Le tourisme a cette particularité que le bien proposé est éphémère et qu'il n'existe que temporellement : ce bien ne peut pas être stocké et doit être consommé à un moment précis, après lequel il disparaît.
Donc la « réservation » d'un bien de ce type nécessite acompte dès la réservation et ensuite payement anticipé avant la consommation.
Dès lors les professionnels n'ont en effet plus (tout) l'argent des clients et ce bien avant le départ de ceux-ci.
A quelques exceptions près pour de gros tour opérateurs, dits TO comme TUI par exemple, qui imposent leurs conditions de paiement pour le solde à 30 ou 60 jours après le retour des clients.
Donc oui, dans la majorité des cas, les vendeurs professionnels (agences de voyages et TO) n'ont plus l'argent versé par les clients.
Et ils ne reverront probablement pas la couleur de l'argent déjà versé aux prestataires aussi à cours d'argent maintenant et peut-être déjà, ou prochainement, en faillite. Les caisses de la plupart des professionnels sont donc bien vides.
Et on peut expliquer aussi des caisses vides chez TUI, même avec paiement des soldes aux prestataires après le retour des clients, par le fait que les vols de rapatriement ont coûté (très) cher au tour-opérateur qui affrète (= loue) ses propres avions et doit en assumer l'ensemble des coûts.
En effet les vols de rapatriements sont partis vides pour revenir pleins, et ont donc ainsi coûté le double par client transporté ...un fameux surcoût donc pour l'opérateur qui se fait ressentir dans les caisses.
Donc la « réservation » d'un bien de ce type nécessite acompte dès la réservation et ensuite payement anticipé avant la consommation.
Dès lors les professionnels n'ont en effet plus (tout) l'argent des clients et ce bien avant le départ de ceux-ci.
A quelques exceptions près pour de gros tour opérateurs, dits TO comme TUI par exemple, qui imposent leurs conditions de paiement pour le solde à 30 ou 60 jours après le retour des clients.
Donc oui, dans la majorité des cas, les vendeurs professionnels (agences de voyages et TO) n'ont plus l'argent versé par les clients.
Et ils ne reverront probablement pas la couleur de l'argent déjà versé aux prestataires aussi à cours d'argent maintenant et peut-être déjà, ou prochainement, en faillite. Les caisses de la plupart des professionnels sont donc bien vides.
Et on peut expliquer aussi des caisses vides chez TUI, même avec paiement des soldes aux prestataires après le retour des clients, par le fait que les vols de rapatriement ont coûté (très) cher au tour-opérateur qui affrète (= loue) ses propres avions et doit en assumer l'ensemble des coûts.
En effet les vols de rapatriements sont partis vides pour revenir pleins, et ont donc ainsi coûté le double par client transporté ...un fameux surcoût donc pour l'opérateur qui se fait ressentir dans les caisses.
Obligation de remboursement des services non fournis
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Or la loi européenne oblige les professionnels à rembourser les clients si les prestations ne peuvent pas être fournies, sans indemnité complémentaire lorsqu'il s'agit d'un cas de force majeure (ce qui est le cas de la pandémie cov-19).
Comment faire alors pour respecter l'esprit de la loi européenne ? L'idée est venue aux associations professionnelles de créer des bons à valoir utilisables ultérieurement par les voyageurs.
Bien, cela sauve la situation dans l'immédiat de l'absence d'argent en caisse. Mais à terme, est-ce la même chose ?
Car lors de l'utilisation des bons à valoir, émis massivement, les professionnels ne percevront aucun euro et devront travailler, payer leur personnel, leurs frais de fonctionnement (loyer, téléphone, représentation, etc) et, le plus important, payer les fournisseurs rappelons sans jamais avoir reçu un seul euro. Le pire est donc à craindre d'un effondrement général comme un château de cartes.
Comment faire alors pour respecter l'esprit de la loi européenne ? L'idée est venue aux associations professionnelles de créer des bons à valoir utilisables ultérieurement par les voyageurs.
Bien, cela sauve la situation dans l'immédiat de l'absence d'argent en caisse. Mais à terme, est-ce la même chose ?
Car lors de l'utilisation des bons à valoir, émis massivement, les professionnels ne percevront aucun euro et devront travailler, payer leur personnel, leurs frais de fonctionnement (loyer, téléphone, représentation, etc) et, le plus important, payer les fournisseurs rappelons sans jamais avoir reçu un seul euro. Le pire est donc à craindre d'un effondrement général comme un château de cartes.
Le fragile château de cartes des fonds de garantie
Qu'à cela ne tienne, le législateur européen a accepté que l'émission des bons à valoir remplace temporairement le remboursement cash immédiat prévu dans la législation ...à condition que ces bons à valoir soient garantis par les fonds de garantie voyage en cas de faillite de l'émetteur du bon.
