23% des touristes indiens sont des indiennes, jeunes, autonomes, éduquées, polyglottes, souvent employées par de grandes compagnies internationales qui les détachent à l’étranger pour des durées plus ou moins longues - DR : DepositPhotos.com
Le Covid n’a pas fait du bien au tourisme indien. Ni en réceptif, ni en émetteur.
Alors qu’on l’attendait de pied ferme en Europe, et notamment en France où l’on estimait les arrivées à quelque 500 000 avant la pandémie, il s’est en effet effondré.
Mais, le monde continue de tourner et les opérateurs indiens et internationaux sont optimistes.
Pour Atout France, l’humeur est au diapason. Alors que la croissance économique du pays est estimée par le FMI à plus de 7 points en 2023, que le pays compte 166 milliardaires et que 77 millions de ressortissants indiens ont un passeport, 700 000 d’entre eux pourraient s’en servir pour goûter au charme de notre pays.
Mais, qui sont ces visiteurs potentiels ? En préambule à de prochains articles, voici déjà quelques données qualitatives.
Alors qu’on l’attendait de pied ferme en Europe, et notamment en France où l’on estimait les arrivées à quelque 500 000 avant la pandémie, il s’est en effet effondré.
Mais, le monde continue de tourner et les opérateurs indiens et internationaux sont optimistes.
Pour Atout France, l’humeur est au diapason. Alors que la croissance économique du pays est estimée par le FMI à plus de 7 points en 2023, que le pays compte 166 milliardaires et que 77 millions de ressortissants indiens ont un passeport, 700 000 d’entre eux pourraient s’en servir pour goûter au charme de notre pays.
Mais, qui sont ces visiteurs potentiels ? En préambule à de prochains articles, voici déjà quelques données qualitatives.
Des jeunes incarnant la « shining India »
Premier point : la moitié des Indiens est aujourd’hui âgée de moins de 25 ans et deux Indiens sur trois ont moins de 35 ans.
« C’est la plus importante vague de jeunes de l’histoire de l’Inde et la plus importante du monde », explique la journaliste Bénédicte Manier dans son ouvrage « L’Inde nouvelle s’impatiente ».
Pour les 20 ans à venir, cette explosion est une bonne nouvelle. Pour deux raisons.
La proportion d’actifs va croître. Un actif sur quatre dans le monde sera indien en 2035 ! Parallèlement, le pourcentage des personnes âgées sera relativement faible donc impliquera moins d’efforts financiers de la part des familles et des jeunes.
« C’est la plus importante vague de jeunes de l’histoire de l’Inde et la plus importante du monde », explique la journaliste Bénédicte Manier dans son ouvrage « L’Inde nouvelle s’impatiente ».
Pour les 20 ans à venir, cette explosion est une bonne nouvelle. Pour deux raisons.
La proportion d’actifs va croître. Un actif sur quatre dans le monde sera indien en 2035 ! Parallèlement, le pourcentage des personnes âgées sera relativement faible donc impliquera moins d’efforts financiers de la part des familles et des jeunes.
Une éducation à la hausse, des étudiants internationaux nombreux
Autre point : bien que l’Inde des campagnes n’ait rien à voir avec l’Inde des villes, notons qu’au sein de cette immense diversité qu’est le sous-continent indien, l’éducation a fortement progressé dans le primaire atteignant plus de 90% de taux de scolarisation.
Mais, 12% seulement des jeunes Indiens, essentiellement urbains, accèdent à l’université. Laquelle forme environ 3 millions de nouveaux diplômés chaque année.
Quant aux étudiants indiens à l’étranger, ils sont surtout nombreux aux USA et Royaume-Uni. Ce qui leur permet de voyager à l’intérieur de ces pays mais aussi d’y attirer leurs familles, souvent nombreuses, désireuses de profiter de leur présence pour faire le déplacement.
