Avoirs : "je ne saurais vous dire ce qu'il adviendra, notamment pour les quelques très gros qui sont en difficultés" nous révèle Cédric Dugardin, le manageer de transition de l'APST - DR
TourMaG.com - L'APST a cette année adopté un système de Bonus/Malus. Une mesure qui pousse certaines agences de voyages à payer une cotisation de 30% supérieure...
Cédric Dugardin : Il n'y a pas de malus dans cette décision.
Il existe deux cotisations, une fixe et une variable et une cotisation supplémentaire de 30%. Cette dernière a été décidée en 2020, suite au sinistre de Thomas Cook.
En raison de la crise, nous avons décidé de reconduire cette cotisation supplémentaire, le tout avec l'accord des pouvoirs publics. L'objectif de cette décision a été simple, nous devions reconstituer les fonds propres et les liquidités de l'APST
Il n'y a plus de cotisation dérogatoire pour certains grands risques. Tout le monde paye en fonction de son chiffre d'affaires.
Néanmoins, pour tenir compte du fait que beaucoup d'adhérents ont eu un faible chiffre d'affaires 2021 et se trouvent dans une situation financière compliquée, nous avons décidé de récompenser ceux qui couvrent le risque porté par l'APST.
Cette couverture a été jugée sur les contre-garanties qu'ils ont apportées par le passé. Pour les adhérents dont le risque APST est nul, nous avons accordé un bonus, en annulant la cotisation supplémentaire. Il n'y a pas de malus
Cédric Dugardin : Il n'y a pas de malus dans cette décision.
Il existe deux cotisations, une fixe et une variable et une cotisation supplémentaire de 30%. Cette dernière a été décidée en 2020, suite au sinistre de Thomas Cook.
En raison de la crise, nous avons décidé de reconduire cette cotisation supplémentaire, le tout avec l'accord des pouvoirs publics. L'objectif de cette décision a été simple, nous devions reconstituer les fonds propres et les liquidités de l'APST
Il n'y a plus de cotisation dérogatoire pour certains grands risques. Tout le monde paye en fonction de son chiffre d'affaires.
Néanmoins, pour tenir compte du fait que beaucoup d'adhérents ont eu un faible chiffre d'affaires 2021 et se trouvent dans une situation financière compliquée, nous avons décidé de récompenser ceux qui couvrent le risque porté par l'APST.
Cette couverture a été jugée sur les contre-garanties qu'ils ont apportées par le passé. Pour les adhérents dont le risque APST est nul, nous avons accordé un bonus, en annulant la cotisation supplémentaire. Il n'y a pas de malus
Bonus/Malus : "C'est un calcul qui dépend du volume d'affaires"
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TourMaG.com - Pourriez-vous chiffrer, le nombre d'entreprises qui couvrent la totalité du risque supporté par l'APST ?
Cédric Dugardin : 1 500 adhérents bénéficient d'un bonus.
Les autres n'ont pas de malus, ils payent juste la cotisation normale, telle que décidée par le conseil d'administration de l'APST.
Ainsi, environ 2 000 adhérents payent la cotisation complète. Pour information cette cotisation supplémentaire est transitoire, elle n'existera pas en 2022.
TourMaG.com - Si j'ai bien compris, les agences qui se trouvent avec la cotisation supplémentaire de 30% sont celles qui ont émis trop d'avoirs et dont les contre-garanties ne sont pas suffisantes ?
Cédric Dugardin : Le bonus est calculé sur la garantie théorique.
C'est un calcul qui dépend du volume d'affaires, la façon dont nous calculons le risque APST. Aujourd'hui, nous avons des contre-garanties qui sont censées couvrir une partie de ce risque théorique.
Pour la majorité des adhérents, représentant globalement moins de 500 000 euros de risques théoriques, souvent nous sommes bien couverts par leurs cautions et leurs suretés personnelles.
Pour eux le risque APST est très faible, voire inexistant. Nous avons voulu les remercier.
Cédric Dugardin : 1 500 adhérents bénéficient d'un bonus.
Les autres n'ont pas de malus, ils payent juste la cotisation normale, telle que décidée par le conseil d'administration de l'APST.
Ainsi, environ 2 000 adhérents payent la cotisation complète. Pour information cette cotisation supplémentaire est transitoire, elle n'existera pas en 2022.
TourMaG.com - Si j'ai bien compris, les agences qui se trouvent avec la cotisation supplémentaire de 30% sont celles qui ont émis trop d'avoirs et dont les contre-garanties ne sont pas suffisantes ?
Cédric Dugardin : Le bonus est calculé sur la garantie théorique.
C'est un calcul qui dépend du volume d'affaires, la façon dont nous calculons le risque APST. Aujourd'hui, nous avons des contre-garanties qui sont censées couvrir une partie de ce risque théorique.
Pour la majorité des adhérents, représentant globalement moins de 500 000 euros de risques théoriques, souvent nous sommes bien couverts par leurs cautions et leurs suretés personnelles.
Pour eux le risque APST est très faible, voire inexistant. Nous avons voulu les remercier.
