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Garantie financière : Groupama conserve et consolide sa place de dauphin 🔑

Entretien avec Jean-Michel Pérès, directeur général de Groupama Assurance-crédit & Caution


Avec un peu plus de 2 100 opérateurs de voyages et de séjours dans son portefeuille - sur les près de 6 700 inscrits au registre tenu par Atout France - Groupama conserve largement sa place de 2e garant financier tourisme en France, derrière l'APST et ses quelques 3 400 adhérents. Avec le désengagement progressif d'Atradius, n°3 sur le marché, Groupama a récupéré en 2023 quelques grands noms du tourisme. Nous avons fait le point avec Jean-Michel Pérès, directeur général de Groupama Assurance-crédit & Caution, en ce début d'année.


Rédigé par le Mardi 16 Janvier 2024

Groupama a connu peu de défaillances en 2023 - DR : Groupama
Groupama a connu peu de défaillances en 2023 - DR : Groupama
TourMaG.com - Comment s'est passée l'année 2023 pour Groupama ? Quel premier bilan pouvez-vous établir ?

Jean-Michel Pérès :
En 2023, les opérateurs ont bénéficié d'une conjoncture plutôt favorable, avec l'ouverture des derniers pays.

Aujourd'hui, la configuration est quasi identique à la période avant-Covid, même si la guerre en Ukraine limite les voyages vers la Russie et impacte certaines destinations de l'Europe de l'Est.

Malgré cela, les clients ont envie de voyager, et avec la hausse des prix de l'aérien et de l'hôtellerie notamment, les budgets sont plus importants, ce qui permet aux opérateurs d'accroître leurs marges en valeur absolue.

L'année 2023 devrait donc être bonne pour la plupart d'entre eux.

D'ailleurs, il y a eu peu de défaillances l'an dernier, et celles que nous avons connues concernent des entreprises qui soit étaient de création assez récente et n'ont jamais trouvé leur modèle économique, soit des entreprises qui étaient déjà un peu fragiles avant la crise et qui ne s'en sont pas remis car elles n'ont pas réussi à trouver le niveau d'activité nécessaire à leur équilibre économique.


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TourMaG.com - Comment ont évolué les primes en 2023 ?

Jean-Michel Pérès : En règle générale, les primes suivent le volume d'affaires des opérateurs.

En 2023, nos primes sont plutôt assises sur le volume d'affaires 2022 où, selon les opérateurs, nous avons récupéré tout ou partie des volumes d'avant-crise. Pour la quasi totalité des opérateurs, nous devrions être au moins au niveau de 2019.

En 2024, ces volumes d'affaires devraient continuer Ă  progresser et donc indirectement, les primes des garants.


TourMaG.com - Face au désengagement d'Atradius vis-à-vis de certains opérateurs à risques, Groupama a ajouté dans son portefeuille plusieurs entreprises au 1er juillet 2023 : Evaneos, Intermèdes, Le Figaro, une partie des sociétés de Voyageurs du Monde. Avez-vous continué à accueillir d'autres opérateurs dans les mois qui ont suivi ?

Jean-Michel Pérès :
Au 1er juillet, nous avions déjà récupéré l'essentiel de ces opérateurs de belle facture. Mais depuis deux mois et demi environ, nous sommes sollicités par de nouveaux opérateurs qui cherchent un nouveau garant.

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TourMaG.com - Comment se présente 2024 ?

Jean-Michel Pérès :
L'année s'annonce sur la même tendance que 2023 : les gens voyagent, il y a un bon niveau de réservations. Il n'y a pas de raison a priori pour que 2024 soit un mauvais millésime pour les opérateurs de voyages.

D'autant plus que la crainte que l'on pouvait avoir d'un "mur des remboursements des PGE" est, à mon avis, retombée.

On a vu récemment l'annonce de Bruno Le Maire qui permet de repousser encore un peu l'échéance des PGE. Les opérateurs ont aussi la capacité de les transformer sous d'autres formes de prêts.

Et je pense que les entreprises y sont parvenues - notamment grâce aux conseils des Entreprises du Voyage - à l'exception peut-être de quelques petites sociétés qui n'ont pas forcément les moyens de travailler sur ce type de dossiers.


TourMaG.com - Si le segment du loisir a repris plus rapidement, les voyages scolaires redémarrent également. Le constatez-vous auprès des opérateurs que vous garantissez ?

Jean-Michel Pérès :
Le voyage scolaire a forcément repris un peu moins vite que les autres segments, car il s'agit de voyages qui s'organisent longtemps à l'avance et qui demandent une visibilité sur les possibilités de mobilités et d'installation des jeunes dans les pays.

Certains opérateurs nous ont fait part de leurs difficultés, par exemple à reconstituer des réseaux locaux de familles d'accueil - étant donné que durant 2 ou 3 ans, il n'y a pas eu de voyages - pour accueillir les jeunes dans de bonnes conditions.

Néanmoins, je pense que 2024 sera l'année où l'on se rapprochera des volumes d'avant-crise.

TourMaG.com - Quel regard portez-vous sur le projet de révision de la directive européenne des voyages à forfait ?

Jean-Michel Pérès :
Certains points concernent les garants financiers, mais les textes ne sont pas très clairs.

Dans tous les cas, il ne s'agit pas du texte définitif, d'autant plus que la directive devra être retranscrite dans le droit national.

Or, nous avons bien vu à l'occasion de la dernière directive, qu'il y avait quand même des écarts entre les textes de la directive et ceux inscrits dans le Code du tourisme, ces derniers faisant parfois peser des contraintes non-inscrites dans la directive pour les entreprises du voyage.

Le risque de surtransposition, qui est une spécialité française, est réel, donc attendons d'avoir le texte définitif et surtout les projets de l'Etat pour la transposer.


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