En France cependant, on ne compte qu’environ 5 000 étudiants indiens malgré des objectifs fixés à 10 000 (sources Campus).
Mais, 12% seulement des jeunes Indiens, essentiellement urbains, accèdent à l’université. Laquelle forme environ 3 millions de nouveaux diplômés chaque année.
Quant aux étudiants indiens à l’étranger, ils sont surtout nombreux aux USA et Royaume-Uni. Ce qui leur permet de voyager à l’intérieur de ces pays mais aussi d’y attirer leurs familles, souvent nombreuses, désireuses de profiter de leur présence pour faire le déplacement.
En France cependant, on ne compte qu’environ 5 000 étudiants indiens malgré des objectifs fixés à 10 000 (sources Campus).
Les diasporas attirent aussi des touristes
En matière de diasporas, les liens historiques que l’Inde a entretenus avec la Grande-Bretagne font de sa diaspora la plus importante en Europe.
Environ 1,5 million de personnes originaires du sous-continent habitent outre-Manche et s’y intègrent.
Mais la plus vaste diaspora est nord-américaine (2,5 millions) suivie par celle de Malaisie (plus de 2 millions), d’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis où ils sont des millions à travailler.
Tandis qu’en France métropolitaine on ne compte que 70 000 individus mais nettement plus à La Réunion et aux Antilles portant à plus de 200 000 le nombre total de personnes d’origine indienne vivant chez nous et susceptibles de recevoir leurs familles et proches pendant les vacances.
Environ 1,5 million de personnes originaires du sous-continent habitent outre-Manche et s’y intègrent.
Mais la plus vaste diaspora est nord-américaine (2,5 millions) suivie par celle de Malaisie (plus de 2 millions), d’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis où ils sont des millions à travailler.
Tandis qu’en France métropolitaine on ne compte que 70 000 individus mais nettement plus à La Réunion et aux Antilles portant à plus de 200 000 le nombre total de personnes d’origine indienne vivant chez nous et susceptibles de recevoir leurs familles et proches pendant les vacances.
Les Millennials de plus en plus occidentalisés et digitalisés
Pour revenir au tourisme, notons que les jeunes Indiens, autre différence avec les Chinois, ont grandi dans une démocratie où, malgré l’énorme poids de la tradition, notamment pour les jeunes filles, les notions de liberté ont une toute autre résonnance.
Issus parallèlement de générations qui ont été largement influencées par la colonisation britannique donc occidentale, leurs modes de vie ont toujours été en partie imprégnés par la western touch. Ce sont également et surtout des familiers de l’Occident grâce à l’élément linguistique : leur excellente pratique de l’anglais !
Évidemment, ces jeunes Indiens sont nés avec des écrans et des souris dans les mains. Enfants du digital dans l’un des pays leaders du secteur, ils sont branchés sur le monde, ce qui contribue à leur occidentalisation.
Tandis qu’ils font un usage intensif de la technologie en matière d’information et de réservation et sont ouverts à toutes sortes de nouvelles expériences, que ce soit en matière de réalité augmentée, de métaverse, de robotique.
Pour preuve, les hôteliers de luxe n’ont pas hésité à leur proposer des options digitales dans le domaine du service-client sur appli, ou sur la décoration des chambres via les artifices de la réalité virtuelle.
Issus parallèlement de générations qui ont été largement influencées par la colonisation britannique donc occidentale, leurs modes de vie ont toujours été en partie imprégnés par la western touch. Ce sont également et surtout des familiers de l’Occident grâce à l’élément linguistique : leur excellente pratique de l’anglais !
Évidemment, ces jeunes Indiens sont nés avec des écrans et des souris dans les mains. Enfants du digital dans l’un des pays leaders du secteur, ils sont branchés sur le monde, ce qui contribue à leur occidentalisation.
Tandis qu’ils font un usage intensif de la technologie en matière d’information et de réservation et sont ouverts à toutes sortes de nouvelles expériences, que ce soit en matière de réalité augmentée, de métaverse, de robotique.
