller à la rencontre de tous les partenaires sociaux de l'entreprise, ce qui m'a pris plusieurs jours. J'ai découvert des situations un peu "abracadabrantesques", comme le fait qu'il n'y avait pas d'accord chez les pilotes depuis trois ans.
J'ai le plaisir que vous annoncer que cet accord a été trouvé avec eux. Le climat est extrêmement constructif, les représentants sont à l'écoute et veulent aller de l'avant.
On a fait, d'un côté comme de l'autre, des concessions dans le respect, la cordialité, pour parvenir à cet accord collectif qui constitue une grande avancée pour la compagnie et que je qualifie de gagnant-gagnant.
TourMaG.com - Et pour les hôtesses et stewards ?
Frantz Yvelin : Même lutte, même combat, mais nous n'avons pas encore trouvé d'accord. Nous négocions en ce moment même.
Le climat est le même qu'avec les pilotes : constructif. J'espère signer une entente avant la fin de l'année, dans la même logique qu'avec les PNT : trouver un accord gagnant-gagnant.
TourMaG.com - Vous exploitez deux bases régionales, LYS et MRS. Prévoyez-vous de les développer ?
Frantz Yvelin : Nous le faisons, nous venons notamment d'augmenter les fréquences entre Marseille et Dakar. Nous regardons toutes les opportunités. Plus je peux développer, mieux je me porte.
TourMaG.com - Et sur l'international, où en sont vos projets d'extension désormais ? Envisagez-vous toujours de voler vers l'Asie ?
Frantz Yvelin : Nous travaillons à étendre notre réseau sur le long-courrier, mais je ne veux surtout pas forcer les choses et faire d'annonces précipitées. Mais oui, nous regardons naturellement vers l'Est, et notamment vers l'Empire du milieu.
Nous avons la chance d'avoir un partenaire privilégié en la matière (le chinois HNA, qui a racheté 48% des parts d'Aigle Azur en 2012, ndlr), une compagnie qui connaît un succès remarquable et dont la flotte compte deux fois plus d'avions que celle d'Air France.
TourMaG.com - Dans quelques mois se tiendront les premières Assises de l'aérien français. Quel(s) message(s) une compagnie comme la votre aimerait envoyer au gouvernement ?
Frantz Yvelin : Je pense que nous aurons beaucoup plus d'intérêt à une prise de position commune de la Fédération nationale de l'aviation marchande (FNAM), plutôt que d'une prise de position seulement "Aigle azuréenne".
Nous sommes en train de la définir, mais globalement, l'Etat doit soutenir nos efforts, et encore faut-il qu'on fasse des efforts.
Quand je vois Air France qui se plaint des possibles subventions d'Emirates, c'est un peu l'hôpital qui se moque de la charité. L'aérien français doit aller de l'avant, ensemble, uni, pour réinventer notre secteur.
Nous devons surtout mettre en avant notre modèle social, et être face à des concurrents qui jouent le jeu. Nous devons tous nous battre à armes égales, sur les mêmes règles sociales, d'imposition, de taxation.
TourMaG.com - Pour finir, entre La Compagnie et Aigle Azur, vers qui votre cœur balance ?
Frantz Yvelin : Je ne peux pas répondre, ce sont deux choses différentes, deux périodes de ma vie, deux étapes, c'est un peu comme me demander si je préfère une Porsche à une Ferrari.
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