Première menace, largement évoquée et confirmée par quantité́ de travaux scientifiques : les inondations, les canicules, les incendies et la fonte des glaces dans les régions polaires, les éruptions volcaniques... Indéniables et désormais d’autant plus connus que les médias couvrent de manière exhaustive le sujet, ces phénomènes climatiques graves incitent certains opérateurs et surtout des influenceurs à préconiser des séjours urgents vers Séville ou Marrakech ou encore l’Ouest américain ou l’Himalaya et le Groënland avant qu’il ne soit trop tard.
La fonte annoncée de la calotte glaciaire entraîne également un développement sans précèdent du tourisme de croisière dans l’Arctique et l’Antarctique, malgré des tarifs extravagants.
D’ores et déjà̀, on prévoit qu’en 2050, la route du nord sera ouverte 125 jours par an contre 50 aujourd’hui. On prévoit donc une intensification de ce tourisme qui d’ores et déjà̀ draine plus d’un million de visiteurs. Soit beaucoup plus qu’en Antarctique.
Dans un autre genre, la menace sur la barrière de corail australienne génère une invitation à se dépêcher mais aussi à venir protéger la barrière en soutenant des entreprises locales dont le but est d’aider à la protection environnementale des lieux.
La fonte annoncée de la calotte glaciaire entraîne également un développement sans précèdent du tourisme de croisière dans l’Arctique et l’Antarctique, malgré des tarifs extravagants.
D’ores et déjà̀, on prévoit qu’en 2050, la route du nord sera ouverte 125 jours par an contre 50 aujourd’hui. On prévoit donc une intensification de ce tourisme qui d’ores et déjà̀ draine plus d’un million de visiteurs. Soit beaucoup plus qu’en Antarctique.
Dans un autre genre, la menace sur la barrière de corail australienne génère une invitation à se dépêcher mais aussi à venir protéger la barrière en soutenant des entreprises locales dont le but est d’aider à la protection environnementale des lieux.
Les villes qui se noient : une réalité de plus en plus proche
Dans la même veine : un article de US News Travel est intitulé : « Six Sinking cities to visit before it’s too late » ! Le message est clair.
L’avertissement est dramatique et n’a eu de cesse que de se confirmer, s’étayer, et se multiplier sur tous les rivages. Quelles sont les six villes menacées ? Nul ne sera surpris d’y trouver Venise, mais aussi Miami, New York, Bangkok, New Orleans et même Mexico City qui, sous la pression humaine, se serait enfoncée de 9 mètres depuis le début du dix-neuvième siècle !
Dans la mesure où des pays entiers comme les Maldives ou le Bengladesh sont aussi menacés, et que désormais nos côtes françaises le sont également, on utilise le même argumentaire pour inciter à les visiter avant que la mer ne les submerge !
Pour le moment, les touristes ont beau se presser dans ces villes, rien n’indique que ce soit par voyeurisme. Mais, cela ne saurait tarder. On y va vite avant la catastrophe !
A lire aussi : un climat instable crée un touriste de plus en plus instable 🔑
L’avertissement est dramatique et n’a eu de cesse que de se confirmer, s’étayer, et se multiplier sur tous les rivages. Quelles sont les six villes menacées ? Nul ne sera surpris d’y trouver Venise, mais aussi Miami, New York, Bangkok, New Orleans et même Mexico City qui, sous la pression humaine, se serait enfoncée de 9 mètres depuis le début du dix-neuvième siècle !
Dans la mesure où des pays entiers comme les Maldives ou le Bengladesh sont aussi menacés, et que désormais nos côtes françaises le sont également, on utilise le même argumentaire pour inciter à les visiter avant que la mer ne les submerge !
Pour le moment, les touristes ont beau se presser dans ces villes, rien n’indique que ce soit par voyeurisme. Mais, cela ne saurait tarder. On y va vite avant la catastrophe !