Pour preuve, les hôteliers de luxe n’ont pas hésité à leur proposer des options digitales dans le domaine du service-client sur appli, ou sur la décoration des chambres via les artifices de la réalité virtuelle.
Des voyages individualisés
De plus en plus occidentalisés via leur usage des réseaux sociaux, d’internet en général, de leurs études, leurs goûts sont relativement comparables à ceux des Occidentaux en matière d’hébergement, de balnéaire, de sports, de loisirs festifs…
Leur choix va vers une offre touristique tendant à se diversifier sur le modèle occidental : bed & breakfast, hébergement collaboratif, Boutique hôtels… ou « Zostels ».
Pour le cofondateur du concept de cette chaîne des "zostel" justement, il est clair que les jeunes Indiens voient aujourd’hui le voyage comme un moyen de se construire et un outil de développement personnel. « C’est un moyen de consolider leur énergie plus qu’un produit de luxe », explique-t-il encore.
Plus avant-gardistes que nous en matière écologique, notamment via le relais religieux, notez aussi qu’ils sont plus exigeants que bien des Occidentaux en matière de respect de l’environnement.
Leur choix va vers une offre touristique tendant à se diversifier sur le modèle occidental : bed & breakfast, hébergement collaboratif, Boutique hôtels… ou « Zostels ».
Pour le cofondateur du concept de cette chaîne des "zostel" justement, il est clair que les jeunes Indiens voient aujourd’hui le voyage comme un moyen de se construire et un outil de développement personnel. « C’est un moyen de consolider leur énergie plus qu’un produit de luxe », explique-t-il encore.
Plus avant-gardistes que nous en matière écologique, notamment via le relais religieux, notez aussi qu’ils sont plus exigeants que bien des Occidentaux en matière de respect de l’environnement.
Une curiosité sans limites et une passion pour l’aventure
Autre point encore : vivant dans un pays extrêmement divers, les jeunes Indiens sont avides de découverte.
Une avidité qu’ils manifestent aussi à l’étranger où ils sont prêts à pratiquer toutes sortes de visites culturelles, depuis les standards jusqu’aux petits lieux inédits, à condition que ces visites soient accessibles sur le plan linguistique et éventuellement digitalisées.
Trekking, rafting, sports extrêmes… comptent également parmi l’offre la plus demandée, une fois les grands classiques visités.
C’est sur ce créneau d’ailleurs que la Nouvelle-Zélande a décidé de les attirer. Et l’Australie annonce qu’elle en fera autant.
Une avidité qu’ils manifestent aussi à l’étranger où ils sont prêts à pratiquer toutes sortes de visites culturelles, depuis les standards jusqu’aux petits lieux inédits, à condition que ces visites soient accessibles sur le plan linguistique et éventuellement digitalisées.
Trekking, rafting, sports extrêmes… comptent également parmi l’offre la plus demandée, une fois les grands classiques visités.
C’est sur ce créneau d’ailleurs que la Nouvelle-Zélande a décidé de les attirer. Et l’Australie annonce qu’elle en fera autant.
Le goût du local et de la cuisine
Autre point : comme les Occidentaux, cette nouvelle génération semble avoir le goût des autres et notamment des voyages plus ou moins immersifs.
Tous les agents de voyages sont d’accord pour estimer que les circuits organisés consistant à aller d’un monument à l’autre ont vécu.
Indépendants, autonomes, curieux, les jeunes Indiens veulent de l’authentique. Et pas n’importe lequel. Venant d’un pays où la véritable authenticité constitue leur environnement quotidien, ils ne se laissent pas duper par les trompe-l’œil touristiques. La falsification ne passe pas.
Selon une étude menée à Singapour, les jeunes touristes indiens dépensent enfin beaucoup d’argent en voyages. Mais, contrairement aux autres nationalités, c’est en restaurants qu’ils dépensent le plus.
