Gastronomie, mode : l'Office de tourisme de Turquie mise sur le durable

Carton plein pour la Turquie. Depuis la pandémie de Covid-19, ce pays connaît une hausse importante et ininterrompue de visiteurs étrangers. Entre janvier et novembre 2023, leur nombre a progressé de 10,82% par rapport à 2022, pour atteindre 46,7 millions. Et 2024 se présente fort bien.

En 2024, la Turquie sera même la destination de l'été, selon FTI Voyages qui constate une montée des réservations des Français pour cette destination.

Rien de bien surprenant si l'on a en tête que ce pays offre un excellent rapport qualité-prix, un vaste éventail d'offres et des liaisons aériennes pratiques, promettant une expérience de vacances de qualité. Il n’est pas exigé non plus des voyageurs français d’avoir un passeport et un visa pour s'y rendre.

Cela tombe bien car, comme le souligne Fatos Ozsoy, l'actuelle directrice de l'Office du tourisme et de la culture de la Turquie de Paris, la Turquie a bien l'intention "d'accueillir toujours plus de visiteurs internationaux".

Outre la fascinante Istanbul qui a été capitale de trois empires, ce sont jusqu'ici le soleil, la mer et les plages qui ont fait, pour beaucoup, le succès de la Turquie sur la scène touristique internationale. Par contrecoup, l'image d'un tourisme balnéaire de masse et relativement abordable reste largement associée à ce pays.

Manifestement, l'Office de tourisme a décidé de montrer que la Turquie a à offrir plus et mieux. En témoigne, la présentation, suivie d'un cocktail dînatoire, jeudi soir, à la Résidence de l'ambassadeur de Turquie à Paris, pendant laquelle l'accent a été mis sur «les pratiques durables en Türkiye dans la mode, la gastronomie et le tourisme».

Ce choix de communication est totalement en ligne avec le programme national, adopté en 2023, par la Turquie pour accélérer l'évolution de son industrie touristique et devenir, rien de moins, un exemple dans le domaine du tourisme durable.

La Turquie affiche en effet de fortes ambitions dans ce domaine depuis l’accord de coopération signé en 2022 avec le GSTC, l'organisme qui établit des normes mondiales pour les voyages et le tourisme durables et gère leur mise en œuvre. Cerise sur le gâteau, en mai dernier, elle a accueilli à Antalya la conférence sur le Tourisme durable organisée par GSTC qui a réuni 300 professionnels (hôteliers, tour-opérateurs, entreprises, organisations non gouvernementales…) du monde entier.

Au cours de la soirée parisienne de jeudi, le balnéaire a donc été peu présent. Et si la promotion du tourisme culturel n'a pas été négligée, avec notamment la mise en avant des 21 sites inscrits sur la liste du Patrimoine mondial par l'Unesco et aussi neuf "itinéraires culturels" estampillés par le Conseil de l'Europe, ce sont bien évidemment le tourisme durable et les "green experiences" offertes par la Turquie qui se sont taillées la part du lion.

Avec un focus particulier sur toutes les possibilités -marche à pied, escalade, canyonning, vélo et VTT, observation de la faune et de la flore, etc- offertes par la Capadocce. Pour faire bonne mesure, cette région semi-aride du centre de la Turquie réputée pour ses formations rocheuses caractéristiques à l'allure de cheminées de fées, a été présentée comme une "destination romantique".

Autre vedette de cette soirée parisienne, la gastronomie turque. Elle est, bien sûr, aussi variée que ses territoires, ses paysages et ses traditions. Le Guide Michelin salue d'ailleurs régulièrement l'excellence culinaire de ce pays et a attribué deux étoiles à un restaurant, une étoile à onze restaurants, mais aussi 5 Michelin Green stars et 26 Bib Gourmands.

Bien mieux, a-t-il été rappelé jeudi soir, parmi les villes turques membres du réseau des "villes créatives" de l'Unesco, plusieurs se font remarquer par leur gastronomie exceptionnelle, par exemple Istanbul, Gaziantep, Hatay, Afyon Karahisar ou encore Urla.

Histoire d'illustrer ce que la scène gastronomique turque est capable de faire de meilleur, un chef novateur avait été convié à participer à cette soirée parisienne. Et pas n'importe lequel, bien sûr : Osman Sezener est le chef du restaurant Od Urla.

Urla est un charmant quartier d'İzmir situé le long de la côte égéenne de la Turquie, au coeur de la sélection "Best in Travel 2024" du guide de voyages Lonely Planet. Cette oasis gastronomique classée au Michelin, réputée pour ses vignobles et ses restaurants, est très séduisante grâce à ses ruelles pavées, ses maisons en pierre aux baies vitrées, ainsi que ses hôtels luxueux.

Parmi les chefs qui s'y font remarquer, depuis quelques années, il y a donc b[Osman Sezener qui a su créer un véritable "voyage culinaire de la ferme à la table", en développant ses propres champs cultivés avec des méthodes de production durables. Cette démarche a d'ailleurs attiré l'attention des inspecteurs Michelin qui lui ont attribué une étoile verte. ]b

Pour réussir son entreprise, Osman Sezener s'est fait aider par le Français Pascal Garbe, directeur des jardins fruitiers de Laquenexy, près de Metz, qui est connu pour cultiver deux passions, le jardin et la cuisine. Avec lui, toutes les plantes et les fleurs ont un usage dans sa cuisine. Avec Osman Sezener, aussi.

"Nous cultivons des fruits, des légumes, nous récoltons les olives qui entrent dans la composition de notre huile d'olive et élevons nos propres animaux dans notre ferme. Nous nous engageons à zéro déchet et utilisons jusqu'au dernier morceau de nos ingrédients", a-t-il expliqué à Paris le chef turc.

Et de préciser : "Notre modèle d'entreprise circulaire permet aux agriculteurs locaux de continuer à fonctionner dans une perspective durable. Nous sommes devenus une source d'inspiration pour eux alors que beaucoup étaient sur le point d'abandonner leur métier ces dernières années".

Après cette mise en bouche, la soirée s'est poursuivie avec un long défilé de caftans dessinés par la créatrice Arzu Kaprol qui a revisité ces longues tuniques portées traditionnellement par les femmes turques pour en faire des pièces de mode glamour.

Cette styliste modéliste turque s'illustre depuis quelques années sur la scène de la mode turque mais aussi internationale. A Paris, elle a fait défiler ses top model attitrées.

Cette habituée de la Fashion week d'Istanbul, utilise les matières naturelles comme la soie et également des teintures naturelles, notamment le célèbre et rare rouge turc, pour réaliser ses élégantes créations.

Ce sont des pièces raffinées et chères d'une élégance folle. Elles témoignent à leur manière de ce que l'Office de tourisme et de la culture de Turquie entendait démontrer jeudi soir : que la Turquie ou la Türkiye (puisque le pays a choisi de se faire appeler ainsi désormais) est une destination qui, désormais, rythme avec "durabilité", gastronomie de haut niveau, lifestyle et mode.