Avoirs : "je ne saurais vous dire ce qu'il adviendra, notamment pour les quelques très gros qui sont en difficultés"
TourMaG.com - Les adhérents pour lesquels, vous n'aviez pas de contre-garanties suffisantes, vous leur avez demandé de payer alors la cotisation supplémentaire ou alors de fournir des garanties suffisantes. Est-ce bien ça ?
Cédric Dugardin : Non, la règle a été fixée de manière extrêmement simple.
Si les contre-garanties existantes représentent 100% du risque théorique, alors l'adhérent bénéficie d'un bonus. Si ce n'est pas le cas, il y a une cotisation normale, point. Cette année, nous avons été extrêmement rigides sur ce principe, pour les suivantes, nous allons changer et atténuer ce principe.
Nous laisserons la possibilité aux professionnels d'augmenter le niveau de leurs contre-garanties. Cette année, nous étions pris à la fois par la crise sanitaire, par les injonctions de Bercy et le temps.
Face à ces contraintes, nous avons fait quelque chose de simple.
TourMaG.com - La fameuse date du 15 septembre, celle du remboursement des avoirs, est désormais derrière nous. Craignez-vous pour l'APST cet épisode qui va s'étirer jusqu'en avril 2022 ou alors êtes-vous plutôt serein grâce aux mesures prises pour se prémunir ?
Cédric Dugardin : Je ne peux pas vraiment vous répondre, car les situations sont très différentes selon les agences et leurs spécialités.
Effectivement, la situation va mettre quelques semaines ou mois à se décanter. Certains disent qu'il ne va rien se passer, d'autres que cela sera compliqué.
La seule chose qui est claire, c'est que l'industrie n'est pas au beau fixe, en ce moment et que nous n'aurons pas de vraie reprise avant le printemps 2022. Dans le même temps, les aides de l'Etat ont été nombreuses, avec aussi des actions préventives de sa part.
Autant de choses qui vont atténuer le choc, maintenant, je ne saurais vous dire ce qu'il adviendra, notamment pour les quelques très gros qui sont en difficultés.
Cédric Dugardin : Non, la règle a été fixée de manière extrêmement simple.
Si les contre-garanties existantes représentent 100% du risque théorique, alors l'adhérent bénéficie d'un bonus. Si ce n'est pas le cas, il y a une cotisation normale, point. Cette année, nous avons été extrêmement rigides sur ce principe, pour les suivantes, nous allons changer et atténuer ce principe.
Nous laisserons la possibilité aux professionnels d'augmenter le niveau de leurs contre-garanties. Cette année, nous étions pris à la fois par la crise sanitaire, par les injonctions de Bercy et le temps.
Face à ces contraintes, nous avons fait quelque chose de simple.
TourMaG.com - La fameuse date du 15 septembre, celle du remboursement des avoirs, est désormais derrière nous. Craignez-vous pour l'APST cet épisode qui va s'étirer jusqu'en avril 2022 ou alors êtes-vous plutôt serein grâce aux mesures prises pour se prémunir ?
Cédric Dugardin : Je ne peux pas vraiment vous répondre, car les situations sont très différentes selon les agences et leurs spécialités.
Effectivement, la situation va mettre quelques semaines ou mois à se décanter. Certains disent qu'il ne va rien se passer, d'autres que cela sera compliqué.
La seule chose qui est claire, c'est que l'industrie n'est pas au beau fixe, en ce moment et que nous n'aurons pas de vraie reprise avant le printemps 2022. Dans le même temps, les aides de l'Etat ont été nombreuses, avec aussi des actions préventives de sa part.
Autant de choses qui vont atténuer le choc, maintenant, je ne saurais vous dire ce qu'il adviendra, notamment pour les quelques très gros qui sont en difficultés.
"Les plus gros risques sont portés par les agences qui proposent des voyages long-courriers"
TourMaG.com - Pour poursuivre sur les avoirs, malheureusement l'été n'a pas été celui escompté par les agences de voyages en France, arrivez-vous à jauger le montant des avoirs qui n'ont pas été réutilisés ? Et donc le risque de l'APST ?
Cédric Dugardin : C'est assez difficile à dire.
J'ai les chiffres des avoirs au 1er avril 2021, depuis aucune actualisation massive n'a été faite. Nous avons pu en faire sur les adhérents que nous avons rencontrés, nous avons lancé il y a quelques jours, une réactualisation des données auprès de nos adhérents.
Au 1er avril, il y avait 1 milliard d'euros d'avoirs garantis par l'APST plus 600 millions d'encaissements clients. En tout, à cette époque, il devait y avoir 1,4 milliard d'euros d'avoir pour toute la profession en France.
Nous n'aurons pas de résultats avant quelques semaines. La situation est très variable. Des agences ont tout remboursé ou presque et d'autres pour lesquels rien n'a été fait.
Les plus gros risques sont portés par les agences qui proposent des voyages long-courriers, là où les montants des avoirs sont les plus importants et la situation bouchée. Nous en saurons plus en nous confrontant à la réalité.