Leur goût immodéré pour la cuisine et les spécialités locales se confirme. Découvrir de nouveaux plats est tout aussi important pour eux que de découvrir un nouveau musée ! Quant à l’œnotourisme, ils en sont des adeptes. Chez eux et chez nous !
Tous les agents de voyages sont d’accord pour estimer que les circuits organisés consistant à aller d’un monument à l’autre ont vécu.
Indépendants, autonomes, curieux, les jeunes Indiens veulent de l’authentique. Et pas n’importe lequel. Venant d’un pays où la véritable authenticité constitue leur environnement quotidien, ils ne se laissent pas duper par les trompe-l’œil touristiques. La falsification ne passe pas.
Selon une étude menée à Singapour, les jeunes touristes indiens dépensent enfin beaucoup d’argent en voyages. Mais, contrairement aux autres nationalités, c’est en restaurants qu’ils dépensent le plus.
Leur goût immodéré pour la cuisine et les spécialités locales se confirme. Découvrir de nouveaux plats est tout aussi important pour eux que de découvrir un nouveau musée ! Quant à l’œnotourisme, ils en sont des adeptes. Chez eux et chez nous !
Des voyageurs d’affaires atypiques
Enfin, le voyageur d’affaires traditionnel est devenu un millennial. Il a donc des pratiques informelles, mélangeant volontiers affaires et loisirs.
Il s’offre des temps de relaxation et n’hésite pas à fréquenter des hébergements dédiés à sa génération où se mélangent toutes les catégories de touristes.
Mais, n’oubliez pas qu’il s’attend, à l’étranger, à trouver ce qu’il trouve en Inde, c’est-à-dire des hébergements où il pourra obtenir des services l’aidant sur le plan professionnel mais aussi sur le plan personnel.
Donc dans le registre des sorties, du divertissement et aussi du fitness dont il est de plus en plus adepte.
Il s’offre des temps de relaxation et n’hésite pas à fréquenter des hébergements dédiés à sa génération où se mélangent toutes les catégories de touristes.
Mais, n’oubliez pas qu’il s’attend, à l’étranger, à trouver ce qu’il trouve en Inde, c’est-à-dire des hébergements où il pourra obtenir des services l’aidant sur le plan professionnel mais aussi sur le plan personnel.
Donc dans le registre des sorties, du divertissement et aussi du fitness dont il est de plus en plus adepte.
Des voyageuses de plus en plus nombreuses
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Un segment important enfin est également constitué par la population féminine.
Bien que de plus en plus éduquées, les jeunes Indiennes sont encore plus ou moins coincées entre deux mondes, celui d’hier et d’aujourd’hui.
Tributaires de pratiques sociales ancestrales, elles tendent cependant à s’émanciper. Si bien que 23% des touristes indiens sont des indiennes, jeunes, autonomes, éduquées, polyglottes, souvent employées par de grandes compagnies internationales qui les détachent à l’étranger pour des durées plus ou moins longues…
Juste un dernier point : en matière de bien-être, n’oubliez pas que l’Inde a de nombreuses longueurs d’avance par rapport à nous.
Mieux vaut donc soigner l’offre qu’on lui propose et être convaincu de son efficacité !
Bien que de plus en plus éduquées, les jeunes Indiennes sont encore plus ou moins coincées entre deux mondes, celui d’hier et d’aujourd’hui.
Tributaires de pratiques sociales ancestrales, elles tendent cependant à s’émanciper. Si bien que 23% des touristes indiens sont des indiennes, jeunes, autonomes, éduquées, polyglottes, souvent employées par de grandes compagnies internationales qui les détachent à l’étranger pour des durées plus ou moins longues…
Juste un dernier point : en matière de bien-être, n’oubliez pas que l’Inde a de nombreuses longueurs d’avance par rapport à nous.
Mieux vaut donc soigner l’offre qu’on lui propose et être convaincu de son efficacité !
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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