A lire aussi : un climat instable crée un touriste de plus en plus instable 🔑
Les animaux ont bel et bien déjà tiré le rideau
Le secteur le plus sensible est, incontestablement, celui des espèces animales. Très largement médiatisée, la menace planant sur les primates, notamment les gorilles et autres bonobos et orangs-outans, ainsi que sur les félins et éléphants d’Afrique est aujourd’hui connue de tous.
Les amateurs, et ils sont nombreux, sont donc invités à mettre le cap sur des destinations comme l’Indonésie ou l’Ouganda pour tenter de rencontrer les survivants de ces espèces menacées.
Combien sont ces touristes ? Fort peu, compte tenu des coûts des safaris et des difficultés que présentent certains d’entre eux. Selon le site du parc national du Bwindi, on en compte tout de même plus de 70 par jour, en saison.
En Malaisie, dans le parc national de Bako, on vient voir très nombreux, pour beaucoup moins cher, d’autres variétés de singes. Au Costa Rica, on estimait en 2019 à 430 000 le nombre de touristes attires par « les oiseaux et leurs plumes ».
Soit un tiers de l’ensemble des touristes du pays. En fait, la disparition de 30% des oiseaux est probablement le phénomène le plus alarmant et le mieux compris par l’opinion. Les séjours ornithologiques se multiplient donc tant qu’il y a des oiseaux.
Les amateurs, et ils sont nombreux, sont donc invités à mettre le cap sur des destinations comme l’Indonésie ou l’Ouganda pour tenter de rencontrer les survivants de ces espèces menacées.
Combien sont ces touristes ? Fort peu, compte tenu des coûts des safaris et des difficultés que présentent certains d’entre eux. Selon le site du parc national du Bwindi, on en compte tout de même plus de 70 par jour, en saison.
En Malaisie, dans le parc national de Bako, on vient voir très nombreux, pour beaucoup moins cher, d’autres variétés de singes. Au Costa Rica, on estimait en 2019 à 430 000 le nombre de touristes attires par « les oiseaux et leurs plumes ».
Soit un tiers de l’ensemble des touristes du pays. En fait, la disparition de 30% des oiseaux est probablement le phénomène le plus alarmant et le mieux compris par l’opinion. Les séjours ornithologiques se multiplient donc tant qu’il y a des oiseaux.
Les peuples autochtones, dernière visite avant disparition
Papouasie, Amazonie, Laponie, Afrique.... Le patrimoine anthropologique (vêtements, tatouages, mutilations corporelles, artisanat) fait indéniablement l’attrait de certaines régions du globe.
Il le fait d’autant plus que ces populations ont tendance à disparaître ou tout simplement à s’ouvrir exagérément au tourisme et à dénaturer leurs coutumes. Selon certains, il y a urgence à les laisser tranquilles et tenter d’échapper à l’uniformisation de la planète. Selon d’autres, il y a urgence à leur rendre visite.
Et, pour cela, on exploite aussi l’attrait de leur savoir-faire en matière de médecines parallèles, magie, chamanisme pour augmenter les flux touristiques !
Il le fait d’autant plus que ces populations ont tendance à disparaître ou tout simplement à s’ouvrir exagérément au tourisme et à dénaturer leurs coutumes. Selon certains, il y a urgence à les laisser tranquilles et tenter d’échapper à l’uniformisation de la planète. Selon d’autres, il y a urgence à leur rendre visite.
Et, pour cela, on exploite aussi l’attrait de leur savoir-faire en matière de médecines parallèles, magie, chamanisme pour augmenter les flux touristiques !
L’histoire en péril
Autre sujet : le patrimoine historique a toujours compté parmi les plus beaux fleurons de l’offre touristique. Mais, le patrimoine récent, moderne, celui qui date de moins de 50 ans, très exploité aussi, est en train de disparaître avec la disparition des générations qui l’ont vécu. Il faut donc se dépêcher.