Cédric Dugardin : C'est assez difficile à dire.
J'ai les chiffres des avoirs au 1er avril 2021, depuis aucune actualisation massive n'a été faite. Nous avons pu en faire sur les adhérents que nous avons rencontrés, nous avons lancé il y a quelques jours, une réactualisation des données auprès de nos adhérents.
Au 1er avril, il y avait 1 milliard d'euros d'avoirs garantis par l'APST plus 600 millions d'encaissements clients. En tout, à cette époque, il devait y avoir 1,4 milliard d'euros d'avoir pour toute la profession en France.
Nous n'aurons pas de résultats avant quelques semaines. La situation est très variable. Des agences ont tout remboursé ou presque et d'autres pour lesquels rien n'a été fait.
Les plus gros risques sont portés par les agences qui proposent des voyages long-courriers, là où les montants des avoirs sont les plus importants et la situation bouchée. Nous en saurons plus en nous confrontant à la réalité.
Contre-garanties insuffisantes : "nous allons leur demander de quitter l'APST"
TourMaG.com - Concernant les grands risques, comment gérez-vous cette période ?
Cédric Dugardin : Nous sommes allés chercher des contre-garanties supplémentaires.
Nous avons des grands risques qui sont pour certains très mal couverts. Depuis le début de l'année, nous les rencontrons pour trouver des nouvelles contre-garanties.
TourMaG.com - Si ces entreprises que vous avez ciblées, ne sont pas couvertes et n'arrivent pas à vous rassurer, que va-t-il se passer ?
Cédric Dugardin : Nous serons contraints leur demander de quitter l'APST et de solliciter une garantie auprès d’un autre acteur marché.
Le tourisme est un marché ouvert, il existe d'autres garants. L'APST n'a pas vocation à porter des risques significatifs, sans contre-garanties du même acabit.
C'est une instruction très claire que nous avons reçue du ministère des Finances. Nous l'appliquerons.
TourMaG.com - Quel délai avez-vous fixé à ces groupes ciblés ?
Cédric Dugardin : Il n'y a pas de date butoir, nous sommes pragmatiques.
Nous adaptons les situations à la bonne volonté des adhérents. Certains cherchent des solutions avec nous, alors nous leur accordons du temps, d'autres qui refusent.
TourMaG.com - Vous avez pris vos fonctions en février 2021, comment jugez-vous la situation de l'APST maintenant ?
Cédric Dugardin : Il y a deux sujets, l'APST a été fragilisée par l'affaire Thomas Cook puis il y a l'affaire de la garantie voyage.
J'ai été appelé pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire. L'APST est une association plutôt bien gérée, par rapport à ce que j'ai pu connaître par le passé. Par contre ce n'est pas une structure très staffée, ce n'est pas une compagnie d'assurance.
Notre objectif aujourd'hui est de renforcer la gouvernance de l'APST, puis sa partie assurantielle, avec la création de comités indépendants composés de personnes qui viennent de la banque et assurance.
Nous devons travailler sur le futur de la garantie voyage.
Cédric Dugardin : Nous sommes allés chercher des contre-garanties supplémentaires.
Nous avons des grands risques qui sont pour certains très mal couverts. Depuis le début de l'année, nous les rencontrons pour trouver des nouvelles contre-garanties.
TourMaG.com - Si ces entreprises que vous avez ciblées, ne sont pas couvertes et n'arrivent pas à vous rassurer, que va-t-il se passer ?
Cédric Dugardin : Nous serons contraints leur demander de quitter l'APST et de solliciter une garantie auprès d’un autre acteur marché.
Le tourisme est un marché ouvert, il existe d'autres garants. L'APST n'a pas vocation à porter des risques significatifs, sans contre-garanties du même acabit.
C'est une instruction très claire que nous avons reçue du ministère des Finances. Nous l'appliquerons.
TourMaG.com - Quel délai avez-vous fixé à ces groupes ciblés ?
Cédric Dugardin : Il n'y a pas de date butoir, nous sommes pragmatiques.
Nous adaptons les situations à la bonne volonté des adhérents. Certains cherchent des solutions avec nous, alors nous leur accordons du temps, d'autres qui refusent.
TourMaG.com - Vous avez pris vos fonctions en février 2021, comment jugez-vous la situation de l'APST maintenant ?
Cédric Dugardin : Il y a deux sujets, l'APST a été fragilisée par l'affaire Thomas Cook puis il y a l'affaire de la garantie voyage.
J'ai été appelé pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire. L'APST est une association plutôt bien gérée, par rapport à ce que j'ai pu connaître par le passé. Par contre ce n'est pas une structure très staffée, ce n'est pas une compagnie d'assurance.
Notre objectif aujourd'hui est de renforcer la gouvernance de l'APST, puis sa partie assurantielle, avec la création de comités indépendants composés de personnes qui viennent de la banque et assurance.
Nous devons travailler sur le futur de la garantie voyage.
A lire demain : II - Thomas Cook et l'avenir de l'APST... les réponses de Cédric Dugardin (APST)