Magnifique, diront les voyageurs, nous n'avons aucun risque. Aucun ? Pas certain car un fond de garantie a un fond, c'est à dire une limite financière.
Limité financière au niveau de la contribution de ses adhérents au fond, mais pas seulement car il y a des réassurances qui permettent d'augmenter la capacité financière en cas de coup dur.
Par exemple, la faillite de Thomas Cook en Belgique aurait pu largement dépasser la limite du fond belge qui aurait pu alors faire appel à sa réassurance pour couvrir ses engagements.
Mais dans le cas de faillites en série, que se passera-t-il ? Tous les fonds nationaux seront dépassés, feront appel aux réassurances qui seront elles-mêmes dépassées et le système de garantie implosera avec comme résultat une perte sèche pour les voyageurs ...mais aussi des faillites en série pour des indépendants qui n'ont commis aucune faute mais sont obligés de rembourser des sommes qu'ils n'ont plus.
Magnifique, diront les voyageurs, nous n'avons aucun risque. Aucun ? Pas certain car un fond de garantie a un fond, c'est à dire une limite financière.
Limité financière au niveau de la contribution de ses adhérents au fond, mais pas seulement car il y a des réassurances qui permettent d'augmenter la capacité financière en cas de coup dur.
Par exemple, la faillite de Thomas Cook en Belgique aurait pu largement dépasser la limite du fond belge qui aurait pu alors faire appel à sa réassurance pour couvrir ses engagements.
Mais dans le cas de faillites en série, que se passera-t-il ? Tous les fonds nationaux seront dépassés, feront appel aux réassurances qui seront elles-mêmes dépassées et le système de garantie implosera avec comme résultat une perte sèche pour les voyageurs ...mais aussi des faillites en série pour des indépendants qui n'ont commis aucune faute mais sont obligés de rembourser des sommes qu'ils n'ont plus.
Les professionnels ruinés sans avoir commis la moindre faute
Avec cette obligation de remboursement, ou encore de fournir ultérieurement le service avec les bons à valoir mais sans toucher le moindre argent en plus, il est à craindre que beaucoup de professionnels feront faillite et seront ruinés, et ce sans avoir commis la moindre faute, juste parce qu'ils auront choisi cette magnifique profession qui vend du rêve et du bonheur aux voyageurs. Est-ce normal ?
Et en plus avec l'implosion très probable des fonds de garantie, les voyageurs ne reverront plus non plus la couleur de leur argent. Seconde victime.
Mais victime de perdre une partie de leur économie, pas de perdre leur gagne pain car rappelons-le voyager n'est pas une obligation et reste un loisir qu'on aime s'offrir, mais qui ne nous empêche pas de manger.
Par contre pour les agents de voyages, ce sera la perte totale de leur travail et probablement de leurs biens personnels saisis ... bien plus grave que la perte des voyageurs.
Pourquoi les associations professionnelles n'ont-elles pas anticipé cette vision ? Pourquoi n'ont-elles pas défendu le point de vue d'un cas de force majeure extrême qui empêchait tout remboursement, même différé ? Là il n'y aurait eu qu'un perdant le voyageur.
Dans la situation des bons à valoir, tout le monde risque de perdre : les voyageurs risquent de perdre les montants payés pour leur voyage non fourni, mais aussi les professionnels risquent de perdre leur travail et leurs biens.
Le monde du tourisme de demain risque bien d'être largement influencé par ces Corona bons.
Et en plus avec l'implosion très probable des fonds de garantie, les voyageurs ne reverront plus non plus la couleur de leur argent. Seconde victime.
Mais victime de perdre une partie de leur économie, pas de perdre leur gagne pain car rappelons-le voyager n'est pas une obligation et reste un loisir qu'on aime s'offrir, mais qui ne nous empêche pas de manger.
Par contre pour les agents de voyages, ce sera la perte totale de leur travail et probablement de leurs biens personnels saisis ... bien plus grave que la perte des voyageurs.
Pourquoi les associations professionnelles n'ont-elles pas anticipé cette vision ? Pourquoi n'ont-elles pas défendu le point de vue d'un cas de force majeure extrême qui empêchait tout remboursement, même différé ? Là il n'y aurait eu qu'un perdant le voyageur.
Dans la situation des bons à valoir, tout le monde risque de perdre : les voyageurs risquent de perdre les montants payés pour leur voyage non fourni, mais aussi les professionnels risquent de perdre leur travail et leurs biens.
Le monde du tourisme de demain risque bien d'être largement influencé par ces Corona bons.