C’est le cas de Cuba par exemple dont l’un des principaux arguments pour attirer les touristes a résidé dans sa révolution, ses héros, sa musique. Même stratégie pour des destinations comme le Vietnam ou le Cambodge dont les voyagistes tentent de sauver les images d’Épinal face aux menaces de mondialisation économique.
Et c’est aussi celui d’Israël ou de la Chine et l’exploitation touristique des années Mao qui est faite dans le pays.
C’est le cas de Cuba par exemple dont l’un des principaux arguments pour attirer les touristes a résidé dans sa révolution, ses héros, sa musique. Même stratégie pour des destinations comme le Vietnam ou le Cambodge dont les voyagistes tentent de sauver les images d’Épinal face aux menaces de mondialisation économique.
Et c’est aussi celui d’Israël ou de la Chine et l’exploitation touristique des années Mao qui est faite dans le pays.
Que faire « avant qu’il ne soit trop tard ? »
Donner l’alerte et inciter le public à se précipiter vers des sites et destinations qui risquent de disparaître n’a à priori rien de répréhensible.
D’autant que les sites et destinations en question ne sont pas toujours responsables des dégâts commis sur leur patrimoine naturel. Et les opérateurs non plus.
Autre point positif : une récente étude australienne a démontré que le tourisme pratiqué dans des régions menacées n’a pas que du mauvais. Ce tourisme permet souvent de sauver des paysages et des espèces en péril. En particulier, les orang-outans, certains gibbons, lions des mers, pingouins...
Pourquoi ? L’explication donnée repose sur le fait que les populations locales découvrent que les espèces sont plus rentables quand elles sont en vie que lorsqu’elles sont décimées par les contrebandiers. Le tourisme leur apportant à la fois travail et devises, les locaux défendent donc leur patrimoine et cherchent à accélérer et amplifier les visites touristiques. C’est normal.
Mais, ce point de vue n’est pas partagé par tout le monde. Car, les locaux ont aussi tendance à défendre ce patrimoine à leur façon, parfois sans en réaliser la valeur et en se laissant soudoyer par des agents de voyage et touristes peu scrupuleux, enclins au voyeurisme.
En créant un climat d’urgence et en alertant, on gagne donc de l’argent, certes, auprès d’un public en quête de spectaculaire et de catastrophisme.
On se donne aussi un brin de moralité en préservant l’existant. Mais, l’inverse est aussi vrai. Il faudra doser le pour et le contre avant de brader ces fragments d’authenticité qui faisaient le monde d’hier et sont en train de disparaître.
D’autant que les sites et destinations en question ne sont pas toujours responsables des dégâts commis sur leur patrimoine naturel. Et les opérateurs non plus.
Autre point positif : une récente étude australienne a démontré que le tourisme pratiqué dans des régions menacées n’a pas que du mauvais. Ce tourisme permet souvent de sauver des paysages et des espèces en péril. En particulier, les orang-outans, certains gibbons, lions des mers, pingouins...
Pourquoi ? L’explication donnée repose sur le fait que les populations locales découvrent que les espèces sont plus rentables quand elles sont en vie que lorsqu’elles sont décimées par les contrebandiers. Le tourisme leur apportant à la fois travail et devises, les locaux défendent donc leur patrimoine et cherchent à accélérer et amplifier les visites touristiques. C’est normal.
Mais, ce point de vue n’est pas partagé par tout le monde. Car, les locaux ont aussi tendance à défendre ce patrimoine à leur façon, parfois sans en réaliser la valeur et en se laissant soudoyer par des agents de voyage et touristes peu scrupuleux, enclins au voyeurisme.
En créant un climat d’urgence et en alertant, on gagne donc de l’argent, certes, auprès d’un public en quête de spectaculaire et de catastrophisme.
On se donne aussi un brin de moralité en préservant l’existant. Mais, l’inverse est aussi vrai. Il faudra doser le pour et le contre avant de brader ces fragments d’authenticité qui faisaient le monde d’hier et sont en train de disparaître.
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Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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